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Sport, mondialisation et géopolitique/Annexe/JO nazis

Leçons de niveau 13
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JO nazis
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Annexe 4
Leçon : Sport, mondialisation et géopolitique

Annexe de niveau 13.

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Avec la mise en place des régimes totalitaires après la Première Guerre mondiale, la pratique sportive, qui jusque-là relevait de la sphère privée, est prise en main par l’État.

Les jeux olympiques d'été de 1936 ont eu lieu à Berlin. L'Allemagne n'avait plus participé à ce rassemblement depuis la Première Guerre mondiale où elle avait été mise à l'écart des autres pays d'Europe. Ces jeux ont suscité de nombreuses controverses. L'Allemagne a arrêté durant deux semaines sa politique antisémite afin de donner une image plus valorisante et de dissimuler le caractère raciste du pays.

Problématique : en quoi ces jeux de Berlin ont valorisé le régime d'Hitler ?

Outil de propagande nazi

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Stade olympique de Berlin.

Les JO de Berlin eurent une signification politique très importante dans le cadre de la montée des tensions au sein de l'Europe. Ces jeux restèrent en très large partie politiques.

Ces jeux furent l’occasion pour Hitler de démontrer la puissance de l'Allemagne nazie au reste du monde. Le régime compte bien utiliser le sport comme outil de propagande. La « race aryenne » était considérée comme étant la plus aboutie physiquement. En effet, les Nazis accordaient beaucoup d'importance à la forme physique qui était une exigence nécessaire pour le service militaire.

Foule en délire lors de la cérémonie d'ouverture des JO.

Les Jeux olympiques de Berlin en 1936 sont organisés à des fins de propagande, pour exalter la puissance et la modernité de l’Allemagne nazie. Ils doivent démontrer la supériorité de la race aryenne.

L’Allemagne a multiplié les constructions : grand stade dans la banlieue de Berlin, axe de transports (autoroutes, métro …), village olympique moderne. La célébration de l’Allemagne passe par des cérémonies : défilé des jeunesses hitlériennes, ville drapée de croix gammées, cérémonie d’ouverture qui associe tradition olympique et nazisme, hasard de la proximité des saluts nazis et olympiques (saluts de la délégation française applaudis comme saluts nazis).

Pour que tout le monde puisse profiter des Jeux (et donc de la propagande), le chancelier Hitler engagea la cinéaste Leni Riefenstahl, dont la mission était de filmer les compétitions pour réaliser un documentaire, Les Dieux du stade, à la gloire du régime. Le film nécessita 15 mois de montage et sortit en avril 1938.

L’aspect le plus novateur des jeux est le soin apporté par les Nazis à diffuser les informations qui ont transformé ces Jeux olympiques en un véritable outil de propagande nazi. Un grand nombre de salles de presse accueillirent les journalistes du monde entier. Les compétitions furent diffusées en direct par la radio. 2 500 émissions furent produites en 28 langues par des reporters allemands et étrangers. Les premiers essais de retransmission télévisée furent réalisés depuis Berlin vers les principales villes allemandes. Du point de vue technique, l’Allemagne nazie voulait apparaître comme la nation la plus moderne du monde.

Image mensongère du régime

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En août 1936, les Nazis tentent de dissimuler la violence de leur politique xénophobe pendant la période des épreuves. Toute trace d’antisémitisme est gommée à Berlin : les avis interdisant les juifs dans les hôtels et les restaurants sont retirés, les affiches antisémites disparaissent, et les persécutions envers les juifs s’arrêtèrent, ce qui donna une vision mensongère d'un régime allemand serein, pacifique et indulgent. Des mouvements de boycott furent organisés par des sportifs juifs. Ces tentatives de sabotages échouèrent à cause de la participation de quelques juifs aux épreuves.

La « supériorité » allemande voudrait être démontrée à travers la préparation de ces jeux olympiques. En effet, d'immenses infrastructures ont été édifiées afin d'accueillir les 49 nations, les 3 963 athlètes ainsi que les 129 épreuves réservées à ceux-ci. La nation allemande se considérait comme étant héritière de la Grèce antique notamment à cause de la culture « aryenne » que pratiquaient les deux civilisations et par le culte du corps consistant à acquérir un physique proche des athlètes de l'Antiquité que les nazis prenaient pour modèle. L'Allemagne remporta un grand nombre de médailles et se classa première, suivie de près par les États-Unis.

