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Internationale blanche

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L’Internationale blanche désigne la solidarité par-delà les frontières qui rassemble au XIXe siècle les contre-révolutionnaires européens, partisans de la religion et de la royauté d’Ancien Régime. Non structurée et non formalisée, elle constitue une forme souple d’internationalisme politique qui vise à lutter contre les idées de la Révolution française et des révolutions atlantiques et à promouvoir un régime politique fondé sur les principes de l’Ancien Régime.

Particulièrement active dans l’ouest de l’Europe catholique, mais ayant des ramifications dans l’Europe centrale et orientale et jusque sur le continent américain, l’Internationale blanche est active tout au long du XIXe siècle, et en particulier des années 1830 aux années 1870. Elle s’exprime principalement dans des actions de solidarité en faveur des légitimistes français, des carlistes espagnols, des miguélistes portugais et des bourboniens en Italie, et plus généralement en faveur des catholiques intransigeants de tout le continent. Les guerres civiles qui marquent le sud-ouest de l’Europe à cette période constituent un moment privilégié de son expression et permettent la formation d’une véritable communauté politique par-delà les frontières.

Introduction : structure et existence de l’Internationale blanche

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L’Internationale blanche désigne la solidarité par-delà les frontières qui rassemble au XIXe siècle les contre-révolutionnaires européens, partisans de la religion et de la royauté d’Ancien Régime. Non structurée et non formalisée, elle constitue une forme souple d’internationalisme politique qui vise à lutter contre les idées de la Révolution française et des révolutions atlantiques et à promouvoir un régime politique fondé sur les principes de l’Ancien Régime.

Particulièrement active dans l’ouest de l’Europe catholique, mais ayant des ramifications dans l’Europe centrale et orientale et jusque sur le continent américain, l’Internationale blanche est active tout au long du XIXe siècle, et en particulier des années 1830 aux années 1870. Elle s’exprime principalement dans des actions de solidarité en faveur des légitimistes français, des carlistes espagnols, des miguélistes portugais et des bourboniens en Italie, et plus généralement en faveur des catholiques intransigeants de tout le continent. Les guerres civiles qui marquent le sud-ouest de l’Europe à cette période constituent un moment privilégié de son expression et permettent la formation d’une véritable communauté politique par-delà les frontières.

L’internationalisme est surtout connu pour les mouvements ouvriers. En effet les historiens se sont intéressés très tôt à ce thème, partiellement du fait des organisations qui ont structuré le mouvement ouvrier comme l’Association Internationale des Travailleurs fondée en 1864. Cette Internationale, et celles qui lui ont succédé, ont laissé un énorme corpus, ce qui a facilité la recherche historique. Mais les évolutions de la pensée scientifique ont poussé les historiens, bien plus tardivement, à s’intéresser à des formes d’internationalisme plus difficilement perceptibles comme c'est le cas de l’Internationale blanche. En effet, cela résulte du fait que l'étude des mouvements contre-révolutionnaires a été pendant longtemps mi-historique, mi-partisane[1]. C’est seulement à partir des années 1950, avec l’ouvrage de René Rémond sur Les droites en France[2] qu’a eu lieu un premier bouleversement historiographique sur l’analyse des mouvements contre-révolutionnaires. Dans les années 1970, à travers des études régionales, religieuses ou encore des essais sur le rôle des députés légitimistes lors des débuts de la IIIe République, un second bouillonnement intellectuel a eu lieu. Jean-Clément Martin joue un rôle majeur dans l’étude des contre-révolutions à partir des années 1980 et c’est à lui que l’on doit les premières hypothèses sur l’internationalisme pour ce type de mouvements[3]. Le concept d’Internationale blanche est proposé par Jordi Canal qui s’intéressait aux similitudes des causes pour lesquelles luttaient les légitimistes en Europe[4].

Il est certain que l’Internationale blanche était une « internationale informelle »[5], concept formulé par Walter Bruyère-Ostells pour parler de l’Internationale libérale. L’Internationale blanche s’est développée de la même façon et n’a jamais été institutionnalisée ou organisée au sein d’une seule et même structure. Cet internationalisme pouvait prendre de nombreuses formes, du comité de soutien pour collecter des fonds jusqu’au volontariat armé. Les exils des familles de la noblesse[6] ou les exils pour raisons politiques[7] jouent également un rôle essentiel dans la construction de cet internationalisme. L’Internationale blanche est bien réelle, car c’est une communauté idéologique transnationale, au sein de laquelle se développent des circulations et des transferts de tous types entre ses membres. Elle coexiste d’ailleurs avec d’autres Internationales, socialiste, républicaine ou libérale[8]. C’est donc une réalité qui s’inscrit donc pleinement dans le XIXe siècle.

Cependant, l’Internationale blanche est-elle un phénomène unique de « longue durée » ou au contraire est-ce un phénomène cantonné à des moments spécifiques et dont il existe plusieurs occurrences ? Les hypothèses qui mènent à la seconde proposition sont les suivantes : ce sont bien différents acteurs qui poursuivent des buts divergents. Les relations qui sont créées répondent à un événement particulier, puis de nouvelles relations sont constituées pour d’autres événements. Cette hypothèse est reprise par Alexandre Dupont, qui parle d’une Internationale blanche et non pas de l’Internationale blanche[9]. Ainsi il existerait un internationalisme contre-révolutionnaire qui se développe pendant la Révolution française, autour des Émigrés. Une seconde Internationale blanche se formerait de 1815 à 1830 à travers la Sainte-Alliance et une autre dans les années 1830 lors de la première guerre carliste, de l’expédition de la duchesse de Berry ou lors la guerre civile portugaise. Enfin une dernière peut être identifiée dans les années 1870, au moment de la seconde guerre carliste et de l’Internationale noire[10] qui existe entre 1870 et 1878 et vise la restauration des États pontificaux. Ces éléments laissent penser qu’il a bien existé différentes internationales blanches, propres à chaque séquence tout au long du XIXe siècle.

Néanmoins cet internationalisme reste vivace et se perpétue dans les mémoires. On assiste à un véritable processus de transmission à travers les souvenirs qui sont partagés entre les générations de légitimistes. Certaines figures comme Henri de Cathelineau[11] jouent le rôle de témoins de ces actions. Ce dernier a participé à la majorité des combats de la contre-révolution[12]. Il est ainsi un représentant, un passeur et un acteur du souvenir.

Les temps de l’Internationale blanche

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1789-1815 : contre la Révolution Française et l’Empire

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« Jusqu’à nos jours [la Révolution], personne n’avait entendu autre chose par le mot émigration que l’action d’un homme qui renonce à son pays pour aller en chercher un autre et transporte dans celui-ci là son domicile, sa famille, son industrie et ses moyens »[13].

Cette citation de Gérard de Lally-Tollendal, lui-même émigré en 1790 puis une seconde fois en 1792, montre l’évolution du terme émigration, qui peut dès lors désigner un acte politique. Le premier émigré de la Révolution est sans doute Calonne, ancien contrôleur général des finances, qui quitta la France dès mars 1789 car il y était très impopulaire. Karine Rance, historienne de référence sur le sujet, distingue trois attitudes nobiliaires face à la Révolution : la participation, l’accommodement et l’opposition[14]. Des nobles partent de France pour se mettre à l’abri et pour signifier une contestation. Les départs se font plus nombreux après l’abolition des privilèges (la nuit du 4 août) et celle de l’hérédité de la noblesse (le 23 juin 1790)[15]. La plupart de ces émigrés voyagent d’un lieu d’agrément à l’autre, semblables à des voyageurs ordinaires[16]. D’autres, comme le comte d’Artois et le prince de Condé, émigrent pour lever une armée contre-révolutionnaire avec l’aide de l’étranger. Cette armée se structure dans la ville de Coblence. Le départ des nobles prive de fait l’armée française de ses cadres. Le roi lui-même tente de fuir pour lever une armée mais est arrêté le 20 juin 1791 à Varennes. Les nobles français émigrent surtout seuls. De rares nobles partirent en famille, comme les Chassimo[17] et les Fabrezan[18]. Certains partent avec leurs domestiques. 17% de la noblesse aurait émigré, selon Donald Greer, avec des variations fortes selon les départements. L’émigration nobiliaire, bien qu’importante, n’est pas une émigration de masse. Karine Rance souligne que l’émigration n’est pas que nobiliaire, mais concerne aussi de nombreux membres du clergé (qui ont refusé la constitution civile) et du Tiers-État. Tous ordres confondus, environ 300 000 individus auraient quitté la France[19].

Au printemps 1792, l’émigration française, qui relevait jusque là d’un choix, se transforme en véritable exil politique[20]. La France entre en effet en guerre contre l’empereur Léopold II, le 20 avril 1792. L’armée des Émigrés se bat du côté de l’Empire contre la Révolution. Le manifeste de Brunswick signé à Coblence, connu pour avoir précipité les événements du 10 août, aurait été rédigé par l’émigré français Jérôme Joseph Geoffroy de Limon. La défaite à Valmy signe a contrario la fin de la monarchie et la proclamation de la République, le 22 septembre 1792. La Première République bannit sans distinction et à perpétuité les émigrés le 23 octobre 1792. Ceux qui y entrent au mépris de cette loi risquent une condamnation à mort. Leurs biens sont vendus. Ils sont de plus menacés par les diverses annexions révolutionnaires, comme celle de la Belgique ou des pays de la rive gauche du Rhin. L’armée des émigrés est intégrée aux armées anglaise, prussienne et russe. Elle s’intègre à la première coalition contre-révolutionnaire. Il s’agit d’une étape importante dans la formation de l’Internationale blanche : des États et des individus s’organisent et se structurent de manière transfrontalière et transnationale dans la lutte contre la Révolution. Les émigrés participent par exemple en France au siège de Toulon au côté des Anglais, en 1793. Soutenus par la Grande-Bretagne, ils organisent un débarquement à Quiberon en 1795 afin d’aider l’armée vendéenne, mais leur assaut est repoussé. L’armée de Condé continue de se battre jusqu’en 1801 pendant la guerre de la deuxième coalition.

Pour diffuser leurs idées, les exilés créent des journaux, au nombre de treize, de 1792 à 1814. Les nobles émigrés rédigent aussi des mémoires qui constituent aujourd’hui une source non négligeable pour étudier cette époque[21]. Ils y évoquent leurs liens avec l’Allemagne, devenue leur terre d’exil et le siège d’une première Internationale blanche après que Condé et Artois ont sonné « l’alarme de l’émigration »[22].

1815-1830 : l’Internationale blanche au pouvoir ?

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Le Congrès de Vienne constitue le fondement étatique de l’Internationale blanche. La Sainte-Alliance est constituée par le traité du 26 septembre 1815, signé entre la Russie, l’Autriche et la Prusse. Mais c’est dans le traité de Paris du 20 novembre 1815 qu’on trouve les règles juridiques qui prennent effet dans la Saint-Alliance. Déjà constituée à l’occasion du traité de Chaumont en 1814, l’Alliance entre les trois grandes puissances avait pour but de s’assurer de la victoire contre Napoléon et de restaurer le « juste équilibre des puissances »[23]. Les États s’engagent à se protéger mutuellement contre les potentielles futures attaques de la France. Cependant, le retour au pouvoir de Napoléon en mars 1815, acclamé par le peuple français, fait prendre conscience aux États de l’Alliance du danger révolutionnaire que représente la France. Ainsi, en plus de se défendre en cas d’attaque de la France, les puissances s’autorisent le droit d’agir militairement en cas de retour au pouvoir de Napoléon ou d’un membre de sa famille, mais aussi d’intervenir dans les affaires de la France pour enterrer toute velléité révolutionnaire. Ainsi, cet apport à l’alliance montre le chemin contre-révolutionnaire que les puissances de la Sainte-Alliance commencent à emprunter. Cependant, seule la France est à cette époque considérée comme un lieu potentiel de révolution ; le traité ne prévoit aucune disposition en cas de troubles révolutionnaires pouvant naître ailleurs.

Congrès de Vienne, nouveau partage du continent entre régents.

La Grande-Bretagne ayant alors rejoint les trois pays fondateurs, les quatre puissances se réunissent par la suite lors de congrès, pour discuter des interventions à opérer dans les foyers révolutionnaires que sont alors l’Italie, l’Espagne et le Portugal. Les décisions prises sont ainsi le résultat d’une concertation internationale, et non le fait d’un seul État, puisque les intérêts étaient communs : les révolutions menacent la stabilité européenne. Pour la première fois, un système international est mis en place, à l’échelle européenne, fondé sur un projet contre-révolutionnaire commun[24].

Au Congrès d’Aix-la-Chapelle en 1818, Alexandre Ier propose la création d’une alliance générale entre tous les États européens, qui reposerait sur l’assistance mutuelle. Dans cette perspective, l’ennemi potentiel n’est plus nécessairement français : le mécanisme de protection mutuelle jouerait contre tout trouble révolutionnaire. Le projet d’Alexandre conçoit un droit d’intervention que pourraient s’octroyer les États, si le gouvernement d’un pays est mis en péril par la révolution. C’est bien le projet d’une politique internationale contre-révolutionnaire que dessine Alexandre Ier. Les États se confèrent le droit d’intervenir militairement contre les troubles révolutionnaires et afin de protéger les gouvernements légitimes, ou de les rétablir dans le cas où la révolution les aurait déjà renversés. Cependant, cette politique d’intervention contre-révolutionnaire proposée par le Tsar est refusée par les trois autres puissances. Alors que l’Autriche craint que le Tsar n’abuse de ce droit d’intervention à des fins personnelles, la Grande-Bretagne soulève dans son mémorandum de 1818 le problème de la Sainte-Alliance : bien qu’alliés, les États restent profondément différents politiquement et idéologiquement. Les divergences dans leurs conceptions respectives d’un gouvernement légitime les auraient inévitablement menés à la destruction de la Sainte-Alliance.

À partir de 1820, le paysage européen change, à la suite de l’apparition de troubles révolutionnaires en Espagne, à Naples, au Portugal, dans le Piémont et en Grèce. L’alliance européenne qui s’était jusqu’alors bornée à promouvoir des valeurs de fraternité européenne et n’avait jamais eu à mettre en œuvre les dispositions prévues dans ses traités, dans un climat européen calme, revêt un aspect beaucoup plus répressif[25]. Le Tsar réussit à rallier l’Autriche à son projet lorsque des troubles révolutionnaires éclatent à Naples ; si la révolution s’y voit couronnée de succès, elle peut inciter les régions voisines à s’en inspirer. Or l’Autriche était influente sur un certain nombre d’États italiens.

La Sainte-Alliance se réunit à l’occasion du congrès de Troppau en 1820 afin de définir une politique précise d’intervention. Cependant seules la Russie, l’Autriche et la Prusse y envoient un délégué officiel. Représentant la Grande-Bretagne et la France, de simples observateurs sont présents, qui ont pour ordre de ne rien signer et de ne prendre aucune décision. En conséquence, ni la France ni la Grande-Bretagne ne signent l’accord du 19 novembre 1820, qui établit la nouvelle politique d’intervention de la Sainte-Alliance. Si l’accord réaffirme la volonté de lutter contre tout gouvernement révolutionnaire, il n’y est fait cependant aucune mention du type de gouvernement considéré comme légitime ; la monarchie n’est pas, explicitement, nécessaire. En cas de révolution, les trois puissances considèrent que l’État dans lequel elle a eu lieu perd immédiatement son appartenance à l’Alliance européenne et ne pourra la recouvrer qu’après le retour du gouvernement légitime et de la stabilité intérieure. Les États s’engagent également à ne pas reconnaître le gouvernement révolutionnaire et s’octroient le droit d’intervenir dans les affaires du pays, sans pour autant définir de mesures précises, qui seront décidées selon la gravité de la situation. Enfin, Metternich soumet lors de cette conférence son projet d’intervenir en Italie pour mettre fin aux insurrections qui avaient éclaté la même année. Soutenu par les États de l’Alliance, l’Autriche intervient dans le Royaume des Deux-Siciles et dans le Piémont pour enterrer les révolutions, qui prennent définitivement fin en mars 1821.

L'expédition des Cent Mille Fils de Saint-Louis. Ici les troupes françaises devant La Corogne le 5 juillet 1823.

