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Joker 9/Différences

Leçons de niveau 18
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Différences
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Chapitre no 3
Leçon : Joker 9
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Différences entre Orient et Occident

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Une des grosses différences entre les cultures occidentale et orientale, c’est que l’Occident conceptualise le chaotique et l’Orient l’harmonique. M. Freud en imaginant un inconscient chaotique et en le personnalisant : le ça, n’a fait que se vautrer dans la culture occidentale. Le chaotique est apparu il y a très longtemps dans la culture juive et sa cabale avec le aïn-sof, et de là il a migré vers la culture chrétienne. Il a hanté le Moyen Âge avec le combat des anges et des démons, la représentation de la terre plate d’où débordaient les océans. En Occident on adore le chaotique, l’infini, le paradoxal, on ne peut pas s’en passer. Quand on ne comprend pas quelque chose, c’est que cette chose est chaotique, ce n’est pas la faute de comprendre. Aussi l’inclination naturelle des sciences quand une formule ne marche pas, c’est de la faute du chaotique, on invente des noirceurs, on adore les mondes parallèles, les principes d’indétermination, la mécanique quantique, les cordes, etc…

En Orient, on rêve de l’harmonique, du tao, aucun chaotique dans la métaphysique chinoise. Comme Freud l’oriental conceptualise un inconscient mais celui-ci est harmonique et on rêve de s’y plonger pour atteindre l’efficacité comportementale qu’on lui prête et qu’on prête à l’animal pour s’y trouver plongé. C’est toute la mystique des arts martiaux, du taoïsme, du zen, la voie du sabre, de l’arc, on rêve d’atteindre des cibles les yeux bandés grâce à cet inconscient harmonique, on lui prête toutes les vertus qui manquent à la conscience.

En plongeant dans mes fonctions mentales, je constate que ces deux cultures ont tort, il n’y a pas d’inconscient, ni chaotique, ni harmonique, il n’y a que des activités inconscientes qui sont aussi cohérentes que les activités conscientes. Nos fonctions mentales forment un ensemble dont la cohérence est renforcée par l’analytique, mais son analyse est fondée sur des grilles, très performantes mais non consistantes. Il n’existe aucun moyen, aucun tao qui permettrait à nos fonctions mentales et l’analytique en particulier de se mettre en harmonie avec le logos. Le problème c’est que si la fonction volontaire du mystique oriental demande à la foi si c’est possible, la foi répondra, car c’est dans sa nature de répondre ainsi : « oui c’est possible » et peut-être même : « je peux le faire ». C’est tout simplement interdit, impossible, comme de dépasser la vitesse de la lumière, voyager dans le temps ou annuler la gravitation. L’analytique ne connaît ni l’harmonique, ni le chaotique, pour lui c’est du sens flou, paradoxal, inexploitable. L’analytique ne connaît que ses grilles, les architectures qu’il a créées, le sens qu’il a structuré grâce à elles. C’est le chemin de sa cohérence. Il ne peut pas le quitter, mais cela reste malgré tout un chemin dans lequel il progresse par des représentations de plus en plus efficaces du monde extérieur et de son monde mental. Il est sage de s’en contenter.

Les enseignements du passé

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Reste que toutes les grandes écoles du passé nous ont légué des enseignements majeurs. L’enseignement majeur d’Aristote est de faire des catégories, celui du bouddhisme est la vacuité du soi, celui du taoïsme la non appartenance et la simplicité des besoins, les sophistes que la philosophie, et donc les valeurs politiques, ne peut être qu’humaniste, que l’homme c’est-à-dire nos fonctions mentales est la mesure de toutes choses.

Les appartenances et aliénations religieuses, sociales, culturelles, constituent des contraintes pour nos fonctions mentales, des handicaps. Un véritable développement mental ne peut se faire sans se libérer de toutes ces appartenances et ces aliénations, il est facilité par un soi limpide et le contrôle de la cohérence et la pureté de son propre transcendant. L’être ne se vit plus alors comme monopolaire mais comme un ensemble multipolaire constitué de neuf fonctions : huit simples et une double et de toutes leurs interactions.