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Mondialisation : processus, acteurs et territoires/Processus

Leçons de niveau 13
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Processus
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Chapitre no 2
Leçon : Mondialisation : processus, acteurs et territoires
Chap. préc. :Introduction
Chap. suiv. :Acteurs
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Mondialisation : processus, acteurs et territoires/Processus
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Le porte-conteneurs Christophe Colomb (appartenant à la CMA-CGM, avec une capacité de 13 344 EVP) venant de Chine, remontant l'estuaire de l’Elbe pour atteindre le port de Hambourg.

Par quels processus se fait la mondialisation ?
La mondialisation résulte de plusieurs processus (des changements progressifs) couvrant les domaines économique, politique et socio-culturel.

Processus économiques

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La mondialisation de l'économie est marquée par l'accélération de la division internationale du travail, par l’augmentation des échanges de biens et par la croissance de la financiarisation.

Renforcement de la division internationale du travail

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La division internationale du travail (DIT) désigne la répartition des activités économiques entre les pays ou catégories de pays (un pays qui fabrique tel produit, un autre ailleurs, etc.), les spécialisant et entraînant des échanges commerciaux entre eux. Cette DIT ne cesse de prendre de l'ampleur grâce à la mondialisation. Auparavant la DIT octroyait aux pays industrialisés la fabrication des biens manufacturés et aux pays pauvres l'approvisionnement en matières premières. Mais avec les avancées technologiques et le développement des moyens de transport, la DIT s'est fortement transformée à partir des années 1960, et certains pays du Sud (les nouveaux pays industrialisés) se sont mis également à la fabrication de biens manufacturés.

Les États tendent ainsi à se spécialiser. Par exemple dans le secteur des services financiers, les banques suisses (notamment l’UBS et le Crédit Suisse) se concentrent dans la gestion de patrimoines[1]. Autre exemple dans le secteur des biens textiles bas de gamme avec la ville de Datang dans la province côtière chinoise du Zhejiang (au sud de Shanghaï), où se situe une des productions majeures de chaussettes puisque cette ville produit un tiers des chaussettes vendues dans le monde. Ses 10 000 sous-traitants produisent pour d'autres marques qui exportent dans une cinquantaine de pays, développant les échanges internationaux.

Augmentation des échanges internationaux

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La conteneurisation, une des évolutions permettant le développement des échanges.
La croissance du commerce international est continue de 2000 à 2011 sauf lors de la crise de 2008-2009.

Les échanges mondiaux de biens et de services n'ont cessé de croître depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et particulièrement depuis les Trente Glorieuses : le volume du commerce mondial a été multiplié par quinze entre 1950 et 2010, augmentant particulièrement depuis les années 1990. C'est le résultat d'une véritable révolution des transports, encore en cours, permettant d’importantes économies d'échelle :

La majorité du commerce international se limite aux pays proches (ce sont les flux intrarégionaux), tandis que le commerce longue distance (les flux interrégionaux) se fait d’une part principalement entre les trois ensembles (formant la triade) que sont l'Europe (essentiellement l'Union européenne, la Suisse et la Turquie), l'Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique) et l'Asie (surtout la Chine, le Japon, l'Inde et la Corée du Sud).

D'autre part, le Proche-Orient (notamment l'Arabie saoudite et l'Iran), l'Océanie (essentiellement l'Australie), la CEI (la Russie et ses voisins), l'Amérique centrale et du Sud (le Brésil en tête) et l'Afrique (surtout l'Afrique du Sud, le Maghreb et l'Égypte) sont eux-aussi concernés, bien qu’ils importent et exportent dans une moindre mesure, surtout vers les trois pôles de la triade[2].

Croissance de la financiarisation globale

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La financiarisation de l'économie désigne l’augmentation de la part de la finance dans cette économie (en termes de % du PIB par exemple). Le passage de la finance à l'échelle globale est encore en cours, marqué par une plus grande liberté dans la circulation des capitaux. Dire d'une grande compagnie qu'elle a telle ou telle nationalité devient aberrant car son capital est le plus souvent la propriété d'une multitude d'actionnaires de nationalités diverses. Par exemple, les 2,3 milliards d'actions d'AXA possédées par 400 000 actionnaires, ces derniers étant Français, Américains, Britanniques, Japonais, Qatari, etc[3]., forme le capital d'une des premières sociétés d'assurance, ayant des participations dans une foule d'autres sociétés.
Article détaillé : Globalisation financière.

