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Recherche:Mario commensal pendant seize ans dans la « république des tortues »

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Mario commensal pendant 16 ans dans la "république des tortues"

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Façade de la république, ses habitants, sa cuisinière et ses commensaux

Dès mon arrivée à Coimbra dans le cadre de mon année d'Erasmus 2008-2009 à Université de Coimbra, j'ai eu la chance de vivre dans une maison communautaire d'étudiants appelée República Dos Kágados (république des tortues). Les républiques sont des maisons communautaires autogérées par des étudiants. L'origine des républiques pourrait remonter au XIVᵉ : à cette époque, certains textes mentionnent la création de maisons d'étudiants. Dans ces textes, les habitants sont conviés à faciliter la vie des étudiants en leur louant des habitations dans des conditions favorables (Denayer, pp. 16 & 17). Au cours de ses recherches pour son mémoire de fin d'étude sur les républiques, Fanny Denayer retrouve la trace de 106 républiques dont la plus ancienne (República do João de Deus) fut créée avant 1849 et la plus récente (República do « Kuarenta ») fut fondée en 1994 (Denayer, annexe pp. 7 & 31). Parmi les 27 républiques toujours existantes à ce jour, la république Dos Kágados est la plus ancienne. Elle fut fondée par cinq étudiants le premier décembre 1933 pour faire partie des 47 républiques existantes à cette époque (Denayer, pp.18 & 35). Le 11 décembre 1948, le siège de la république Dos Kágados voit la création d'un organe central : Le Conseil des Républiques, qui établit un traité d'alliance et d'amitié entre les Républiques. La présidence du conseil revient à la plus ancienne des républiques (Denayer, pp.19). En 1991, la république Dos Kágados s'est formée en association, la gestion théorique revenant à l’ensemble des membres qui la compose, groupe composé tant d'anciens que de membres actuels. Mais la volonté de ces anciens fut toujours de laisser à la génération l'occupant la prise réelle de décisions (Denayer, pp. 70).

Certains habitants des républiques (repúblicos) furent célèbres pour leurs talents artistiques ou leur engagement politique, comme ce fut le cas du chanteur écrivain, José Mario Branco pour la république Dos Kágados (Denayer, annexe pp. 52). José Afonso, chanteur engagé, fut aussi ami des kágados et fréquenta régulièrement la maison.

Anciennement, les républiques engageaient une personne pour s'occuper des tâches ménagères. Cette tradition perdure dans certaine république comme c’est le cas dans la république Dos Kágados qui emploie une cuisinière pour la réalisation des deux principaux repas de la journée. Certaines cuisinières ont marqué leurs temps comme ce fut le cas dans la république dos Kágados avec Ursula Maior qui gérait pratiquement la maison, Lili qui servit les Kágados pendant 34 ans et jusqu'à la fin de sa vie (Denayer, pp.79) et comme ce sera certainement le cas de Céleste, la cuisinière actuelle, qui comptabilise déjà 10 ans de services.

Les républiques profitent aussi de certains avantages attribués par le S.A.S.U.C. (Serviço de Aprovisionamento da Universidade de Coimbra). L'équipement ménager peut y être fourni ou subsidié, comme par exemple l'équipement de la cuisine ou la machine à laver, et il est aussi possible pour chaque république d'y acheter de la nourriture et des produits d'entretiens une fois par semaine avec une réduction de 50 % sur les prix. Il faut savoir que les républiques en plus d'être des lieux d'habitation pour les étudiants, sont aussi des lieux de réfection. On y a pour habitude de convier régulièrement d'autres étudiants aux repas et dans certains cas cette invitation, suite à une décision prise lors d'une réunion de maison, peu être permanente. Dans ce cas, la personne obtient le statut de commensal de la république. Ce fut le cas de Mario, l'égo de ce récit de vie qui est commensal de la république Dos Kágados depuis 16 ans.

Pour la réalisation de ce récit de vie, j'ai tout de suite pensé à une personne liée à la république. C'était une bonne occasion pour moi d'en apprendre plus sur cette institution unique qu'est une república. C'était aussi l’occasion d'utiliser mon savoir accumulé en tant qu'habitant d'une république, comme cela se fait lors d'une observation participante. Chaque discussion autour d'un repas ou d'un verre, chaque apprentissage du fonctionnement de la maison devenaient ainsi autant d'informations utiles pour mieux comprendre le récit de vie que j'allais entreprendre.

J’ai eu quelques hésitations avant de choisir Mario pour égo de récit de vie. J’ai hésité entre les habitants actuels et entre deux anciens habitants de la maison dont l'un avait vécu dans la république durant 11 ans et l'autre, plus âgé, qui habite à quelques pas de la maison est toujours resté très lié à celle-ci. Finalement, et suite à une discussion avec mon professeur d'ethnographie, j'ai choisi de faire ce travail avec Mario, commensal Dos Kágados depuis 16 ans. Les arguments favorables à ce choix furent, d'une part, que Mario est la personne qui a côtoyé la maison de façon journalière durant le plus de temps, et d’autre part que son statut de commensal lui donnait plus de recul sur l'histoire de la maison et donc une plus grande objectivité. C'est donc sur ses 16 ans d'expériences de commensal que j'ai décidé de focaliser le récit de sa vie.

