Aller au contenu

La Critique de la Raison Pure, Kant/Introduction

Leçons de niveau 14
Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Début de la boite de navigation du chapitre
Introduction
Icône de la faculté
Chapitre no 1
Leçon : La Critique de la Raison Pure, Kant
Retour auSommaire
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « La Critique de la Raison Pure, Kant : Introduction
La Critique de la Raison Pure, Kant/Introduction
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

Introduction: La Métaphysique en guerre

[modifier | modifier le wikicode]

La Critique de la Raison Pure (en allemand Kritik der reinen Vernunft) est l’œuvre à la racine de la célébrité de Kant , elle marque un tournant dans la manière de concevoir le savoir en général et la Philosophie toute entière. L’œuvre, malgré l’apparent isolement géographique de l’auteur, survient dans un moment de crise et s’avère une remise en cause tellement sévère et forte de la Raison, que les philosophes n’ont d’autre choix depuis lors, que de l'intégrer dans leur réflexion personnelle.

A cette époque cela fait bien longtemps que les écoles philosophiques se querellent sur les connaissances métaphysiques (commencement du monde, nature de l’âme, Dieu et ses propriétés), c’est ce que Voltaire relève dans Micromégas, on y trouve des philosophes de chaque école: le cartésien qui affirme que son âme est non matérielle, le leibnizien qui recoure aux figures alambiquées, le disciple de Locke qui se contente de croire que beaucoup de choses sont au pouvoir de Dieu (dont le fait que la matière puisse peut être penser)... Par rapport à toutes ces causeries Voltaire oppose les connaissances vraies, physiques et mathématiques (il avait été l’amant d’Émilie du Châtelet, la traductrice des Principia de Newton en France) comme déterminer la taille des géants ou la densité de l’air.

Le questionnement que Kant mène dans la Critique englobe le champ de la connaissance a priori et il s’interroge sur sa possibilité c’est donc se demander comment justifier la validité du savoir Physique, Mathématique et Métaphysique. Le philosophe David Hume avait émis une thèse intéressante à cet égard considérant que le principe de causalité était une invention de l’homme et qu’il ne provenait que de l’habitude, mais derrière cette remise en cause se cachait aussi l'ébranlement de la Physique et de la Métaphysique.

C’est ainsi que Kant était l’héritier de traditions en guerre qui se disputait le terrain de la vérité entre dogmatisme (Leibniz et Wolff), scepticisme(Hume) et empirisme (Locke). C’est pour arbitrer le conflit que la Critique est née.

Comment Connaissons nous?

[modifier | modifier le wikicode]

C’est à n’en point douter LA question de la Critique, celle qui en occupe le cœur et ce en vue de tout savoir à propos de notre capacité de savoir. De cette capacité de savoir, dénotée par le terme générique de Raison, on cherche à en établir le domaine de ce qu’elle peut savoir les limites de ce savoir et la méthode relative à l’acquisition de ce savoir. Pour savoir tout cela il est donc nécessaire de répondre à la question: Comment pouvons nous savoir?

Avant toute chose Kant se place dans le domaine des connaissances théoriques non basées sur l'expérience, on les appelle connaissances a priori. Toute connaissance empirique est dite a posteriori, et les connaissances entièrement a priori sont qualifiées de pures. C’est pourquoi il est question d’une Critique de la Raison Pure, c’est-à-dire la capacité de connaître purement a priori: seules ces connaissances bénéficient (et il s’agit d’un critère pour les reconnaître) d’une universalité et d’une nécessité de leur vérité, c’est-à-dire qu’elles sont valables pour tout et nécessairement.

Au point de vue de la connaissance il existe 2 types de jugements (c’est-à-dire de 2 pensées puisque pour Kant penser c’est juger) les jugements analytiques et les jugements synthétiques. Les analytiques n'obéissent qu’au principe de contradiction et ne font qu’établir ce qui appartient ou non au concept analysé. En revanche les jugements synthétiques produisent une connaissance en liant deux concepts entre eux. Par rapport à la Raison pure dont on interroge la capacité à connaître de manière purement à priori la question fondamentale devient: Comment sont possibles des jugements synthétiques purs (a priori)?

Pour finir nous précisons le sens de l’entreprise critique: celle ci n’est qu’une propédeutique c’est-à-dire un exercice préliminaire mais rendu nécessaire par les contradictions auxquelles se heurte la Raison dans l’usage spéculatif qu’en ont fait les métaphysiciens. Cet exercice a pour but de produire sinon un Organon au moins un Canon de la Raison Pure dans le but d’en guider l’usage.