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Annexe Chronologique[modifier | modifier le wikicode]

Chronologie[modifier | modifier le wikicode]

Voici une brève chronologie des différents évènements ayant influencé les technologies CTL.

1917 L’Allemagne est en manque de pétrole (blocus des Alliés). Le ministre des Affaires étrangères, Arthur Zimmermann, propose au Mexique, deuxième producteur de pétrole mondial, une alliance contre les États-Unis. Intercepté, son télégramme précipitera l’entrée en guerre des Américains.
1918 Après la défaite et les blocus imposés par les Alliés, l’Allemagne investit lourdement dans la Recherche et Développement des industries de substitution (“Ersatz”).
1920 L'Afrique du Sud possède d'importants gisements de charbon qu'elle veut rentabiliser mais dont la valeur commerciale est faible.

Des scientifiques sud-africains commencent à étudier la possibilité d'utiliser ce charbon comme source de combustible liquide.

1920 Lewis Cass Karrick, ingénieur américain, invente le processus Karrick (procédé de carbonisation à basse température) pour obtenir divers produits à partir de charbon.
1922 Une voie d’étude dite « indirecte » est développée, basée sur les travaux de deux chimistes allemands, Franz Fischer et Hans Tropsch. Le but est de produire de l’hydrocarbure en passant par un produit intermédiaire: le gaz de synthèse.
1923 Premiers résultats par Fischer et Tropsch. Un nouvel objectif : produire un carburant liquide synthétique à partir de charbon.
1927 Une voie d’étude dite « directe » est développée s’appuyant sur les travaux du chimiste allemand Friedrich Bergius sur la liquéfaction du charbon.
1927 En Afrique du Sud, un White Paper est publié afin de discuter d’un procédé valable permettant la production d'essence (oil) à partir de charbon. Le gouvernement sud africain réalise alors son importante dépendance aux imports pétroliers étrangers.
1923-1935 Premiers développements industriels en Allemagne.
1933 Arrivée d’Hitler au pouvoir.

Il voit dans le procédé FT une source d’énergie rêvée pour alimenter son armée, et la production démarre.

1935 Une usine pilote employant le processus Karrick est implantée au sein de l’université d’Utah. Tout au long des années 1930, des usines de ce type sont mises en service dans le Colorado, l’Utah et l’Ohio.
1934-1936 Mise en place de la première usine pilote (catalyseur au cobalt) en Allemagne (Ruhrchemie AGS).
1938
  • Premières usines (catalyseur fer) en Europe.
  • 9 usines en activité ayant une capacité combinée d'environ 660×103 t par an.
1939 En Allemagne, la production est évaluée à 450 kilo tonnes par an de pétrole grâce au procédé.
1939-1944 Blocus des Alliés dès le début de la guerre. L’Allemagne se tourne vers la Roumanie pour s’approvisionner en pétrole et en charbon. Mais les raffineries de pétrole sont bombardées par les Alliés contre l’Axe.
1943 EN Allemagne, la production est évaluée à 5,7 millions de tonnes ( 90% des besoins de la flotte aérienne et 50% des besoins du pays allemand).
1944
  • Japon produit 114 000 t de combustible à partir de charbon, avec seulement 16% grâce au procédé Fischer-Tropsch.
  • L’industrie chimique allemande prend le relais pour soutenir la Wehrmacht et l’approvisionne en carburants de synthèse issus du procédé Fischer-Tropsch.
  • Pour s’approvisionner en énergie, les troupes de l’Axe tentent de prendre le contrôle du Moyen-Orient et du Caucase, mais échouent.
A la fin de la 2GM Trois des usines F-T continuent de fonctionner après la guerre. Une d’entre elle, Schwarzheide, dans la zone soviétique, emploie 3 600 personnes et produit de l'essence destinée à la consommation civile et militaire soviétique.
À partir des années 45 Abondance de pétrole grâce à la large exploitation du bassin pétrolier du Moyen-Orient et notamment d’Arabie-Saoudite.  

Enjeu majeur de la guerre froide ( pacte du Quincy entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite, elle s’engage à fournir aux États-Unis tout le pétrole  nécessaire contre une protection militaire).

La production de pétrole conventionnel est multipliée par 7.  

