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Psychologie positive/Introduction

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Définition et résumé de la psychologie positive

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“L’étude scientifique des facteurs et des processus qui amènent les individus et organisations à se développer et à atteindre leur plein potentiel” (International Positive Psychology Association)

La psychologie positive est une branche de la psychologie qui se concentre sur les aspects positifs de la vie humaine, tels que la joie, la satisfaction et la réalisation personnelle. Elle se différencie de l'approche traditionnelle en psychologie, qui se concentre sur les troubles et les problèmes, en mettant l'accent sur les forces et les ressources positives de l'individu. Le but de la psychologie positive est de promouvoir le bien-être et la croissance personnelle, en encourageant les comportements positifs, tels que la gratitude, la détermination et l'optimisme. La psychologie positive utilise une variété de méthodes, notamment la recherche empirique, l'observation et l'analyse de données qualitatives, pour développer des théories sur les facteurs qui contribuent au bien-être et à la réalisation de soi[1][2].

Tal Ben Shahar (2010)[3] définit la psychologie positive comme l’étude scientifique du fonctionnement humain optimal. Pour Gable et Haidt (2005)[4], elle fait référence à “l’étude des conditions et des processus qui vont contribuer à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des personnes, des groupes ou des institutions”. Les conditions dans cette définition font référence à l’environnement familial, le voisinage, les relations amicales, le lieu d’habitation, les conditions de vie, le milieu scolaire, le contexte historique, les variables biologiques, les traits de la personnalité qui vont faciliter l’expression des potentialités individuelles et le vécu d’expériences positives menant à un degré de bien-être satisfaisant» (Shankland, 2014, p.5)[5].

Dans cette définition, les processus font référence aux : “ Moyens mis en œuvre pour tirer bénéfice des situations dans lesquelles l’on se trouve afin de développer des compétences permettant d’évoluer progressivement vers un mieux-être ou de maintenir le degré de bien-être déjà présent. Ces processus comprennent, par exemple, le fait d’établir des relations, de communiquer ses émotions, de développer son attention au moment présent, de faire appel à sa créativité pour résoudre des problèmes, etc.” (Shankland, 2014, p.6).

L’épanouissement est perçu comme : “Une dynamique de développement de ses potentialités par la personne, qui les utilise au quotidien à travers des actions chargées de sens pour elle-même et qui favorise l’ouverture à des nouvelles possibilités de progrès.» (Shankland, 2014, p.6).

La psychologie positive se penche sur de nombreux thèmes, allant du niveau personnel et interpersonnel au niveau politique et social (Seligman, 2011)[6]. Par exemple, on retrouve dans le niveau personnel : l’autodétermination, la confiance en soi, le bien-être, l’espoir, l'optimisme, la résilience, etc. Dans le niveau interpersonnel : l’altruisme, l’amour, les compétences psychosociales, l’amitié, la créativité, etc. Enfin, au niveau politique et social : les actions sociales, le bénévolat, les comportements écocitoyens, la bientraitance institutionnelle, etc.

En promouvant le bien-être et le développement personnel de l’individu, elle s’intéresse aux pratiques et actions qui permettent de cultiver ces aspects positifs qui eux tendent à l’épanouissement et à l’atteinte de leur potentiel.

Ce faisant, la particularité de la psychologie positive est qu’elle porte son intérêt sur les forces et les ressources de l’individu plutôt que sur ses difficultés ou sa pathologie mentale (Seligman & Csikszentmihaly, 2000)[7].

De ce fait, la psychologie positive contribue à l’identification des leviers individuels qui favorisent l’épanouissement et les facteurs de résilience face à l’adversité (Shankland & Benny, 2017)[8]. Effectivement, elle permet de repérer les forces et potentiels des personnes qui gèrent mieux les situations adverses que les autres, ce qui va guider le renforcement de ces caractéristiques spécifiques chez les personnes plus en difficultés afin de favoriser leur développement (Martin-Krumm,2017)[9][10].[11]

La psychologie positive s’applique à différents domaines tels que la santé mentale, l’éducation, le coaching personnel etc. (Sin & Lyubomirsky, 2009)[12]. De même, elle a une implication dans le champ de la recherche avec pour objectif d'accroître le nombre de recherches et travaux qui portent sur le développement optimal de l’individu. Dans ce cadre-là, elle s’intéresse particulièrement aux facteurs contribuant au bien-être, à l’épanouissement ou encore à la croissance personnelle (Seligman et Csikszentmihalyi, 2000).

En sommes, les objectifs de la psychologie positive sont de promouvoir le bien-être et la croissance personnelle, en encourageant les comportements positifs, tels que la gratitude, la détermination et l'optimisme.

Les objectifs spécifiques incluent :

  • 1 : Développer une compréhension approfondie des facteurs qui contribuent au bien-être et à la réalisation de soi, en utilisant une variété de méthodes, notamment la recherche empirique, l'observation et l'analyse de données qualitatives.
  • 2 : Favoriser le développement de stratégies efficaces pour améliorer le bien-être et la réalisation personnelle, en enseignant aux individus des comportements positifs tels que la gratitude, la détermination et l'optimisme.
  • 3 : Soutenir les individus dans leur quête de sens et de signification, en aidant à développer une vision positive de soi et de la vie.
  • 4 : Favoriser la croissance personnelle, en encourageant les individus à explorer leur potentiel et à réaliser leurs aspirations.
  • 5 : Soutenir les individus dans leur développement personnel, en fournissant des outils et des stratégies pour surmonter les défis de la vie et faire face aux difficultés avec une approche positive.

