Recherche:Pastech/243-1 Usines marémotrices/Chronologie

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Quelques repères historiques..[modifier | modifier le wikicode]

Légende :

♦ Les différentes usines marémotrices dans le monde

ᐅ Technologies, énergies concurrentes

໐ Contexte historique, culturel, social

Repère chronologique Faits importants
Moyen Âge (Vème au XVème siècle) ♦ Premiers moulins à marée utilisés dans le domaine de la meunerie (transformation des céréales, production de farine). Une centaine de moulins à marée furent construits sur les côtes atlantiques, essentiellement en Bretagne. Par exemple, construction dans les années 1120-1130 d’un moulin à marée au niveau de l’embouchure de l’Adour, fleuve d’Aquitaine (Sud-Ouest de la France).
Début du XIXème siècle ᐅ Révolution industrielle en France. Équilibre et prospérité économiques fondés sur l’utilisation massive d’énergie, en particulier grâce à l'extraction du charbon, peu à peu remplacé par le pétrole au XXème siècle.
1879 ໐ Arrivée de l’électricité dans les foyers grâce à l’américain Thomas Edison : son invention de l’ampoule électrique à incandescence va révolutionner l’éclairage. Il a également contribué à la construction de la première centrale électrique à Manhattan : une turbine à charbon permettait de faire tourner un alternateur.
1888 ᐅ Construction de la première éolienne avec stockage de courant (batterie d’accumulateurs) par Charles Francis Brush pour alimenter sa maison en électricité.
1890 ᐅ Première éolienne industrielle permettant de générer de l’électricité mise au point par Poul La Cour pour fabriquer de l’hydrogène par électrolyse.
1896 ᐅ Découverte de la radioactivité naturelle par Henri Becquerel.
1897 ♦ Projet d’utiliser le flux et le reflux des marées comme force motrice par l’ingénieur L.Pilla-Deflers (ses recherches serviront à la réalisation de l’usine marémotrice de la Rance).
1920 ♦ Projet d’usine hydroélectrique à marée entre Paluden et Diouris (Aber-Wrac’h, Finistère, France).
1921 ♦ Idée de Georges Boisnier de construire une usine marémotrice sur la Rance, proche de la baie du Mont-Saint-Michel (site réputé pour l’amplitude des marées pouvant atteindre jusqu’à 13 mètres) permettant d’exploiter la différence de niveau d’eau produite par la marée montante ou descendante pour faire tourner une turbine.
1925 ♦ Début du chantier de l’usine hydroélectrique à marée située à Paluden.
1929 ♦ Suite au krach boursier (crise boursière à la Bourse de New York), tous les grands projets sont abandonnés faute de moyens.
1930 ♦ Arrêt définitif des travaux du projet de Paluden (toutefois les plans de cette usine serviront d’échauche pour l’usine marémotrice de la Rance).
1934 ᐅ Découverte de la radioactivité artificielle par Irène et Frédéric Joliot-Curie.
1938 ♦ Idée d’exploiter l’énergie marémotrice à Kislaya Guba (proximité avec Mourmansk en Russie). Site choisi pour l’étroitesse du canal débouchant sur la mer (endiguement facilité) et pour la longueur et la profondeur du fjord. Etudes de la configuration géographique de la baie de Kislaya Guba en Russie menées jusqu’en 1965 pour déterminer la position la plus favorable à l’établissement de l’usine marémotrice.
1943 ♦ Etudes de la conception de l’usine marémotrice de la Rance (analyse des contraintes géographiques, économiques…).
1945 ♦ Création du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), aujourd’hui Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives : organisme de recherche scientifique français s’intéressant avant tout aux domaines de l’énergie.
1948 ᐅ Mise en fonctionnement du premier réacteur nucléaire d’essai construit par le CEA.
1960 ♦ Décision de construire une centrale (Annapolis Royal) au Canada sur le site de Nova Scotia. Ce site se distingue par l’amplitude d’eau entre les zones de basse marée et celles de haute marée (marnage) qui dépasse 10 mètres, ainsi que par la vitesse du courant des marées qui peut dépasser 5 noeuds, soit 10 km/h.
1961 ♦ Début des travaux de l’usine marémotrice de la Rance : construction de deux barrages pour assécher la zone où sera implantée l’usine.
1962 ᐅ Construction de la Centrale nucléaire des Monts d’Arrée, première centrale nucléaire française (mise en service en 1967), sur le site nucléaire de Brennilis en Bretagne.
1963 ♦ Début de la construction de l’usine marémotrice de la Rance.
1966 ♦ Fin du chantier et mise en service de l’usine marémotrice de la Rance en Bretagne, qui restera la plus grande usine marémotrice au monde pendant plus de 40 ans. Il s’agit de la première installation au monde de production d’électricité utilisant l’énergie marémotrice.