Il existe des bourses d'échanges (de valeurs ou de matières premières) dans tous les pays ayant un système économique capitaliste, soit presque tous les pays du monde (par exemple le Douala SE existe depuis 2001). Les principales bourses en termes de capitalisation se concentrent dans les territoires les plus riches, avec en tête les bourses de New York (le NYSE), de Tokyo (le Kabutocho) et de Londres (le LSE), assurant les trois-huit entre elles.

Processus politiques

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La politique participe au phénomène de mondialisation, à travers un développement du libre-échange et la création d'entités supra-nationales, ce qui ouvre la voie à une gestion politique plus globale, même si des courants politiques se battent contre cette mondialisation et veulent revenir à une production nationale, moins libérale et moins capitaliste.

Développement du libéralisme

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Les principales zones de libre-échange.

Le libéralisme est une doctrine politique qui s'est développée au XIXe siècle, réclamant la liberté politique, religieuse et économique (la libre entreprise et la liberté du marché). Il donne une grande place au principe de propriété individuelle et s'oppose à l'intervention de l'État, qui perturbe le libre jeu de la concurrence. Cette doctrine économique s'inscrit ainsi dans la mondialisation par la déréglementation, l’harmonisation des lois et la création d'unions douanières.

Le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT), Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, est signé en 1947 avant d’être remplacé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. Son rôle est de gérer le commerce international, en appliquant la doctrine du libre-échange du commerce des marchandises et des services à l'échelle mondiale, tendant à créer une vaste zone de libre-échange. Au sein de cette organisation internationale sont négociés des accords, signés par la majeure partie des puissances commerciales du monde telles que la Chine (depuis 2001), les États-Unis ou encore la Russie (depuis 2012).

On retrouve cette situation avec l’espace Schengen qui consiste en la libre circulation des biens et des personnes entre pays signataires du traité. Un exemple d'application se trouve au Luxembourg, à Schengen, où on peut trouver de nombreuses stations-services prisées par les étrangers, notamment les Français, du fait du faible coût du carburant proposé. Un autre exemple est l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA en français, NAFTA en anglais ou TLCAN en espagnol), un traité signé en 1994 créant une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Ces deux derniers étant les principaux exportateurs de pétrole vers les États-Unis, ce traité donne un avantage considérable pour toute l'Amérique du Nord, leurs échanges étant un atout pour leur économie.

Naissance d'entités supranationales

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La supranationalité désigne une organisation qui est supérieure à une nation pouvant lui appartenir. Le but de plusieurs entités supranationales est d'ouvrir les marchés et d'accéder aux matières premières plus facilement. Les « entités supranationales » sont au minimum composées de deux gouvernements centraux regroupés afin de promouvoir le développement économique des pays membres. On pourra citer en exemple de ces institutions : la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque asiatique de développement (BASD), etc. mais aussi d'autres organisations telles le Fond monétaire international (FMI), l’espace schengen ou encore l’Union européenne (UE).

En revanche, elles sont à différencier des organisations internationales comme l’ALÉNA ou le Mercosur, qui sont des espaces de coopération entre États et non de véritables « entités » nouvelles, supérieures à une nation.
Article connexe : Liste d'organisations internationales

La supra-nationalité est donc un processus naturel de la mondialisation, qui tend à réunir tous les pays dans un même fonctionnement économique et politique. Deux visions de l'avenir s'opposent, largement explorées par la science-fiction :

  • la possibilité de la création d'une seule et même entité mondiale (un seul État dans le monde) ;
  • ou la possibilité de la création de plusieurs grandes entités régionales, ayant chacune des politiques économiques propres.

Notions d'ingérence et de gouvernement mondial

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Une des conséquences politiques du phénomène de mondialisation est le développement d'une vision politique à l'échelle mondiale. L’idée d'une gestion commune fait son chemin depuis la fin de la Première Guerre mondiale, avec des tentatives d'application autour de la SDN puis de l’ONU, ainsi que dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique ou contre l'actuelle crise économique. Cette gouvernance mondiale a fait naitre en droit les notions du droit d'ingérence et de la compétence universelle.