Le Congrès de Vérone en 1822 décide de l’expédition d’Espagne par la France, dans le but de rétablir le roi Ferdinand VII comme monarque absolu. La constitution libérale espagnole établit un système représentatif, incarné par la souveraineté de la nation et le pouvoir confié aux Cortes, qui menace l’ordre des restaurations européennes. La décision de l’expédition militaire des Cent Mille Fils de Saint Louis devient d’autant plus une nécessité aux yeux des puissances monarchiques qu’elles voient apparaître d’autres foyers révolutionnaires, inspirés par l’Espagne. Face à la potentielle réussite de cette vague révolutionnaire dans le sud de l’Europe, aucun gouvernement européen ne s’oppose au retour sur le trône de Ferdinand VII, alors même que la plupart d’entre eux sont hostiles à sa politique, jugée trop sévère. De sa conception en 1815 à sa réalisation au début des années 1820, l’idéologie de la Sainte-Alliance s’est radicalement transformée : les aspirations pacifiques et promesses de paix européennes laissent place à un appareil de répression. En dépit de l’adhésion de la plupart des États européens à la Sainte-Alliance, l’organisation n’a finalement jamais atteint les aspirations qu’avait imaginées pour elle le Tsar. Face aux réserves émises par certains gouvernements, la Grande-Bretagne en tête, et au mouvement de libéralisation qui frappe l’Europe, l’entente européenne se révèle illusoire. En 1825, la mort d’Alexandre Ier, père du projet, marque la fin des tentatives d’entente internationale. Le Traité de Londres en 1827 scelle quant à lui définitivement la fin de la Sainte-Alliance ; la Grande-Bretagne et la Russie s’entendent pour intervenir en Grèce afin que les combats pour son indépendance cessent. Les discussions entretenues autour de la possibilité de reconnaître l’indépendance de la Grèce vis-à-vis de l’Empire ottoman contredisent les valeurs d’équilibre européen qui avaient participé à la création de la Sainte-Alliance.

Les changements politiques de 1830 font basculer une partie des États européens vers le libéralisme politique[26]. Illustrés en France par la révolution de Juillet qui remplace Charles X par Louis-Philippe d’Orléans sur le trône de France, le pays se range alors du côté des nouveaux régimes[27]. En avril 1834, le traité de la Quadruple Alliance signé entre le Royaume-Uni, la France, le Portugal et l’Espagne scelle définitivement la fin du concert européen contre-révolutionnaire, les signataires affirmant leur soutien à Isabelle II d’Espagne et Marie II de Portugal, respectivement contre Don Carlos et Michel Ier.

L’Internationale blanche des années 1830 (France, Portugal, Espagne)

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Les plus intransigeants des légitimistes n’acceptent pas la monarchie de Juillet et tentent de regagner militairement le pouvoir avec le soulèvement de la duchesse de Berry en 1832. Ils échouent, et c’est donc sur des terrains extérieurs que les « ultras » vont s’exprimer dans les années 1830, au Portugal pendant la guerre civile portugaise (1828-1834) et en Espagne lors de la première guerre carliste (1833-1840). Les légitimistes, influencés par le romantisme, voient également dans la péninsule Ibérique un terrain pour soulager leur déception politique française[28][29], et vont combattre aux côtés des carlistes espagnols et des miguélistes portugais. Des exilés contre-révolutionnaires circulent, ce qui est l’occasion d’échanges intellectuels qui structurent un socle idéologique commun. Comme le suggère Jordi Canal, cela sous-entend « que pour bien des contemporains se livrait à cette époque, dans différents pays d’Europe, un grand conflit entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires, qui était toujours le même quoique sur des thèmes différents »[30]. Les années 1830 sont des années de chute institutionnelle des Anciens Régimes en Europe de l’Ouest, et sont l’occasion pour les contre-révolutionnaires européens d’utiliser tout l’arsenal de la modernité, ainsi que leurs réseaux de relations, pour lutter contre les nouveaux régimes libéraux, donnant par là naissance à l’internationalisme contre-révolutionnaire stricto sensu, fondé sur des solidarités politiques transnationales entre acteurs non étatiques.

La crise de succession au Portugal. Caricature montrant le camp libéral de Pierre Ier, soutenu par Louis-Philippe, faisant face au camp absolutiste de Michel Ier (couronne sur la tête), soutenu par Nicolas Ier de Russie.

La conscience et la volonté de dépasser le cadre politique de leurs pays respectifs est présente dans beaucoup d’écrits contre-révolutionnaires, comme dans le journal La Quotidienne en mars 1834 : « ces hommes qui combattent et qui meurent en Espagne, combattent et meurent pour le principe qui est la base de toutes les monarchies européennes. Leurs efforts profitent à tous les trônes. Dans la personne de Charles V, ils maintiennent le droit de tous les rois légitimes »[31]. Les raisons idéologiques qui poussent les individus à s’engager pour la contre-révolution sont bien souvent communes, quel que soit leur pays. Premièrement, se battre pour la légitimité dynastique contre les monarchies censitaires, ce que prouvent les écrits d’Hermann Ducasse, légitimiste français, dans son livre Les Échos de la Navarre, publié en 1840 : « Royaliste français, j’avais juré, en allant offrir mon épée à Charles V, de défendre en Espagne, tant qu’il serait debout, le drapeau de la légitimité, alors même qu’il n’en resterait plus qu’un lambeau »[32]. L’idéologie contre-révolutionnaire, qui exprime « la défense de la tradition et la lutte contre le libéralisme et la révolution »[33] est le second motif d’engagement. La presse légitimiste française tente ainsi de présenter les carlistes comme représentants des valeurs contre-révolutionnaires, par opposition à l’Espagne libérale impie[34]. Les légitimistes français se réfèrent donc aux mêmes références idéologiques que les miguélistes portugais et les carlistes espagnols, celles de refuser la Révolution et de vouloir renouer la chaîne des temps par un retour intégral à l’Ancien Régime sous sa forme institutionnelle et sociale.

La contre-révolution dans la décennie 1830 est défendue dans l’ouest de l’Europe, grâce à des réseaux de sociabilité et de connaissances, mais aussi par l’utilisation des moyens matériels les plus modernes, comme la presse et la finance. Mener à bien la lutte suppose aussi de contourner l’emprise de plus en plus forte de l’État moderne tel qu’il se construit au XIXe siècle. Il existe de plus un accord international des États libéraux, qui conduit la monarchie de Juillet à contrôler les légitimistes présents sur son territoire, dans le cadre de la Quadruple Alliance. Dans ce contexte, les relations nouées entre miguélistes, carlistes et légitimistes jouent un rôle important, pour « opposer à la solidarité la solidarité »[35], selon les mots de Charles Garnier. Laetitia Blanchard Rubio n’hésite pas à parler « d’un groupe social défini en tant que défenseurs du trône de don Carlos et, plus largement, comme partisans de la légitimité où qu’elle se trouve, surtout si elle est en danger »[36].  En effet, nombre de contre-révolutionnaires ont reçu la même éducation, vivent un même parcours, ce qui leur permet d’alimenter leur réseau de relations. Le mouvement contre-révolutionnaire arrive donc à se coordonner pour s’engager à l’étranger en faveur de la contre-révolution, d’abord aux côtés des troupes miguélistes dans le Portugal de la guerre civile entre libéraux partisans de la reine Marie II et miguélistes partisans du roi absolutiste Michel Ier, puis auprès des troupes carlistes soulevées à partir de 1833 contre la montée sur le trône d’Isabelle II, fille du roi Ferdinand VII, et le démantèlement de l’Ancien Régime.

L’exil est un autre élément central de la politique contre-révolutionnaire, qui permet à la fois de légitimer une dynastie et de créer des liens avec les contre-révolutionnaires, pour dom Miguel réfugié à Rome en 1835 après la convention d’Evora-Monte comme pour don Carlos dans son exil à Bourges après l’accord de Vergara. La presse apporte des subventions et fait de la propagande en faveur de ces causes vaincues. Pour les acteurs de l’Internationale blanche, qui cherchent à affirmer en permanence leurs valeurs, le devoir d’écrire est presque aussi important que celui de combattre, ce que traduit Alexis Sabatier dans ses Souvenirs d’un soldat de Charles V : « La cause de la légitimité, comme toute autre cause politique, peut et doit être défendue de bien des manières : par le sabre, la plume, la parole et la bourse »[37]. Les années 1830 sont donc les premières années d’une véritable Internationale contre-révolutionnaire, dans le sens où les Anciens Régimes d’Europe de l’Ouest ne sont plus. L’émergence de gouvernements libéraux conduit à une internationalisation de la contre-révolution.

L’Internationale blanche des années 1860-1870

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Henri de Cathelineau, général de brigade français.

Durant les années 1860-1870, l’Internationale blanche est à nouveau bien visible à travers une circulation continue d'hommes, de femmes, de biens matériels et de biens immatériels à travers toute l'Europe et même au-delà. Si des indices laissent penser que cette solidarité transnationale des contre-révolutionnaires avait à nouveau fonctionné à la suite des bouleversements du Printemps des peuples, il reste difficile de le documenter[38]. Dans les années 1860-1870 en revanche, différents réseaux sont organisés autour des souverains en exils, comme par exemple le comte de Chambord à Frohsdorf ou François II à Rome, qui sont en quête d'argent, de soldats et de soutiens politiques pour reprendre leurs trônes respectifs. Ces mouvements contre-révolutionnaires sont particulièrement actifs dans certaines parties de l'Europe (France, Espagne, Rome, Royaume des Deux-Siciles) et lors de conflits ou d'évènements politiques : le Risorgimento, le brigandage post-unitaire en Italie (1861-1865), les débuts difficiles de la Troisième République française, la seconde guerre carliste (1872-1876). L'exemple d'Henri de Cathelineau reflète cette mobilité blanche pour défendre les idées contre-révolutionnaires au cours de ces deux décennies. En 1860 il organise un corps autonome de légitimistes étrangers à Rome, en 1861 il aide les Bourbons de Naples et en 1872, il prépare le soulèvement carliste à la frontière franco-espagnole[39].

Zouave pontifical

En Italie, les mouvements contre-révolutionnaires sont très présents à Rome avec le pape Pie IX, auteur du Syllabus en 1864, et dans le Royaume des Deux-Siciles. Ces deux États disparaissent au profit de l'unité italienne, dans le sillage du Risorgimento, malgré la lutte des partisans du pape et de François II face aux garibaldiens au cours de la décennie 1860. L'expédition des Mille menée par Garibaldi aboutit à une victoire sur l'armée de François II et à l'exil de ce dernier en 1861. Néanmoins les conflits vont continuer avec la guerre du Mezzogiorno incarnée par le brigandage post-unitaire ou brigantaggio. Des bandes organisées militairement et composées de mercenaires italiens mais aussi de volontaires étrangers s'attaquent aux grands propriétaires libéraux pour défier l'autorité du nouvel État italien[40][41].

Pour se défendre face aux armées italiennes, l'État pontifical crée les Zouaves pontificaux composés de carabiniers allemands, de bersagliers autrichiens, de tirailleurs pontificaux franco-belges, de carlistes espagnols, de volontaires canadiens ou encore d'Irlandais de Saint-Patrick. Ces hommes sont des volontaires qui veulent défendre le Saint-Siège et qui s'engage pour une certaine durée. Ces soldats affluent à Rome grâce à l'appel du pape Pie IX en 1860[42][43]. Cet afflux d'hommes témoigne de la solidarité Internationale blanche. Cette dernière est également visible à travers les dons importants récoltés dans toute l'Europe pour la papauté. Malgré tout cela, Rome est rattachée à l'Italie en 1870 après la défaite de son protecteur Napoléon III à Sedan.

En Espagne, une période de changements politiques, appelée « Sexennat démocratique », s'ouvre avec le pronunciamiento du général Juan Prim qui chasse Isabelle II en 1868 et se referme en 1874 avec le retour des Bourbons sur le trône avec Alphonse XII. Dans ce contexte le carlisme reprend de l'importance avec un nouveau prétendant au trône espagnol don Carlos (Charles VII). Au début des années 1870, un mouvement contre-révolutionnaire regroupant les néo-catholiques et les carlistes voit le jour et mène différentes actions politiques avec le soutien des contre-révolutionnaires français comme par exemple Louis Veuillot, qui critique le gouvernement espagnol tout en soutenant don Carlos[44]. Le sacre d'Amédée Ier, souverain issu de la dynastie de Savoie, est l'élément déclencheur principal de la seconde guerre carliste. Pendant quatre ans, les carlistes combattent les soldats des gouvernements espagnols qui se succèdent avec l'appui financier et humain des réseaux contre-révolutionnaires. Ils assurent la propagande et récoltent des fonds pour aider l'armée carliste[45]. Cette dernière est composée de soldats volontaires contre-révolutionnaires venant de différents pays. Les Zouaves carlistes, considérés comme les héritiers des Zouaves pontificaux, menés par Marie des Neiges et don Alfonso en sont le parfait exemple, avec des soldats qui ont combattu en Italie dans les années 1860 voire en France en 1870[46]. En février 1876, l'armée carliste passe la frontière franco-espagnole, ce qui marque la défaite des carlistes, mais la solidarité contre-révolutionnaire internationale reste présente même dans la défaite car la majorité des dirigeants de l'armée partent en exil en Europe.

En France, les légitimistes sont le principal mouvement contre-révolutionnaire des années 1860-1870. À travers leurs journaux, comme L'Union, ils soutiennent les carlistes espagnols et la papauté. Les légitimistes français vont combattre en Italie et en Espagne. Au début de la Troisième République, les légitimistes constituent une force politique importante mais le refus du comte de Chambord de faire des concessions notamment concernant le drapeau blanc, l’empêche d'accéder au pouvoir[47]. Les lois constitutionnelles de 1875 solidifient la République française, la force des légitimistes diminue et la mort du comte de Chambord en 1883 marque la fin de l'importance de ce mouvement contre-révolutionnaire, au moment où ce courant devient marginal dans toute l’Europe.

L’Internationale blanche après l’Internationale blanche

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Le début du XXe siècle est toutefois le théâtre de l’expression des dernières manifestations d’ampleur de l’Internationale blanche à travers trois épisodes distincts. La première de ces manifestations à lieu pendant la guerre anglo-boer qui oppose l’Angleterre aux deux républiques sud-africaines, l’État libre d’Orange et la République Sud-Africaine du Transvaal. Dès le début de la guerre, une large part de l’opinion publique de nombreux pays européens est acquise à la cause des Boers[48] : la spiritualité des boer est mise en avant, leur mode de vie pastoral, éloigné de la modernité et de l’industrialisation naissante est loué, leur goût des armes et de la guerre est admiré. Ce mouvement se teint fortement de nationalisme et de conservatisme, par exemple en France où, en pleine affaire Dreyfus, la guerre anglo-boer devient un moyen d’afficher ses idées politiques : être pour les Boers, c’est être antidreyfusard. Ceux qui défendent le capitaine Dreyfus sont ceux qui défendent l’Angleterre et les Juifs, ceux qui veulent la fin de la France traditionnelle.

La mort du comte de Villebois-Mareuil durant la guerre des Boers en 1900.

D’innombrables comités de soutiens aux Boers apparaissent en Europe, principalement en France, en Allemagne et en Hollande, afin de lever des fonds pour la cause des Boers. Cette vague de soutien aux Boers est promue, dans chaque pays, par des dirigeants aux profils très conservateurs : Edgar Roels et le sénateur Louis Pauliat en France, Kiewiet de Jonge en Hollande, le baron von Reibnitz en Allemagne. En Europe, les différents comités tentent à se réunir à travers la création du Comité international pour l’indépendance des Boers qui se réunit à Paris en 1901[49]. Au Transvaal, des corps expéditionnaires étrangers sont mis sur pied, se regroupent par nationalité avant d’être placés sous le commandement d’un français, le colonel Georges de Villebois-Mareuil. Ce dernier symbolise parfaitement le soldat contre-révolutionnaire parti se battre au nom d’idéaux conservateurs : issu d’une vieille lignée de l’aristocratie nantaise, il déclare dans ses mémoires être parti en « croisade ». Il semble vouer une réelle admiration à la spiritualité boer, au conservatisme de leur société et surtout, à l’idée que venir défendre la société boer, c’est défendre la France traditionnelle[50].

