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Néolithique/Mutations techniques

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Mutations techniques
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Chapitre no 2
Leçon : Néolithique
Chap. préc. :Introduction
Chap. suiv. :Mutations sociales

Annexe :

Domestication
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Le Néolithique est une époque préhistorique marquée par de profondes mutations techniques et sociales, liées à l’adoption par les groupes humains d’une économie de production basée sur l’agriculture et l’élevage, et impliquant le plus souvent une sédentarisation. Les principales innovations techniques sont la généralisation de l'outillage en pierre polie et de la poterie en céramique.

La Pierre Polie

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Cette technique permet en effet d’obtenir des haches et des herminettes aux tranchants réguliers et très résistants, qui pourront trancher les fibres du bois sans s'esquiller. Il est important de souligner que le polissage n’est que la dernière étape de la fabrication de la lame de hache et qu’elle intervient après un façonnage généralement bifacial.

Les outils de pierre polie sont réalisés à partir de roches dures (silex) ou de roches vertes tenaces, éruptives (basaltes, dolérites…) ou métamorphiques (amphibolites, éclogites, jadéites…). Les roches tenaces sont parfois travaillées par sciage ou bouchardage avant d’être polies. Le polissage s’effectue par frottement sur un polissoir dormant ou mobile (grès, granite, silex…).

Parallèlement au polissage, d’autres méthodes sont développées pour produire des outils et des armes de chasse. C’est le cas du débitage par pression, qui permet d’obtenir des lames et des lamelles très régulières. La retouche par pression, attestée dès le Solutréen, revêt une grande importance au Néolithique pour la finition de certaines armatures telles que les pointes de flèches à pédoncule et ailerons.


Céramique linéaire, Jena (Allemagne)
Céramique imprimée, Catalogne (Espagne)
Fine coupe, Shandong (Chine)
Poterie du Jōmon naissant, Tokyo (Japon)

La céramique est souvent considérée comme une invention des groupes humains du Néolithique. L'utilisation de terre cuite à des fins non utilitaires est toutefois attestée dès le Paléolithique supérieur: des figurines animales en terre cuite très anciennes sont également connues dans les sites ibéromaurusiens d'Afrique du Nord, dont l'âge est estimé à 20 000 ans.

  • Au Japon, la poterie aurait été inventée durant la période Jōmon, vers le XIe millénaire av. J.-C.
  • Au Proche-orient, elle serait apparue vers le Xe millénaire av. J.-C. (10e millénaire) on écrit toujours en chiffre romain les siecle et les millénaires
  • Un autre foyer d'invention, situé en Afrique saharienne, a quant à lui été daté du VIIIe millénaire av. J.-C.
  • Enfin, des découvertes récentes le long du fleuve Amur, dans l'est de la Russie, ont révélé des traces de céramique. Ces dernières ont été datées de 13 000 av. J.-C.

L'invention de la céramique est une étape majeure dans le développement des techniques humaines : il s'agit d'un matériau dont la transformation est irréversible. En effet, on ne peut pas obtenir de nouvelle argile à partir d'une terre cuite, car la structure moléculaire en a été irrémédiablement modifiée, alors que les outils en métal, même des alliages, peuvent à nouveau fournir les métaux qui les constituent.

La céramique est également une source d'information précieuse pour les archéologues : elle est à la fois relativement simple à fabriquer et assez fragile, tout en se conservant généralement bien. Elle va donc se renouveler et évoluer rapidement, donnant lieu à d'innombrables variantes en termes de formes et de décors, et ainsi servir de marqueur des différents courants culturels du Néolithique.


La Céramique linéaire et imprimée

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La culture rubanée, à céramique linéaire, est la principale manifestation du courant danubien, une migration en Europe continentale de peuples néolithiques suivant le Danube et pratiquant l'agriculture sur brûlis. Le rubané doit son nom aux rubans décorant fréquemment les poteries qui le caractérisent.

Deux types de céramiques sont présents dans la culture du rubané : la céramique grossière (gros vases avec peu de détails sans doute modelés rapidement) et la céramique fine (petits vases bien lissés avec une bonne finition et portant des décors incisés). Le motif en ruban incisé peut porter un remplissage d'incisions au poinçon. Certaines céramiques présentent des représentations anthropomorphes modelées en relief.

La céramique cardiale est un style décoratif néolithique qui tire son nom des empreintes réalisées sur l'argile fraîche des poteries à l'aide d'un coquillage, le cardium. Pour certains archéologues, la céramique cardiale appartient au groupe plus large des céramiques à décor à empreintes. On trouve en Dalmatie une céramique aux formes simples et au décor souvent imprimé à l'ongle. L'apparition du Cardial en France méridionale correspond à une migration de populations néolithiques qui atteignent l’Italie ainsi que le rivage de la Provence vers - 6 000 / - 5 000 av. J.-C.

