Recherche:Responsabilité collective de la victime dans un corpus de philosophie francophone
Ce travail de recherche est rattaché au département Philosophie Politique.
Chap. 1 : | Résumé des textes |
---|---|
Chap. 2 : | Le blâme de la victime dans le corpus |
Chap. 3 : | Qu'est il reproché au victimes ? |
Chap. 4 : | Des classes dominées haranguées |
Chap. 5 : | Un discours stratégique ? |
Chap. 6 : | Conclusion: une démarche émancipatrice? |
Dans ce travail de recherche, je me donne pour but d'analyser des textes philosophiques francophones classiques que l'on pourrait classer à "gauche" de l'échiquier politique. Je m'interroge sur la responsabilité collective des victimes d'oppression (étatique chez La Boétie, capitaliste chez Lafargue, patriarcale chez Pelletier) et sur un certain type de blâme de la victime (notion développée en psychologie sociale, voir : [1]). Une telle correspondance entre thème (faute de la victime, souvent associée à la droite) et choix de textes (classés à gauche) peut surprendre : ce sera l'occasion de montrer que s'il peut exister un blâme de la victime à gauche, celui-ci prend davantage en compte la responsabilité collective, et non individuelle. C'est aussi l'occasion de rappeler que le discours politique (les textes choisis relevant de la philosophie politique) a pour objectif de susciter une réaction et de l'action et non de décrire le monde et de dire la vérité. Je me demanderai donc si un tel blâme est sincère ou si c’est une simple stratégie pour inciter à la désobéissance passive ou active, à la révolte. Enfin, dans une perspective d'émancipation, le rôle de victime peut enfermer : bien qu'une victime puisse demander réparation, elle doit aussi prendre conscience de sa force (numérique dans le cas d'une classe opprimée - ici, il s'agit respectivement du peuple/des sujets (non dirigeant), du prolétariat et des femmes).
Le rapprochement entre ces textes peut sembler arbitraire, et l’est à certains égards, mais j'aimerais montrer qu'ils relèvent d'une même démarche de responsabilisation d'une classe victime, sans doute spécifique à la gauche (extrême gauche et gauche réformiste) dans la mesure où la lecture du monde en classes et rapport de force entre elles relève historiquement de ce bord politique.
Le corpus philosophique :
- Le Discours de la Servitude Volontaire (1576), Étienne de la Boétie. [2]. Humaniste et grand ami de Montaigne.
- Le Droit à la Paresse (1883), Paul Lafargue. [3] Gendre de Karl Marx.
- L'éducation féministe des filles (1914), Madeleine Pelletier. [4] Psychiatre, féministe et socialiste.
Trois textes d'époques différentes, que l'on peut clairement classer à gauche pour les deux derniers (un tel classement pour la Boétie semble anachronique mais pourrait se justifier), de langue française, qui traitent de domination et de responsabilité. Leur lecture est recommandée (voir Wikisource pour une meilleure compréhension et une critique possible de ce qui va suivre, mais je tâcherai de les résumer, notamment les parties qui m'intéresseront).
Ma formation en philosophie : Terminale Générale (scientifique), puis prépa littéraire (deux ans). En deuxième année, le programme portait sur de la philo politique, mes résultats à l'ENS Ulm étaient honorables. Niveau Bac + 4 (en science humaine, linguistique) en juillet 2023., réorientation prévue dans la fonction publique. J'ai donné des cours de philo générale à destination de terminale et ai écrit des leçons sur la Wikiversité, c'est mon premier travail de recherche.
Centres d'intérêt : le langage. La politique. Le français est ma langue maternelle.
- Dégager et identifier un motif au sein de discours classique opposant différentes classes : celui que pour être actrice de son émancipation, la classe dominée doit prendre conscience et agir, et que son inaction la rend coupable de sa propre servitude.
Recherche de niveau 15. Créer la page qui ajoutera du contenu