L’Internationale blanche au XXe siècle se manifeste ensuite dans la guerre civile russe. Après la révolution avortée de 1905, le peuple russe est à nouveau dans la rue. La révolution entend instaurer le socialisme. La Russie bolchevique naissante entre en totale opposition avec la vieille aristocratie russe qui, dès lors, s’organise dans ce que l’on nomme la Russie blanche, qui déborde largement les frontières de la contre-révolution. La Russie blanche regroupe peu à peu tous les opposants à la nouvelle Russie bolchevique, peu importe leur idéaux politiques : « Tout les Blancs ne s’affichent pas, loin de là, monarchistes convaincus : ils défendent le retour à l’ordre traditionnel plutôt qu’à un régime donné »[51]. La contre-révolution blanche s’organise militairement autour de grands chefs de guerre russes ayant fait leurs preuves pendant la Première Guerre mondiale comme l’amiral Koltchak, qui devient le commandant principal de l’armée blanche.

La Russie blanche attire des soldats venus d’autres pays européens, venus se battre pour la contre-révolution et lutter contre le bolchevisme. Des corps militaires allemands viennent se battre contre les communistes qu’ils viennent de vaincre dans leur pays. Les Anglais tentent de défendre leurs intérêts économiques, les Français accordent des prêts bancaires aux Russes blancs pour défendre leurs intérêts[52]. La contre-révolution blanche en Russie s’éloigne de la définition stricto sensu du mouvement pour s’adapter à la guerre civile russe. Une Internationale blanche s’élève contre l’Internationale rouge afin de préserver les intérêts économiques capitalistes face à la Révolution socialiste, puis communiste, que mènent les bolcheviks. Ce ne sont plus tant les idéaux de 1789 que combat cette Internationale blanche, que ceux de 1917. À partir d’avril 1919, les bolcheviks lancent une vaste contre-offensive, les Blancs subissent de nombreuses défaites et sont peu à peu abandonnés par les puissances étrangères. La fin de la guerre civile russe est symbolisée par la mort de l’amiral Koltchak et le départ pour l’exil de milliers de Russes blancs.

Enfin, la guerre civile espagnole de 1936-1939 est sans doute la dernière grande manifestation de l’Internationale blanche au XXe siècle. Lorsque la guerre éclate, elle fige et renforce l’opposition entre deux blocs, qui tendent, pour résumer, l’un vers le nationalisme conservateur et catholique, l’autre vers le républicanisme, le socialisme ou l’anarchisme. Dans l’Espagne nationaliste, c’est un esprit de croisade, d’épuration de la société qui se développe, avec une idée de justice divine, chère aux milieux conservateurs. Cela se traduit en particulier par une politique de répression et d’épuration des opposants dans les zones contrôlées par les franquistes, qui prend le nom révélateur de Terreur blanche. Le principal objectif de la politique franquiste, plus que le fascisme, est le retour à une Espagne catholique fantasmée, qu’il s’agit de défendre contre les « rouges »[53].

Rapidement, la guerre civile espagnole fait l’objet d’une internationalisation qui conduit à la structuration de deux réseaux de solidarité, favorables à chacun des deux camps, en Europe et en Amérique[54]. En particulier, de nombreux corps de volontaires se forment dans les deux camps. Tandis que les gauches européennes mènent d’intenses campagnes de recrutement et forment le corps des Brigades internationales[55], l’Espagne blanche voit venir grossir ses rangs des brigades de volontaires étrangers : principalement des Italiens (plus de 75000), des Portugais (plusieurs milliers), mais aussi des Français (environ 250), des Irlandais (environ 600) ainsi que des volontaires ponctuels, fascistes convaincus, issus du reste de l’Europe[56][57]. Les carlistes, qui se soulèvent pour la dernière fois aux côtés des armées franquistes, reçoivent plus spécifiquement le soutien des derniers royalistes et contre-révolutionnaires[58]. Il s’agit là sans doute du dernier fait d’armes de l’Internationale blanche, dont la solidarité s’est toujours principalement manifestée à l’occasion de conflits civils.

Cultures politiques de l’Internationale blanche

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Selon Ran Halevi, « le terme de Contre-révolution recouvre des projets politiques concrets qui vont d’un retour pur et simple de l’ancien ordre [...], à une restauration aménagée de la monarchie, aménagée en ce sens qu’elle concède à l’héritage révolutionnaire ce qu’elle ne peut plus conserver de l’Ancien Régime »[59]. Il existe donc, au sein des mouvements contre-révolutionnaires, des divergences idéologiques. Néanmoins, et même si les mouvements qualifiés de contre-révolutionnaires sont aussi ancrés dans un contexte national, on observe à partir de la fin du XVIIIe siècle une diffusion des idées contre-révolutionnaires dans le monde occidental. Si l’idéologie contre-révolutionnaire peut sembler peu homogène, l’ensemble des membres de l’Internationale blanche souhaite tous, plus ou moins, le maintien des fondements de l’Ancien Régime : l’Église, la figure du Roi et la conception organique de la société.

Serge Bianchi écrit, à propos de la contre-révolution pendant la Révolution française : « La restauration sera chrétienne ou elle ne sera pas. Elle consistera à rétablir les “droits de Dieu” (de manière modulable) et les devoirs des chrétiens. L’homme n’a pas le pouvoir de changer l’ordre divin. D’où la nécessité de dénoncer les sophismes des philosophes et de redéfinir une religion populaire, sensible au génie du christianisme »[60]. En France, le catholicisme s’est opposé très vite à la Révolution. C’est la constitution civile du clergé appliquée en 1791 et ses conséquences qui conduisent à la fracture des sociétés dans l’Ouest[61]. La fréquence de ces luttes contre-révolutionnaires dans le sud-ouest européen est d’ailleurs liée à un fort ancrage du catholicisme dans ces espaces. L’Église joue un rôle précoce dans la naissance de la contre-révolution : dès 1765 elle dénonce les mauvais livres, rejette les idées nouvelles et n’hésite pas à rappeler l’importance de l’héritage chrétien ainsi que le rôle primordial de la Tradition[62]. L’Église met pleinement en avant une vision providentialiste, qui est également défendue par les contre-révolutionnaires. Pour eux, le destin des sociétés humaines est régi par l’action de Dieu sur Terre, ce que l’on appelle la Providence. Ils rejettent l’idée que l’Histoire est faite de la main de l’Homme car il s’agirait d’un péché d’orgueil.

Joseph de Maistre, théoricien de la pensée contre-révolutionnaire.

La défense de la monarchie de droit divin est une conséquence directe de la lecture providentialiste du monde. Les contre-révolutionnaires défendent cette monarchie car c’est elle qui, par la légitimité divine du roi, donne un rôle à l’Église dans l’organisation et la régulation de la société. Dans un tel modèle, le peuple ne saurait s’arroger une souveraineté qu’il n’a pas ; il doit obéir à la volonté royale et donc divine[63].

La monarchie de droit divin est ainsi le second principe d’Ancien Régime défendu par l’Internationale blanche. En effet, le roi est la figure centrale de la société d’Ancien Régime car il est au cœur de la conception organique du pouvoir qui la caractérise. Au nom de la tradition, les membres de l’Internationale blanche défendent la figure royale en même temps que son pouvoir. La vision de l’absolutisme chez les contre-révolutionnaires diffère selon les lieux, époques et mouvements, mais elle garde une matrice identique : l’État monarchique est perçu comme le seul rempart pour garantir les besoins essentiels des hommes, et ce par l’application des lois fondamentales[64]. Les mouvements contre-révolutionnaires tirent souvent leur nom du prétendant qu’ils défendent, soulignant par là combien la figure du roi est une figure d’incarnation des mouvements contre-révolutionnaires, notamment pour les miguélistes ou les carlistes. En effet, le mouvement carliste espagnol prend ce nom en hommage au frère cadet de Ferdinand VII, Carlos V[65]. Le carlisme, comme d’autres mouvements similaires en Europe, défend le maintien d’un système fondé sur l’Ancien Régime, la défense de la monarchie de droit divin et la société d’ordres[66]. Les miguélistes, quant à eux, tirent leur nom de leur soutien au Prince-régent Dom Miguel qui avait usurpé le pouvoir de sa nièce, provoquant ainsi une guerre civile qui le force à vivre en exil le restant de ses jours après sa défaite[67].

La figure royale est d’autant plus importante pour eux que, dans leur vision providentialiste, le roi est l’intermédiaire entre Dieu et ses sujets, la passerelle entre le Ciel et la Terre. C’est pourquoi les contre-révolutionnaires défendent la figure royale et utilisent, de façon régulière, des symboles royaux pour valoriser leur volonté de remettre sur le trône les véritables héritiers et leur rendre leur légitime pouvoir. Ils sont utilisés comme des moyens visuels pour rappeler les fondements de leur idéologie, et le but de celle-ci : la restauration. De la même manière, on peut voir que partout en Europe, les armes des dynasties royales sont arborées par les contre-révolutionnaires.

Sous l’Ancien Régime, la société est divisée en trois ordres complémentaires : le clergé, la noblesse et le Tiers État. Cette séparation en ordres repose sur une vision de l’ordonnancement du monde et non sur un critère de mérite personnel. Si cette organisation de la société d’origine médiévale est de moins en moins défendue, notamment dans sa fonction de répartition des rôles, elle reste un argument fort de la rhétorique contre-révolutionnaire, car elle part du principe selon lequel les individus se rattachent à un ordre social disposant de ses propres caractéristiques. Si les mouvements contre-révolutionnaires défendent cette idée, ce n’est pas uniquement au nom de la Tradition, mais parce que cela repose sur l’idée, opposée à celles des Lumières, que l’individu n’est pas au fondement de la société. L’identité individuelle n’existe que pour autant que l’individu se rattache à un certain nombre de communautés fondamentales. Cette existence sociale et communautaire peut se résumer ainsi selon Serge Bianchi : « La société doit être formée d’un ensemble de communautés naturelles et hiérarchisées autour de bases nécessaires : la famille recentrée sur l’autorité du chef, du père, du mari et du patrimoine (la propriété indivisible) ; la communauté rurale, contrôlée par la meilleure part (notables propriétaires) [...] ; les provinces aux particularismes garantis par la noblesse ; un clergé indépendant à la tête d’une religion d’État »[68].

Se réclamant de la monarchie et du catholicisme, les mouvements contre-révolutionnaires d’Europe sont liés par un ciment commun issue de la tradition européenne. Si ces mouvements étaient donc ancrés dans une culture nationale propre, ils partagent des références culturelles communes, puisque l’Europe du XIXe siècle est encore marquée par le christianisme et les monarchies encore présentes. Ces symboles font donc référence à la royauté qui est une institution en commun, mais également à une imagerie plus populaire qu’est celle de la religion.

On peut citer comme exemple le cas français, avec les symboles de la Fleur de Lys et du Sacré-Cœur, qui rappellent le passé monarchique et chrétien de la France et la volonté des contre-révolutionnaires de remettre en place un régime héréditaire[69]. Chaque pays a ses variantes, à l’instar de la Croix de Bourgogne espagnole arborée par les carlistes, ou l’Union Jack défendue par les loyalistes américains. Les signes utilisés sont donc généralement des objets, mais aussi des monuments, des codes sociaux, marquant une appartenance et/ou mis en avant par les contre-révolutionnaires afin de se reconnaître, chose extrêmement importante dans le contexte de guerre civile qui entoure les contre-révolutions au XIXe siècle[70]. Les symboles en appellent donc à un passé commun, populaire, qui parle au plus grand nombre et faisant partie intégrante d’une idéologie auxquels on les lie. Ils sont présents, à l’instar des armes des dynasties régnantes, dans de nombreux endroits et assez souvent portés par les contre-révolutionnaires eux-mêmes, à travers les médailles (comme celles de « Mentana », qui contient les armes du pape), les habits, les drapeaux, etc.

Saint Antoine dans les cieux.

La religion est un autre acteur dont les symboles sont utilisés en nombre par les différents mouvements contre-révolutionnaires. L’Église constitue à différents égards l’adversaire principal de la Révolution. Qu’il s’agisse des changements induits par la révolution ou des mesures conduisant à un recul de l'influence sociale et du poids économique de l'Église[71], tout amène à la croyance, pour les catholiques, que la Révolution est l’œuvre de Satan et qu’il est du devoir des croyants de lutter contre elle. Cet argument est présent tout au long du XIXe siècle.

On peut citer les Saints comme exemple de ces symboles religieux, ces derniers étant utilisés pour leur symbolisme religieux mais également pour faire référence à leur légende. Une gravure montre par exemple le cardinal Fabrizio Ruffo et son armée, guidés par Saint Antoine dans les cieux.

Le fait que le saint guide l’armée, en en brandissant la bannière, symbolise le fait que pour les sanfédistes, ce sont bien les saints, et donc Dieu lui-même, qui les guident contre les révolutionnaires dans une mission sacrée. Cette utilisation des saints en tant que symbole est un exemple, et il semble que ce soit une constante au fil du temps. Enfin, ce qui démontre réellement le caractère international de ces symboles, c’est que tous ces codes se transmettent entre les différents mouvements contre-révolutionnaires. Avec l’exemple des médailles données à des contre-révolutionnaires étrangers, comme celles octroyées par la papauté pour récompenser les soldats français présents à la bataille de Mentana[72], on peut observer une similitude de symboles par-delà les nationalités : emploi du latin (FIDEI I VIRTUTI), référence à Dieu, armes de la monarchie (du Pape ici), tout dans cette médaille emprunte aux codes de la contre-révolution et utilise des symboles communs aux mouvements contre-révolutionnaires de chaque pays européen[73].

Ce sont des objets qui s’inscrivent véritablement dans une culture internationale aux repères communs, avec ses propres codes, ses propres symboles, qui sont faits pour être reconnus et partagés partout sur le globe. L’Église elle-même, qui a longtemps promu la contre-révolution en Europe, a également servi à fédérer tous ces mouvements nationaux, qui, grâce à elle, ont pu avoir des contacts et des références culturelles communes, ce qui explique la part des mouvements religieux dans la contre-révolution : ainsi, les différentes incarnations de la Vierge Marie, comme Notre-Dame de Lourdes ou la Virgen del Pilar à Saragosse, sont invoquées contre les révolutionnaires en France comme en Espagne[74].

Le Révolution française provoque un choc religieux avec la suppression des privilèges du clergé, et la mise en application de la constitution civile du clergé en 1791, qui impose aux prêtres la prestation d’un serment civil. Ces mesures ne posent pas seulement problème en France, mais dans toute l’Europe[75]. Cette constitution civile du clergé favorise la renaissance d’un catholicisme antimoderne et intransigeant, qui devient un bastion de l’Internationale blanche, de la Révolution française au milieu du XXe siècle[76]. Le rôle de l’Église est symbolique dans la mobilisation des communautés paysannes et des couches populaires dans les luttes contre-révolutionnaires, considérées comme une nouvelle croisade où les libéraux sont les infidèles à combattre.

Guerre du Sonderbund (1847).

Pour Jean-Clément Martin, les soulèvements de l’ouest de la France en 1793, sont des mouvements contre-révolutionnaires à partir du moment où ils luttent explicitement pour Dieu et pour le Roi[77]. Les mouvements contre-révolutionnaires comme la Santa Fede du cardinal Ruffo dans la péninsule Italienne en 1799, mais aussi le carlisme espagnol, le miguélisme portugais ainsi que la mobilisation des catholiques pendant la guerre de Sonderbund en 1847, constituent des exemples où la défense du catholicisme est associée à la défense de l’Ancien Régime.

La religion joue donc un rôle important dans les mobilisations transnationales du XIXe siècle, et elle est la source des mobilisations contre-révolutionnaires. Au cours de ce siècle, des internationales religieuses se forment, qui rassemblent dans des organisations transnationales fidèles ordinaires et responsables religieux[78]. Les mouvements contre-révolutionnaires sont ainsi très marqués par l’internationalisme catholique. Celui-ci inclut les pratiques, représentations et organisations qui unissent les fidèles catholiques par-delà les frontières dans un effort pour réformer la société moderne en accord avec les principes de l’Église[79]. Les mouvements catholiques internationaux existaient avant le XIXe siècle. Cependant, à la fin du XVIIIe siècle, se produit une résurgence des réseaux catholiques en réaction aux Lumières et aux révolutions[80]. Ce catholicisme international se renforce entre les années 1820 et 1850 autour de quatre liens transnationaux entre renaissance catholique et société civile : les ordres et congrégations catholiques, le mouvement des missions catholiques internationales, les réseaux philanthropiques de charité laïque et le catholicisme politique[81].

