Aller au contenu

Lorenzaccio/Acte I scène 4, commentaire no 1

Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Début de la boite de navigation du chapitre
Acte I scène 4, commentaire no 1
Icône de la faculté
Chapitre no 2
Leçon : Lorenzaccio
Chap. préc. :Résumé
Chap. suiv. :Acte I scène 6, commentaire no 1
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Lorenzaccio : Acte I scène 4, commentaire no 1
Lorenzaccio/Acte I scène 4, commentaire no 1
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

ACTE I, SCÈNE 4


Le Duc.

Paix ! tu oublies que Lorenzo de Médicis est cousin d’Alexandre.

Entre le cardinal Cibo.

Cardinal, écoutez un peu ces messieurs qui disent que le pape est scandalisé des désordres de ce pauvre Renzo, et qui prétendent que cela fait tort à mon gouvernement.


Le Cardinal.

Messire Francesco Molza vient de débiter à l’Académie romaine une harangue en latin contre le mutilateur de l’arc de Constantin.


Le Duc.

Allons donc, vous me mettriez en colère ! Renzo, un homme à craindre ! le plus fieffé poltron ! une femmelette, l’ombre d’un ruffian énervé ! un rêveur qui marche nuit et jour sans épée, de peur d’en apercevoir l’ombre à son côté ! d’ailleurs un philosophe, un gratteur de papier, un méchant poète qui ne sait seulement pas faire un sonnet ! Non, non, je n’ai pas encore peur des ombres. Eh ! corps de Bacchus ! que me font les discours latins et les quolibets de ma canaille ! J’aime Lorenzo, moi, et, par la mort de Dieu ! il restera ici.


Le Cardinal.

Si je craignais cet homme, ce ne serait pas pour votre cour, ni pour Florence, mais pour vous, duc.


Le Duc.

Plaisantez-vous, cardinal, et voulez-vous que je vous dise la vérité ?

Il lui parle bas.

Tout ce que je sais de ces damnés bannis, de tous ces républicains entêtés qui complotent autour de moi, c’est par Lorenzo que je le sais. Il est glissant comme une anguille ; il se fourre partout et me dit tout. N’a-t-il pas trouvé moyen d’établir une correspondance avec tous ces Strozzi de l’enfer ? Oui, certes, c’est mon entremetteur ; mais croyez que son entremise, si elle nuit à quelqu’un, ne me nuira pas. Tenez !

Lorenzo paraît au fond d’une galerie basse.

Regardez-moi ce petit corps maigre, ce lendemain d’orgie ambulant. Regardez-moi ces yeux plombés, ces mains fluettes et maladives, à peine assez fermes pour soutenir un éventail ; ce visage morne, qui sourit quelquefois, mais qui n’a pas la force de rire. C’est là un homme à craindre ? Allons, allons, vous vous moquez de lui.

Alfred de Musset, Lorenzaccio

——

Musset est un poète et dramaturge français du XIXe siècle. Il a écrit Lorenzaccio en 1834, pendant la monarchie de Juillet de 1830 à 1848. Dans cet extrait, le Duc et le Cardinal discutent le danger que Lorenzo pose à la situation actuelle, mais aussi le conflit entre l'amitié et l’hostilité, entre le Duc et Lorenzo.

Questions possibles

[modifier | modifier le wikicode]
  • Comment Lorenzo apparaît-il dans cette scène malgré son absence ?

La dualité de la personnalité du héros

[modifier | modifier le wikicode]

La manipulation du héros sur les autres personnages

[modifier | modifier le wikicode]