Premier entretien

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Voici pour situer le personnage de ce récit un bref récapitulatif de sa vie entière selon les propos récoltés durant un premier entretien effectué dans la chambre que j'occupe dans la république. Afin de garder une plus grande objectivité tout au long de ce travail, les citations de Mario seront reprises en portugais, langue utilisée lors des entretiens. Succédera ensuite entre parenthèses, une traduction en français faite par moi-même. En raison de ma connaissance limitée du Portugais je n'ai pu travailler sur une retranscription intégralement les interviews. J’ai alors opté pour un système d'indexation en français (en heures, minutes, secondes) des informations et idées essentielles. L'enregistrement des entretiens fut transcodés en fichiers informatiques pour faciliter l'écoute lors de la retranscription. J’ai choisi le format de fichier SPEEX par ce qu’il est libre et par ce que la taille très réduite des fichiers n'engendre pas une perte d'audibilité. Les fichiers d'indexation et les enregistrements sont disponibles sur demande et après autorisation de Mario. La lecture des ceux-ci fichiers son demande l’utilisation d'un logiciel libre de type VLC compatible avec ce type de format.

Mario est né le 10 octobre 1974 dans un hôpital de Coimbra et vécut toute son enfance à Arega, village de la commune rurale de Figueiró dos vinhos, comportant mille et quelques habitants. Sa Mère est professeur primaire dans une des deux écoles du village et son Père bijoutier possédant sa propre bijouterie. Ses grands parents maternels étaient agriculteurs et son grand père paternel menuisier. Il a deux frères beaucoup plus âgés de 11 et13 ans qui comme leur mère feront leurs études à Coimbra. Pour Mario, Coimbra fut donc dès son enfance « um sonho, haaa! Coimbra terra dos estudantes, capa e batina, o fado ... » (un rêve, haaa! Coimbra terre des étudiants, cape et soutane, le fado ...).

Jusqu'à l'âge de neuf ans, Mario fit ses quatre ans d'études primaires dans la classe de sa mère. Il ne se souvient pas de son entrée à l'école. Ceci s'explique par le fait que ne pouvant rester seul à la maison, il avait déjà fréquenté l'école en accompagnant sa mère depuis l'âge de trois ou quatre ans. Pour lui, le fait d'être dans la classe de sa mère fut une erreur, « Porque acho que me fez falta de desapegar-me da figura materna e ser avaliado por alguém diferente. Há sempre subjectividade ...” (par ce que je pense que cela m'empêcha de me défaire de la figure maternelle et d'être évalué par quelqu'un de différent. Il y a toujours de la subjectivité ...), dit-il.

Mario fit ensuite son école préparatoire et ses secondaires à Figueiró dos vinhos situé à 11 km de son village. Ce fut pour lui un grand changement de vie lié aux inconvénients du déplacement en transports en commun. À Figueiró, il dut se faire de nouveaux amis car il choisit une option linguistique qui le sépara des amis du village. Ce dont il se souvient de cette époque est le football comme activité principale et le comportement des enfants de la ville, qui rejetaient les enfants des villages. Ce fut pour lui « uma espécie de praxe inicial […] foi um processo de adaptação, se calhar um bocadinho comparável a um novo processo que vim encarar quando aos 18 anos voltei para Coimbra » (une sorte de tradition estudiantine universitaire initiale [...] ce fut un processus d'adaptation, peut-être un petit peu comparable au nouveau processus que j'ai rencontré quand, à 18 ans, j'arrivai à Coimbra). La praxe est un ensemble de traditions estudiantines comportant le port d'un costume composé d'une cape et d'une soutane et des procédures d'intronisation des nouveaux étudiants appelés caloiros.

À 14 ans, il fit son entrée dans une école secondaire de la même ville. Il abandonna le football et s'intéressa à d'autres activités comme le basket, la course à pied, la photo et la guitare qu’il jouait trois heures par jour en écoutant « os Doors e a tentar copiar tudo que eles faziam, com o vinil » (les Doors et tentant de copier tout ce qu’il faisait avec un vinyle) . Ce fut aussi l'époque où Mario commença à fumer, a boire de l'alcool entre amis et a s'intéresser aux filles. Il se fit un ami appelé Victor qui allait l'année suivante entrer dans la république Dos Kágados. Pour Mario, « foi posteriormente uma porta de entrada » (ce fut postérieurement une porte d'entrée) .