Dans les années 1860 et 1870, ces réseaux catholiques se politisent et se transforment en un mouvement global pour la défense de la papauté[82]. En Italie, des années 1840 aux années 1870, le Risorgimento se traduit par des mobilisations politiques et des guerres pour l’indépendance, qui affaiblissent gravement la position et les territoires du pape. L’apogée de ces affrontements a lieu le 20 septembre 1870, lorsque les troupes italiennes du général Raffaele Cadorna lancent une offensive sur Rome et annexent la ville au début du mois d’octobre. Les grandes puissances européennes n’interviennent pas en faveur du pape, mais celui-ci reçoit l’appui des catholiques[83].

Pie IX, souverain pontife de 1846 à 1878.

La mobilisation pour la papauté, dans les années 1860, inclut des pétitions et des adresses, des meetings, des congrès, des campagnes de presse transnationales et du lobbyisme parlementaire. Les aspects les plus importants de cette mobilisation volontaire sont les collectes de fonds, la lutte armée et les pèlerinages[84]. En 1860, Louis Juchault de Lamoricière prend la tête de l’armée pontificale. Avec Xavier de Merode, pro-ministre des armes, il cherche à renforcer l’armée pontificale, qui atteint 22.000 soldats en septembre 1860. Défaite en octobre 1860 par l’armée du gouvernement piémontais, cette armée est revivifiée à partir de 1861 par un nouveau corps de volontaires, le Bataillon des Zouaves pontificaux, sous le commandant de Louis de Becdelièvre. Entre 1861 et 1870, plus de 11000 hommes d’Europe et d’Amérique rejoignent cette armée papale. Le bataillon recrute environ 1.000 soldats en 1861, entre 620 et 750 dans les années suivantes[85]. Après la chute de Rome en 1870, beaucoup de ces soldats s’engagent dans les armées de Don Carlos, contre les troupes d’Amédée en Espagne durant la Deuxième guerre carliste[86].

Les zouaves pontificaux appartiennent à vingt-cinq nationalités différentes. Les plus nombreux sont les Français, suivis par les Hollandais et les Belges et les Italiens, presque tous Romains ou Napolitains. On trouve aussi des Suisses, dont des officiers de haut grade, des Irlandais, des Autrichiens, des Allemands – principalement prussiens et bavarois –, des Polonais, des Espagnols, plusieurs Britanniques, huit Américains, surtout des États du Sud. En Amérique du Sud, le Pérou, le Chili et l’Équateur sont représentés chacun par un volontaire, le Brésil par deux. On retrouve aussi 17 Maltais, un Abyssin, un Turc, un Marocain, un Indien. Enfin, il faut signaler les 130 Canadiens du Québec qui partent pour Rome en 1868[87].

Outre ce volontariat armé, il existe deux formes de mobilisation financière pour le pape : l’envoi des dons ou la souscription des titres des emprunts pontificaux. Cette mobilisation financière commence au début des années 1860. L’État pontifical a perdu une parte importante de ses revenus après la perte des Romagnes, des Marches et de l’Ombrie en 1859 et 1860. Une collecte de fonds importante se fait dans le cadre du Denier de Saint-Pierre, qui aide financièrement le Vatican, mais est aussi une manière pour les catholiques de démontrer leur soutien à la papauté[88].

À côté de la mobilisation des masses catholiques, est aussi fondé un comité plus élitaire pour la défense du pape et de l’Église. Juste après la prise de Rome en 1870, un comité international des laïcs – connu sous le nom d’Internationale noire – commence à travailler en accord avec le Vatican. Le 23 et 24 octobre 1870, une trentaine d’éminents laïcs se rencontrent à Genève pour s’organiser internationalement en faveur du pape. Ils décident d’organiser des manifestations contre la prise de Rome et de fonder un comité de défense catholique, le Comité de Genève. Le principal canal de communication de ce comité est la Correspondance de Genève, un journal catholique envoyé gratuitement aux différents journaux catholiques d’Europe[89]. L’Internationale noire réunit des membres importants des comités catholiques de neuf pays européens, majoritairement des aristocrates conservateurs. Le but de l’Internationale noire était la protection de la papauté et la restauration de l’influence de l’Église dans la société[90]. Comme le pape Pie IX, cette Internationale noire était ultramontaine et intransigeante[91].

Louis XVIII, commanditaire de l'Expédition d'Espagne.

Mouvement complexe, multiforme et non réellement institutionnalisé, l’Internationale blanche n’a pas rassemblé de manière systématique ses acteurs autour d’un individu prépondérant. Mais le mouvement s’est toutefois appuyé sur quelques personnages marquants[92], qui ont grandement participé au développement du mouvement et d’un activisme contre-révolutionnaire transnational. Ils ont joué un rôle fédérateur sur le temps long, sur plusieurs terrains et aires géographiques, et cela de différentes manières : en combattant, en diffusant leur idéologie, en endossant une responsabilité politique.

Les souverains et prétendants au trône, ainsi que leurs proches, défenseurs du système monarchique, ont joué un grand rôle, par leurs réseaux et parce qu’ils incarnaient par leur dynastie et leur pouvoir l’idéologie à soutenir et défendre. Louis XVIII, émigré à la Révolution, a durant son règne (1815-1824) lancé l’Expédition d’Espagne en 1823 pour restaurer Ferdinand VII[93]. Charles X a été l’un des plus fervents acteurs de l’Émigration après 1789, au sein d’une cour en exil très active[94]. Il crée en 1790 le comité de Turin pour organiser la contre-révolution, assiste aux conférences de Pillnitz en 1791, supervise les tentatives de débarquement en Vendée en 1795. La duchesse de Berry, qui a suivi Charles X en exil, s’appuie sur un réseau de légitimistes en Italie puis est l’instigatrice d’un complot en 1832, qui échoue. Elle est la mère du comte de Chambord, dernier espoir des Bourbons, qui connaît une vie d’exil à tisser des réseaux légitimistes, et est pressenti pour devenir roi aux débuts balbutiants de la Troisième République. Dom Miguel, roi du Portugal de 1828 à 1834, vit la majeure partie de sa vie en exil où il est en contact avec des contre-révolutionnaires[95]. Don Carlos, à la tête de ses troupes pendant la Première guerre carliste (1833-1839), est lui aussi à l’origine d’une mobilisation internationale[96].

Auguste du Vergier de La Rochejaquelein, général vendéen.

Le pape Pie IX a été une figure majeure du mouvement pendant un quart de siècle. Il a concentré autour de sa personne l’idéologie contre-révolutionnaire, et a mobilisé les catholiques de tous les pays pour la défense de la papauté face à l’unification italienne libérale[97][98]. Pape de 1846 à 1878, il condamne la civilisation moderne et le libéralisme après la révolution romaine de 1849 et lance l’idée d’une neuvième croisade en faveur du pape martyr en donnant à l’opposition au Risorgimento une dimension transnationale[99]. En 1864, son encyclique Quanta Cura est assortie d’un Syllabus qui énonce 80 propositions rejetées par l’Église : il y affirme l’autorité de l’Église et formule une stricte doctrine intransigeante. Après la prise de Rome le 20 septembre 1870, il se déclare prisonnier, enchaîné comme Jésus et comme saint Pierre, forgeant une image forte dans l’imaginaire catholique[100].

Le volontariat militaire peut compter sur des soldats qui sillonnent l’Europe pour défendre la royauté. Les descendants de chefs vendéens en sont un exemple marquant. Athanase de Charrette de la Contrie, petit-neveu de François-Athanase, général vendéen fusillé en 1796, intègre le bataillon de tirailleurs pontificaux en 1860 et soutient le comte de Chambord après 1870. Henri de Cathelineau, petit-fils du général actif en 1793, se soulève avec la duchesse de Berry en 1832, propose son aide au pape puis au roi de Naples en exil dans les années 1860, et sert d’intermédiaire entre légitimistes français et espagnols pendant la Seconde guerre carliste[101]. Auguste de la Rochejaquelein, petit frère d’Henri, se soulève avec les Vendéens en 1815, prend part à l'expédition d’Espagne en 1823, puis au soulèvement de la duchesse de Berry en 1832, et enfin à la Première guerre carliste. On peut ajouter à ces noms un général émigré, le comte de Bourmont, formé avec Henri de la Rochejaquelein, membre de l’armée des princes en 1792, agent de liaison entre la chouannerie et l’Émigration, partisan de la duchesse de Berry en 1832, commandant au service de dom Miguel en 1833.

Les penseurs français et savoisien Louis de Bonald et Joseph de Maistre ont théorisé, en réaction à la Révolution française, la pensée contre-révolutionnaire. De nombreux aspects de l’idéologie contre-révolutionnaire sont ainsi hérités de leurs conceptions. Leurs écrits ont été largement diffusés dans les pays voisins dans les milieux intellectuels conservateurs. Bonald, opposé à la Constitution civile du clergé, émigre et est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont la Théorie du pouvoir politique et religieux dans la société civile (1796) où il défend la société de droit divin[102]. Joseph de Maistre a également pu diffuser ses idées en exil, en Italie puis en Russie. Adepte d’un régime théocratique, il est notamment l’auteur de Considérations sur la France (1796) et des Soirées de Saint-Pétersbourg (1821).

Les vecteurs de circulation

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Germaine de Staël, femme de lettres.

La littérature contre-révolutionnaire s’attache à transmettre des idées en s’appuyant sur une culture politique commune à son lectorat. Encore largement réservée à une élite sociale, la littérature engagée contre la Révolution montre l’implication nouvelle d’une élite culturelle dans le débat d’idées florissant au XIXe siècle. Cette nécessité de communication idéologique découle d’une prise de conscience politique générale, qui explique qu’en contrepoint des révoltes populaires se forme une opposition dont on retrouve les idées dans la littérature. Cet antagonisme doctrinal explique ainsi qu’une partie des opposants à la révolution préfère le support du livre à celui de la presse. Le choix de produire une littérature politique répond à la volonté de transmettre une culture politique à ses lecteurs, permettant alors aux individus de penser leur expérience[103].

Cependant la place de la littérature dans les événements révolutionnaires n’est pas évidente. En France, on préfère l’art oratoire et le théâtre aux écrits philosophiques, désormais dépassés et surtout associés aux Lumières, s’opposant en tout point aux fondements de la communication révolutionnaire qui préfère la parole, les discours et les actions[104]. C’est donc logiquement que l’opposition s’empare de la littérature pour s’exprimer, amorçant l’arrivée du romantisme qui, par une exaltation du passé, se rapproche en partie des idéaux catholiques et peut ainsi s’inscrire dans une logique contre-révolutionnaire. Ce mouvement littéraire trouve son origine dans les circulations intellectuelles européennes, notamment en Angleterre et en Allemagne[105], où le fameux Discours à la nation allemande (1807) de Johann Gottlieb Fichte, déçu par la Révolution française, vise à la prise de conscience d’un sentiment national allemand qui découlerait d’un « moi absolu ». Ce romantisme arrive aux frontières de la France en grande partie grâce à l’ouvrage De l’Allemagne (1810) de Germaine de Staël qui introduit alors le goût pour la richesse de la littérature allemande en France, suscitant l’intérêt et favorisant ces circulations littéraires.

Néanmoins, les penseurs réactionnaires adeptes du romantisme, et plus largement de philosophie politique, sont bien souvent issus des milieux de l’émigration et disposent déjà d’une culture littéraire européenne, ce qui favorise grandement la diffusion des idées contre-révolutionnaires[106]. Cela démontre dans le même temps que la culture littéraire de la contre-révolution n’est pas unique et surtout qu’elle ne peut exister sans dépasser les frontières propres à chaque nation. Ces littératures politiques s’inscrivent plus généralement dans un réseau intellectuel européen où la circulation des ouvrages est permise par la traduction, touchant et inspirant de nombreux auteurs.

Le vicomte de Chateaubriand.

Mais ce spectre idéologique de la littérature contre-révolutionnaire demeure vaste et très complexe. Tous les auteurs ne défendent pas les mêmes idées et ne s’opposent pas à la Révolution de la même manière. Par exemple, Germaine de Staël, pourtant favorable aux idées républicaines, se rattache aux figures littéraires de la contre-révolution par ses positions, comme dans son ouvrage Réflexions sur le procès de la Reine (1794), en faveur de Marie-Antoinette et qui réfléchit à la condition des femmes aristocrates. Mais c’est son œuvre Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution et des principes qui doivent fonder la République en France (1798) qui situe ses véritables convictions politiques, à la fois conservatrices et républicaines. Son roman Delphine (1802) se concentre quant à lui exclusivement sur la condition des femmes dans l’aristocratie, lui valant d’être exilée par Napoléon Ier mais faisant d’elle dans le même temps la tête de file du libéralisme romantique.

Elle se retrouve ainsi du côté des contre-révolutionnaires de par son conservatisme catholique, à l’instar de Chateaubriand qui avec son Essai sur les révolutions (1797) réfléchit aux événements de 1789 en s’essayant à la philosophie politique pour mieux comprendre la révolution. Dans son fameux roman Atala (1801), il se concentre sur l’importance des valeurs chrétiennes. Ces deux auteurs sont les figures les plus illustres du romantisme français, mais alors que Germaine de Staël mène la branche du libéralisme romantique – qui se veut plus sociologique et philosophique – Chateaubriand, quant à lui, illustre celle de la contre-révolution[107], plus politique mais surtout exaltant la foi chrétienne. Leur production littéraire diversifiée révèle à la fois la richesse et la complexité de la littérature romantique dans son engagement politique. L’écriture forme ainsi un véritable vecteur politique de la pensée contre-révolutionnaire, permettant l’organisation de réseaux légitimistes et constituant une base doctrinale non négligeable.

Face à cela, la relation qu’entretiennent les pouvoirs publics avec cette forme de littérature politique est cependant très conflictuelle. Ainsi, dans l’Espagne de Charles IV, on tente de se prémunir de l’influence révolutionnaire en censurant les ouvrages, y compris contre-révolutionnaires, à l’image de l’œuvre de Vicente Fernández de Valcarcel, Desengaños Filósoficos en plusieurs volumes (1787-1790) qui témoigne de l’impact de la Révolution française sur les Espagnols[108]. Tolérer ces ouvrages et admettre leur utilité pour lutter contre les idées révolutionnaires relèverait de l’aveu de faiblesse et reviendrait à une inacceptable ouverture au débat de la part de la monarchie[109].

Ces ouvrages contre-révolutionnaires sont indispensables dans la communication des idées politique dans les milieux intellectuels contre-révolutionnaires et demeurent encore aujourd'hui une source pour comprendre l’organisation de la défense de la monarchie et le renouveau des systèmes politique européens du XIXe siècle.

Pendant l’ère des révolutions en Europe, la presse constitue un élément très important dans la diffusion des idées, elle est utilisée par les acteurs pour des campagnes qui contribuent fortement à la structuration des conflits politiques à cette époque. Dès la fin du XVIIIe siècle, révolutionnaires et contre-révolutionnaires s’affrontent à travers toute l’Europe au sein d'un champ de bataille idéologique et politique dont la publicité est assurée par la presse[110].

La presse joue un rôle particulièrement intéressant dans la transmission des idées et la politisation des acteurs en scène, par la diffusion rapide et à moindre coût des informations qui circulent dans chaque camp. Le journal, dans une position de médiation sociale, réussit à englober un public très large, même analphabète. En France, en Italie, en Espagne ou en Belgique, une pléiade de journaux populaires fleurit dans les cafés, dans la rue, dans des lieux où se forme un ensemble médiatique favorable à l’Internationale blanche. L’information en direct et à chaud affermit les positions dans la défense de certains principes. Mais il est aussi important de noter que la presse n’est pas seulement active dans la diffusion des idées : dans certaines circonstances, elle est utilisée comme un moyen d’action politique, comme le montrent les controverses dans toute l’Europe au moment du Risorgimento[111].

Louis Veuillot, journaliste.

Durant cette époque, le pouvoir pontifical se trouve dans une situation financière très difficile, qui conduit à une collecte de fonds à l’échelle internationale afin d’équiper l’armée qui défendait la souveraineté de la papauté. Et dans cette mission, la presse joue un rôle déterminant[112]. À l’opposé du spectre politique, des journaux, comme Le Siècle et L’Opinion Nationale, qui sont favorables à l’unification, mettent en place des souscriptions qui permettent aux partisans libéraux et républicains de l’Italie unifiée d’apporter leur contribution en faveur de Garibaldi[113].  Ainsi, les journaux ne limitent pas leur action à rapporter des nouvelles.

