En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « L'oiseau bleu : Les retrouvailles L'oiseau bleu/Les retrouvailles », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
A la nuit Florine se fit conduire dans le cabinet des échos.
Lorsqu’on fut endormi, elle commença ses plaintes de ne pas retrouver le prince Charmant.
Celui-ci qui ne dormait pas, l’ayant entendue, entra tout d’un coup et se jetant à ses pieds, couvrit ses mains de baisers et de larmes et faillit mourir de joie.
Au même moment parurent l’enchanteur et la fée qui avait donné les œufs. Ils déclarèrent que la fée Soussio ne pouvait plus rien contr’eux et que le mariage du prince et de Florine allait se faire sur le champ.
Truitonne voulut s’y opposer, mais la fée la changea en truie et elle s’enfuit en grognant dans la basse-cour.
Oiseau Bleu, couleur du temps,
Vole à moi promptement.
Accablé d'un cruel malheur,
En vain l’on parle et l’on raisonne,
On n'écoute que sa douleur,
Et point les conseils qu'on nous donne.
Il faut laisser faire le temps ;
Chaque chose a son point de vue ;
Et quand l’heure n’est pas venue,
On se tourmente vainement.
Quand Truitonne aspirait à l'hymen de Charmant,
Et que, sans avoir pu lui plaire,
Elle voulait former ce triste engagement
Que la mort seule peut défaire,
Qu'elle était imprudente, hélas !
Sans doute elle ignorait qu'un pareil mariage
Devient un funeste esclavage,
Si l'amour ne le forme pas.
Je trouve que Charmant fut sage.
A mon sens, il vaut beaucoup mieux
Être Oiseau Bleu, corbeau, devenir hibou même,
Que d'éprouver la peine extrême
D'avoir ce que l’on hait toujours devant les yeux,
En ces sortes d'hymens notre siècle est fertile :
Les hymens seraient plus heureux,
Si l’on trouvait encore quelque enchanteur habile
Qui voulût s'opposer à ces coupables nœuds,
Et ne jamais souffrir que l'hyménée unisse,
Par intérêt ou par caprice,
Deux cœurs infortunés, s'ils ne s'aiment tous deux.