Inauguration par le Président de la République Charles de Gaulle, fier de soutenir le site qui témoigne du savoir-faire français.

1967 ♦ Raccordement de l’usine marémotrice de la Rance au réseau EDF. Actuellement, elle est la deuxième usine marémotrice la plus puissante à l’échelle mondiale avec 240 MW de puissance installée (constituée de 24 alternateurs (groupe de production type “bulbe”) de 10 MW chacun). Elle permet de répondre aux besoins électriques de 225 000 habitants (ce qui correspond environ aux besoins des habitants de la ville de Rennes).
1968 ♦ Mise en service de la centrale de Kislaya Guba en Russie.
1973 ໐ Premier choc pétrolier : crise mondiale des prix du pétrole (triplement du prix du baril et pénuries ; il n’y a plus assez d’essence pour répondre à la demande).
1979 ໐ Incitations financières au développement de l’énergie solaire par les pouvoirs publics en France (avantages fiscaux, subventions, tarifs avantageux pour le rachat de l’énergie produite…), le but étant d’encourager l’innovation et l’utilisation de nouvelles énergies (et de nouvelles utilisations de l’énergie).
1979-1981 ໐ Deuxième choc pétrolier : nouvelle crise pétrolière qui, de part l’augmentation des prix du pétrole, oblige les pays industrialisés à investir rapidement dans des énergies “de substitution” ayant fait leurs preuves.
1980 ♦ Mise en service de la centrale Jiangxia en Chine (4ème plus grande usine marémotrice au monde avec 3,9 MW de puissance installée). Cette centrale est également une centrale solaire photovoltaïque.

໐ Naissance du concept de “transition énergétique” en Allemagne (Energiewende). Développé à partir d’un ensemble de prévisions et de propositions scientifiques, il prévoit la fin de la dépendance au pétrole, la sortie du nucléaire d’ici 2022 et la production d’une électricité d’origine 100% renouvelable en 2050.

1984 ♦ Mise en service de la centrale Annapolis Royal dans la Baie de Fundy au Canada (3ème centrale marémotrice au monde avec 20 MW de puissance installée).
1986 ໐ Entrée en vigueur de la Loi Littoral relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral sur le territoire français. À partir d’une règlementation stricte, celle-ci vise à limiter l’urbanisation le long du littoral français et à favoriser le libre accès des sentiers littoraux au public.
1992 ໐ Adoption de la Convention-cadre des Nations Unies à Rio de Janeiro au cours du Sommet de la Terre. Il s’agit de la première tentative effectuée dans le cadre de l’ONU pour mieux comprendre les enjeux des changements climatiques et de proposer des solutions.
1994 ♦ Arrêt temporaire de la centrale de Kislaya Guba pour cause de difficultés économiques (manque de financement notamment).

♦ Début des travaux de la centrale de Sihwa en Corée du Sud (partenariat avec EDF).

♦ Rédaction du Protocole de Kyoto qui vise à lutter contre le changement climatique en incitant les Etats à réduire les émissions de gaz carbonique.

2004 ♦ Après 10 ans à l’arrêt, remise en service de la centrale de Kislaya Guba en Russie.
2005 ໐ Entrée en vigueur du Protocole de Kyoto.
2006 ♦ Construction d’une nouvelle partie de la centrale de Kislaya Guba en Russie (5ème plus grande centrale au monde assurant 1,7 MW de puissance installée).

໐ Popularisation du défi climatique posé par les activités humaines par le film de Davis Guggenheim intitulé Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth).

2008 ♦ Mise en service de la centrale Strangford Lough SeaGen au Royaume-Uni.

໐ Crise bancaire et financière mondiale (hausse du prix des matières premières, ralentissement global de l’activité économique et des investissements). Cette situation a pu limiter le développement et la concrétisation de nouveaux projets d’usines marémotrices malgré le changement des mentalités qui tend à privilégier de nouvelles manières de produire de l’énergie.

໐ Adoption par l’Union Européenne du Plan Climat qui a fixé l’objectif des “3x20” : faire passer les énergies renouvelables dans le mix énergétique européen à 20%, réduire les émissions de à 20% et accroître l’efficacité énergétique à 20%.

2009 ♦ Mise en service de la centrale marémotrice d’Uldolmok en Corée du Sud.

♦ Investissement de l’état chinois pour moderniser la technologie des générateurs de la centrale de Jiangxia.

♦ Création du Fundy Ocean Research Centre for Energy (FORCE) qui souhaiterait construire et exploiter une installation de démonstration pour l’exécution d’essais d’une turbine marémotrice dans la baie de Fundy en Amérique du Nord.

໐ Conférence de Copenhague (COP15). Les États s’obligent mutuellement à faire des efforts mais n’ont pas pu établir d’engagements chiffrés ni de texte juridique contraignant malgré l’objectif de limiter la hausse des températures à +2°C.

