La nature/Quelques références culturelles sur la nature
Apparence
Cette page-bonus présente quelques références culturelles et débats sur la nature. En marge du programme, ils peuvent cependant enrichir la culture personnelle.
- Lois naturelles : peut-on parler de "loi" (nomos) de la nature, comme les lois physiques, au même titre qu'une loi humaine ? Nietzsche remarque et remet en cause ce parallèle.
- Le vivant : en seconde (France), un TP consiste à définir le vivant par rapport à la matière inerte. C'est ainsi que la matière vivante est constituée de certains atomes (carbone principalement), ont une structure complexe au niveau moléculaire, contiennent plus d'eau… On peut donc dégager des caractéristique communes du vivant, et le définir scientifiquement. Pourtant, la biologie étudie le vivant, mais pas le phénomène (mot signifiant étymologiquement "qui apparaît") de la vie, jugé hors du cadre de la science. Par ailleurs, la philosophie de la nature est l'ancêtre des sciences de la nature : l'étude scientifique de celle-ci s'étant spécialisée, elle n'incombe plus au philosophe.
- Bioéthique : les questions bioéthiques font appel, comme le nom l'indique, à la philosophie morale. Il s'agit notamment de questions médicales. La GPA, la PMA, le transhumanisme, l'euthanasie sont autant de questions de cet ordre.
- Biopolitique : ce terme, néologisme de Michel Foucault, désigne une politique affectant jusqu'au corps, afin de le soumettre. Cette question est transversale avec la notion d'Etat.
- Ethique animale : quand on parle d'éthique animale, on peut d'abord s'opposer à la cruauté et aux abus envers les animaux. Les élevages intensifs, en plus d'être un désastre écologique, sont un grave problème pour l'éthique animale. On retrouve chez Montaigne une défense des animaux. C'est ainsi que l'on peut adopter une position dite "welfariste' (de welfare, le bien-être). Cependant, il est possible de se dire que c'est la hiérarchisation des espèces et le mépris pour la vie animale qui conduit à cette cruauté. De ce constat est né le terme spécisme, qui désigne une hiérarchie des espèces au détriment de certaines (il place l'être humain au-dessus des autres animaux, mais peut aussi placer certains animaux plus haut que d'autres. Par exemple, un chien sera un animal de compagnie -bien qu'il en existe dans les laboratoires- alors qu'un cochon sera élevé pour sa viande). Le spécisme ne se fonde sur aucun critère pertinent : le philosophe Bentham écrit qu'une conscience inférieure n'est pas un argument, puisque la question à se poser n'est pas si l'animal peut penser, mais s'il peut souffrir. C'est par le critère de la capacité à sentir la douleur (la sentience, néologisme) que l'on doit décider s'il convient de faire souffrir ou non des animaux, et non par d'autres capacités (morales, intellectuelles…). Ce raisonnement peut remettre en cause la consommation de produits animaux, une application pratique en est le véganisme, souvent fondé sur l'antispécisme. Peter Singer, philosophe australien spécialiste de l'éthique, est connu pour sa position antispéciste.
- Téléologie et téléonomie : Quand on étudie la nature, on peut se demander pourquoi telle entité a telle caractéristique. Par exemple, pour quoi l'oiseau a-t-il des ailes ? On peut répondre de deux manières. La première, téléologique, consiste à dire que les ailes de l'oiseau sont faites pour qu'il vole. La conception de Kant est téléologique. La deuxième, téléonomique, dit que l'oiseau a des ailes et qu'il peut s'en servir pour voler, mais cela ne signifie pas que les ailes servent à voler : une telle conception de la nature la personnifierait et la placerait en créatrice.