Le choix de Coimbra comme lieu d'études universitaires s'imposa à Mario. À dix huit ans, Mario pensait en ces termes: une « Universidade só há uma é Coimbra, e mais nenhum » (université, il n'y en a qu'une c’est Coimbra, et aucune autre). Son choix pour les études d'ingénieur civil se fit par processus d'élimination. Il dut abandonner l'idée de faire l'architecture par manque de connaissances en géométrie descriptive et par ce qu’il n'avait pas le temps non plus pour préparer un examen d'entrée. À l'époque, il pensa naïvement faire les études d'architecture après celles d'ingénieur.

En arrivant à Coimbra en 1992, Mario choisit une chambre d'étudiant dans les escaliers du passage piétonnier appelé Quebra Costas situé dans la vieille ville près de l'église de Sé-velha et de la république Dos Kágados. Durant cette première année, Mario fut intéressé de rejoindre le groupe de Tuna académica (groupe de musique composé d'étudiants dans le cadre de l'association académique) mais pour cela il lui était nécessaire de savoir lire la musique. Pour cette raison, Il du opter donc pour la chorale de l'association académique appelée Orfeon où la connaissance du solfège n’est pas obligatoire. Cette année la, l'ambiance de Coimbra était au sommet du revivalisme des traditions estudiantines abandonnées suite à la révolution du 25 avril 1974. L'esprit estudiantin était à « Coimbra tradição, praxe, Coimbra boémia, Coimbra serenatas, Coimbra amores... » (Coimbra traditions estudiantines, Coimbra la bohème, Coimbra les sérénades, Coimbra les amours). La bohème et les sérénades, la plupart du temps interprétée au style du fado de Coimbra font partie intégrante du style de vie estudiantin.

Mario m'expliqua que jusqu'à 1974, il y avait beaucoup de praxe, et le port de l'uniforme était un symbole de lutte étudiante. « Nas lutas estudantis, as fotografias são sempre grande massas de estudantes vestidos de preto » (Dans les luttes estudiantines, les photographies sont toujours de grandes masses d'étudiants vêtus de noir) . Pour exemple, José Afonso, chanteur révolutionnaire antifasciste, usait aussi de la cape et de la soutane. Après 1974, il y a eu une association directe entre l'ancien régime et l'usage du costume. Celui-ci fut abandonné et ne fut utilisé que pour les activités d'exhibitions tels que concerts ou autres représentations estudiantines. Le cortège de queimas das fritas (cortège festif estudiantin où les étudiant en fin de cycle arbore un déguisement constitué d'un trois pièces, d'un chapeau buse et d'une canne) fut annulé pendant un certain temps. Dans les années 1980 la tradition s'est réinstallée mais resta sans ferveur jusqu'au début des années 1990. À cette époque, apparait un groupe appelé Estudantina qui créera des chansons sur les thèmes de la tradition. Ce fut, selon la vision de Mario, un élément clef du revivalisme des traditions estudiantines.

Durant cette première année et bien que Victor arriva en même temps que lui à Coimbra, Mario ne le côtoya pas beaucoup. Mario était très occupé par ses activités musicales et la découverte du monde estudiantin à travers des activités d'intronisations des nouveaux étudiants. Victor, contre cette tradition estudiantine, était plutôt porté sur le domaine théâtral et en train de découvrir la vie estudiantine à travers l'univers de la république. Ce fut donc seulement l'année suivante que Mario fut convié par Victor aux activités de la république. Mario a apprécié sa première année d'intronisation en tant que caloiro, “conhecei imensa gente, apanhei imensas bebedeiras...” (j'ai connu énormément de gens, fi d'énormes fêtes) témoigne-t-il, mais il arrêta de fréquenter les milieux de la praxe suite à une expérience désagréable et anecdotique où il fut humilié par ses compères pour avoir refusé d'humilier des étudiantes nouvellement arrivées. Abandonnant les activités de la praxe et charmé par l'ambiance de la république, Mario fréquenta avec régularité celle-ci. « Gostei imenso da casa, espírito de liberdade incrível » (J’ai énormément aimé la maison, esprit de liberté incroyable) dit-il. Et comme nous le verrons plus tard, il y sera intégré comme commensal jusqu'à ce jour.

Après avoir découvert la république Mario eu pour idée d'y rentrer comme habitant l'année suivante bien que cela fut mal vu par ses parents. Les républiques sont considérées, parfois avec raison, comme des endroits peu propices aux études. Finalement, Mario changea d'idée en considérant que la situation de commensal lui était très confortable. Sa chambre étant à deux pas de la maison, il avait ainsi toujours le choix de participer à la vie de la république ou de rentrer chez lui quand il en sentait la nécessité. Aujourd’hui il repense à cette situation en ces termes: « ganhei muitas coisas e perdi muitas coisas […] viver cá é outra realidade, partilhar a casa de banho todos dias ... » (J’ai gagné beaucoup de choses et j'ai perdu beaucoup de choses [...] vivre ici est une autre réalité, partager la salle de bain tous les jours...) . Bien qu’il n'ait jamais dormi sur place, il y passait tout son temps et partageait ainsi une grande partie des problèmes de la maison.

