Sport scolaire en France au XX° siècle/De l’OSU à l'ASSU
Alors que l'obligation de la gymnastique dans les E.N.I., lycées et collèges date du 15 février 1869 le concept d’un Office du sport universitaire (OSU) n'apparait dans les assemblées générales étudiantes qu'en 1931. A l'initiative de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), et avec l’appui de personnalités comme le professeur Paul Chailley-Bert directeur de l’IREP de Paris, Gaston Vidal président du Comité national des sports (CNS) celui-ci est effectivement créé en 1934. Quatre ans plus tard on doit à Alfred Rosier directeur de cabinet de Jean Zay son élargissement en Office du sport scolaire et universitaire (OSSU) afin de l’ouvrir aux élèves de l’enseignement du second degré et de l’enseignement technique. Le nouvel organisme signe la même année un protocole avec l’Union gymnastique et sportive de l’enseignement libre (UGSEL) élargissant ainsi le champ d’action du sport scolaire et universitaire à toute la jeunesse française.
En 1945 après le contrôle étatique du gouvernement de Vichy, une ordonnance du gouvernement provisoire d'Alger rétablit pour les groupements sportifs, la liberté d'association définie par la loi du 1 juillet 1901 dès le 2 octobre 1943. Confirmée par une seconde ordonnance prise à Paris le 28 août 1945 celle-ci introduit néanmoins la notion nouvelle d'agrément qui leur impose une forme de contrôle a priori à toutes les fédérations à travers l'obligation de dispositions statutaires. La nature associative et démocratique de l’OSSU est néanmoins restaurée sous l’influence de l’UNEF et de Pierre Rostini. En lien avec des pays de l’Est attachés au sport amateur et au sport scolaire celui-ci prend une dimension internationale avec la création de l’Office international du sport universitaire (OISU).
Dans les années cinquante de fortes personnalités tels Jacques Flouret et Raymond Boisset y développent un système de valeurs issu à la fois de l’olympisme de Pierre de Coubertin et de l’idéal laïc républicain : amateurisme, égalité des chances, goût de l’effort, respect de l’adversaire, principe d’universalité d’une morale sportive. Alors que les relations entre sport civil et sport scolaire commencent à être source de conflits un autre décret transforme en juillet 1956 l’OSSU, jusqu’ici association reconnue d’utilité publique, en office public relevant d’un règlement administratif. Son directeur Jacques Flouret ne montrant pas assez d'empressement pour faire de l’OSSU le vivier du recrutement des fédérations sportives le secrétaire d’Etat chargé des sports Maurice Herzog le démissionne en 1959. Le sport scolaire et universitaire passe alors totalement sous le contrôle de l’Etat. Le conflit qui s’ensuit aboutit à la rentrée 1961 à la création de l’Association du sport scolaire et universitaire (ASSU), remplacée ensuite sous le ministère de Pierre Mazeaud en 1975 par deux organismes : l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) et la Fédération nationale du sport universitaire (FNSU).