Psychologie des violences conjugales/Présentation du cours/Présentation de la leçon
Définition des violences conjugales
[modifier | modifier le wikicode]La violence conjugale est la violence exercée par un conjoint ou un partenaire intime, actuel ou ancien, sur son ou sa partenaire ou conjoint.e. Elle se caractérise par un rapport de domination., notamment dans le contexte du contrôle coercitif, qui désigne « une conduite calculée et malveillante déployée presque exclusivement par les hommes pour dominer une femme, en entremêlant des violences physiques répétées avec [des] tactiques de contrôle tout aussi importantes » (Stark, 2007, cité Gruev-Vintila, 2023). La violence conjugale peut se manifester par des agressions verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, ainsi que par des menaces, pressions, privations ou contraintes, entraînant des dommages psychologiques, physiques, un isolement social et parfois la mort (OMS, 2012).
Cette violence systémique et évolutive se distingue de la « violence situationnelle », qui est ponctuelle et ne comporte pas de domination hiérarchique entre les partenaires. La violence conjugale est une forme de violence domestique, affectant aussi les autres membres du foyer, notamment les enfants, et souvent dissimulée dans l'espace privé (Tillous, 2022).
Violences conjugales et violences faites aux femmes
[modifier | modifier le wikicode]Les données sur la violence conjugale montrent que les femmes en sont les principales victimes. L’ONU (2012) souligne que la violence conjugale est la forme de violence faite aux femmes la plus fréquente, et qu’elle touche toutes les classes sociales. Environ 38 % des femmes tuées dans le monde le sont par un partenaire intime, un chiffre six fois supérieur à celui des hommes (OMS, 2012).
Les violences subies par les femmes sont plus fréquentes et graves que celles subies par les hommes, ayant des conséquences physiques et émotionnelles majeures (Ansara & Hindin, 2010, 2011). Ces conséquences incluent la détresse psychologique, la dépression, l’anxiété, les idées suicidaires, et le stress post-traumatique, entre autres (Campbell, 2012).
Les enfants et adolescents, souvent victimes indirectes, subissent également des conséquences négatives sur leur santé physique et mentale, ainsi que sur leur fonctionnement social et scolaire (Coutanceau & Salmona, 2021).
La diversité et parfois la contradiction des données soulignent les défis de la mesure de la violence conjugale. Les définitions actuelles, souvent centrées sur les notions de pouvoir et de contrôle, ne capturent pas toujours l'ensemble du phénomène, notamment la victimisation des hommes (Lapierre & Côté 2014).