La Culture de Yangshao

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Toutes les poteries de la culture Yangshao se caractérisent par leur couleur rougeâtre, sur laquelle des motifs en noir ou en brun sombre ont été dessinés. Il y a des bols, des jarres, des cruches et des urnes. La poterie peinte polychrome est caractérisée par des impressions de vanneries et de cordages. Depuis la découverte du premier site en 1920, un millier d’autres sites ont été mis au jour, du Liaoning au Gansu. Les datations au carbone 14 vont de -5150 à -2690. L’analyse des styles de céramiques a permis de distinguer plusieurs phases.

La Période Jōmon

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Les Jōmons sont parmi les plus anciens potiers. En l'absence de tour, leurs poteries étaient réalisées selon la technique du colombin, à partir d’un cordon de glaise enroulé en spirale, ou bien de plusieurs cordons en anneaux superposés. La poterie est ensuite simplement séchée puis cuite dans les cendres d'un foyer (le four n'existant pas encore).

On suppose que ces poteries décorées avaient un usage rituel. Au départ réservées à la cuisson, elles servent par la suite pour le stockage de nourriture et finalement pour les sépultures. Certaines remontent au XIIe millénaire av. J.-C., d'où la polémique pour définir le début de l'ère Jômon. Les plus grandes mesuraient 1 m de haut et près de 70 cm de diamètre.


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Foyers de l'agriculture

Le Proche-Orient fut probablement la première région où l'agriculture apparut il y a plus de 10 000 ans. Auparavant l'homme assurait sa subsistance avec la chasse, la pêche et la cueillette. L'agriculture est également apparue de manière indépendante en Chine, dans le Sahel africain, en Amérique centrale, en Amérique du Sud et en Nouvelle-Guinée.

On distingue plusieurs grands foyers de domestication. Ainsi en Amérique centrale se sont développées des cultures telles que le maïs, le haricot, la courge, la tomate, la pomme de terre, le tabac, et de nombreuses autres cultures végétales. L'Afrique fut le foyer de domestication du mil, sorgho, millet, et l'Asie de l'est du riz. En Nouvelle-Guinée, les peuples papous cultivent la canne à sucre et certains légumes-racine depuis environ neuf mille ans.


L'utilisation courante de l'incendie volontaire comme méthode de défrichement, dans des milieux méditerranéens secs, a conduit à une dégradation du milieu et a rendu impossible l’utilisation de cette méthode. Ainsi, sous l'antiquité, furent élaborés d'autres techniques agricoles reposant soit sur l'arairage (labourage superficiel à l'aide d'une araire, charrue primitive) ou sur l'irrigation. Certaines civilisations classiques, en Mésopotamie, en Chine, en Égypte ou dans les Andes, particulièrement brillantes, on ainsi mis au point des systèmes d'irrigation particulièrement ingénieux, en utilisant le plus souvent la crue des grands fleuves.

Vers 6 000 av. J.-C., les premières communautés agricoles se développent en basse Mésopotamie. Leur survie n’est possible que grâce à la mise en place d’un système d’irrigation, sans lequel la surface agricole de cette région serait limitée aux abords des grands cours d’eau. L’addition de limon apporté par les crues des fleuves et de l’eau amenée par irrigation donne des rendements nettement supérieurs à ceux obtenus en zone d’agriculture sèche comme en haute Mésopotamie, où l’irrigation s’est aussi développée pour augmenter la production agricole.

Au premier rang des plantes cultivées, vient l'orge. Avant tout parce qu’il était mieux adaptée au sol sec et salin et au temps chaud de la région. C'était l'aliment de base des populations du pays, et servait également d'étalon pour les échanges avant l’introduction de l’argent pour la remplacer. Le blé, de type amidonnier, était lui aussi cultivé, mais dans des quantités moindres, tout comme l'épeautre.

Les nouvelles techniques et en particulier l'étude de l'ADN mitochondrial permettent de réestimer les dates de domestication de même que l'arbre généalogique des espèces domestiques actuelles ; ces connaissances sont donc toujours en évolution. Les ancêtres des chiens, se seraient séparés de celle des autres canidés de l'espèce Canis lupus dont fait partie par exemple le loup gris, il y a au moins 17 000 ans, peut être même 150 000 ans. Une explication avancée est qu’à cette époque, ils se seraient rapprochés et associés aux groupes humains qu’ils suivaient, pour les restes qu’ils pouvaient obtenir, en ayant un rôle d'alerte voire d'auxiliaire de chasse. La date de domestication issue des sources archéologiques correspondrait alors à une relation devenue plus étroite et à un contrôle plus fort de l'homme. Élevage du chien la plupart du temps aujourd'hui.

Après celle du chien, le premier foyer de domestication fut le Moyen-Orient, en particulier sa partie qu'on appelle le Croissant fertile. On remarque ensuite l'Asie de l'Est, le bassin méditerranéen et l'Amérique du Sud. Certaines régions du monde n'ont connu aucune domestication d'espèces locales sinon de très récentes comme l'Australie ou l'Afrique australe.


Voir l'annexe sur : La Domestication.