Durant ces premières années d'études, « Kágados, Orfeon, na altura, e faculdade eram meus circulos » (Kágados, Orfeon, à cette époque, et la faculté étaient mes cercles) dit-il. Ces activités furent étendues par la suite lorsqu’il entra en 1996 au conservatoire de Coimbra en guitare classique, rejoignit un groupe de fado de Coimbra et pris place dans le coro de câmara de Coimbra (choral de musique de chambre de Coimbra). Mario mit ainsi neuf ans pour terminer sa formation d'ingénieur. Lors de sa dernière année d'étude (2000-2001), Mario avait une relation amoureuse avec une ancienne commensale de la république qui travaillait à l'époque comme pharmacienne dans la région d’Alentejo. Il partageait donc son quotidien entre les visites de son amie, le conservatoire (dernier degré de guitare), et un dernier cours qu’il lui restait a réussir pour obtenir son diplôme et pouvoir partir à la recherche d'un emploi. Durant cette période, il passa donc beaucoup moins de temps dans la république.

Mario fut ensuite victime d'une «Doença terrível» (maladie terrible) appelée colite ulcéreuse. Il fut interné d'urgence à l'hôpital de Gaia. L'origine de cette maladie est encore mal définie, mais pour Mario le déclenchement de la maladie fut psychosomatique. La fin des études était pour lui un période de doutes et d'indécisions quand au futur de sa vie amoureuse et professionnelle. Il hésitait entre un travail d'ingénieur ou s'orienter professionnellement dans le domaine de la musique, et la pression énorme qu'exerçait sa famille ne faisait rien pour alléger le poids de ses indécisions.

Durant ses trois à quatre mois d'internement, Mario fut dans un état au « Mais baixo que o ser humano poder chegar » (plus bas qu'un être humain peut être) incapable de marcher, pesant moins de 50 kg, dépendant d'une assistance sanitaire et de cortisone. Quand il sorti de l'hôpital sa relation amoureuse avait pris fin et il retourna à Coimbra où il réussit à trouver un emploi d'ingénieur et un appartement qu’il convoitait depuis longtemps, situé à quelque centaines de mètres de la république Dos Kágados. Mais six mois plus tard, une nouvelle crise l'obligea à retourner à l'hôpital durant trois mois. Il fut ensuite décidé de tenter une opération chirurgicale très lourde avec deux interventions espacées de six mois. L'opération fut un succès, mais il lui fallut ensuite récupérer une condition physique et une indépendance à la cortisone. Durant toute cette période Mario vécu dans la maison de ses parents. À la fin de sa convalescence, Mario eut l'opportunité de commencer la pratique du violoncelle. Il revint, au alentour de 2002, habiter à Coimbra dans l'appartement qu’il avait gardé.

Son retour se fit avec « a republica como espaço de reencontro » (la république comme espace de ré-encontre). Il y retrouva sa vie de commensal les amis qui y habitaient encore. Mario se réinstalla peu à peu dans une nouvelle routine et une succession d'emplois en relation avec l'université. Il rêvera ensuite d'entamer une formation en théorie musicale pour donner cours à des enfants, mais ne réussit pas à s'inscrire dans l'école choisie. Fatigué des démarches bureaucratiques, il finit pas abandonner le projet. Son dernier emploi dans l’immobilier prit fin en décembre 2008. Depuis le début de l'année 2009, il travaille sur la création d'une entreprise d'isolation acoustique.

Mario a actuellement une relation amoureuse avec une fille qu’il rencontra dans le cadre de la république. Depuis le début de cette année 2009, il ne participe plus qu'occasionnellement aux repas de la république. Il passe beaucoup de temps avec son amie qui vit à Santa Clara en dehors du centre de Coimbra. Ils ont tout deux pour projet futur de rester quelques années encore à Coimbra. Mario pour travailler sur la création de son entreprise et son amie pour continuer a travailler en ville. Ils ont l'intention de quitter Coimbra un jour ou l'autre pour un autre site du Portugal ou pour l'étranger. Mario apprécie Coimbra pour sa dimension, pour lui travailler en ville et vivre à l'extérieur de la ville n'en vaut pas la chandelle, mais l'idée romantique de vivre à la campagne n’est pas exclue de leurs projets futurs... Deuxième et troisième entretiens:

Le second entretien avec Mario fut axé sur son expérience de commensal et eut lieu dans la salle de séjour de la république. L'objectif était de plonger Mario dans ses souvenirs à l'aide des différents objets et photos que j'avais soigneusement collectées en fouillant les différents tiroirs et cadres de la maison. Le troisième entretien eut lieu chez lui, cette fois, avec pour idée de découvrir son habitation, charmant appartement calme et lumineux au sommet d'un immeuble situé dans la même rue que la république. Depuis cette année, où il passe beaucoup de temps dans l'habitation de son amie, Mario a décidé de partager son habitation avec un étudiant afin d'alléger ces charges mensuelles. Avant de commencer cet ultime entretien, j'avais présenté à Mario, toujours dans le but de stimuler sa mémoire, des photos et textes récoltés dans l'ordinateur de la république. Le but de ce dernier entretien était d'apporter un complément d'information sur ses dernières années d'expériences en tant que commensal et son implication dans les décisions prises par la maison.