Herbert G. Wells, The Outline of History, 1919[7]
(en) Our true State, this state that is already beginning, this state to which every man owes his utmost political effort, must be now, this nascent Federal World State to which, human necessities point. Our true God now is the God of all men. Nationalism as a God must follow the tribal gods to limbo. Our true nationality is mankind.
(fr) Notre véritable État, [...] doit être cet État fédéral mondial naissant qui est une nécessité humaine. Notre vrai Dieu est le Dieu de tous les hommes.
Le nationalisme [...] doit suivre les dieux tribaux dans les limbes. Notre vraie nationalité est l'humanité.

Pour l'instant, l’idée de créer un parlement mondial, une citoyenneté mondiale, une langue mondiale (d'où la création de l’espéranto) et un gouvernement mondial, des projets défendus par le mouvement mondialiste, reste cantonnée au domaine de la science-fiction (alias « littérature d'anticipation »).

Processus socio-culturels

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La mondialisation n’est pas qu'économique, elle fait aussi évoluer les sociétés et les cultures.

Croissance de la mobilité humaine

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Boeing 747 à l’aéroport de Hong Kong : une illustration de la révolution des transports au profit de la mobilité humaine.

Les migrations humaines sont de trois ordres : liées au travail, au refuge et au tourisme. Pour les migrations de travail, la mondialisation est loin d’être achevée : les pays surveillent leurs frontières pour essayer de limiter les mouvements de population. Mais d'une façon générale, les migrants sont surtout originaires de régions pauvres. Ils cherchent à rejoindre des espaces plus riches (tels les pays industrialisés ou encore les gros exportateurs de pétrole). Des héritages historiques ou la proximité culturelle déterminent en grande partie ces flux migratoires, s'organisant régionalement, de l'Amérique latine vers les États-Unis, des anciennes colonies vers leur ancienne métropole européenne et des régions du monde musulman vers les rives du golfe Persique.

Les flux de réfugiés sont importants dans les zones de conflits, vers les régions limitrophes de ces zones. Ils concerneraient 42 millions de personnes dans le monde selon le HCR[9], venant notamment de Syrie, du Mali, du Soudan du Sud, du Myanmar, de Somalie et du Congo démocratique. Certaines communautés de réfugiés dispersées dans le monde hors de leur pays d'origine (on parle de diasporas) ont mis en place des réseaux d'entraide et gardent un lien étroit avec leur pays d'origine. C'est ainsi que la diaspora chinoise (à Singapour, en Amérique ou en Europe), par exemple, investit massivement en Chine depuis l'ouverture économique du pays.

Les flux touristiques, qui sont des déplacements de courte durée (moins d'un an), sont également en forte croissance. Ce sont les pays industrialisés (Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Chine et Japon) qui constituent les principales zones de départ, mais aussi d'arrivée. S'y rajoutent les flux touristiques vers les pays plus pauvres, concentrés dans trois territoires aux climats tropicaux ou subtropicaux : l’espace caraïbe, le bassin méditerranéen et la mer de Chine. Les dix premières destinations touristiques sont dans l’ordre en 2010 la France (76 millions de touristes internationaux), les États-Unis (59), la Chine (55), l'Espagne (52), l'Italie (43), le Royaume-Uni (28), la Turquie (27), l'Allemagne (26), la Malaisie (24) et le Mexique (22 millions)[10].

Expansion des réseaux et flux d'informations

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Les réseaux ont connu une forte augmentation avec les grandes inventions du XXe siècle (le satellite, la fibre optique, les ordinateurs, l'internet, etc.). ces multiples inventions ont permis de mettre le monde entier en réseaux ; ces réseaux sont parmi les principaux outils de la mondialisation.

Aujourd'hui de nombreux réseaux sociaux ont été créés et leur expansion est impressionnante. Les réseaux sociaux font partie de notre quotidien. Cela donne de nouvelles opportunités, parfois même professionnelles, permettant la création d'évènements sur Facebook par exemple, de communiquer avec des gens de l'autre bout du monde grâce a notre ordinateur, d’être au courant de chaque évènement qui se passe dans le monde au moment même grâce à Twitter.

