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La Révolution française/Les causes de la Révolution française

Leçons de niveau 14
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Les causes de la Révolution française
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Chapitre no 1
Leçon : La Révolution française
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Chap. suiv. :5 mai 1789 : Ouverture des États-Généraux à Versailles
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Afin de comprendre les causes qui ont amené la Révolution française, il convient d'étudier le contexte au sein duquel celle-ci éclate. Il ne s'agit pas seulement de se pencher sur les causes immédiates de la Révolution mais d'adopter une perspective plus large en dressant un tableau de la France sous l'Ancien Régime. Pourquoi l'Ancien Régime est-il contesté en 1789 ? Par qui est-il contesté ?

La société française sous la Royauté

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En 1789, la France est le pays le plus peuplé d'Europe avec 26 millions d'habitants. La population a augmenté de 32 % au cours du XVIIIe siècle, cette augmentation est liée à la baisse de la mortalité, due au recul des guerres, des épidémies et des famines. La population française est jeune puisque la moitié des Français a moins de 25 ans, mais elle aussi rurale puisque 85 % des Français sont des ruraux. Il s'agira de comprendre l'organisation de cette société d'Ancien Régime en étudiant sa composition et sa hiérarchie. Il s'agit d'une société divisée en trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers-état qui représente 97 % de la population. Cette division est issue du Moyen Âge elle est censée être juste et complémentaire puisque chaque ordre dispose d'une fonction particulière, les nobles aussi appelés bellatores, se chargent de défendre les populations en combattant, les membres du clergé, les oratores, assurent un soutien spirituel en priant pour le salut des Français et enfin les membres du tiers-état, les laboratores, travaillent pour nourrir les Français. Mais en 1789, la dimension équitable de cette division de la société est remise en cause, il convient de se demander en quoi la société d'ordres de 1789 est inégalitaire ?

Le clergé français sous la Royauté

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En 1789, le clergé compte 150.000 membres, 80.000 se trouvent dans le clergé séculier1 et 70.000 dans le clergé régulier2. Le clergé dispose de fonctions religieuses, il se charge des messes, des offices, des confessions, des sacrements, mais il dispose également de prérogatives civiles puisqu'il est en charge de l'état civil, il recense les naissances, les baptêmes, les mariages, les décès. L'ordre clérical est un ordre privilégié puisqu'il est exempté d'impôts, il peut néanmoins contribuer aux finances royales de façon volontaire avec la pratique du Don Gratuit. Les clercs ne sont pas jugés par les tribunaux civils mais par des tribunaux ecclésiastiques, nommés officialités et gérés par les évêques, ce qui constitue une autre forme de privilège non négligeable. Cependant, il ne faudrait pas considérer que le clergé est un ordre uni puisqu'il existe de nombreuses disparités au sein de ce dernier. Il convient en effet de distinguer le haut-clergé du bas-clergé. Parmi le haut-clergé figurent 130 évêques et archevêques, ainsi que les abbés et les supérieurs du clergé régulier. Les membres du haut-clergé sont tous recrutés au sein de la haute noblesse, ils sont nommés par le roi qui dispose du droit de nomination depuis le concordat de Bologne de 1516. Les membres du bas-clergé sont au contraire recrutés au sein du tiers-état, leurs revenus sont plus faibles et surtout inégaux puisqu'ils ne perçoivent pas de salaire mais une part de l'impôt, nommée portion-congrue, ce qui crée des inégalités en fonction des revenus fiscaux régionaux et locaux.

La noblesse française en 1789

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En 1789 la noblesse compte 300 000 membres. Au Moyen Âge la noblesse était un ordre qui se consacrait entièrement au combat, mais au XVIIIe siècle cette fonction s'est estompée, seule une minorité d'aristocrates sert dans l'armée, en tant qu'officiers, les troupes étant constituées par les membres du tiers état. Cependant, l'aristocratie française souhaite maintenir son monopole sur les fonctions de commandement militaire, en 1781 est publié l'édit de Ségur qui réserve les fonctions d'officier aux aristocrates pouvant témoigner de quatre quartiers de noblesse3 du côté paternel. La noblesse engagée dans l'armée se nomme aussi noblesse d'épée, elle se distingue de la noblesse de robe qui désigne les aristocrates qui disposent de fonctions de gouvernement. La noblesse d'épée est généralement héréditaire, alors que la noblesse de robe peut être acquise par un roturier4 fortuné avec l'achat d'une charge. La noblesse dispose d'avantages, tout comme le clergé, elle est exemptée d'impôts directs comme la taille ou la capitation, et ses membres sont jugés par les Parlements, c'est-à-dire par leurs pairs. Les nobles concentrent à eux seuls environ 20 % des terres en France en 1789, cependant il existe d'importantes inégalités au sein de la noblesse. Il convient de distinguer la Haute noblesse, la noblesse de cour ou noblesse présentée, qui disposent de plusieurs domaines répartis dans le royaume, on compte environ 250 familles de Haute noblesse. Puis vient la Bonne noblesse de province, qui dispose de revenus confortables, d'un château rural, de domestiques, 10.000 familles environ font partie de cette catégorie. Enfin vient la petite noblesse, qui représente la grande majorité de l'aristocratie avec 40.000 à 50.000 familles, il s'agit d'une noblesse rurale, ses membres sont également appelés hobereaux, leur mode de vie demeure modeste.