2010 ᐅ Suite à plusieurs projets installés au Royaume-Uni et au Portugal, la société Pelamis Wave Power implante en Écosse la première machine de seconde génération Pelamis permettant de produire de l’électricité à partir du mouvement des vagues (énergie houlomotrice). En raison de difficultés d’ordre technique (matériel fragilisé par la violence des tempêtes notamment), le projet ne sera pas arrivé au stade de maturité industrielle.

ᐅ Construction des premières installations du projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) à Cadarache, Sud de la France : projet scientifique international de réacteur expérimental de fusion nucléaire (inauguration prévue en 2018-2020) auquel contribuent 35 pays du monde entier (Chine, Inde, Japon, Corée, Russie, États-Unis, Union Européenne). L’objectif scientifique de ce projet est de parvenir à libérer plus d’énergie par la réaction de fusion qu’il n’en a fallu pour la produire.

2011 ♦ Inauguration et mise en service de la centrale marémotrice de Sihwa en Corée du Sud (1re centrale marémotrice au monde avec 254 MW de puissance installée : détrône l’usine marémotrice de la Rance).

♦ Mise en service de l’usine marémotrice de Skerries au Royaume-Uni (encore à l’étude, non considérée comme une exploitation fiable).

ᐅ L’énergie éolienne s’affirme en France comme la deuxième source d’électricité d’origine renouvelable après l’hydroélectricité : elle représente 10% de la production d’électricité d’origine renouvelable et 2% de la production d’électricité nationale.

໐ Catastrophe de Fukushima ; l’Allemagne sort du nucléaire.

2012 ♦ Projet du golfe de Kutch en Inde (à l’étape des négociations et des études). Signature d’un accord entre l’Etat du Gujarat (situé à l’ouest de l’Inde) et la firme britannique Atlantis Ressources Corporation qui fournira les turbines de cette centrale.

♦ 45 ans de l’usine marémotrice de la Rance : s’affirme comme source d’énergie fiable et propre (considérée comme un véritable succès à l’échelle mondiale). Le coût carbone de sa construction a été amorti par le nombre d’années de fonctionnement.

Important programme de rénovation et de modernisation entrepris (fin prévue en 2025) pour renforcer la sécurité et la performance de l’usine : rénovation des turbines, des alternateurs des 24 groupes de production et des 6 vannes, remplacement des automatismes de commande de l’usine.

2013 ᐅ Mise en activité de la plus grande centrale solaire concentrée du monde (Émirats arabes unis) : des miroirs permettent de concentrer l’énergie solaire vers un tube central contenant un fluide qui s’élève en température et dont la chaleur permet de former de la vapeur d’eau qui entraîne une turbine couplée à un alternateur permettant la production d’électricité.
2015 ♦ Projet de construction (pour 2017) de l’usine marémotrice d’Incheon en Corée du Sud, d’une puissance de 1 320 MW pour un prix de 3 milliards d’euros (prévue pour être 5 fois plus puissante que les usines marémotrices en service à l’époque).

ᐅ Démocratisation des panneaux photovoltaïques : malgré un rendement modeste (15 à 20% de l’énergie reçue pouvant être transformée en électricité), il est très facile d’en installer chez soi et cela permet de réduire ses dépenses en électricité provenant du réseau.

2015 ໐ La COP21 (Conference of parties, grande conférence internationale sur le climat) permet d’aboutir à l’Accord de Paris qui prévoit de limiter l’augmentation de la température à +2°C. L’Accord contient entre autres des engagements de la part de chaque pays membres pour réduire les GES et des solutions pour financer l’adaptation au changement climatique des pays en voie de développement (Fonds verts pour le climat).
2017 ♦ Abandon du projet d’Incheon en Corée du Sud.

໐ L’énergie nucléaire reste la source d’énergie la plus utilisée en France pour fournir de l’électricité (85,9%). L’énergie hydraulique (fournie par le mouvement de l’eau), quant à elle, représente 5,3% du mix de fourniture d’électricité par EDF. Elle reste la deuxième source d’énergie en France et regroupe les centrales hydroélectriques liées aux barrages, les usines marémotrices, les usines houlomotrices….

Encore aujourd’hui, l’énergie qui fait tourner le monde est en très grande majorité d’origine fossile : le pétrole représente 35% des énergies primaires* utilisées au niveau mondial, le charbon 25% et le gaz naturel 21%. L’énergie hydraulique satisfait seulement 2% de la demande en énergie mais sa contribution au mix énergétique croît au fil des années.

2018 ໐ Développement d’un plan quinquennal en France (2018-2023) pour le désenvasement de l’estuaire de la Rance suite à de nombreux mouvements de contestations (de la part de l’association Rance Environnement notamment).

* Énergies primaires : Énergies que l’on retrouve à l’état brut ; regroupe à la fois les énergies renouvelables tirées de la nature mais également les énergies fossiles.