Historique & Évolution du concept

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Les origines de la psychologie positive remontent aux premières études faites par certains philosophes, tel que Aristote, sur le bonheur et le bien-vivre. Par ailleurs, ce concept semble découler du courant de la psychologie humaniste, représentée alors par Carl Rogers ou encore Abraham Maslow entre autres, qui s'intéressait déjà aux facettes positives de l’humain. Pour ces protagonistes, l’homme serait attaché à une certaine forme d'épanouissement personnel, mais accorderait aussi beaucoup d’importance au relationnel, aux échanges avec ses pairs. Les humanistes ne partagent pas forcément l’idée véhiculée par la psychanalyse, qui placerait l’homme comme soumis à ses pulsions internes, ni celle du béhaviorisme, qui expliquerait le comportement humain comme inhérent aux pressions de l’environnement. Selon Maslow, “la nature humaine est loin d’être aussi mauvaise qu’on l’a pensé. [...] On pourrait dire que Freud a découvert la psychologie pathologique et qu’il reste maintenant à faire la psychologie de la santé” (Maslow, 1972)[13].

Ce courant humaniste avait déjà comme objectif de s'intéresser aux sujets en bonne santé mentale ainsi qu’au processus de réalisation personnelle. L’autonomie, l’aptitude à aimer et à entretenir des relations enrichissantes, la capacité à résister aux pressions, une bonne acceptation de soi et des autres, la richesse de l’émotivité, l’originalité du jugement, une ouverture à l’expérience, une mobilité du système de valeurs, ainsi qu’une facilité d’expression, font partie des caractéristiques propres de ce processus de réalisation personnelle. Alors que ce mouvement humaniste semblait progressivement tomber dans l’oubli, la psychologie positive s'empara de cette approche vers la fin du XXème siècle. C’est à partir de ce moment-là, notamment avec le psychologue américain Martin Seligman, que la psychologie positive va se distinguer des autres disciplines.

L'origine de la psychologie positive remonte donc à la fin des années 1950, lorsque Seligman a commencé à explorer les aspects positifs de la vie humaine. Seligman a étudié les comportements optimistes et a découvert que ces comportements étaient associés à un niveau accru de résilience et de bien-être. Il a également étudié les concepts de satisfaction personnelle et de bonheur[14], ce qui a amené à la naissance de la psychologie positive en tant que discipline distincte.

“Nous connaissons peu ce qui donne de la valeur à la vie” (Seligman, 1999)[15]. A travers cette citation, le professeur américain de psychologie, et initiateur de la psychologie positive, Martin Seligman, présente une vision de la psychologie et du fonctionnement humain qui serait centrée sur la maladie, ainsi que sur la réparation des dommages. La psychologie serait alors vue comme une science de la guérison, et porterait une attention particulière sur la pathologie, en prenant le risque de ne pas considérer la personne épanouie. Il semblerait que cette vision de la psychologie ait été causée par l'afflux très important du nombre de blessés durant la seconde guerre mondiale. Alors que la psychologie a pu offrir des victoires thérapeutiques, Seligman estime que ces avancées se sont faites au détriment de certaines considérations fondamentales. “Quand nous sommes devenus seulement une profession de guérison, nous avons oublié notre mission plus large : celle d’améliorer la vie de tous les gens” (Seligman, 1999).

Notes et références

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  1. Lecomte, J. (2014). Introduction à la psychologie positive. Dunod.
  2. Lecomte, J. (2014). Introduction. Qu’est-ce que la psychologie positive ?. Dans : Jacques Lecomte éd., Introduction à la psychologie positive (pp. 1-15). Paris: Dunod. https://doi.org/10.3917/ dunod.lecom.2014.01.0002
  3. Ben Shahar, T. (2010). L’apprentissage de l’imperfection. Paris : Belfond, collection L’esprit d’ouverture.
  4. Gable S.L. & Haidt, J. (2005). What (and why) is positive psychology ? Review of General Psychology, 9 (2), 103-110.
  5. Shankland, R., & André, C. (2014). Pleine conscience et psychologie positive: incompatibilité ou complémentarité. Revue québécoise de psychologie, 35(2), 157-178
  6. Seligman, M.E.P. (2011) Flourish: A Visionary New Understanding of Happiness and Well-Being. Free Press, New York
  7. Seligman, M.E., & Csikszentmihalyi, M. (2000). Positive Psychology : An introduction American Psychologist, 55, pp. 5-14.
  8. Shankland, R., & Benny, M. (2017). La psychologie positive : De nouvelles pistes pour la prévention et l’accompagnement. Le Journal des psychologues, 346(4), 16 21.
  9. Martin-Krumm, C. (2017). Psychologie positive, quelle part d’innovation ? Le Journal des psychologues, 346(4), 14 14.
  10. Martin-Krumm, C., & Tarquinio, C. (2019). Psychologie positive: Etat des savoirs, champs d'application et perspectives. Dunod.
  11. Martin-Krumm, Charles. « Chapitre 2. Qu’est-ce que la psychologie positive ? », Les fondements de la psychologie positive. sous la direction de Martin-Krumm Charles. Dunod, 2021, pp. 15-24.
  12. Sin, N. L., & Lyubomirsky, S. (2009). Enhancing well-being and alleviating depressive symptoms with positive psychology interventions: A practice-friendly meta-analysis. Journal of Clinical Psychology, 65, 467-487. doi:10.1002/jclp.20593
  13. Maslow, A. H. (1972). The farther reaches of human nature. New York: Penguin Books.
  14. TURCOTTE, A. S., & DUHAMEL, A. (2018). DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE ET D’ÉTHIQUE APPLIQUÉE.
  15. Gillham, J. E., & Seligman, M. E. (1999). Footsteps on the road to a positive psychology. Behaviour research and therapy, 37(1), S163