À travers les jeux olympiques de 1936, Hitler réussit à dissimuler sa politique de terreur au milieu de nombreux moyens de propagande (comme le cinéma, ces jeux furent les premiers à être retransmis à l'écran), cela malgré les premières constructions de camps de concentration et les lois de Nuremberg appliquées en 1935. L'aveuglement des autres nations persiste durant la totalité des jeux : les autres pays ne voient pas ce que trame Hitler envers les juifs et les opposants au régime. C'est même une image positive de l'Allemagne qui ressort des Jeux olympiques, symbolisant son ouverture sur le monde depuis son isolement due à la Première Guerre mondiale.

Racisme malgré tout présent

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En avril 1933, une politique d'aryanisation fut mise en œuvre dans toutes les organisations sportives allemandes. Les sportifs « non aryens » - juifs, demi-juifs ou Tsiganes - furent systématiquement exclus des associations et des centres sportifs allemands. L'association de boxe allemande expulsa le champion amateur Erich Seelig en avril 1933 parce qu’il était juif. Il reprit plus tard sa carrière de boxeur aux États-Unis. Un autre sportif juif, Daniel Prenn (champion de tennis de premier plan) fut exclu de l'équipe allemande de la Coupe Davis. Gretel Bergmann, sauteuse en hauteur de niveau mondial, fut expulsée de son club en 1933 et de l'équipe olympique allemande en 1936.

Les sportifs juifs, qui étaient interdits de clubs sportifs allemands, se retrouvèrent au sein d'associations juives distinctes, comme le Maccabee et le Schild (bouclier), dans des clubs sportifs séparés. Mais ceux-ci n'étaient pas comparables aux installations bien financées dont disposaient les Allemands non-juifs. Les Tsiganes, au nombre desquels le boxeur Johann Rukelie Trollmann, furent également exclus du monde sportif allemand.

Le chancelier Hitler lors de la cérémonie d'ouverture des JO de 1936.

Les Nazis soignèrent particulièrement la préparation des Jeux d’été, qui devaient se dérouler du 1er au 16 août. Un immense complexe sportif fut construit, et des drapeaux olympiques à l’emblème de la svastika pavoisaient les monuments et les bâtiments de Berlin en fête. La plupart des touristes ne savaient pas que le régime nazi avait provisoirement enlevé les panneaux antisémites ni que le ministre allemand de l’Intérieur avait ordonné une rafle de Tsiganes à Berlin. En effet, le 16 juillet 1936, quelque 800 Tsiganes résidant à Berlin et dans les environs furent arrêtés et internés sous la garde de la police dans un camp spécial à Marzahn, un quartier à l'est de Berlin. Les autorités nazies ordonnèrent également que les visiteurs étrangers ne soient pas passibles des poursuites pénales prévues par les lois anti-homosexuelles.

Quand les Jeux furent terminés, Hitler revint à ses plans mégalomanes pour l’expansion de l’Allemagne. Deux jours après la clôture, le capitaine Wolfgang Fürstner, directeur du village olympique, se suicida quand il apprit qu’il était radié de l’armée en raison de ses origines juives.

Athlètes pendant les JO

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JO Berlin 1936 : cette édition des jeux connaitra une grande première et une grande dernière : la course automobile. C’est en effet la seule fois où les athlètes pourront s’affronter lors d’une course automobile. L’épreuve est d’ailleurs remportée par une américaine, Betty Haig.

Les sprinteurs américains Sam Stoller et Marty Glickman, les deux seuls athlètes juifs de l'équipe olympique américaine sont enlevés de l'équipe du relais 4 × 100 mètres le jour de la compétition conduisant à des accusations d'antisémitisme de la part de l'United States Olympic Committee.

Une controverse nourrie surgit, relative au salut olympique de quelques délégations devant la tribune officielle présidée par Adolf Hitler. Le salut olympique s'inspire du salut du Bataillon de Joinville bras tendu puis replié vers le torse ainsi que le justifia Pierre de Coubertin dont les jeux olympiques de 1924 furent les derniers qu’il organisa. Les nazis assimilèrent le salut olympique au salut fasciste, et crurent à l'adhésion des délégations à leur idéologie, ce qui déclencha des applaudissements nourris et des levées de saluts fascistes en réponse.