Les journalistes sont des intermédiaires entre partisans d’une même cause par-delà les frontières, ils jouent un rôle important dans la transmission de l’information. Les informations majoritairement fournies par des correspondances ou des télégrammes sont analysées et traitées tant dans le but d’informer le public que de contribuer à sa politisation dans un sens ou dans l’autre[114]. Certains parmi eux sont des envoyés de guerre ou des partisans du camp des légitimistes. Le rôle du journaliste est très net dans l’Internationale blanche, car il est chargé non seulement de s’informer sur l’exactitude des faits mais aussi de fournir aux lecteurs les éléments nécessaires sur le déroulement des choses et sur l’état d’opinion dans les pays en question. Cette même presse contre-révolutionnaire permet donc l’émergence d’une internationale en permettant aux contre-révolutionnaires de mettre en valeur la défense de certains principes.

Ainsi, la presse légitimiste française joue un rôle déterminant dans l’aide aux carlistes pendant les guerres de 1833-1840 et 1872-1876, au moment où ces derniers ont besoin d’une aide militaire et financière. L’appel des carlistes à une aide extérieure est assuré très concrètement par la presse qui encourage et souligne la popularité et la légitimité de la cause carliste. La presse assure alors une couverture très importante du conflit et contribue à l’engagement de volontaires étrangers dans les armées carlistes. La presse permet aussi aux légitimistes français de participer activement à l’aide financière destinée aux carlistes, grâce à la mise en place de souscriptions dans les colonnes des journaux contre-révolutionnaires[115][116].

Couverture du journal contre-révolutionnaire La Esperanza.

La presse est ainsi un instrument indispensable sur toutes les questions qui agitent la société et permet de propager les idées et, d’alimenter les débats d’opinion. Bien structurés, les journaux des contre-révolutionnaires disposent d’une influence sur le public. La mise en place d’agences de presse, chargée de la vulgarisation du message assure de pouvoir mener à bien la transmission de l’information. Même dans le camp contre-révolutionnaire, malgré des réticences, la presse est perçue comme un vecteur de diffusion de l’information, de politisation et de structuration de l’opinion publique[117].

Arme nouvelle du combat politique, en lien direct avec la société, la presse constitue ainsi un champ de bataille idéologique dans lequel les positions des différents camps sont nettement visibles. L’exemple du traitement des événements carlistes par les journaux légitimistes français, comme La Quotidienne et La Gazette, est très frappant, qui associe comptes rendus mondains et vigoureuses prises de positions politiques. Dès lors, la presse est un lieu central de l’Internationale blanche et les journaux deviennent des bastions et des portes de sorties, permettant aux acteurs déçus par la situation politique de leur État de se donner pour mission de soutenir à l’étranger la cause la mieux placée pour faire triompher leurs idées en Europe. L’Internationale blanche et son incarnation dans la presse élargissent l’horizon du combat des acteurs du temps, en leur permettant de projeter et d’incarner leurs idées dans des causes qui leur sont étrangères.

Qu’un individu soit royaliste ou républicain, être exilé c’est devoir partir à cause de ses idées. S’intéresser aux exilés et aux émigrés politiques permet de mettre en lumière les réseaux qui leur ont permis de circuler entre les pays mais aussi qui ont permis de faire circuler leurs idées et les moyens qui furent mis à leur disposition durant leur exil. Tous les exilés ne se ressemblent pas, on ne peut parler de profil-type de l’exilé pendant le long XIXe siècle. En effet, les mouvements contre-révolutionnaires sont aussi bien composés de représentants de la noblesse que du clergé ou que des classes populaires. Tous ne connaissent pas le même sort, certains peuvent conserver une certaine aisance, d’autres peuvent exercer un métier, mais beaucoup vivent dans la misère et dépendent des aides allouées par la famille royale, le pays d’accueil ou d’autres puissances ayant des sympathies pour leur cause. Toutes ces circulations permettent de placer les exils dans une histoire globale de l’Internationale blanche[118].

Ces exilés et émigrés n’ont souvent en commun que leur engagement dans la contre-révolution, ce qui pose la question des divisions internes existantes. Qui décidera s’il faut prendre les armes ou privilégier des moyens plus pacifiques pour renverser le régime en place dans leur pays d’origine ? Cependant, des liens se développent entre les contre-révolutionnaires, qu’ils proviennent du même pays d’origine ou non.

Les exils sont à l’origine de la création de nombreux réseaux contre-révolutionnaires au XIXe siècle. Des jeunes nobles, la plupart du temps des officiers en début de carrière voyagent avec leur famille dans d’autres régions ou à l’étranger pour défendre les idées royalistes[119]. En Auvergne, pendant la Révolution, le marquis Begon de la Rouzière complote à Turin et entretient des liens directs avec le comte d’Artois ainsi qu’une correspondance codée avec le prince de Condé. Mais il n’est pas le seul puisque de nombreux émigrés échangent des informations et des armes, notamment en lien avec les armées des souverains européens engagés dans la troisième coalition[120].

L'ex-roi Michel de Portugal au cours de son exil.

La Révolution de 1830 provoque une autre vague de départs, qui se matérialise dans la cour en exil de Frohsdorf, autour du comte de Chambord, cour qui se maintient jusqu’à la mort du prétendant en 1883[121]. À partir des années 1830, les réseaux issus des exilés sont très actifs en Europe. C’est notamment ce que l’on observe en  France à la suite de la chute et de l’exil de Charles X en Angleterre[122]. De nombreux nobles et partisans des Bourbons appelés légitimistes, s’exilent ou sont contraints de fuir à l’étranger[123]. C’est à la suite de cela que des réseaux royalistes sont créés pour permettre à Henri V, petit-fils de Charles X de s’imposer sur le trône. L’exemple le plus concret de réseaux liés à l’exil est incontestablement la tentative de soulèvement de la duchesse de Berry qui tente de s’organiser de l’étranger avec des volontaires[124]. Les exils de royalistes se font aussi dans d’autres pays européens tout au long du XIXe siècle.

On retrouve cette place centrale de l’exil dans la trajectoire de Dom Miguel, après la guerre de 1828-1834[125]. Contraint de quitter le Portugal, il reste une quinzaine d’années dans la péninsule Italienne, à Gênes puis à Rome, avant de s’exiler en Angleterre puis en Bavière où il meurt en 1866. Le destin de Don Miguel est étroitement lié, pour les contemporains, à celui de Don Carlos, l’infant d’Espagne lui aussi en exil. Les carlistes, du nom du prétendant au trône espagnol Don Carlos, n’ont pas hésité à suivre Don Carlos dans son exil après la guerre de 1833-1840[126]. Leur arrivée en France est l’objet d’une surveillance étroite par le gouvernement qui leur interdit de s’installer dans les départements frontaliers, dans la région où se trouve Don Carlos et dans les grandes villes telles que Paris, Lyon et Marseille. On retrouvera une telle situation dans les années précédant la Seconde guerre carliste, où les carlistes présents en France s’activent pour renverser le régime en place à Madrid[127]. Les cas semblables de Dom Miguel et de Don Carlos permettent de montrer l’importance des solidarités européennes qui s’exercent entre les mouvements contre-révolutionnaires, en particulier autour des dynastes déchus[128]. Des réseaux permettent la circulation des informations mais aussi de biens, tels que des armes et de l’argent.

C’est encore le cas avec François II, dernier roi du royaume des Deux-Siciles, détrôné en 1860 après l'invasion de son royaume par les troupes de Garibaldi. Il se réfugie en exil à Rome, avec son épouse, et maintient un gouvernement en exil, reconnu par certaines puissances catholiques telles l'Espagne et l'Autriche. Des réseaux de soutien transnationaux se mettent alors en place dans toute l’Europe pour aider le roi en exil à reconquérir son trône, en vain[129]. Par l’existence de ces réseaux, par ces communications entre les exilés et les partisans européens de la contre-révolution, par le partage des mêmes idéaux, l’exil favorise la construction d’un internationalisme blanc contre-révolutionnaire.

Le volontariat militaire, caractéristique des conflits du XIXe siècle tant dans le camp légitimiste que dans le camp révolutionnaire, est l’une des incarnations les plus perceptibles de l’internationalisme contre-révolutionnaire. Le combat idéologique de l’époque justifie et pousse les militants des deux bords à s’engager, dans leur pays et à l’étranger, dans la lutte armée afin de défendre leurs idéaux et les répandre en Europe. Si cette forme de politisation est au départ typique des révolutionnaires et des libéraux, leurs opposants se saisissent rapidement de leurs méthodes pour les combattre.

Les motivations politiques et religieuses des volontaires sont généralement les mêmes pour tous : rétablir l’Ancien Régime, maintenir ou remettre au pouvoir les souverains légitimes et défendre la religion. Mais cette prise d’armes est un choix individuel qui prend diverses formes durant la période et dépend généralement de l’histoire personnelle de chacun.

José Borges, général carliste.

Avec les bouleversements politiques, de nombreuses personnes sont poussées à l’exil. La présence d’exilés au sein des armées contre-révolutionnaires est un phénomène courant. Durant la guerre civile portugaise (1828-1834), une centaine de volontaires français, ayant généralement fui après le soulèvement de la duchesse de Berry (1832)[130] sont recensés dans les rangs de l’armée miguéliste en 1833 qui est commandée par l’un d’eux, le comte de Bourmont. C’est un contre-révolutionnaire de la première heure qui s’engage dès la Révolution française dans l’Armée des Princes puis dans l’Armée de Condé et passe sa vie à combattre la Révolution[131]. Durant le Risorgimento, de nombreux carlistes exilés d’Espagne servent François II, le roi des Deux-Siciles. Deux généraux carlistes notables ont participé à la lutte contre les libéraux et leur volonté d’unifier l’Italie : José Borges qui est exécuté par les libéraux italiens en 1861 et le général Tristany qui dirige quant à lui une partie des troupes de François II et lance des actions de guérilla dans le sud de l’Italie[132].

D’autres volontaires s’engagent dans des troupes régulières qui sont destinées à accueillir les combattants contre-révolutionnaires à l’étranger. En 1860, le pape Pie IX appelle les fidèles européens à rejoindre les Zouaves pontificaux afin de défendre son pouvoir temporel contre le Risorgimento. Dans un cadre plus national, on peut évoquer le corps des Volontaires Vendéens et le corps des Volontaires de l’Ouest qui combattent, durant la guerre franco-allemande de 1870, au nom de la contre-révolution sous étendard tricolore. Leur combat, au côté d’un régime qu’ils ne soutiennent pas, vise à laver les péchés de la France car ils considèrent l’invasion prussienne comme une punition divine et un martyre qui permettra à la France de retrouver l’Ancien Régime[133].

Le volontariat militaire est un engagement fort auxquels les individus peuvent consacrer une grande partie de leur vie. La vie d’Henri de Cathelineau permet de jeter un regard sur de nombreux affrontements contre-révolutionnaires du XIXe siècle[134] : il combat au côté de la duchesse de Berry, des miguélistes, des carlistes, du pape et monte avec l’autorisation de l’État français un corps franc légitimiste en 1870, les Volontaires Vendéens. Il s’engage ensuite avec les carlistes dont il est l’un des plus grands soutiens français. La famille de Barraute[135] est également un bon exemple d’engagement à long terme dans la lutte contre-révolutionnaire internationale. Les quatre fils, qui s’engagent dans la plupart des conflits de la deuxième moitié du XIXe siècle, montrent bien l’internationalisme des volontaires. Xavier a participé à l’expédition du Mexique (entre 1861 et 1867) puis à la guerre des Dix Ans à Cuba (1868-1878) avant de s’engager dans la dernière guerre carliste en tant que chef des guides de la garde royale. Louis s’engage dans les Zouaves pontificaux, puis dans les Zouaves carlistes. Charles, quant à lui, rejoint d’abord dans l’Armée de l’Est pendant la guerre franco-prussienne avant de devenir l’aide de camp de son oncle, dirigeant carliste, pendant la guerre carliste. Enfin, le plus jeune, Tristan, s’engage pour la première fois pendant la guerre carliste.

Ces volontaires prennent les armes afin de s’opposer à la Révolution et au libéralisme, pour le retour de l’ordre ancien et de l’absolutisme, pour rétablir l’ordre divin. Mais il ne faut pas pour autant surestimer ce phénomène. Les volontaires ne forment pas un groupe important pesant d'un poids significatif lors des affrontements. Dans les armées où les volontaires ne sont que quelques dizaines, l’impact de leur présence est difficilement mesurable. Même les Zouaves pontificaux qui représentent un contingent important n’ont pas eu un rôle majeur dans les combats. En ce sens, le volontariat revêt plutôt une dimension idéologique forte et permet de donner à la contre-révolution des modèles et des martyrs ainsi qu’une face visible à son internationalisme. L’engagement militaire contre-révolutionnaire est une forme d’action politique fortement chargée en symboles. La représentation romantique des volontaires s’accorde bien avec les valeurs traditionnelles que les légitimistes prônent comme la chevalerie, la croisade, le sacrifice personnel[136]. Selon Simon Sarlin, afin de mesurer l’importance des volontaires contre-révolutionnaires, il faut moins considérer leur nombre et leur utilité au combat que leur capacité à démontrer et consolider un idéal contre-révolutionnaire. Les déplacements de volontaires, leur rencontre et leur combat commun participent à l’existence d’une Internationale blanche[137].

Agents et espions

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Louis-Alexandre de Launay, comte d'Antraigues.

À côté des exilés et des volontaires internationaux, il faut encore compter avec ceux qui assurent le contact entre les différents rassemblements contre-révolutionnaires en diffusant des informations et en se déplaçant eux-mêmes. Ce sont des agents secrets et des espions qui résident et circulent généralement dans et entre différentes régions et nations et qui alimentent l’Internationale blanche par leur grande mobilité et par leurs témoignages.

À l’échelle transnationale, ce sont des personnes qui peuvent contribuer à un échange entre les grands camps contre-révolutionnaires internationaux. Ils constituent un des moyens dont disposent les prétendants au trône et leurs gouvernements en exil pour rester en contact avec leur pays d’origine ainsi que pour avoir une vue d’ensemble des mouvements dans les autres pays. Mais ils jouent aussi un rôle important à un niveau beaucoup plus local, étant des intermédiaires entre communautés, villes et régions frontalières. Les agents et les espions de l’Internationale blanche viennent ainsi de tous les couches sociales. Alors que les grandes figures de la contre-révolution sont renseignés par des ambassadeurs, des hommes politiques ou ecclésiastiques qui, eux aussi, ont des intermédiaires sur place, les petites communautés comptent sur des acteurs variés pour transmettre des informations clandestines. Les femmes et même les enfants sont souvent en charge d’espionner le camp adverse[138] et pendant l’exil carliste en France, ce sont les responsables politiques locaux et les groupes avec des traditions d’échanges frontaliers comme par exemple les marchands et les ouvriers qui contribuent au soutien des carlistes en France et à un internationalisme contre-révolutionnaire.

Les agents maintiennent la communication entre réseaux et agences de l’Internationale blanche par des méthodes clandestines en envoyant des lettres et des rapports personnels souvent encryptés, en publiant des journaux et des pamphlets et en voyageant eux-mêmes vers de multiples destinations pour assister à des rencontres secrètes, souvent en utilisant un pseudonyme pour échapper aux contrôles. Il faut noter que l’oralité est prédominante dans les échanges clandestins des agents secrets et des espions[139]. Les agents mobiles sont ainsi les principaux acteurs de la collecte de fonds, de l’acheminement des armes et surtout de la propagation de complots et de conspirations contre-révolutionnaires.

La profession d’agent secret ou d’espion s’avère assez dangereuse. Malgré les nombreuses précautions, ils risquent, une fois arrêtés, de payer de leur vie leur activité pour la contre-révolution. Mais la surveillance de l’État, qui évolue beaucoup à cette époque en Europe avec des contrôles à la frontière et l’introduction de passeports, connaît aussi des difficultés pour limiter la circulation d’agents et d’espions. Lors de l’exil carliste en France, les responsables remarquent assez vite qu’un contrôle universel n’est pas possible à cause du grand nombre des émigrés et à cause de la coopération des locaux. De plus il existe en France la pratique de l’« internement » des émigrés dans des villes, qui peut être favorable à la construction de nouveaux réseaux et à la formation de nouveaux agents contre-révolutionnaires[140]. Le travail d’agent secret n’est pourtant pas toujours exercé par conviction royaliste. Très dangereuse, cette activité est plutôt bien rémunérée ce qui motive les uns ou les autres à faire fortune dans ce métier et même à prendre la fonction d’agent double.