Mario et moi nous sommes côtoyés de façon régulière durant toute cette année académique. Ceci nous a permis de vivre ces entretiens semi-structurés de façon très décontractée malgré que ce fût une première expérience pour chacun d'entre nous. Ce travail nous a aussi permis de mieux nous connaitre et de renforcer notre amitié. Mario a eu l’occasion de relire ce présent travail et d'y apporter quelques corrections. Je tiens a le remercier pour la confiance qu’il m'a accordé et pour les heures qu’il a accepté de me consacrer pour la construction de ce récit.

C'est donc grâce à Victor qu'en 1993, Mario entra en contact avec la République Dos Kágados. À cette époque la maison était pratiquement en ruine et ne comportait pas de salon. La cuisine était l'endroit où se déroulaient les fêtes, tous assis autour de la table. Les fêtes commençaient tôt et se terminaient tôt, « Ás duas da manha já pensávamos que eram seis » (à deux heure du matin nous pensions déjà qu’il était six) témoigne Mario. Mario appréciait beaucoup l'ambiance de proximité de la cuisine qui, avoue-t-il, se perd un peu quand les gens s'installent dans les divans d'un living. C'est donc dans cette cuisine et dans cette ambiance qu’il rencontra pour la première fois les habitants de la maison. Ce fut lors d'une fête organisée à l’occasion de la naissance d'un des enfants du « More », ou président de la maison.

Le More, appelé président dans le cas de cette république constituée en association, est par tradition la personne la plus ancienne de la maison. Le Président est censé être le représentant de la république, avec la plus grande part de responsabilité et de pouvoir que cela implique. Dans la république Dos Kágados, le statut de président n'existe plus à l'heure actuelle et déjà à l'époque d'entrée de Mario, les traditions estudiantines (praxe) ne se pratiquait plus à l'intérieur de la maison. Victor fut d'ailleurs le premier anti praxista en se positionnant clairement contre cette tradition et le port de l'uniforme obligatoire dont le prix pouvait être très élevé pour un étudiant issu d'une famille pauvre.

La maison que connut Mario à ses débuts, était composée de cinq habitants et six commensaux (voir photo présente en couverture de ce travail). Ce groupe était très soudé et passionné pour la république, comme en témoigne cette phrase répétée régulièrement durant les soirées festives: « Nunca vamos abandonar este casa, nunca vamos faltar um centenário... » (Jamais nous n'allons abandonner cette maison, jamais nous ne raterons un anniversaire) . Cette promesse fut, nous le verrons plus tard, tenue par Mario jusqu'à ce jour car il se passionna lui aussi pour la maison, son ambiance, sa liberté de discussions, son monde magique, ses vieux murs, son coté mystique, ses phrases écrites sur les murs, les sentiments révolutionnaires qui y règnent.

Mario fut rapidement adopté par la maison en tant que commensal en même temps qu'un autre garçon intitulé Pipoka. La décision fut prise en réunion de maison sans interview, comme il est de coutume. Mario et Pipoka avaient rapidement pris une place importante dans la communauté en animant les soirées et cela justifiant pleinement le bien fondé de leurs présences dans la maison: « passava a noite toda agarrado a uma guitarra enquanto os outros gajos estavam agarrados ás mulheres e eu agarrado à guitarra » (Je passait les nuits accroché à ma guitare pendant que les autres étaient accrochés aux femmes et moi à la guitare) (voir photo 2).

Photo 2: Mario à la guitare animant une soirée à la république

Pour les candidats Kágados (habitants de la maison) cela se passe différent. Une réunion d'interview est obligatoire et peut durer une nuit entière. Elle est précédée et succédée par une discussion entre Kágados afin de consulter l'avis de tous avant l'acceptation finale du candidat. Ensuite, pour être reconnu Kágado (habitant définitivement accepté et pouvant participer aux décisions importantes de la maison tel que comme nous venons de le voir, le choix des candidats et de commensaux), il est nécessaire de partager la vie de la maison pendant environ un an, parfois moins lorsqu’il s'agit d'étudiants Erasmus.