Par exemple, l'Afrique, souvent présentée comme en marge de la mondialisation, a vu son nombre d'internautes augmenter fortement, passant de 4,5 millions en 2000 à 139 millions en 2011 (soit 13 % de sa population) ce qui correspond à une croissance de 2988 % (soit une multiplication par trente) en dix ans[11]. Le nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles est également en forte hausse en Afrique. Il faut remarquer néanmoins que l’Afrique accuse un très grand décalage avec les pays du Nord puisqu’on y compte encore un internaute pour sept habitants alors que dans les pays du Nord les trois quarts de la population ont accès au réseau. On peut d'ailleurs cartographier les échanges via le réseau informatique, faisant ressortir très nettement la triade[12].

Influences culturelles croisées

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Le Château de Cendrillon (Cinderella Castle) du Walt Disney World en Floride.

Si de nombreuses industries arrivent à exporter leurs produits à travers le monde entier, il en est de même des produits culturels (livres, films, émissions de télé, etc.), brassant ainsi de nombreuses influences. On peut voir cela comme une « colonisation culturelle », la culture étant une des émanations de la puissance (d'où la notion d'américanisation ou de Cocacolonization), ou bien d'un enrichissement culturel au sein du grand village planétaire, que ce soit par exemple le reggae jamaïcain ou la pop coréenne.

Prenons l'exemple du manga. La bande dessinée japonaise a été très fortement influencée par les façons occidentales, à partir de l’ère Meiji puis lors de l’occupation américaine. Puis le style s'est exporté, arrivant en France dans les années 1990 ; depuis la folie manga ne cesse de s'étendre. Cette expansion est illustrée par l'organisation de différents salons tels que la Japan Expo, Paris Manga et la Chibi J.E. ; de même les dessins animés créés par Miyazaki, comme Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro ou Le Château Ambulant, sont en passe d'atteindre la notoriété des plus grands Disney.

De la même façon, les dessins animés américains de Walt Disney, comme Blanche-Neige et les Sept Nains (datant de 1937), sont diffusés à travers le monde de même que l'icône Mickey Mouse, devenant des références mondiales. L'univers Disney est également représenté par les parcs à thèmes que sont le Disneyland Resort en Californie (datant de 1955), le Walt Disney World Resort en Floride (1971), Disneyland Paris en France (1992), le Tokyo Disney Resort au Japon (2000), auxquels se rajoutent les deux nouveaux parcs construit en Chine, le Hong Kong Disneyland Resort (2005) et le futur Shanghai Disney Resort (ouverture en 2016), signe de leur intégration et de leur popularité mondiale.


Notes et références

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  1. « Banques suisses », sur http://www.swissworld.org/.
  2. [pdf] « Statistiques du commerce mondiale 2011 », sur http://www.wto.org/.
  3. (en) [pdf] « AXA factsheet 2012 », sur http://www.axa.com/.
  4. Œuvres complètes de Voltaire, tome 61, Imprimerie de la société littéraire-typographique, 1784, p. 121. « lire en ligne », sur http://books.google.fr/.
  5. La lettre « ſ » (s long) est la forme ancienne de la lettre s (dite « s final ») minuscule, à ne pas confondre avec un f.
  6. Louis-Napoléon Bonaparte, Des idées napoléoniennes, Londres, 1839, p. 162. « Lire en ligne », sur http://books.google.fr/.
  7. (en) Herbert G. Wells, The Outline of History, Part II, 40.1, « The Possible Unification of Men's Wills in Political Matters », 1919.
  8. Luigi Luca Cavalli-Sforza, Évolution biologique, évolution culturelle, éd. Odile Jacob, 2005, chap. « Gènes, populations, phénotypes et environnement », p. 90.
  9. Agence des Nations unies pour les réfugiés, « Les crises humanitaires mondiales connaissent une ampleur sans précédent dans l'histoire récente », sur http://www.unhcr.fr/, .
  10. (en) [pdf] « UNWTO Tourism Highlights 2011 », sur http://mkt.unwto.org/, p. 6-9.
  11. (en) Erreur Lua dans Module:Date à la ligne 216 : attempt to call field 'erreur' (a nil value)..
  12. (en) « Carte schématique du réseau mondial », sur http://www.telegeography.com/.