Le comte d’Antraigues est un des plus célèbres agents secrets français contre-révolutionnaires pendant la Révolution française et son activité éclaire le fonctionnement des agents de l’Internationale blanche. Il émigre en Suisse en 1790 et fait beaucoup de voyages en Italie du Nord où il entre en contact avec les ambassadeurs espagnol, britannique, russe et autrichien et il fonde l’Agence royaliste de Paris, une organisation secrète et un service de renseignements contre-révolutionnaire. Le comte d’Antraigues a des agents installés à Paris, comme par exemple l’avocat Le Maître, le journaliste des Pommelles ou l’abbé Brotier qui essayent d’enregistrer le climat et l’atmosphère de la ville en visitant les uns et les autres et en lisant les journaux attentivement. Ensuite ils rédigent des rapports qu’ils encryptent en écrivant les messages secrets au jus de citron entre les lignes d’un texte de commerce banal, messages qui ne deviennent visibles qu’en chauffant le papier. D’Antraigues, comme intermédiaire, réceptionne ces lettres, les recompose et les diffuse dans toute l’Europe avec l’aide de ses contacts internationaux[141]. À l’aide des espions et des agents mobiles et immobiles dispersés à travers l’Europe, les réseaux et les circulations d’informations de l’Internationale blanche peuvent fonctionner.

La contre-révolution ne peut fonctionner sans de puissants soutiens. Ils sont nécessaires pour permettre le recrutement de partisans, l’aide logistique pour les actions en groupes et l’organisation des idées. La mise en place de réseaux contre-révolutionnaires internationaux aux XVIIIe et XIXe siècles favorisent la circulation du matériel nécessaire aux combats : argent, armes, livres et différents objets comme des drapeaux, médailles et uniformes. La révolution des armements au XIXe siècle illustre parfaitement la multitude de possibilités d’échange de marchandises en faveur de la lutte contre-révolutionnaire. La contrebande met en relation des espaces sociaux différents qui ensemble permettent d’acheminer des armes d’un pays à l’autre.

L’exemple de la Seconde guerre carliste (1872-1876) permet de comprendre les enjeux des circulations matérielles modernes. Le gouvernement espagnol doit faire face à une insurrection contre-révolutionnaire. Les conflits ont lieu dans le Pays basque espagnol, la Catalogne de l’intérieur ainsi que le centre du pays. L’insurrection n’étant pas reconnue internationalement, les carlistes se heurtent très vite au problème de l’approvisionnement en armes[142]. Néanmoins leur armée devient de plus en plus structurée et équipée grâce à la contrebande. Ne pouvant se procurer légalement des armes, les carlistes deviennent rapidement dépendants des acheminements illégaux d’armes depuis l’Europe et les États-Unis. Le pourvoyeur principal d’armes est la France. Les idéaux carlistes étant bien reçus de l’autre côté des Pyrénées, la contrebande devient une des activités des légitimistes français pour agir en faveur des carlistes[143]. Un autre facteur explique la vigueur des circulations matérielles franco-espagnoles : la France possède un stock d’armes important à la suite de la défaite de 1870. Celles-ci ont été conservées, éparpillées à travers le territoire et ont donc pu être revendues de façon illégale. La contrebande terrestre passant par les Pyrénées est le moyen d’approvisionnement le plus important quantitativement. Ainsi, les carlistes réussissent à faire importer une centaine de canons permettant de combattre Madrid. Néanmoins, la circulation terrestre ne constitue généralement que la phase finale de la circulation d’armes, à savoir le transfert des marchandises après un débarquement.

Au XIXe siècle, les circulations maritimes se multiplient grâce à la navigation au long cours. La contrebande maritime s’accentue, favorisée par les innovations technologiques de la navigation, en l’occurrence les navires à vapeur. Dès le début du XIXe siècle, Vendéens et Chouans reprennent les armes pour le roi Louis XVIII tandis que Napoléon Ier s’apprête à affronter l’Europe coalisée. Afin de lutter contre les bonapartistes, Louis de La Rochejaquelein réunit quatre corps vendéens. Il est alors nécessaire d’armer des combattants. Le souci des royalistes est de contrôler un port afin de réceptionner des cargaisons en provenance d’Angleterre pour doter leurs bandes de paysans de gourdins ou de vieux fusils. En Bretagne, les efforts se tournent vers la mer d’où doit arriver l’aide matérielle anglaise. Louis de Sol de Grisolles, officier de la chouannerie, réussit à tenir l’ennemi éloigné de la Basse-Vilaine. Tenu en échec devant Redon, Sol de Grisolles parvient tout de même à repousser la colonne du général Rousseau à Muzillac le 10 juin. Cela lui permet deux jours plus tard de récupérer 8 000 fusils ainsi que des effets militaires en passant par la crique de Foleu[144]. Concernant l’artillerie, les Chouans possèdent un seul canon de 5 et un obusier qu’ils reçoivent des Anglais. Les entreprises des Blancs dépendent beaucoup de l’aide britannique. Celle-ci persiste et les livraisons s’intensifient malgré les revers que subissent les Blancs[145].

Mais un tel événement n’éclaire pas totalement les logiques internationales des réseaux contre-révolutionnaires d’armement et de marchandises. Dans les premières décennies du siècle, l’Italie centrale est l’un des principaux débouchés de marchandises illicites. Le port de Livourne, annexé par la France entre 1808 et 1814, se nourrit, à partir de 1810 des mouvements contre-révolutionnaires. C’est par ce port qu’entrent des écrits illicites liés à ces mouvements. Dans le cas de la poudre, des munitions, armes blanches et armes à feu, ces marchandises sont stockées dans le port avant d’être débarquées clandestinement vers les côtes du Maghreb puis vers l’Espagne, au cours de la Première guerre carliste. Livourne est, jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle, un marché incontournable pour les mouvements contre-révolutionnaires[146].

Dans les années 1870, la contrebande maritime pro-carliste s’organise autour de trois pôles majeurs. Marseille est le seul port français touché massivement par la contrebande, et un puissant réseau légitimiste participe à la création d'un réseau de contrebande dans les milieux marchands de la ville. Situé au cœur de l'Europe de la révolution industrielle et à la croisée des réseaux marchands, le port d’Anvers est au XIXe siècle un grand foyer de contrebande. Les carlistes ont aussi recours à des ports comme ceux de Liverpool ou Londres où l'on trouve la présence de fabricants d’armes, et notamment de canons. Les agents carlistes participent activement à la contrebande maritime, en achetant des armes et en organisant leur transport. Il existe plusieurs acteurs parmi les contrebandiers. Les capitaines d'équipage transportent les ressources et prennent des risques importants. Les fabricants participent à l'approvisionnement d'armes. Les armateurs quant à eux mettent à disposition des infrastructures et parfois des navires aux carlistes. Ils gèrent également la réception des armes et les démarches administratives pour faire passer les armes dans les ports[147].

Un peu plus tôt, outre-Atlantique, de nouvelles logiques transnationales s’étaient mises en place. La Confédération s’appuie pendant la Guerre de Sécession sur des réseaux de contrebande maritime. Napoléon III souhaite la scission des États-Unis en deux républiques. Le Sud, exportateur de coton et importateur de produits manufacturés, est ouvert à une intervention de la France au Mexique, ce qui pousse Napoléon III à apporter son soutien officieux aux rebelles américains. Le cabinet des Tuileries délivre des facilités aux émissaires confédérés pour contracter des emprunts et acheter des armes, des munitions et des équipements militaires. Les agents du Sud obtiennent ainsi la construction de six navires de guerre et négocient avec la banque Erlanger à Paris une aide financière de 7,5 millions de dollars. La France n’est pas le seul pays accusé de connivences avec les confédérés. En 1872, à Genève, le verdict du premier arbitrage international condamne l’Angleterre à verser aux États-Unis une indemnité de quinze millions de dollars en réparation des dommages causés par les corsaires sudistes construits dans ses chantiers navals[148].

Une question se pose : comment finance-t-on une reconquête, le maintien ou la défense d’un pouvoir absolutiste alors que les fonds possédés ne suffisent pas à financer une armée suffisante et/ou une politique et une économie stable ? Que ce soit en exil ou dans une situation d’instabilité, les contre-révolutionnaires ont un large éventail de procédés par lesquels ils peuvent récolter de l’argent et le faire circuler. Ils dépendent en grande partie de la générosité de leurs partisans ou des liens qu’ils ont développés au sein des élites pour subvenir à leurs besoins.

Prenons le cas de l’argent récolté par les catholiques français dans les années 1860. Le contexte de la collecte de fonds pour le Pape est motivé par la situation économique et militaire dans laquelle ce dernier se trouve. Les États de l’Église sont régulièrement attaqués par le royaume d’Italie qui cherche à unifier la péninsule. Craignant de voir le catholicisme disparaître (disparition du pouvoir temporel du Pape et perte des structures centrales de l’Église), des diocèses décident d’organiser des collectes de fonds parmi les fidèles et les élites. Le but est de réduire l’impact de la perte de certaines régions des territoires pontificaux où Rome engrangeait beaucoup de bénéfices.

Dès 1859, on trouve des actions locales dans la France du second Empire. Des diocèses ou des paroisses organisent des quêtes dans les villages et les villes. Si les premiers dons sont de nature spontanée, on voit rapidement apparaître un système incitant les fidèles à donner. Des journaux, tel que L’Univers, publient des articles illustrant l’urgence de la situation et invitant à souscrire pour cette cause ; des brochures aisément compréhensibles sont publiées en grande quantité pour toucher les sphères populaires de la société. On installe aussi des troncs spécifiques lors des messes et des fêtes religieuses pour convier à fournir des offrandes. Pour fidéliser et maintenir des revenus stables, on crée aussi un système de souscription. Il s’agit d’une action par laquelle un individu s’engage à verser à une date convenue et de façon annuelle une somme d’argent pour financer une œuvre, en l’espèce la défense de la papauté.

Alexandre Aguado, banquier parisien.

On crée rapidement des comités dits du Denier de Saint-Pierre, une structure laïque qui centralise localement tout l’argent destiné au Pape. Une fois l'argent centralisé, on transfère les sommes vers les nonciatures apostoliques, des structures religieuses qui jouent le rôle d’ambassades, qui elles-mêmes envoient le tout jusqu’à Rome. Il existe une nonciature à Marseille, dont le port permet un accès direct par voie maritime. Le réseau catholique étant très dense, l’argent y circule facilement. Inciter les fidèles à s’engager financièrement pour le Pape et son armée, c’est s’engager politiquement contre l’Italie, mais aussi s’opposer au régime de Napoléon III, dont la position sur le sujet est ambiguë. Les catholiques suivent en partie les conseils de leur prêtre ou du journal qu’ils lisent, l’un ayant une autorité morale et le second un rôle d’informateur[149].

Si l’on comprend bien les mécanismes conduisant aux dons financiers au sein de l’Internationale blanche, certains engagements pécuniaires aux côtés des absolutistes n’ont pas uniquement des motivations idéologiques. Ainsi, le banquier Alexandre Marie Aguado, un exilé joséphin dans la France de la Restauration, cherche à engendrer des bénéfices en même temps qu’il soutient le gouvernement espagnol de Ferdinand VII. Le régime absolutiste de Ferdinand VII était massivement endetté. L’économie et la stabilité du pays en étaient gravement fragilisées. Aguado et d’autres banquiers parisiens proposent alors un montage financier qui permet de racheter cette dette et la revendre en actions boursières au plus offrant en faisant ainsi des bénéfices pour la rembourser. Pour maintenir le contact entre les banques parisiennes et le gouvernement espagnol, l’ambassade qui se trouve à Paris joue le rôle d’intermédiaire entre les deux groupes. On négocie et échange à travers cette structure.

Décrié par le parti ultra espagnol pour son manque d’ambition contre-révolutionnaire, puis par le gouvernement français après la révolution de 1830, ce montage financier fait l’objet d’une défense acharnée de la part de ses promoteurs. Le banquier Aguado achète par exemple des actions dans des journaux parisiens pour pouvoir y publier des articles favorables à sa cause. Il fait aussi usage de corruption envers la couronne espagnole ou de menaces envers le gouvernement français de Charles X pour protéger les intérêts de l’Espagne, mais aussi les siens. Il incite via la vente des actions ou des articles dans les journaux rachetés à soutenir la dette espagnole et ainsi l’Ancien Régime de Ferdinand VII. Il insiste sur le besoin de protéger le régime catholique et conservateur et d’éviter l’émergence d’un régime libéral de l’autre côté des Pyrénées. Mais ce discours protège en même temps les fraudes d’Aguado. Ce dernier s’enrichit grâce à ce montage et n’a donc aucun intérêt à voir le régime chuter[150].

Les contre-révolutionnaires engrangent ainsi de grandes quantités d’argent. Par différents systèmes de financement, qui en appellent à la générosité des fidèles ou à la recherche de gains des investisseurs, l’Internationale blanche parvient à dégager des sommes tout à fait considérables. Ainsi, d’après Arthur Hérisson, durant la décennie de 1860, les comités du Denier de Saint-Pierre ont pu récolter plus de 33 millions de francs, ce qui équivaut aux bénéfices produits en cinq ans par les États pontificaux après 1861. Ces quelques exemples de circulations financières sont parcellaires, signe qu’il y a là un domaine encore largement à défricher.

Sociologie de l’Internationale blanche

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Si leur présence est minoritaire, les femmes ne sont pas absentes des mouvements contre-révolutionnaires et de l'Internationale blanche. Leurs formes d'engagement passent tant par des activités informelles que par d’autres plus visibles et officielles, jusqu’à la création d’organisations et de structures féminines. Si leur action se déploie davantage à l'échelle nationale au cœur des différentes contre-révolutions, certaines participent également à l'internationalisation du mouvement.

Marie-Sophie de Bavière, duchesse de Bavière.

Dans les mouvements contre-révolutionnaires les femmes participent aux conflits armés. Si les princesses et les femmes de la noblesse ne sont que très rarement impliquées les armes à la main et maintiennent plutôt un rôle d’autorité, décisionnel ou symbolique (en conduisant leurs troupes à la guerre ou en se cantonnant à une dimension de simple présence et visibilité[151]), il est possible de retrouver des femmes des classes populaires participant à des violences ou émeutes. Toutefois, c'est l’activité des femmes nobles qui permet un degré d’internationalisation, car elles disposent davantage d’outils pour des rencontres internationales, à travers leurs voyages et exils, leurs réceptions et leur influence diplomatique. Parmi elles : Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry, qui tente de provoquer un soulèvement populaire en Vendée afin de soutenir une restauration légitimiste après les Trois Glorieuses ; Marie-Sophie de Bavière, engagée dans la défense du Royaume des Deux-Siciles contre l’expédition garibaldienne ; Marie des Neiges de Bragance, engagée dans les guerres carlistes. Ces femmes obtiennent parfois un pouvoir réellement décisionnel, comme dans le cas de la duchesse de Berry qui agit malgré la mise en garde des légitimistes français à propos d’une action violente et insurrectionnelle[152].

Marie des Neiges de Bragance, princesse de Portugal.

L'engagement de femmes dans l'Internationale blanche se fait par le soutien d’une mobilisation contre-révolutionnaire dans un pays tiers, par la mobilisation financière ou encore par la participation à des structures de « sympathisants ». Les femmes des classes supérieures participent ou organisent des collectes de dons lors de bals et réceptions mondaines. De même, les femmes se mobilisent dans la logistique, en accueillant des réunions, en cachant des soldats et des stocks de nourriture ou d’armes. Des Françaises aident notamment les soldats carlistes présents en France pendant la guerre de 1872-1876 : Marguerite Cournet, membre du comité pro-carliste de Bayonne, accueille dans son magasin des réunions et participe à la contrebande d'armes en direction de l'Espagne[153]. Une autre dimension de l’engagement contre-révolutionnaire féminin est celui du secours et du soin aux blessés : dans le cas des guerres carlistes, les hôpitaux sont composés de nombreuses femmes soignantes, et plusieurs dons leurs sont destinés. Il existe des associations internationales d'aide aux blessés comme La Caridad, créée par Marguerite de Bourbon-Parme[154]. Le regard des chefs contre-révolutionnaires masculins sur ces formes d’engagement féminin manifeste une attitude ambivalente : certaines femmes sont présentées comme des héroïnes de la cause mais, à la fin des conflits, il y a un effacement des références à cette participation féminine[155].