Qu'est-ce que le tiers état

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« Qu'est-ce que le Tiers-État ? Le plan de cet Écrit est assez simple. Nous avons trois questions à nous faire.

1º Qu’est-ce que le Tiers-État ? Tout.

2º Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien.

3º Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose. »

Emmanuel Sieyès, Qu'est-ce que le Tiers-État ?

Le tiers état en 1789 constitue l'immense majorité de la population française, au sein de ce groupe, les Français ruraux sont très largement majoritaires, les populations urbaines ne constituent que 15 % du tiers état. Au sein de cette première distinction entre urbains et ruraux il convient de distinguer des niveaux de richesse.

Au sommet se trouve la haute bourgeoisie qui dispose de fortunes rivalisant avec celles de la haute noblesse, il est possible de citer l'exemple de Samuel Bernard, qui fut, dans la première moitié du dix-huitième siècle le banquier le plus riche d'Europe selon le mémorialiste Saint-Simon. Les riches bourgeois peuvent devenir des agents de la Ferme Générale, des fermiers généraux. Les fermiers généraux doivent disposer d'une fortune personnelle car ils avancent au roi de France les revenus des impôts indirects et des taxes et obtiennent le droit de recouvrer cette somme en prélevant eux-mêmes les impôts indirects et les taxes des sujets du roi. Ce système permettait au roi de disposer de ressources financières rapidement sans avoir à attendre la perception des impôts et aux fermiers généraux de s'enrichir car le montant qu'ils prélevaient était toujours plus important que celui qu'ils avaient avancé au monarque. Le principal impôt indirect était la gabelle, l'impôt sur le sel, qui était alors un produit indispensable à la conservation des aliments. Afin de rendre plus efficace la collecte des taxes sur les marchandises, les fermiers généraux demandèrent, dans les années 1780, la construction d'un mur autour de Paris, ponctué de barrières d'octroi. Ce mur fut particulièrement impopulaire et suscita le mécontentement des Parisiens, Beaumarchais racontait qu'un alexandrin circulait dans la capitale : "Le mur murant Paris rend Paris murmurant."

Mais la haute bourgeoisie fortunée ne constitue qu'une frange limitée des élites urbaines, on trouve également une moyenne bourgeoisie qui comprend par exemple les avocats ou encore une petite bourgeoisie constituée d'artisans, de commerçants qui emploient des ouvriers ou qui travaillent pour leur propre compte. Enfin on trouve les classes populaires urbaines, composées d'ouvriers qualifiés ou sous formation.

Crise économique et crise financière

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L'économie française en 1789

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Le commerce français en 1789 se porte plutôt bien, il s'agit essentiellement d'un commerce intérieur qui représente à lui seul trois-quarts des échanges commerciaux, la foire de Beaucaire par exemple concentrait à elle seule un dixième du chiffre d'affaires du commerce extérieur. Ce commerce intérieur peut se développer grâce à l'amélioration des voies de communication dans le royaume. Mais le commerce extérieur bénéficie lui aussi d'une certaine prospérité, il est concentré autour de 4 grands ports : Bordeaux, Nantes, Marseille et Rouen. En 1789 la France égalait l'Angleterre en termes de commerce international, disposant d'une part de 12 % dans les échanges mondiaux. Néanmoins la prospérité économique française repose sur une base fragile puisqu'elle n'est pas issue d'une progression économique lente mais d'une exploitation du domaine colonial antillais. L'île de Saint-Domingue produisait en 1789 80 000 tonnes de sucre par an, entre 60 et 80 % de la production sucrière française étaient exportés en Europe, cela s'explique par la faiblesse de la demande intérieure puisque la consommation de sucre en France était dix fois moins élevée qu'en Angleterre. D'autres biens contribuent à la prospérité du commerce colonial : l'indigo, le café mais aussi les esclaves. Les colonies françaises sont soumises au régime Exclusif, qui les oblige à ne commercer qu'avec la Métropole.

L'industrie française bénéficie également d'une bonne situation, la première industrie en 1789 en France était l'industrie textile et cotonnière. La production textile est assurée par de grandes manufactures comme la manufacture des Gobelins à Paris. Au XVIIIe siècle les textiles haut de gamme se développent comme les indiennes imprimées, qui sont notamment produites par Oberkampf dans sa manufacture de Jouy-en-Josace. Cette industrie jouit des innovations technologiques qui apparaissent à l'époque moderne, comme la Jenny, une machine à filer le coton ou encore la Navette volante qui permet de produire des tissus de plus grande largeur.

Une agriculture en difficulté

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L'agriculture française en 1789 demeure sous-productive, les céréales françaises produisent 5 grains pour un grain semé, contre 12 pour un en Angleterre.

L'endettement de l’État et la crise financière

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Le pouvoir royal en crise

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Les idées des Lumières

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La désacralisation du monarque

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L'échec des réformes et la crise politique

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  1. Le clergé séculier désigne les ecclésiastiques vivant au milieu des laïcs, il s'agit des prêtres officiant dans les églises ainsi que leur hiérarchie : évêques, archevêques...
  2. Le clergé régulier désigne les ecclésiastiques vivant selon une règle monastique, isolés du monde des laïcs, dans des couvents, des monastères, des abbayes, il s'agit des moines et de leur hiérarchie.
  3. Chaque quartier de noblesse correspond à un ascendant noble .
  4. Personne ne faisant pas partie de la noblesse.