Vient ensuite une période d'exil pour les habitants de la république afin de permettre des travaux de restaurations du bâtiment initial. Durant le temps qu’ils habitèrent dans une des maisons voisines, certaines personnes du groupe ont terminé leurs cours et sortirent de la maison. Mario se souvient de cette période (entre son entrée et le retour de l'exile en 1996) comme une période de grande union entre les personnes. À cette époque, la plupart les gens qui quittaient la maison avait vécu cinq ans ou plus dans la république. Cinq ans de vie en commun où chaque évènement mineur pouvait servir de prétexte à la fête, tel l'inauguration de la pharmacie ou d'une nouvelle cloche pour appeler les gens aux repas (il est pour tradition de sonner la cloche en criant « à palha » (à la paille) dès que les repas sont prêts à être servis). Aussi, si cette époque fut celle d'une grande union, elle fut aussi une époque d'échecs scolaires et de tensions. Les cuisinières étaient parfois fatiguées du désordre créé par les fêtes successives et les habitants fatigués avec les gens qui accumulaient des dettes envers la maison ou qui n'avaient pas bien compris ses règles de fonctionnement. Après un certain temps, il était donc normal que les gens aient besoin de s'éloigner un peu de la maison pour « apanhar um bocadinho de ar livre » (prendre un peu d'air libre).

Certaines règles de la maison, implicites ou explicites, ont perduré jusqu'à ce jour, d'autres ont disparues. Parmi les règles disparues, Mario trouvait amusant celle qui voulait que celui qui arrive plus d'un quart d'heure en retard aux repas de 13 heures apporte une bouteille de vin. Personne ne respectait la règle, mais « há sempre alguém que dizia, eh pá ! é cedo para jantar » (il y a toujours quelqu'un pour dire qu’il était tôt pour le repas du soir...). Il n'y avait pas beaucoup de règles mais Mario trouvait celle de l'horaire des repas très importante.

La répartition des taches qu'incombe la bonne gestion d'une république sont sans doute parmi les règles les plus importante de la maison. Il y a jusqu'à ce jour, la tache du ministre des finances, responsable de la gestion des comptes de la maison et du rappel à l'ordre des mauvais payeurs, et la tâche de l'administrateur, responsable de l'intendance liée aux repas hebdomadaires. Il y avait aussi à l'époque la tâche des semanal, groupe de personnes censées aider l'administrateur, mais dont le fonctionnement ne fut jamais clairement défini. La tâche de l'administrateur est répartie entre les habitants de la maison selon un principe de tournante et Mario se souvient qu'à cette époque, il y avait compétition entre les différents administrateurs pour savoir qui fera les meilleurs repas avec le moins d'argent.

Les décisions importantes concernant la maison étaient prises entre Kágado lors de réunions où pouvait exceptionnellement participer un commensal afin de parler d'un sujet qui le concerne ou parce qu’il pouvait être bon conseilleur. Ce fut régulièrement le cas de Mario lorsqu’il s'agissait de discuter de l'organisation d’évènements culturels. Durant ces réunions, les décisions furent toujours prises à l'unanimité. Une des habitudes perdue concernant les réunions de la maison fut celle de convier régulièrement à huit clos les habitants et chaque personne endettée par rapport à la maison. Mario n'assista jamais à ce type de réunion car, bien qu’il eut parfois des dettes en vers la maison, elles ne furent jamais très importantes.

À travers son expérience personnelle, Mario constata que pour lui, le fonctionnement de la maison n'a jamais été aussi bon que pendant les périodes ou le groupe fut le plus éclectique, avec des étudiants en disciplines différentes et des visions politiques différentes. Les discussions politiques ont toujours été saines et la différence enrichissante. Bien sûr cela n'a jamais été parfait, cela ne l'est jamais. Comme dit Mario, on pense toujours que dans le passé de la république on faisait d'immenses activités culturelles, mais pour réaliser celles-ci, cela demandait de grands efforts et nécessitait de « chatear a cabeça » (casser les pieds) des gens.

Après la rénovation de la maison par la mairie qui en est propriétaire et qui le loue jusqu'à ce jour pour la modique somme de 35 euros, la génération que connu Mario à ces début fut petit à petit remplacée par de nouveaux étudiants. La république commença a accueillir des étudiants Erasmus, maximum deux par an. La plupart d'entre eux reviennent à chaque anniversaire de la maison appelé centenário en raison du fait que pour un repúblico une année de vie en république équivaut à cent ans de vie normal. Les centenários sont par tradition liés à une succession d'activités culturelles diverses: création d'une bibliothèque (1994-95), organisation d'un cortège de rue avec un groupe de Braga amis de la maisons (2000), nuit de serenata au pied de l'église de Sé-velha (2002), tournois d'échec, récital de poésie, projections de film, débats ...

Le changement de personnes entraina un changement d'atmosphère. Les gens qui restèrent et ceux qui arrivèrent furent pour la plupart des communistes convaincus et peu participatifs aux activités académiques. S'installa alors dans la république une grande union politique et petit à petit une fermeture au monde extérieur. Mario se souvient d'une phrases clefs de l'époque illustrant bien la pensée communiste qui régnait à cette époque: « um homem do lixo é muito mais importante por la sociedade que um médico » (un éboueur est beaucoup plus important pour la société qu'un médecin).

