Principes du travail collaboratif

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Les principes du travail collaboratif consistent en des règles de conduite, de courtoisie et de respect des contributions apportées par les participants à un travail collaboratif, contributif ou collectif.

Méthodes appliquées[modifier | modifier le wikicode]

Les prises de décision du groupe — concerné par un travail collaboratif — sont guidées par «la pertinence de l'argumentation développée»[1].

Le travail collaboratif s'appuie donc sur une culture de l'argument qui se construit différemment suivant les domaines décisionnels, pragmatiques ou subjectifs. Dans ce dernier cas, il n'est plus nécessaire de convaincre le groupe ni d'obtenir un vote majoritaire, mais d'entrer dans une logique de recherche du meilleur argument par dialogisme :

«Nous cherchons à nous entendre entre nous au titre de ce que nous acceptons pour valable, c'est-à-dire exact, pertinent, correct, vrai. Donc cela signifie que nous nous situons sous la loi de l'argument meilleur en attendant un meilleur, sachant qu'il n'y a pas d'argument définitivement meilleur.»[2]

Les sciences de l'Homme, la philosophie, la psychologie ou les sciences politiques relèvent ainsi de méthodes de travail collaboratif fondées sur un espace contradictoire de parole partagée, rendant compte des désaccords, des conflits et des divisions.

La subjectivité de ces domaines implique que les consensus n'y sont jamais neutres, mais qu'au contraire ils reproduisent des schémas sociaux de domination dogmatique, partisane ou hiérarchique[3].

La solution collaborative se construit progressivement au moyen de débats argumentés permettant de confronter les idées, d'évaluer les décisions et d'opposer contradictoirement les points de vue des participants[4].

Pour Anne-Laure Fayard et John Weeks de Harvard, les facteurs de la proximité, de l'intimité et de la permissivité sont déterminants de l’efficacité du travail collaboratif[5].

En particulier, la permissivité peut se comprendre comme un respect donné à la créativité de chacun, ou encore comme un droit à la Joie :

"La joie c'est tout ce qui consiste à remplir une puissance. (...) La méchanceté c'est quoi? C'est empêcher quelqu'un de faire ce qu'il peut. C'est empêcher quelqu'un de faire, d'effectuer sa puissance. Si bien qu'il n'y a pas de puissance mauvaise. (...) Je dirais que tout pouvoir est triste... même si ceux qui ont le pouvoir se réjouissent beaucoup de l'avoir ... C'est une joie triste"[6].

Afin que chaque contributeur garde motivation et plaisir dans son travail, un certain nombre d'interdits relevant du bon sens, de l'éthique professionnelle et de la déontologie peuvent être dégagés afin de définir ce qui n'est pas efficace dans le cadre d'un projet de travail collaboratif.

Voici, Par ordre décroissant de gravité, une liste opérationnelle non exhaustive des procédés contraires aux principes démocratiques de l'argumentation, nécessaires au respect des principes du travail collaboratif et contributif :

  • l'obstruction systématique ;

  • la modification multiple visant à empêcher la discussion et à dissimuler une obstruction systématique ;

  • les suppressions à la chaîne de contributions ;

  • la suppression de contribution référencée sans contre-référence ;

  • la suppression de contribution sans discussion préalable ;

  • la suppression de contribution, non argumentée à la fois sur le fond et la forme ;

  • la dénégation argumentée par des propos incohérents ou absurdes ;

  • les arguments prêtant aux interlocuteurs des propos, des intentions ou des idées qu’ils n’ont pas soutenus ;

  • les discussions ne tenant pas compte des arguments soulevés par les interlocuteurs ;

  • les réponses de dénégation non argumentée ;

  • les discussions présentant des arguments incohérents ;

  • la double modification empêchant de revenir sur la modification précédente ;

  • l'argument non référencé, etc.

Scientificité[modifier | modifier le wikicode]