Jesse Owens, ou l'échec de la théorie nazie

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Le sprinteur noir-américain Jesse Owens, âgé alors de 23 ans, fut le héros de ces jeux de Berlin en gagnant quatre titres olympiques sur quatre épreuves auxquelles il participa. Le 3 août 1936 sur le cent mètres, Owens est situé à la deuxième ligne. En quelques foulées, il a déjà dépassé tous ses adversaires. Il réalisa le temps de 10"3. Le lendemain, Owens décroche sa deuxième médaille d’or dans l’épreuve du saut en longueur sous les yeux d’Adolf Hitler. Dans son duel serré avec l’Allemand Lutz Long, il prend l’avantage lors de son dernier essai qui est mesuré à 8,06 mètres. Il venait d’établir un nouveau record olympique. Le lendemain, l’Américain remporte sa victoire la plus nette sur le deux cents mètres en battant de quatre dixièmes, ce qui représente quatre mètres environ, Mark Robinson. Enfin, le triomphe de Jesse Owens s’achève le 9 août avec ses partenaires du quatre fois cent mètres américain. Au départ du premier relais, il creuse l’écart sur ses concurrents italiens et allemands. L’équipe des États-Unis établit un nouveau record du monde en 39"8, battu seulement vingt ans plus tard.

Les exploits de cet athlète noir sont d'autant plus marquant qu’ils se situent à Berlin en 1936 sous le régime nazi. Ces jeux se déroulent dans le cadre de la propagande hitlérienne défendant la thèse de la supériorité de la race blanche sur les juifs ou les noirs. On se souviendra d'Adolf Hitler quittant la tribune pour ne pas saluer le vainqueur du 100 mètres, Jesse Owens, parce qu’il était noir. Mais, a contrario, d’après l'autobiographie d'Owens, celui-ci décrit comment Hitler s'est levé et l'a salué :

« Après avoir passé le chancelier, il surgit en me saluant de la main, je l'ai salué en retour. Je pense que des auteurs ont montré un mauvais goût en critiquant l'homme de l’heure en Allemagne » (Jesse Owens et Paul G. Neimark, The Jesse Owens Story, New York, Putnam, 1970).

Lors de l'inauguration du nouveau stade olympique de Berlin en 1984, la veuve de Jesse Owens déclara que son mari avait été plus respecté par les autorités nazies que par les dirigeants de sa propre équipe nationale.

Jesse Owens sur la 1re marche du podium il refuse de faire le salut nazi.

Les athlètes juifs

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En 1933, Hitler devint chancelier et, en peu de temps, transforma la fragile démocratie allemande en une dictature à parti unique mettant en œuvre une politique de persécution à l'encontre des Juifs, des Tsiganes, de tous les opposants politiques ainsi que d'autres catégories de la population. La volonté affichée par les Nazis de contrôler tous les aspects de la vie nationale s'étendit aussi au sport. L'imagerie sportive allemande des années 1930 servit à promouvoir le mythe de la supériorité raciale «aryenne» et de ses prouesses physiques. La sculpture, par exemple, idéalisa la musculature développée ainsi que la force héroïque et accentua des caractéristiques faciales imaginées comme aryennes. Cette imagerie reflétait aussi l'importance que les Nazis attachaient à la forme physique, condition requise pour le service militaire. En avril 1933, une politique d'aryanisation fut mise en œuvre dans toutes les organisations sportives allemandes. Les sportifs «non aryens» furent systématiquement exclus des associations et des centres sportifs allemands. L'association de boxe allemande expulsa le champion amateur Erich Seelig en avril 1933 parce qu’il était juif. Un autre sportif juif, Daniel Prenn (champion de tennis de premier plan) fut exclu de l'équipe allemande de la Coupe Davis. Gretel Bergmann, sauteuse en hauteur de niveau mondial, fut expulsée de son club en 1933 et de l'équipe olympique allemande en 1936.

Afin de calmer l'opinion internationale, les autorités allemandes autorisèrent l'escrimeuse demi-juive Hélène Mayer à représenter l'Allemagne aux Jeux olympiques de Berlin. Elle remporta une médaille d’argent dans l'épreuve d'escrime individuelle et comme les autres médaillés allemands, fit le salut nazi sur le podium. Aucun autre athlète juif ne concourut pour l'Allemagne. Toutefois, neuf sportifs juifs remportèrent des médailles lors de ces jeux. Sept jeunes sportifs juifs américains se rendirent à Berlin. Comme certains de leurs concurrents juifs européens, beaucoup de ces jeunes subirent des pressions des organisations juives afin de boycotter les Jeux. La plupart ne comprenant alors pas pleinement le but et l'ampleur de la persécution nazie contre les Juifs et d’autre groupes, ils choisirent de participer.