Pour Mario, après le retour d'exil, la maison tomba petit à petit dans une désorganisation. Cette vision subjective des choses fut celle de quelqu'un confronté à une ambiance qui ne lui convenait pas. Une ambiance où les règles étaient plus ou moins proscrites. Les gens des bars voisin finissaient parfois leur nuits dans le salon de la république, d'autres y mangeaient sans payer, d’autre encore participaient aux réunions de la maison pour partager leur vision politique. À cette époque, Mario se retrouvait parfois seul pour le repas de midi ou avec un autre commensal. Ce fut une des périodes de la république qu’il a le moins aimé et durant laquelle il éprouva des difficultés à partager ses idées. Aujourd’hui avec du recul, Mario pense que cette période a pu être remplie de grands moments pour les gens qui s'y sentaient intégrés car durant cette période plus chaotique à ses yeux, il y avait aussi beaucoup d'activités festives et culturelles, comme la création de pièces de théâtre, par exemple.

Il faut savoir que les républiques sont par nature et tradition des endroits très ouverts et accueillants. Un ancien de la république de Kágados faisant part des plus âgés expliqua un jour que de son temps la porte de la république restait grande ouverte durant toute la journée. Aujourd’hui il est toujours de coutume de faire visiter l'intégralité de la maison en racontant son histoire et ses anecdotes aux personnes qui y rentrent pour la première fois. Les personnes extérieures présentes à l'heure des repas sont la plupart du temps invitées à partager le repas. Les portes des chambres sont rarement fermées et en cas d'absence de l'utilisateur, et il est courant que le lit serve pour loger un invité. Tout ceci fait qu’il est très facile pour une personne extérieure de profiter de ces maisons. Si les habitants n'y sont pas attentifs, la maison peut ainsi rapidement être envahie par de personnes intéressées et perdre ainsi son identité première qu'est d'être un lieu de résidence bon marché pour les étudiants de Coimbra.

Entre 1996 et 2000, après le retour de l'exil et au fur et à mesure qu’il avançait dans ses années d'études, Mario fut de moins en moins actif dans l'animation de la maison. Il entama une relation amoureuse avec une fille commensal qui allait retourner dans la région d'Alentejo pour y travailler et il s'investit de plus en plus dans des activités musicales. Sa dernière année d'étude, comme nous l'avons déjà vu, était ainsi partagée entre les visites de son amie, ces activités musicales et le dernier cours qui lui restait à finir.

Vint ensuite sa période de maladie, les trois premiers mois passés à l'hôpital de Gaia, son retour à Coimbra durant six mois avant sa nouvelle hospitalisation et ses deux opérations espacées de six mois suivies d'un temps de convalescence passé dans la maison de ses parents. Durant le temps passé hors de la république, Mario coupa ses relations avec les gens de la maison en refusant les visites. Il ne voulait pas dit-il, mélanger les deux mondes et préférait passer ses moments de douleurs, de pleurs et de détresse dans le cercle limité de sa famille. Les six mois passés à Coimbra entre ses deux hospitalisations lui permirent de constater une nouvelle période de changement causée par les nouveaux habitants arrivés peu avant sa première hospitalisation. Durant sa seconde absence plus prolongée, il semble que la république se soit réorganisée différemment et dans un autre esprit. Son retour de convalescence en 2003 fut une période de redécouverte avec des amis qu’il avait connu et qui par chance faisaient toujours partie de la maison. C'était à nouveau un groupe très hétéroclite. Ce fut à cette époque que suite à une réunion de maison, le statut de Kágado honoraire fut attribué comme cela s'était déjà passé précédemment avec d'autres personnalités qui ont marqué la maison sans pour autant n'y avoir jamais habité.

Par la suite et en très peu de temps, de nouveaux habitants sont arrivés; une nouvelle génération et une nouvelle idéologie dominante s'installa. Cette génération fut marquée par une culture punk anarchiste et une position radicalement anti Praxe, au point de couper toutes relations avec les traditions académiques et d'interdire l'entrée des étudiants en costumes (alors que certaines personnes de la génération antérieure utilisait encore le costume a l’occasion de circonstance spécifiques). Cette position anti praxe fut gardée par la maison jusqu'à ce jour bien que les habitant ne s'y identifient pas toujours. Pour Mario, ce fut une période d' «anarquia que não foi bem um anarquia no sentido que não havia uma responsabilidade individual, profunda, de cada individuo relativamente ao resto de la comunidade » (anarchie qui ne fut pas une anarchie dans le sens qu’il n'y avait pas une responsabilité individuelle de chaque individu en relation au reste du groupe). Selon lui, durant cette période, la maison « fechava-se no núcleo das republicas e desligava-se do resto do meio académico, do resto do meio estudantil praxista ou não praxista […] repúblicos conviviam com repúblicos» ( se renferma dans le noyau des républiques et décrocha du milieu académique, du reste du milieu étudiant praxe et anti praxe [...] les repúblicos vivaient entre repúblicos...). Cette situation causa des problèmes pour rencontrer des nouvelles personnes intéressées par vivre dans la république.

