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Recherche de fuite

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Département
Génie civil
 


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Définition principale

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La Recherche de fuite est une discipline du monde du bâtiment qui consiste à rechercher les causes d’un dégât des eaux ou l’origine de la présence d’eau dans un matériau, dès lors que ce sinistre est considéré comme actif et qu’une première vérification des installations suspicieuses aux alentours ne donne pas satisfaction.

Ce genre de sinistre se manifeste par : Salpêtre, auréoles jaunâtres/marrons, cloques ou boursouflures, auréoles humides, développement de champignons (moisissures ou mérule), pourrissement du bois, gouttes d’eau voire ruissellements, parquet qui se soulève, chute de faux-plafond, etc…


Par extension, ce métier et ses techniques s’appliquent aussi dès qu’il y a une perte d’eau inexpliquée dans un réseau de plomberie ou dans un volume censé être étanche (piscine, bassin, etc…).


Histoire & évolution du métier

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S’agissant d’un métier de niche qui ne s’exerce de manière professionnelle avec des techniques spécifiques que depuis une période récente, on ne trouve pas de date d’apparition (même approximative) qui fasse consensus dans la profession. Il semble plutôt que son développement soit le résultat de l’évolution du mode de construction actuel où les sinistres dans leur ensemble (quels qu’ils soient) sont en augmentation globale de 7,8% par an depuis 2007 en France[1].

Les facteurs les plus significatifs et les plus souvent montrés du doigts qui expliquent cette malheureuse évolution et qui éclairent notre sujet sont :

– Prix tirés vers le bas :
=> matériel de construction bas de gamme ou solution technique la plus économe (voir le cas des balcons dont le choix de les rendre étanche est laissé libre au maître d’œuvre mais qui est une opération occultée pour des raisons économiques[2]).

=> entreprises sous-traitantes moins qualifiées qu’auparavant.

– Délais de plus en plus courts, exerçant sur les prestataires une pression qui nuit à l’enchaînement correct des tâches et à la coordination des corps de métier.

– Techniques innovantes mal maîtrisées, notamment avec le développement des immeubles BBC et des normes PMR ou des évolutions de la réglementation thermique (RT 2005, RT 2012, RT 2020).
De plus, une sensibilité s’est accrue au fil des ans pour lutter contre le gaspillage et les fuites d’eau potable, ce qui a déclenché des campagnes de prévention et de diagnostic afin de lancer des détections de fuites dès que nécessaire[3]. En France, les lois Grenelle[4][5]ont été rédigées pour engager une mutation de la société dans le sens du développement durable, dont certains articles orientent clairement vers une amélioration des rendements des réseaux de distribution d’eau. La progression du domaine de la recherche de fuite est donc probablement aussi expliquée en partie par ce tournant écologique qui bouleverse les mentalités.

La recherche de fuite est réputée « non-destructive ».
 C’est à dire que les investigations réalisées pour localiser l’origine d’un sinistre ne doivent pas porter atteinte à l’intégrité des lieux, ni à leurs embellissements. Ainsi, les méthodes d’investigation s’appuient sur des matériels techniques de plus en plus perfectionnés pour cette profession.
Parmi lesquels (liste non-exhaustive) :

Pour les problèmes d’humidité (moisissures, si phénomène de condensation avéré)

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Thermographie, Contrôle de la ventilation des locaux, Hygrométrie, Localisation des ponts thermiques, Prise en compte des notions de la Thermique, Isolation.

Pour les infiltrations


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Traceurs fluorescents, Fumigène, Gaz traceur, Examen visuel (avec ou sans auxiliaires : Caméras endoscopiques ; Caméras d’inspection), Écoute électro-acoustique, Mise en épreuve d’un réseau d’alimentation.

Certains de ces tests s’inspirent de la détection de fuite. C’est une discipline sous-jacente qui propose justement des tests non-destructifs pour contrôler l’étanchéité d’organes ou d’équipements utilisés pour la manipulation de fluides. La détection de fuite consiste à réaliser des essais techniques particuliers sur des installations déterminées. Elle n’est donc qu’un des multiples moyens à disposition et n’est qu’une activité partielle de la recherche de fuite car cette dernière regroupe plutôt un raisonnement d’ensemble qui est plus complexe, au sens systémique.

Caractère systémique

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Bien que se déplaçant dans le monde du bâtiment, l’intervenant en recherche de fuite a un schéma de pensée différent des professions de ce milieu. Et pour cause, l’analyse des événements n’est pas la même pour lui.
 Un maçon, un plombier, un couvreur, etc… est lui-même la cause d’un événement. Par son travail, il va réparer une installation ou en créer une nouvelle. Il est donc facteur responsable d’une causalité car il modifie ce qu’il y avait auparavant grâce à un enchaînement de tâches. Son schéma de pensée est dirigé dans le futur car son activité dans l’espace et dans le temps est orientée vers la création d’un événement prochain. De manière imagée, il est l’enchaînement qui se produit lorsqu’une rangée de dominos chute en cascade. Son approche est plutôt réductionniste.

En revanche, lorsqu’il y a un sinistre, il s’agit d’un événement qui est déjà arrivé. Les dominos sont déjà tous tombés.

