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L'inégalité de la propriété du capital

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Intitulé : L'inégalité de la propriété du capital

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L'inégalité de la propriété du capital
  • Auteur : Thomas Piketty
  • Année : 2013
  • Titre : L'inégalité de la propriété du capital
  • Nature : Chapitre d'un livre
  • Titre du livre : Le capital au XXIème siècle
  • ISBN : 9782021082289
  • Mots clés : capital;


 Présentation du document

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Ce document est un chapitre du livre Le capital au XXIᵉ siècle (2013), de l'économiste français d'obédience socialiste Thomas Piketty traite de la question de la concentration du capital au XXᵉ siècle.  

 Construction du document

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Dans un premier passage, le document explique en quoi la France permet une comparaison historique au long cours des données, grâce à une acquisition précoce (dès la révolution française) et systématique des données patrimoniales.

Le document présente ensuite les cas de 4 pays : la France, puis le Royaume-Uni, la Suède, et enfin les États-Unis d'Amérique. Pour chacun, la construction est similaire.

L'auteur présente dans un premier temps l'obtention des données et commente leur qualité.  

Ensuite, il indique les tendances (augmentation, diminution de la concentration en capital au cours du XXᵉ siècle). Celle-ci se base sur la comparaison de la part de patrimoine détenue par le 1er centile et le 1er décile, au début et à la fin du XXᵉ siècle. Par ailleurs, de nombreuses données sont données sous la forme de phrases, sans source ni valeur précise : "la moitié la plus pauvre de la population ne possède quasiment aucun patrimoine".

Enfin, l'auteur apporte une explication historique ou une remise en contexte plus qualitative, avec notamment des commentaires sur le mode de vie ou sur les changements idéologiques.

  Idée directrice

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Dans les sociétés étudiées, le patrimoine est très concentré chez les déciles les plus riches.

La première guerre mondiale a permis une déconcentration du capital, en permettant à une classe moyenne d'accéder au patrimoine.

  Explicitation

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Dans toutes les sociétés étudiées, la majeure partie du capital est possédée par une faible fraction de la population. "Dans toutes les sociétés connues, à toutes les époques, la moitié de la population la plus pauvre en patrimoine ne détient presque rien (généralement à peine 5% du patrimoine total), le décile supérieur de la hiérarchie des patrimoines possède une nette majorité de ce qu'il y a à posséder (généralement plus de 60% du patrimoine total, et parfois jusqu'à 90%) et la population comprise entre ces deux groupes détient une part comprise entre 5% et 35% du patrimoine total".

Ce constat ne varie pas, que l'économie se veuille égalitaire ou libérale. Ainsi, même en Suède, pays supposé "structurellement égalitaire", "la concentration des patrimoines en 1900-1910 était tout aussi forte […] qu'en France et au Royaume-Uni".

La première guerre mondiale a permis une déconcentration du patrimoine : "au vu de cette courbe, il est naturel de se demander jusqu'où la concentration des fortunes aurait pu monter en l'absence des guerres". En effet, selon le graphique 10.2, la part du patrimoine détenue par le centile supérieur en France est en augmentation sur la période 1810-1910, avec un pic à 60%, et chute sur la période 1910-1970, jusqu'à 22%.

Celle-ci a profité à une classe moyenne patrimoniale qui est apparue à ce moment-là. "On constate que la chute des 10% les plus riches de la hiérarchie des fortunes s'est faite pour l'essentiel au bénéfice de la classe moyenne patrimoniale (définie comme les 40% suivants), et non de la moitié la plus pauvre de la population, dont la part dans le patrimoine total a toujours été minuscule (généralement autour de 5%)".

Ce document rend compte de l'inégale répartition du patrimoine au sein de différentes sociétés. En associant aux graphiques et aux données brutes des considérations sociologiques et historiques, il permet une bonne compréhension de ce phénomène. En outre, il permet de comprendre l'évolution de cette répartition, et notamment l'émergence d'une classe moyenne. Il montre que la majeure partie du patrimoine est concentrée au sein du premier décile de la population, bien que cette concentration soit légèrement concurrencée par l’émergence de la classe moyenne patrimoniale.

Cependant, les arguments sont souvent de nature qualitatives et peu précises ("la moitié la plus pauvre de la population ne possède quasiment aucun patrimoine"). Si cette imprécision est mainte fois mentionnée comme limite aux sources historique, elle est problématique vis-à-vis de l'ambition de l'ouvrage d'apporter des réponses figées. Cette contradiction apparaît particulièrement dans le début du chapitre : la phrase qui se veut générale "dans toutes les sociétés connues, à toutes les époques" introduit des imprécisions ("environ", "presque", "la moitié"), etc.

Ainsi, ce document est une bonne approche de la question de la répartition du capital, mais manque de précision et d'ouverture des sources et des données pour approfondir ou reproduire l'analyse économique qui y est développée. De ce point de vue, il constitue plus un essai d'économie politique que l'"étude la plus ambitieuse jamais entreprise" qu'il se veut être.