À la fin du XIXe siècle des ligues et associations féminines catholiques se créent puis se constituent en organisations internationales : d'abord soutenues par les institutions religieuses locales, elles sont ensuite promues par les congrès internationaux catholiques après l’approbation du Vatican. L’intérêt de ces organisations est de lutter contre l'influence des courants libéraux et socialistes auprès des femmes des milieux populaires et ruraux, ainsi que de se distinguer tant des hommes catholiques que des mouvements féministes[156]. Dans les réseaux internationaux catholiques, les femmes acquièrent une place importante par les systèmes de dons et charités, par exemple lors de la collecte des femmes catholiques italiennes après le séisme de décembre 1908, dont l’appel est relayé par les femmes catholiques françaises[157]. Tant l’émergence de ligues féminines catholiques que la participation féminine aux mouvements contre-révolutionnaires sont encouragées par l’importance grandissante que prend le culte de la Vierge Marie dans le catholicisme après la proclamation en 1854 du dogme de l’Immaculée Conception : les armées carlistes sont placées sous la protection de la Vierge Marie[158], « figure tutélaire internationale[159] ».

Globalement, les mouvements de femmes contre-révolutionnaires présentent des paradoxes : si elles sont conservatrices et rejettent l'émancipation des femmes, la création d’organisations, la politisation et l’utilité nouvelle des femmes dans le combat politique les placent en quelque sorte hors du cadre de l'ordre et de la hiérarchie revendiqués[160]. Si les femmes restent majoritairement cantonnées à des tâches spécifiques, maternelles et subalternes comme les soins ou l’accueil, leurs diverses activités assument une connotation émancipatrice. En effet, le haut rang social de certaines femmes leur permet de devenir des figures d'autorité, acquièrent une certaine autonomie et passent d'activités traditionnellement considérées comme féminines à des formes de mobilisation beaucoup plus subversives en termes de répartition des rôles de genre.

Xavier de Merode, officier militaire devenu archevêque.

Le caractère religieux de la contre-révolution n’est pas à démontrer. En effet, l’une des caractéristiques majeures des révolutions atlantiques est l’anticléricalisme et la lutte contre l’influence des églises dans la société. De fait l’enjeu pour les membres du clergé était de retrouver les privilèges qu’ils avaient perdus à la fin du XVIIIe siècle et ils jouent un rôle essentiel dans l’internationalisation du mouvement. Les clercs qui ont choisis de rejoindre les rangs de la contre-révolution défendent une ecclésiologie romaine, qui légitime la supériorité de l’autorité pontificale sur les autres souverains temporels. En parallèle, le refus de la modernité par le clergé, au niveau des pratiques culturelles comme de l’idéologie, fait apparaître un courant rigoriste au sein de l’Église, le catholicisme intransigeant. Cette modernité à laquelle les membres du clergé s’opposent est technique, comme dans le cas de la presse, mais également politique avec l’émergence du libéralisme qui, selon l’historien Emiel Lamberts, « laissait beaucoup d’initiatives aux citoyens individuels » et s’opposait « aux élites traditionnelles, c’est-à-dire l’aristocratie et le haut clergé »[161].

Les clercs participent à la contre-révolution dès les prémices de la Révolution française lorsque se pose la question de l’adhésion à la constitution civile du clergé. Néanmoins leur engagement s’internationalise surtout à partir des années 1820 sous des formes bien diverses. D’abord grâce à la présence des ordres religieux comme les Jésuites, encore très influents au XIXe siècle sur le sol européen. Ensuite par le biais de missions catholiques internationales et l’envoi de missionnaires à travers le monde. Un réseau d’œuvres philanthropiques peut également être mis en évidence via la mise en place d’hôpitaux, d’orphelinats ou toute autre organisation de charité. Enfin, c’est également à cette période que l’on observe les prémices d’un catholicisme politique, comme en France où on assiste à la naissance « d’un parti catholique embryonnaire »[162] sous l’impulsion de Charles de Montalembert dans les années 1830 et 1840.

Pauline von Mallinckrodt, fondatrice des Sœurs de la charité chrétienne.

Cependant c’est à l’orée des années 1860, sous l’effet du Risorgimento italien, que la mobilisation du clergé dans l’Internationale blanche prend tout son sens. Lorsqu’en 1861 le royaume d’Italie est proclamé, le tout nouveau parlement italien émet le souhait de voir Rome devenir la capitale de la nouvelle monarchie libérale. Débute alors la question romaine qui se occupe l’opinion européenne pendant huit années. Cette affaire a mobilisé les catholiques intransigeants de toute l’Europe pour défendre le pouvoir temporel du pape face à la nouvelle monarchie italienne. L’engagement du clergé a été particulièrement important pendant toute la durée des événements relayant la propagande papale, en assurant le recrutement de volontaires et surtout la collecte de dons pour la campagne du denier de Saint-Pierre. Cette mobilisation internationale a eu un retentissement phénoménal de sorte que le journaliste belge Guillaume Verspayen la qualifie de véritable « miracle de fraternité chrétienne »[163]. Si le bas clergé s’active pour mobiliser les catégories populaires, les prélats peuvent agir directement à l’image de Xavier de Mérode, évêque belge qui se met au service du pape Pie IX pendant la guerre. La question romaine n’est pas le seul fait marquant de mobilisation à l’international du clergé dans le cadre d’un conflit armé. Plus généralement, les appels successifs des papes au volontariat sont considérés comme de véritables appels à la croisade, à l’image du quotidien légitimiste La Foudre qui parle d’un appel à la croisade dans la guerre d’indépendance de la Grèce « contre les farouches mahométans »[164] en 1821.

Tout cela met en évidence un élément essentiel dans l’Internationale blanche, c’est la question des exilés, et le clergé n’est pas en reste. Si ces derniers jouent un rôle dans l’activisme local, ils servent également de relai d’appui ou d’information via par exemple des sociétés secrètes, comme les Chevaliers de la Foi. Le clergé, mais également la noblesse, forment ce que l’historienne française Laurence Coudart appelle la « nébuleuse d’Ancien Régime »[165]. C’est le moteur de la mise en place d’un véritable réseau catholique transnational.

Les hommes d’Église ne sont pas les seuls à s’activer dans le clergé, les religieuses ont également un rôle important. Cela passe en particulier par la formation de congrégations religieuses à l’image des Sœurs de la charité chrétienne, œuvre de charité fondée par la religieuse allemande Pauline von Mallinckrodt. Elle fait partie de l’association internationale d’aide aux blessés dirigée par Marguerite de Bourbon-Parme pendant la Seconde guerre carliste, La Caridad. La charité chrétienne est un élément essentiel dans la lutte contre-révolutionnaire. À la fin du XIXe siècle, c’est même une activité majeure du mouvement afin de se gagner les faveurs des catégories populaires. Le rôle des religieuses est alors d’autant plus important car ce sont elles qui sont au plus proche de ces populations.

Les dynastes sont une part importante de l’Internationale blanche. En effet, ils sont souvent l’incarnation du pouvoir à restaurer. Les principales dynasties de la contre-révolution sont les Stuarts en Grande-Bretagne, à travers la personne de Jacques II et sa famille, les Bourbons de France représentés d’abord par Louis XVIII et Charles X, puis par Henri V, comte de Chambord, la branche aînée des Bourbons d’Espagne représentée successivement par Charles V, Charles VI et Charles VII, la branche aînée des Bragance au Portugal incarnés principalement par Michel Ier, ainsi que les Bourbons-Sicile à Naples représenté par François II et sa famille. Ces dynastes sont souvent contraints par le gouvernement en place de quitter leur pays et doivent depuis leur lieu d’exil essayer de continuer à mener une vie semblable à celle d’avant leur départ. Il s’agit alors pour eux de reconstituer un semblant de cour malgré les différents problèmes rencontrés, afin de montrer la continuation de leur légitimité et de se sentir encore souverains. Pour prouver leur légitimité, ils doivent également s’assurer de se maintenir dans la communauté des souverains et d’être reconnus par leurs pairs[166].

Château de Frohsdorf en Autriche, résidence des descendants de Charles X de France.

La cour est l’un des attributs les plus importants des dynasties pour se reconnaître en tant que telles. Les dynastes, même déchus, s’entourent de courtisans fidèles et de serviteurs, pour symboliser la royauté qu’ils escomptent incarner. Louis XVIII, par exemple hérite de la Maison du Roi à la mort du dauphin et sa cour compte à son apogée 108 personnes auxquelles s’ajoutent les domestiques de toute la famille[167]. De la même manière, le comte de Chambord s’installe au château de Frohsdorf qu’il essaye d’aménager en réplique de Versailles : il y met en place une étiquette, même si celle-ci reste moins stricte que celle de l’Ancien Régime[168]. À son service se trouvent aussi des domestiques payés et des gentilshommes d’honneur non rémunérés, souvent des second ou troisième fils de la noblesse[169]. François II de Bourbon-Sicile maintient également certains offices comme ceux de Grand maître de la cour, de Grand maître des cérémonies ou de Grand écuyer[170].

Château de Saint-Germain-en-Laye, résidence de Jacques II d'Angleterre lors de son exil après 1688.

De plus, la cour est un lieu où les divertissements sont nombreux, et ce notamment pour garder son statut. Jacques II Stuart, lors de son exil à Saint-Germain, a à la cour des représentant des arts, comme des peintres dont les principaux se nomment Largillière, Gennari, De Groy et Belle. On y joue aussi de la musique et des chasses et des jeux sont organisés[171]. Malgré cela, un sentiment de monotonie, d’ennui et de solitude peut subsister, accentué par différents problèmes comme la distance avec le pays d’origine et le manque de moyens matériels et financiers. En effet, les sommes allouées aux souverains par les pays d’accueil, les dons et l’argent royal ne suffisent pas toujours à subvenir aux besoins d’une cour même de plus petite ampleur. Ainsi, la somme de 16 000 livres annuels allouée par le roi d’Angleterre à Louis XVIII ne permet pas d’entretenir entièrement les affaires du roi. On rencontre d’ailleurs le même problème avec la somme de 600 000 livres par an offerte par Louis XIV à Jacques II[172].

En outre, pour conserver leur influence, les dynastes doivent s’assurer de rester intégrés à la communauté des souverains. Il faut alors user de divers moyens : nouer des alliances, rendre des visites ou utiliser la correspondance pour prouver sa légitimité en tant que souverain aux autres rois. Les mariages peuvent être un premier moyen : le comte de Trani, frère de François II de Bourbon-Sicile épouse Mathilde, fille du duc Maximilien en Bavière et sa sœur Marie-Annonciade épouse quant à elle Charles-Louis, le frère de l’empereur d’Autriche[173]. De son côté, Louis XVIII utilise la correspondance, notamment afin de préparer un plan de récupération du pouvoir et de diriger la politique du gouvernement en exil, celle-ci étant souvent déléguée à des secrétaires ou des ministres. Mais il mène également une importante correspondance privée avec des représentants de nombreuses nationalités qui lui permettent de rester inséré dans un réseau de relations[174]. Enfin, les dynastes peuvent recevoir des visites et des personnalités de plusieurs pays se déplacent pour une entrevue. À l’hôtel de Panette, où loge don Carlos à Bourges, on note la visite de différentes personnalités de l’extrême droite légitimiste française, comme le marquis de Brabançois qui est un habitué, et de la diaspora carliste espagnole. Don Carlos écrit lui aussi de nombreuses lettres vers l’Espagne ou à des officiers carlistes présents en France[175]. D’autres, au contraire, comme Jacques II, éprouvent un désintérêt pour les affaires de leur pays, son fils rapporte en effet que l’ancien souverain s’accommode très bien de la vie de particulier et qu’il s’est réfugié dans la religion[176].

Les dynastes jouent donc dans la contre-révolution et dans l’Internationale blanche le rôle de chefs de file et ils doivent pour cela symboliser la continuité dans l’exercice du pouvoir. Ils le font à travers la vie de cour qui prouve leur légitimité et met en place une ritualisation semblable à l’ancienne qui permet de garder son statut. Depuis l’exil, les souverains déchus mènent leurs affaires et la politique de leur « gouvernement », pour cela ils se servent des réseaux dans lesquels ils tentent de rester intégrés au travers d’alliances (notamment matrimoniales), de correspondances privées ou de visites. Néanmoins, ces projets peuvent être fragilisés par l’isolement et le manque de moyens financiers et matériels.

Carl Von Clausewitz, général prussien et théoricien militaire de l’aube du XIXe siècle, analyse la transition entre les guerres d’Ancien Régime et les conflits qui suivent la Révolution française comme le résultat des « sentiments et circonstances dominants du moment ». Ces guerres politisées seraient désormais le fruit d’idéaux et de réflexions, ici exprimés par ce que Clausewitz nomme les « sentiments » s’inscrivant dans une conjoncture, ces « circonstances du moment » précises qui incitent les individus à prendre les armes pour une cause. Il en résulte de « nouvelles formes de guerre et un nouveau rapport au fait militaire » comme l’affirme Hervé Drévillon dans sa lecture politique de l’opposition entre guerre « totale » et guerre limitée[177]. Ces conflits qui se limitent encore au XVIIIe siècle à une opposition entre des États pour lesquels combattent des armées régulières revêtent, après la Révolution, un caractère « total » par les processus de politisation qui poussent les acteurs à s’engager militairement pour leurs idéaux[178].

Cette rupture dans l’art belliciste induit une mutation des affrontements traditionnels en luttes politisées dans le cadre des conflits menés par les combattants contre-révolutionnaires. À une échelle internationale, de nombreux hommes et femmes s’engagent militairement au service des intérêts des « Blancs », la plupart du temps sous forme de volontariat militaire. Ces volontaires désireux de soutenir concrètement leurs idéaux par la prise d’armes dans un pays étranger, comme le démontre l’exemple d’Henri de Cathelineau, actif militairement au sein des rangs contre-révolutionnaires de 1832 à la guerre franco-prussienne de 1870, mettent en évidence par leur action la dimension guerrière de l’Internationale blanche[179].

Avec la Révolution française de nombreux grands officiers émigrent pour constituer des groupements militaires à l’étranger suite à l’appel des princes. Ils se font principalement à Worms et à Coblentz qui devient le centre de l’activité royaliste en exil au cours de l’été 1791. Mais ces groupements proviennent aussi d’une émigration d’hommes du Tiers-État, de la bourgeoisie, de serviteurs, etc., qui rejoignent ces régiments. Ainsi, des agents sont envoyés pour s’entretenir discrètement avec les officiers sensibles à la cause royaliste afin de les informer de l’organisation militaire d’une armée contre-révolutionnaire. Les hommes qui s’engagent dans l’armée contre-révolutionnaire ne sont pas rétribués au départ mais ils sont financés par les royaumes étrangers qui tentent de sauvegarder les monarchies européennes[180].

Les militaires de l'Internationale blanche sont ainsi constitués d'une grande variété de profils qui se divisent en plusieurs catégories sociales. Les dirigeants sont issus essentiellement de familles nobles. Ensuite se trouvent les officiers dont l'extraction est plus variée. Enfin, les engagés ont des origines et des parcours très différents, de l'habitant du secteur au volontaire international. Les militaires de l'Internationale blanche sont majoritairement issus de familles partageant des convictions monarchistes, qu'elles soient d'origine française ou étrangère. Les hauts commandants d'origine française sont principalement issus de familles nobles ayant inscrit la résistance aux idées révolutionnaires dans leur histoire, que ce soit par leur action politique (en soutenant le clergé réfractaire) ou en prenant part directement aux insurrections (comme la famille Charette de la Contrie et la famille de Cathelineau).

Pour définir ces soulèvements armés, Simon Sarlin évoque une « solidarité européenne de la contre-révolution » née de la Chouannerie et développée au cours des luttes miguélistes, carlistes et lors de l’opposition au Risorgimento. Les centaines de légitimistes français qui suivent en 1833 le maréchal de Bourmont lors d’une expédition militaire en faveur du roi Miguel au Portugal se présentent comme les défenseurs de « l’ordre » et de « l’autorité » menacés par le libéralisme. Ces hommes ont, selon les propres mots de l’éminent contre-révolutionnaire Bourmont, une « cause sociale » à défendre, issue de leur vision d’une société fidèle aux principes de l’Ancien Régime[181].