L’intervenant en recherche de fuite doit remonter la piste jusqu’au premier domino, afin de savoir qui ou quoi les a fait tomber. Il se distingue alors complètement des professions du bâtiment car son schéma de pensée doit se diriger vers le passé. Il doit remonter l’enchaînement de la causalité pour retrouver ce qui a causé le sinistre. Pour cela, il prend en compte les particularités du sinistres et les configurations techniques du site sur lequel il intervient afin de former un tout cohérent. Son approche est plutôt holistique.


Donc, l’une des étapes primordiales pour l’intervenant en recherche de fuite est d’analyser le sinistre. Il peut alors se sentir porter la casquette du « profiler » et s’inspirer des méthodes d’examens inventées par John Douglas pour la criminologie. Reconnu comme un expert de son domaine, il a enseigné que l’on peut dresser le portrait d’un criminel en étudiant la scène du crime qu’il a commis. En recherche de fuite, ce raisonnement n’est pas hors-sujet. Il peut être source d'inspiration afin de découvrir que l’on peut brosser un « portrait » de la fuite qui a causé le sinistre, uniquement en étudiant les dégâts qu’elle a causé et dans quelles circonstances elle est apparue.

En effet, la recherche de fuite est avant tout une analyse préliminaire contextuelle. Car un sinistre provoqué par un dégât des eaux ou par une présence d’eau dans un matériau est la somme de plusieurs facteurs, et l’aspect visuel de la pathologie qui en découle en est le résultat.

Parmi ces facteurs, on peut citer :

Considérations techniques

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• La quantité d’eau ou d’humidité en jeu

• La localisation de cette eau (si elle est en surface des parois ou alors au cœur de celles-ci)

• La porosité du matériau qui constitue ces parois

• L’épaisseur des parois

• L’étanchéité à l’air du volume dans lequel la pathologie se développe (paramètre potentiellement utile lors d’infiltrations ; mais primordial à prendre en compte lors de l’étude de moisissures)

• La position du sinistre par rapport à toutes les installations d’eau aux alentours.


⇒ Considérations temporelles

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• L’ancienneté de la pathologie

• Son rythme (matin/soir ; 1 fois par semaine ; constante, etc…)

• Son évolution (elle régresse ? ; elle s’accélère ?)

• Sa régularité s’il y en a une (lien avec la météo ; en période de fonctionnement du chauffage collectif, en présence de tel occupant dans les étages, etc…)

Le rôle de l’intervenant est donc clair. Il doit : analyser le sinistre en tenant compte des facteurs cités ci-dessus, imaginer des causes probables selon ce que cette analyse lui apprend (il doit avoir une bonne connaissances des disciplines du bâtiment) et vérifier ces causes avec les méthodes et techniques décrites plus haut.


Les origines de sinistres

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Les infiltrations et dégât des eaux ont une pluralité de causes possibles (toiture, plomberie, menuiserie, assainissement, équipements sanitaires, maçonnerie, etc…).

Les défauts d’entretien, de mise en œuvre et d’utilisation expliquent en partie l’apparition de sinistres. Tout comme l’usure : conduite en plomb en fin de vie, colonne en fonte qui s’éventre, étanchéité vieillissante, etc…

Et les causes accidentelles : bouchon + débordement d’une colonne d’eaux vannes, chéneau en charge, pompe de relevage défectueuse, etc…

Les causes naturelles sont aussi à considérer : orage exceptionnellement violent, remontée de nappe phréatique, sécheresse engendrant un mouvement de terrain qui rompt un réseau d’assainissement, etc…

Malheureusement, seules des données qui relèvent des dossiers en garantie biennale ou Dommage Ouvrage sont accessibles et quantifient les sinistres (qu’ils soient en lien avec l’eau ou non). De nombreux dégâts des eaux sont alors occultés car ils proviennent d’équipements qui ne sont plus couverts par une quelconque garantie et n’intègrent pas les statistiques.

Par exemple, les défauts d’étanchéité de joint périphérique de baignoire et les fuites de robinet de machine à laver sont des grands « classiques », bien connus des professionnels de l’immobilier.

Néanmoins, dans une observation large de la sinistralité, ce sont bel et bien les défauts d’étanchéité à l’eau qui restent majoritaires dans les dossiers DO ouverts[6].


Critiques ou controverses

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S’agissant d’un métier « neuf » dont les contours méthodologiques ne sont pas encore clairement définis, le métier de la recherche de fuite n’est pas exempt de critiques. Voici les plus prégnantes :


Concurrents opportunistes.

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Avec la hausse globale des sinistres dans le monde de la construction, le métier de la recherche de fuite est en expansion. Certaines entreprises se lancent dans l’aventure mais n’ont ni l’expérience, ni les capacités techniques de réaliser ce genre de prestations. Il en découle des interventions de faible qualité, non-résolues, mais tout de même facturées.




Matériels mal utilisés.

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Que ce soit un concurrent récent ou une société bien implantée, certains prestataires n’hésite pas à accumuler les moyens mis en œuvre, comme pour proposer un « package total » à chaque investigation. Le but de cette démarche est inconnu.

Malheureusement, parce que le choix des moyens à mettre en œuvre dépend de la pathologie, ce « package total » est alors incohérent et inutile. Il peut même être contre-productif et désorienter l’intervenant.



Pas de formations.

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C’est peut-être ce qui explique en partie les deux points précédents : l’absence de formation professionnelle au métier de la Recherche de fuite. Quelques tentatives existent mais elles concernent uniquement des formations en détections de fuite sur des réseaux de distribution d’eau.