Recherche:Les fonds patrimoniaux des bibliothèques publiques/Annexe/Une gestion traditionnellement définie par quatre opérations : conserver, acquérir, cataloguer, valoriser
Le rapport Degraves a permis d'aboutir à un constat à un considérable travail de sauvegarde,d'enrichissement et de mise en valeur mais la situation reste trop souvent médiocre et si beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire. Beaucoup de documents se trouvent en péril et malheureusement il n'y a pas assez de fonds débloqués pour s'en occuper et souvent les bibliothécaires jettent l'éponge.
Sont considérés comme collections patrimoniales les fonds d'imprimés anciens de plus de 100 ans d'âge ainsi que les fonds spécifiques de cartes, diapositives, estampes, partitions, photographies, planches, plaques de verre etc. faisant l’objet de conditions d'accès et de communication particulières.
La conservation de documents divers tels que des manuscrits, des parchemins est la première étape. La conservation doit concerner à la fois des documents anciens mais aussi plus récents, en effet, les documents actuels sont susceptibles de faire partie du patrimoine de demain, il ne faut donc pas être réducteur.
En spécialisant une activité comme la conservation le risque est d'arriver à une marginalisation. De plus, le conservateur est sujet à bons nombre de préjugés, son activité est jugée comme élitiste.
Le but de la conservation des documents est de pouvoir les transmettre aux générations futures, elle permet de ne pas oublier le passé et de mieux comprendre le présent. Il existe deux types de conservation:
- Conservation préventive: elle agit sur l'environnement sans toucher aux documents. Il faut repérer les conditions de conservation et agir dessus pour les stabiliser et à les rendre compatibles avec la conservation à long terme.
Autre aspect: transfert de documents: sauvegarder l'information indépendamment du support.
- Conservation curative: il y a trois critères fondamentaux:
- Valeur historique : témoin d'une civilisation à une époque donnée
- Valeur d'ancienneté : présence des traces du passé sur le document
- Valeur d'usage: trace de la ou les fonctions du document
L'école italienne Cesare Bandi a instauré le degré minimal d'intervention, il consiste à :
- Conserver l'intégrité du document ainsi que son authenticité en vue de préserver sa lisibilité
- Respecter les techniques anciennes
- Exécuter une restauration décelable tout en restant discrète
- N'utiliser que des produits et des traitements réversibles
Il existe cinq sortes de restauration:
- supports (parchemins, papier)
- Encres
- Reliures
- Dorures
- Sceaux
Un document peut faire l’objet d'une restauration mais il doit répondre à au moins un des critères suivants:
- Caractère exceptionnel d'une pièce
- Rareté d'une édition, d'une reliure ou d'une marque d'un possesseur
- Demande du public ( consultation, exposition)
- État de détérioration avancée du document: il est impératif d'enrayer le processus de dégradation avant qu’il ne soit trop tard. Touche à des éléments constitutifs, faisant partie de la structure même du document.
Il faut établir un dossier avant la restauration du document.
Acquérir c’est produire du patrimoine (Bertrand Callenge)
Il existe différentes formes d’acquisition, des acquisitions onéreuses et non onéreuses:
- Les acquisitions onéreuses: librairies, particuliers, ventes aux enchères, démarcheurs
- Les acquisitions non onéreuses: donation, don à la main, legs, dépôt, échange, dation, collecte et acquisitions internes.
Cataloguer les documents:
Tout accès aux documents est conditionné par la description bibliographique qui en est faite, cette notice descriptive est le seul moyen dont dispose le public, comme le professionnel du reste, pour retrouver un document au milieu d'une collection. Or un grand nombre de documents restent encore à décrire et demeurent à ce jour non identifiés, non repérables et donc inaccessibles. Tout document non décrit est perdu. Au-delà des connaissances nécessaires pour cataloguer, il faut disposer d’outils de référence permettant d’identifier des éditions spécifiques. Or ces outils, souvent coûteux, ne sont disponibles que dans de grands établissements.
La valorisation des documents Mise à part quelques collectivités territoriales, la grande majorité des fonds est à peine exploitée. Comme réussite, nous pouvons citer la bibliothèque municipale de Lyon qui organise chaque semaine des présentations commentées de documents patrimoniaux.
À Troyes, on a procédé à la numérisation de documents puis des médiateurs culturels ont organisé des ateliers dans des écoles et même dans des maisons de retraite.
Mais cependant le problème qui se pose c’est que de plus en plus les projets de fonds patrimoniaux se sont séparés de la vie des bibliothèques. Cela aboutit par exemple par la séparation géographique des fonds patrimoniaux et des fonds de lecture publique.
Le constat que l’on peut dresser en ce qui concerne la valorisation des collections est assez négative. En effet, la politique manque de dynamisme, elle sombre dans la routine. De plus, il est nécessaire de bien connaitre les fonds patrimoniaux pour pouvoir faire partager ses connaissance a grand public et cela ne s'improvise pas.Le personnel manque de formation et les crédits sont insuffisants.
Tous ces déficits amènent les bibliothèques à ne valoriser que certains types de documents, les plus connus au détriment de collections qui mériteraient elles aussi d’être mise en avant.
Faute de soutien des collectivités territoriales, les bibliothèques se contentent d'acquérir des documents sans chercher à les valoriser....
Article rédigé par Anne-Sophie Cantamaglia