Cette « cause sociale » constitue un solide vecteur d’unification entre des combattants qui d’un point de vue sociologique forment des bataillons hétéroclites. Ainsi, l’expédition de 1833 est l’occasion pour de nombreux nobles légitimistes de combattre. On y retrouve le fils du duc de Blacas, un comte de la Rochefoucauld ou le susmentionné Henri de Cathelineau. Ils sont les officiers, qui combattent aux côtés de paysans constituant la troupe, mais aussi de Prussiens, de Suisses, d’Anglais, d’Autrichiens et de Piémontais. Les fratries sont également largement représentées et témoignent en conséquence d’une transmission des idées au sein de la cellule familiale à l’instar des frères Barrès du Molard ou de Florian et Adrien Sabatier. Simon Sarlin constate une surreprésentation de combattants bretons, vendéens, languedociens et savoyards, bastions légitimistes durant la monarchie de Juillet[182] jusqu’au Risorgimento au cours duquel les mêmes territoires se distinguent en offrant de manière importante leur soutien humain et matériel à la cause papale[183].

L'étude sociologique des militaires de l'Internationale blanche met en évidence plusieurs éléments. D'abord, les militaires engagés dans les armées royalistes partagent, outre leur fidélité à la monarchie, un certain nombre de caractéristiques communes : attachement à la papauté, éducation militaire, conscience politique dépassant le cadre national, solidarité idéologique avec les royaumes européens, intelligence politique et pensée stratégique à long terme. L'éducation religieuse et militaire joue un rôle important. Leur idéologie commune est fondée sur la foi catholique, garante de la cohésion des armées. Les exilés de la noblesse française n'hésitent pas à confier l'éducation militaire de leurs enfants aux armées des pays d'accueil. L'aspect national est ici moins important que l'aspect politique.

La dimension religieuse n’est pas à négliger pour saisir les motivations de ces militaires qui, comme les milliers d’hommes venus de toute l’Europe et même d’Amérique pour grossir les rangs de l’armée pontificale faisant face aux garibaldiens de 1861 à 1870, sont imprégnés de foi catholique. On constate que la dévotion et la piété animent de manière significative les volontés bellicistes de ces militaires qui traversent les frontières pour défendre le modèle monarchique et la religion catholique, principes qui concordent avec l’idéal du croisé auquel ces réactionnaires s’identifient[184].

Ces combattants pétris par l’idéal contre-révolutionnaire et désireux d’opposer une réaction armée aux révolutions qui marquent l’Europe au long du XIXe siècle agissent dans le cadre de conflits internationaux et politisés. Leur participation repose la plupart du temps sur la base du volontariat au service d’une cause transmise aussi bien dans les milieux élitaires que populaires par divers procédés comme la prédication, les vecteurs culturels ou la cellule familiale[185]. Les corps d’officiers de ces bataillons sont majoritairement constitués de membres de la noblesse tandis que les sous-officiers et les hommes du rang sont pour beaucoup issus de la paysannerie mais toujours de divers pays d’Europe. Malgré ces divergences sociales et culturelles, ces combattants sont animés non seulement par une idéologie commune mais également par une foi inébranlable qui confère à leur mission une dimension divine dont le but ultime est de « renouer la chaîne des temps », comme l’affirme Louis XVIII dans la Charte constitutionnelle de la Restauration en juin 1814.

Mémoire et postérité de l’Internationale blanche

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Si les mouvements contre-révolutionnaires et le phénomène de l’internationalisme contre-révolutionnaire se sont quasiment dissipés de nos jours, il subsiste encore un héritage et une mémoire entretenus dans différents domaines.

La mémoire de l’Internationale blanche dans la culture

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Sujet restreint et peu connu, l’Internationale blanche et sa mémoire se font rares dans la culture actuelle. On peut cependant en retrouver des traces, notamment en littérature. François-René de Chateaubriand fait partie des écrivains les plus étudiés et connus de l’art littéraire français du XIXe siècle. Homme politique et écrivain, il est aussi une grande figure de la contre-révolution française. Il s’exile notamment en Angleterre lors de la Révolution et écrit son Génie du christianisme dans lequel il défend la religion chrétienne mise à mal par les basculements politiques et idéologiques de la fin du XVIIIe siècle. L’écrivain participe également à la mémoire de l’Internationale blanche dans ses Mémoires d’Outre-tombe publiées en 1849 et 1850. Dans cet ouvrage, il revient sur sa vie, sa carrière ainsi que ses choix et ses idées. Lors de l’expédition des Cent Mille Fils de Saint Louis de 1823, Chateaubriand est ministre des Affaires Étrangères pour le gouvernement Villèle. Il revient sur l’expédition en la comparant à l’expédition napoléonienne en Espagne : « Traverser les Espagnes, réussir là où Bonaparte avait échoué, triompher sur le même sol où les bras d'un grand homme avaient subi des revers, faire en six mois ce qu'il était incapable de faire en sept ans, était un vrai miracle ! »[186].

Le roman pour enfants Après la pluie le beau temps (1871), Bibliothèque rose.

De manière générale ce sont les mémoires des émigrés nobles qui témoignent au mieux aujourd’hui de l’Internationale blanche. On peut le voir chez Chateaubriand mais également dans d’autres œuvres privées. Karine Rance a mené ses recherches sur les mémoires des émigrés nobles lors de la Révolution Française[187]. Elle cite quelques exemples de mémoires : Mémoires de Madame la comtesse de la Boutetière de Saint-Mars, rapportant les principaux événements de son émigration en 1791 publiés en 1884, Fragments pour servir à l’histoire de la guerre depuis 1792 jusqu’en 1815 inclusivement, ou Mémoires du baron de Crossard publiés en 1825, Souvenirs d’un officier royaliste, contenant son entrée au service, ses voyages en Corse et en Italie, son émigration, ses campagnes à l’armée de Condé, et celle de 1815 dans la Vendée écrits par M. de Romain, ancien colonel d’artillerie, et publiés entre 1824-1829.

Pierre Benoît, écrivain et académicien français.

Plus tardivement mais toujours en France, Pierre Benoît (1886-1920), un écrivain membre de l’Académie française, proche de l’Action française et des idées nationalistes décide d’écrire un roman rappelant l’Internationale blanche.  Il publie en 1920 Pour Don Carlos[188] qui raconte l’histoire d’un jeune sous-préfet du Pays basque dans les années 1870. Ce dernier est confronté aux rivalités qui opposent les partisans des descendants du prétendant Charles de Bourbon avec le pouvoir en place d’Alphonse XII pendant la guerre de 1872-1876 et s’engage dans l’armée carliste pour suivre la belle Allegria Detchart.  Du côté espagnol, Pío Baroja (1872-1956), écrivain basque, publie en 1909 le roman Zalacaín el aventurero[189] qui clôture sa trilogie dédiée à la « Tierra vasca » (Terre basque). Baroja raconte la vie et la mort de Martin Zalacaín dans le contexte mouvementé du Pays basque pendant la Seconde guerre carliste. Le texte aborde à de multiples reprises les relations entre carlistes et légitimistes ainsi que la place jouée par le Pays basque français dans ce conflit[190].

Après la pluie le beau temps[191] est un roman pour enfant écrit par la Comtesse de Ségur et publié en 1871. Si le sujet principal n’est pas la contre-révolution, cette dernière intervient dans le roman et joue un rôle dans le destin de deux personnages. Jacques, cousin du personnage principal Georges, et Ramoramor, le domestique noir, s’engagent tous les deux chez les Zouaves pontificaux pour protéger le Pape. Ils participent à la bataille de Mentana en 1867 contre les troupes de Garibaldi.

Au XXe siècle, le cinéma permet également de garder en mémoire le caractère transnational de la contre-révolution. In nome del Papa Re de Luigi Magni est un film italien de 1977. Il traite de la crise politique à Rome en 1867 dans le contexte de l’affrontement entre les troupes de Garibaldi et les États pontificaux soutenus par les troupes de Napoléon III. De l’autre côté de l’Atlantique, Avec tambours et trompettes est un film-documentaire québécois de 1968 réalisé par Marcel Carrière. Tout en retraçant le parcours des zouaves pontificaux partis du Québec pour défendre le Pape à la fin du XIXe siècle, le film montre avec humour un Congrès de zouaves qui s’est tenu en 1967 dans la ville de Coaticook au Canada. La révolution bolchevik de 1917 est également un lieu de mémoire de l’Internationale blanche. L’Amiral, film historique russe réalisé en 2008 par Andreï Kravtchouk, raconte ainsi l’histoire d’Alexandre Vassilievitch Koltchak, amiral des Armées blanches pendant la guerre civile russe. L’acteur Richard Bohringer y joue le général français Maurice Janin, nommé en 1918 commandant en chef des forces alliées en Russie contre les révolutionnaires communistes. On notera également que les romans Pour Don Carlos et Zalacain l’aventurier cités plus haut ont tous les deux étés adaptés en film, le premier en 1921 par Jacques Lasseyne et Musidora, le deuxième en 1955 par Juan de Orduña.

L’héritage politique de l’Internationale blanche

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Les survivances politiques de l’Internationale blanche et d’une contre-révolution transnationale, quoique rares, ne sont pas inexistantes. Les Zouaves pontificaux sont ainsi fréquemment commémorés par certaines associations en France et au Québec. En France il existe l’Association des Descendants des Zouaves Pontificaux et Volontaires de l'Ouest qui organise des rassemblements[192] en mémoire de leurs aïeuls partis combattre en Italie. Au Québec, l’association des Zouaves du Québec commémore les soldats canadiens partis en Italie de 1899 à 1993[193]. Ils sont notamment à l’origine du rassemblement à Coaticook en 1967, filmé par Michel Carrière pour le film Avec tambours et trompettes.

En France est né ce qu’on pourrait qualifier de dernière survivance de l’Internationale blanche à proprement parler. La Conférence monarchiste internationale (CMI) est une structure de coordination des mouvements monarchistes à l’échelle internationale. Elle est co-fondée en 2008[194] par Sylvain Roussillon, militant royaliste partisan du Rassemblement National[195], et a pour but de fédérer et coordonner les actions monarchistes du monde entier. En 2009 par exemple, la CMI a lancé une campagne internationale pour obtenir la grâce des condamnés monarchistes iraniens à Téhéran en utilisant ses contacts à l’étranger. L’organisation compte une trentaine d’associations internationales membres depuis 2008. Il faut également mentionner le projet SYLM (Support Your Local Monarch)[196] né en 2006 qui se veut être un outil « de communication, de diffusion et de réalisation de projet » à l’échelle internationale. Ce projet a pu mettre en place progressivement des projets : une encyclopédie royaliste (SYLMpédia), un périodique (La Toile)[197], des vêtements (Rex Appeal) etc. Si l’idée se veut transnationale, les actions sont surtout françaises. La SYLM et la CMI semblent inactives depuis quelques années.

Lieux de mémoire de l’Internationale blanche

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La montagne de Montejurra au nord de l'Espagne.

Les guerres du XVIIIe et XIXe siècles avec leurs lots de victimes ont suscité de nombreuses commémorations à l’échelle nationale et transnationale. En France, en Espagne ou en Italie, des lieux de mémoires ont été érigés pour honorer les morts. En France, il est important de préciser que c’est en Bretagne que l’on voit d’importantes commémorations à l’échelle transnationale. Ainsi, en 1871, après la dissolution du régiment des Volontaires de l’Ouest, le général de Charrette, ancien colonel des Zouaves Pontificaux, se retire en Bretagne, dans une propriété située près de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine. Cette propriété, la Basse-Motte, lui avait été offerte par ses anciens soldats grâce à une souscription. Cet endroit symbolique devient un point de rassemblement des Zouaves pontificaux du monde entier. Même les zouaves canadiens s’y rendent régulièrement. Néanmoins après la disparition de Charrette en 1911, et du fait du désintérêt dont témoignent ses descendants, le manoir tombe en ruine et est finalement vendu par sa petite-fille[198].

Statue de Villebois-Mareuil à Nantes.

En Espagne, Montejurra, une montagne située près d’Aiegi en Navarre, devient à partir de 1939 un lieu de pèlerinage, de mémoire et de souvenir pour les carlistes, qui y commémorent une victoire lors de la guerre carliste de 1872-1876. À la suite de la guerre civile, au cours de laquelle les carlistes participent les armes à la main[199], les carlistes organisent une réunion annuelle à cet endroit, les Actos de Montejurra, qui se matérialisent par l’ascension de la montagne (sous la forme d’un chemin de croix), la célébration de messes, des chants etc. À partir de 1954, la cérémonie change de visage et la politique s’immisce dans ce rassemblement dont le soubassement était plus religieux. En 1976, alors que l’Espagne amorce un retour à la démocratie, les commémorations de Montejurra sont émaillées de violences : les contre-révolutionnaires de la Comunión Tradicionalista Católica affrontent les carlistes du Partido Carlista, qui ont suivi le prétendant Carlos Hugo de Bourbon-Parme dans son virage politique vers le socialisme autogestionnaire. Deux membres du Partido Carlista sont abattus dans une opération du carlisme d’extrême-droite, qui compte avec l’appui de plusieurs militants étrangers, italiens et argentins notamment. On trouve en particulier Jean-Pierre Chérid, militant et mercenaire pied-noir, ancien de l’OAS, exilé en Espagne proche des mouvements royalistes et carlistes. Particulièrement actif dans les années 1970 contre l’ETA, il participe aux évènements de Montejurra avant de prendre part à la création des Grupos Antiterroristas de Liberación sous le gouvernement de Felipe González et meurt pendant la confection d’une bombe destinée à l’ETA en 1984.

La chapelle expiatoire de Paris.

En France, la chapelle expiatoire de Paris érigé par Pierre Fontaine à la demande de Louis XVIII devient un monument commémoratif, un lieu de recueillement. En effet après le rétablissement de la monarchie, le roi Louis XVIII s’attache à raviver la mémoire de la famille royale. Il fait transférer les dépouilles de son frère Louis XVI et de Marie-Antoinette, puis il fait édifier cette chapelle expiatoire sur l’ancien cimetière de la Madeleine. Une messe est organisée annuellement à la mémoire du roi déchu. Bien qu’il s’agisse de lieux de mémoire à caractère national, d’autres lieux de mémoire en France mériteraient d’être évoqués, comme le monument des Brotteaux[200] érigé sous la Restauration en mémoire des victimes de la Révolution française à Lyon. De façon plus générale, on connaît encore mal la place de ces lieux de mémoire contre-révolutionnaires dans les paysages nationaux et transnationaux.

Du monument aux Zouaves pontificaux érigé au Cimitero del Verano à Rome après la bataille de Mentana aux nécropoles des dynastes déchus, à Gorizia pour les Bourbons de France et à Trieste pour les carlistes, des lieux de l’exil, comme le palais de Holyrood à Édimbourg ou le château de Frohsdorf en Autriche pour le comte de Chambord, aux statues et monuments comme ceux à la mémoire de Villebois-Mareuil, de Nantes à Boshof en Afrique du Sud, c’est tout un pan de la mémoire et de la survivance de l’Internationale blanche qui reste à redécouvrir pour restituer à ce phénomène sa place dans l’évolution de l’Europe au XIXe siècle.

Articles connexes

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Bibliographie sélective

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  91. LAMBERTS Emiel, « Introduction » in LAMBERTS Emiel (dir.), The Black International. L'International noire, Louvain, Presse universitaire de Louvain, 2002, p. 12.
  92. Pour la plupart des notices biographiques, on se référera à MARTIN, Jean-Clément (dir.), Dictionnaire de la Contre-Révolution, Paris, Perrin, 2011.
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  192. Aucune référence sérieuse sur le sujet n’existe à ce jour, mais des membres ont tenu des blogs avec des publications liées aux événements : http://www.la-banquise-de-mortimer.com/article-un-samedi-chez-le-general-de-charette118570118.html
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  194. http://internationale.monarchiste.com/?l=fr&charte
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  196. https://www.sylmpedia.fr/index.php/Conf%C3%A9rence_monarchiste_internationale
  197. http://latoile.monarchiste.com/
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