Mario trouve drôle qu’il réussit à s'adapter et à se sentir bien dans la maison malgré les différences d'âges et de personnalités. Mais il reconnait que dès son retour de convalescence, il fut plus un observateur qu'une personne active dans la maison. Il le témoigne en disant « já não conseguia ir para os copos com eles todas dias, já não conseguia de ver o mundo da maneira que eles viam, já não conseguia ver as coisas a preto e branco, já não conseguia partilhar os mesmos ideais » (déjà je n'ai plus réussi à aller boire tous les jours comme eux, à voir les choses en noir et blanc, à partager les mêmes idées).

L'anarchie tourna en désorganisation et des problèmes financier apparurent. Suite au départ de quelques habitants la maison fut dans l'incapacité de payer le salaire de la cuisinière et la facture d'électricité. Mario pensa donc aider la maison en prenant le rôle du ministre des finances et en prêtant à la république l’argent nécessaire pour qu'elle puisse continuer a fonctionner jusqu'à ce que la situation se rétablisse. Cette période coïncida avec l'arrivée d'une personne non étudiante dans la république alors qu’il manquait de gens pour y habiter. Pour la première fois et probablement grâce à son statut de Kágado honoraire, Mario participa aux réunions de décision concernant l'entrée d'un nouveau candidat pour la république. Il fut réticent quant au fait d'accepter au sein d'une république une personne qui n’est pas étudiante. C'était pour la maison courir le risque de perdre son identité et finir par devenir un simple lieu d'habitation en communauté. Finalement, après avoir sympathisé avec la personne, Mario et les autres habitant décidèrent d'accorder une autorisation pour un an et de revoir la situation chaque année. Cela s'avéra un bon choix pour les finances de la maison qui finirent par se rétablir. Ce fut ensuite l'entrée de nouveaux étudiants portugais et Erasmus. Mario participa à la présentation de la maison pour certain d'entre eux. Il put ensuite, quand la situation fut rétablie, remettre son rôle du ministre des finances à un habitant de la maison.

Durant cette expérience, il m'avoua qu’il ne réussit pas à assumer la fonction de ministre des finances comme il l'espérait. Il se rendit compte que la tâche était plus compliquée que ce qu’il ne le pensait (rester attentif aux comptes, rappeler à l'ordre les gens qui ne paient pas ...). Mais les choses se sont bien passées et le moment le plus dur pour lui fut peut-être lors du centenário de la république où les anciens trouvèrent très étrange que la fonction de ministre des finances soit assumé par une personne qui n'habitait pas la maison bien qu’il soit Kágado honoraire. Depuis que les choses sont plus ou moins rentrée dans l’ordre, des personnes continuent toujours a contracter des dettes envers la maison mais jusqu'à ce jour la situation ne dépassa plus jamais un tel seuil critique.

Mario conclut sur son expérience de vie en disant « Os Kágados tiveram um papel importantíssimo na minha vida (...) Cada um dos kágados que passou lá em casa, apesar das nossas diferencias, revê-los é sempre para mim um enorme prazer; Pronto e espero que ... que a casa vá a frente. » (Les habitants de cette maison, ont eu un rôle très important dans ma vie ... Chaque personne qui y passa fut toujours pour moi un énorme plaisir. Voila, et j'espère que la maison ira de l'avant). Concernant la vie de la république, il conclut qu'elle passa par de nombreuses crises mais réussit toujours à récupérer la situation d'une forme ou d'une autre. Aujourd'hui, pense-t-il, il y a beaucoup de circonstances qui défavorisent la vie en république: les cours de bachelier se terminent en trois ans et la vie d'étudiant tend à se dissocier du type de vie nécessaire aux républiques. Suite à son expérience, Mario restera toujours persuadé que les républiques ont besoin d'hétérogénéité et que « de que é da diversidade que nasce o bom ambiente da casa » ( de la diversité nait une bonne ambiance de la maison ).

À la fin du dernier entretien, il m'avoua : « fico com a sensação que não disse nada, se calhar não disse as coisas mais importante, talvez tenha sido injusto […] eu vou ficar a pensar sobre isto algum tempo » (j'ai la sensation de n'avoir rien dit, il se peut que je n'aie pas dit les choses les plus importantes, peut-être en ai-je parlé de façon injuste … Je vais continuer à penser à tout cela longtemps).

DENAYER Fanny, le phénomène estudiantin au Portugal: exemple d'une ville d'étudiants: Coimbra, Mémoire de fin d'étude, Université Libre de Bruxelles, année académique 1995-1996.

Liens et informations complémentaires

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http://www.youtube.com/watch?v=7aRF7ZqbxTU