1948-1990s Apartheid en Afrique du Sud.
1950 Sasol company (industrie) est implantée en société d'État en Afrique du Sud, en tant que société sud-africaine du charbon, du pétrole et du gaz.
1955 L’Afrique du Sud installe progressivement via la société Sasol une capacité de production de près de 175 000 baril/j (8,8 Mt/an) selon le procédé de liquéfaction indirect afin de palier à l’embargo international dû à l’apartheid.
1957 Le pétrole progresse dans le mix énergétique des pays européens et l’offre de charbon devient surabondante. Le charbon allemand connaît une crise majeure. L’exploitation est réduite. En 10 ans, 16 des 23 mines de la région de la Sarre sont fermées.
1960s The Oil Shale Company (oil shale  = schiste bitumineux) ouvre une mine et une usine pour exploiter les schistes bitumineux et en faire de l’huile de schiste, substitut au pétrole brut.
1972 Usine de Oil Shale Company est fermée car manque de rentabilité face au pétrole.
1973 1er choc pétrolier.
Années 1970-80 Un grand nombre de publications dans les journaux Américains référence le procédé Fischer-Tropsch et notamment en Afrique du Sud (SASOL).
1977 Les Nations Unies décideront d’un embargo complet sur les produits pétroliers, qui s'ajoute à celui déjà adopté sur les armes et le matériel militaire
1979 En Iran, le Shah est renversé, le nouveau gouvernement décide de se plier aux décisions d’embargo sur l’Afrique du Sud de l’ONU (il lui fournissait avant cette date, 90% du pétrole)

2nd choc pétrolier. Des sociétés privées et des instituts de recherches publics investissent alors pour développer des catalyseurs et des technologies performantes pour la production de pétrole

1980 + 83 Construction du site Sasol 2 et 3 pour développer le procédé FT
années 1980 Début des recherches sur le procédé FT en Chine
2 février 1990 Libération de Nelson Mandela, entraînant la levée de l’interdiction de toutes les organisations politiques et l’ouverture de négociations en Afrique du Sud (notamment pour le pétrole)
1986 Contre-choc pétrolier, le baril atteint un prix de 10$.

Phénomène en partie orchestré par les États-Unis et l’Arabie Saoudite afin de faire chuter l’URSS qui est un des premiers producteurs mondiaux de pétrole de l’époque

1993 SHELL développe son procédé SMDS (Shell Middle Distillate Synthesis) en Malaisie, selon la technologie Gas-To-Liquid, et “respectueux” de l'environnement
2000s Augmentation du prix du pétrole. Le procédé retrouve un intérêt économique
2004 En Afrique du Sud, l'arrivée du gaz naturel du Mozambique apporta une deuxième source pour la synthèse de carburants liquides (en plus du charbon)
2005 Un avion bombardier furtif américain est modifié pour fonctionner à partir d'un mélange de carburant synthétique
2006 Un Boeing B-52 Stratofortress de l'US Air Force réalise des essais avec du carburant Fischer-Tropsch pur
Depuis 2007 Le département de la Défense des États-Unis participe au développement de carburants synthétiques par le procédé F-T pour diminuer sa dépendance au pétrole. Tous les corps de l’armée américaine travaillent sur les carburants de synthèses.

Cette décision est aussi bien stratégique, qu’économique, le carburant synthétique coûterait deux fois moins cher que le carburant conventionnel.

Le Energy Independence and security act est voté par le congrès américain et va dans ce sens

2009 Une première tranche de liquéfaction directe de 20 000 b/j (1,0 Mt/an) est construite et opérée par le plus gros producteur Chinois de charbon, Shenhua, démarre en Chine
2010 Les laboratoires américains confirment que les carburants de synthèses ne contiennent pas d’impuretés (soufre, métaux lourds), et dégagent moins de particules nocives
2016 Un test a été fait sur des voitures Diesel produit à partir de charbon à Beijing, par le chef de projet de CTL en Chine, dévoilant une importante baisse des émissions de polluants

Le groupe Shenshua ouvre le plus grand site CTL au monde (production de 4 Mt/an de produits à base d’hydrocarbures synthétiques)

De nos jours L’agence internationale de l’énergie estime que le carburant Carbon-To-Liquid est rentable à partir d’un prix du brut avoisinant 40/50$ le baril
2019 Les prévisions estiment que le marché du CTL pèsera 5,6 Milliards de USD en 2026
2019 La Chine a sur son territoire 13 usines CTL opérationnelles ce qui en fait le leader du marché, des dizaines sont actuellement en construction