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". L'argument de la scientificité des TCC et de "l'evidence based medicine" est systématiquement opposé à la subjectivité de la psychanalyse comme un critère de vérité, d'efficacité et de consensus international. La France incarnant un des rares pays laïcs au monde, il est probable que la psychanalyse y puise sa force dans des motions spirituelles qui dans les autres pays sont encore régulées par des religions, des philosophies spirituelles ou des sectes. Toutefois, au coeur même du développement d'une religion, on y trouve des travaux scientifiques, parfois des découvertes importantes comme celle du moine Mendel avec ses petits pois et l'hérédité génétique. La théologie en elle-même est un modèle précurseur de la démarche scientifique, accompagné de la diffusion d'un savoir sur l'homme par des textes et qui a induit un travail sur la langue et les lettres. Là où la science s'est imposée comme un progrès au regard du prototype religieux, c'est en proposant une démarche réflexive, en constant mouvement, rejetant les dogmes, l'intégrisme et le fondamentalisme. Là encore, les sciences modernes ne sont pas exemptes de dogmatisme ; la psychanalyse a pu occuper une position monopolistique excessive en psychologie par exemple, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Les progrès médicaux, en proposant des remèdes encore plus miraculeux que les miracles eux-mêmes, puisqu'on peut les expliquer, se propagent de plus en plus dans les modes de vie, de pensée, et du vivre ensemble, comme une véritable toile de fond dont la psychanalyse n'est peut-être bien aujourd'hui qu'une parenthèse francophone, une exception culturelle dont le matérialisme et la rigueur rationnelle restent compatibles avec le monde moderne. Face à la réaction des déçus de la psychanalyse, et de tous ceux qui ne se sont pas sentis libres de penser et de se soigner différemment, les psychanalystes sont confrontés à de nouveaux dogmes médicaux qui répètent ses propres erreurs passées, souvent encore pleines de vigueur. Ainsi, de ce point de vue, non seulement la psychanalyse n'a pas été et n'est pas toujours scientifique, mais en plus les "sciences" actuelles, en particulier en psychologie, instaurent de nouveaux dogmes et à ce titre s'écartent de l'esprit scientifique, fait de doutes et de remises en question. De plus le critère de la réfutabilité de Poppers ne peut plus aujourd'hui faire référence du fait de l'avancée des sciences dures, avec l'avènement de la théorie des cordes, qui ne peut pas être réfutée parce que ses variations sont infinies et ne peuvent donc pas être toutes prouvées. Ces considérations nous amènent à proposer une idée, dans le but de repérer à quel moment une discipline s'inscrit dans une éthique et un esprit scientifique, et à quel moment elle s'en éloigne : la science ne s'efface jamais elle-même. Elle se remet en question, réinterprète ses hypothèses, mais elle s'inscrit toujours dans une lignée symbolique qui implique le respect et l'étude de ses aïeux. Serait donc scientifique l'attitude des tenants d'une discipline consistant à défendre leurs idées avec des arguments, des recherches et la capacité de dialogue, alors que ne le serait pas celle consistant à vouloir détruire une autre discipline ou d'autres modes de pensée, que ce soit par une violence politique comme le lobbying, économique, physique ou monopolistique. En effet, le jugement d'impiété serait toujours issu d'une démarche intégriste incompatible avec l'éthique propre au progrès scientifique. Galilée et sa rétractation illustrent bien ce fait de la propension des religions à utiliser la violence, ici physique, pour imposer leur vision du monde. De même, Einstein et sa théorie de la relativité n'ont jamais visé à effacer les découvertes de Newton et Kepler, ni à nier leur utilité par exemple en mécanique ou thermodynamique. L'invention de la télévision n'a pas supprimé les postes de radios, ni les livres. La croyance des hommes antiques en un globe terrestre plat issue de l'observation de la ligne d'horizon n'est plus valide aujourd'hui, mais chaque écolier se souvient et étudie avec toute l'humanité cette erreur, tandis que l'observation de cette ligne reste toujours valide comme objet de science. Les intuitions et les croyances ont toujours aidé les scientifiques à penser, à concevoir leurs hypothèses, ou comme dirait Einstein, féru d'astrologie et croyant, à les imaginer. La récente découverte d'un filament de matière noire dans l'univers montre bien que parfois l'intuition et l'observation directe sont justes dès le départ : combien de temps, d'efforts et d'investissement a-t-il fallu pour démontrer cette évidence qu'il y a quelque chose de noir entre les étoiles[7] ? Pouvez-vous trouver des exemples de découvertes scientifiques ayant été totalement effacées ou annulées par de nouvelles découvertes qui se seraient imposées par violence ? Quelle forme de violence symbolique serait de bonne guerre en la matière ? Comment pourrait on présenter ces arguments en faveur de la préservation d'une dose de psychanalyse dans nos pratiques à des parents, des professionnels ou des patients ? Un cheminement alternatif serait d'abandonner la prétention dogmatique pour un modèle dialectique, pour éviter que la psychologie ne dévie à nouveau vers une vision du monde et une philosophie au travers du modèle de société scientiste que nous connaissons, quand précisément Freud a défini la psychanalyse comme distincte d'une mythologie, d'une vision du monde. La perspective spirituelle et artistique sur laquelle s'ouvre la psychanalyse française est une source de dialogue interculturel, utile au travail participatif, conforme à la norme internationale de la domination, dans l'ordre du savoir et des pratiques traditionnelles, par les courants spirituels et religieux dans la majorité des cultures de notre planète, en particulier les États-Unis.

Notes & Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Sylvain Connac, « La classe coopérative ou l'autorité de l'argument », Diotime, no 32,‎ janvier 2007.
  2. J. Habermas
  3. Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, La reproduction : Éléments d’une théorie du système d’enseignement, Les Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun »,‎ 1970, 284 p.
  4. Françoise Darses, « Analyse du processus d'argumentation dans une situation de reconception collective d'outillages », Le travail humain, vol. 69, no 4,‎ 2006, p. 317-347.
  5. -en- Anne-Laure Fayard et John Weeks, « Who moved my cube? », Harvard Business Review,‎ juillet 2011.
  6. J comme Joie, L'Abécédaire de Gilles Deleuze, téléfilm français produit par Pierre-André Boutang et réalisé par Michel Pamart, 1988.
  7. Un filament de matière noire repéré, Sean Bailly, Pour la science, 2012, Lire en ligne

Articles connexes[modifier | modifier le wikicode]

Processus collaboratif pair à pair

Droit collaboratif

-en- Nétiquette, RFC 1855, 1995, Sally Hambridge pour l'Intel Internet Engineering Task Force (lire en ligne)

Déclaration des droits des internautes