Systèmes monétaires/Système monétaire de l'Ancien Régime Français

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Système monétaire de l'Ancien Régime Français
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Chapitre no 14
Leçon : Systèmes monétaires
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Le système de la monnaie de compte est la base du système monétaire médiévale. Il est complètement tombé en désuétude de nos jours. Le système monétaire royal était bimétallique et articulé autour de la monnaie de compte livre-sous-deniers tournois.


La base duodécimale[modifier | modifier le wikicode]

Le système monétaire de l'Ancien régime se caractérise par sa base duodécimale (système de numération en base 12) et par la distinction qu’il faisait entre monnaie de compte et monnaie de règlement. Le système était donc complexe mais malgré cela il a perduré depuis l'effondrement de l'Empire romain au Ve siècle jusqu'à la Révolution française.

Sous l’Ancien Régime, le système monétaire se basait sur deux séries d'unités :

Les trois unités dites de compte, abstraites, qui servaient à exprimer une valeur et à compter : livre, sou, denier.
Les unités dites de règlement, concrètes, servaient à nommer les pièces de monnaie, frappées par les ateliers autorisés et utilisées pour les échanges : le louis, l'écu, le liard,…

Dans ce système, les deux fonctions essentielles de la monnaie (mesure des valeurs et moyen de paiement) sont donc séparées l'une de l'autre.

Tournois et Parisis[modifier | modifier le wikicode]

Il existait deux systèmes « livre, sol, denier » : le tournois et le parisis. La monnaie « Tournois » était frappée initialement à Tours et la monnaie parisis était frappée à Paris.

Les deux systèmes ont cohabité pendant longtemps, la livre tournois étant surtout utilisée au sud de la Loire et la livre parisis dans le nord du pays. De plus, les deux systèmes étaient différents: 1 livre parisis de 20 sous parisis valait 25 sous tournois.

Obole de Pepin II d'Aquitaine
(845 à 848).
Cabinet des Médailles, Paris

La livre en tant pièce de monnaie n’existe pas. Le terme livre correspond à une unité de poids dans laquelle étaient taillés un certain nombre de flans (i.e. rondelles) pour en faire des pièces. Une livre égale 489,5 grammes.

Le marc est une subdivision de la livre (2 marcs = 1 livre). Lorsqu’on parle d’une pièce taillée au 1/32 de marc, cela signifiait que l’on faisait 32 pièces dans un marc de métal fin. Le marc tournois valait 244,75 grammes, le marc parisis valait 195,80 grammes.

En France, une obole correspondait à la moitié d’un deniers (2 oboles = 1 denier). La pite valait 1/4 de denier et la semi-pite 1/8 de denier.


En 1667, Louis XIV donne l’obligation de compter dorénavant par livres, sous et deniers sans distinction de système.

Les unités de compte[modifier | modifier le wikicode]

Les unités de compte étaient la livre, le sou et le denier. La livre française vaut 20 sous ou 240 deniers.

Livre Sou Denier
Livre (£) 1 20 240
Sou (S) 1/ 20 1 12
Denier (d) 1/ 240 1/ 12 1

Le système, souvent présenté comme duodécimal, ne l'était donc que partiellement, puisqu'une livre vaut 20 sous. L'intérêt majeur était de travailler à partir du nombre 240. L'idée d'un tel système remonte à 781, sous le règne de Charlemagne, et se maintiendra à travers tout l’Ancien Régime pendant plus d’un millénaire, jusqu’au 18 germinal an III, où un nouveau système d’unités de compte plus simple fondé sur le système décimal, sera défini.


Les unités de règlement[modifier | modifier le wikicode]

Les unités de règlement sont les pièces de monnaie physiques qui circulaient de main en main pour le règlement des transactions.

Concrètement, le Roi définit un type de monnaie avec une équivalence – immuable – en monnaie de compte. Le liard, par exemple, est créé en 1654 et défini comme valant 3 deniers. D'autres types monétaires sont créés de même qui se différencient par leur contre-valeur : les écus, liards, louis, les gros tournois, les gros blancs, les francs,… Les noms portés par ces unités monétaires dérivent parfois des noms des unités de masse utilisés à l'époque, telles le gros ou la maille.



Nom Définition Création Métal Livre Sou Denier
Types monétaires
écu 3 livres 1253 or 3 60 720
louis 60 sous argent 3 60 720
1/2 louis 30 sous argent 1,5 30 360
1/4 louis 15 sous argent 0,75 15 180
1/6 louis 10 sous argent 0,50 10 120
1/12 louis 5 sous argent 0,25 5 60
gros tournois 12 deniers 1260-1263 argent 0,05 1 12
gros blanc XIVe argent
double tournois 2 deniers XIIIe billon 0,0083 0,1660 2
liard 3 deniers 1654 cuivre 0,0125 0,25 3
franc 1 livre 1360 or 1 20 240
maille 1/2 denier XIVe 0,002083 0,0416 0,5
1/5 écu argent 0,6 12 144

À partir de cette définition, le Roi autorise un ou plusieurs ateliers à frapper des pièces, à Paris et en province.

Ces pièces ne portent aucune valeur faciale ; elles valent le poids du métal qui les compose. Le Roi fait fluctuer la valeur de l’argent (politique monétaire) en modifiant le poids des pièces ou leur métal et les motifs qu’elles représentent.

Ainsi, pour un même type monétaire ( écu, liard, louis, … ), il existe plusieurs pièces différentes.

Fin du système[modifier | modifier le wikicode]

Ce système monétaire prend fin avec la Révolution qui décide que les pièces seront désormais des francs. Un franc est subdivisé en 10 décimes et 1 décime en 10 centimes (Décrets du 18 Germinal et 28 Thermidor de l’an III). La correspondance entre l’ancien et le nouveau système est que les pièces républicaines de 5 Francs sont échangées pour 5 livres 1 sols et 3 deniers.