Hautbois/Les premières suites de notes

**Les premières suites de notes**
Leçon : Hautbois

Chapitre n^o 3
Chap. préc. :	Premier contact
Chap. suiv. :	Les premiers morceaux

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Hautbois/Les premières suites de notes », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

Maintenant que nous avons domestiqué l'anche, il faut s'occuper du hautbois.

Montage du hautbois[modifier | modifier le wikicode]

Certains hautbois pour grands débutants sont en un seul morceau, comme le hautbois Tiery D de la marque Fossati ou le hautbois d'initiation Rigoutat. Mais dans la plupart des cas, le hautbois est en trois parties.

On commence par emmancher le corps du haut dans le corps central. Si l'emmanchement est difficile, il faut graisser le liège avec de la graisse ; il existe des graisses spéciales, mais on peut aussi utiliser du saindoux ou de la vaseline. Il est important de saisir le hautbois sans appuyer sur les touches (clefs ou plateaux) : en effet, certaines touches agissent sur des tampons situés sur l’autre corps, il faut donc que la mécanique soit « au repos » lors du montage. Sur le côté droit du hautbois, on vérifie que les leviers, qui transmettent les mouvements du mécanisme d'un corps à l'autre, sont alignés.

Puis, on emmanche le pavillon sur le corps central, avec les mêmes précautions.

Prise en main du hautbois[modifier | modifier le wikicode]

La main droite est au niveau du corps central et la main gauche au niveau du corps du haut. On fait reposer le porte-pouce sur le pouce droit ; la position de la main doit permettre d'appuyer sur les trois plateaux. On place son pouce gauche juste en dessous de la première clef d'octave (la clef qui se trouve en haut sous le hautbois) ; la position de la main doit permettre d'appuyer sur les trois plateaux.

On pose les six doigts sur les six plateaux. Il faut appuyer juste ce qu'il faut pour abaisser les plateaux, sans appuyer trop fort. Puis, on relève les doigts un par un en commençant par le bas : annulaire droit, majeur droit, index droit, annulaire gauche, majeur gauche. À la fin, seul l'index gauche reste appuyé. Puis, on replace les doigts un par un dans le sens inverse.

Le hautbois doit être levé assez haut : pour que l’air passe bien dans la gorge, il faut que la tête soit droite. Vous pouvez prendre exemple sur l'illustration ci-dessus.

Travail debout ou assis ?: Le hautbois peut se jouer debout ou assis. Lorsque c'est possible, l'élève devrait travailler debout : c'est en effet la posture habituelle lorsque l'on joue en public solo (sonate, concerto), il faut donc s'y habituer. Le fait d'être debout est plus fatigant, cela oblige le cœur à faire circuler le sang sur toute la hauteur du corps. Il peut d'ailleurs arriver que la tête tourne.; Bien évidemment, lorsque cela n’est pas possible, et par exemple en cas de fatigue, le travail se fera assis.

Premières notes[modifier | modifier le wikicode]

On monte l'anche dans la piperelle. On s'assure qu'elle est bien enfoncée et dans la bonne position : elle doit être parallèle aux plateaux. On prend le hautbois en main comme ci-dessus et on appuie sur les plateaux de la main gauche : l'index, le majeur et l'annulaire gauche sont baissés. On met l’anche en bouche comme indiqué dans le chapitre précédent et on souffle. La note obtenue est un sol.

Si le son sonne puissant et strident comme celui d'une bombarde bretonne le soir du Beaujolais nouveau, essayez de couvrir les parties vibrantes de l'anche avec les lèvres, en sortant l'anche quelques millimètres de la bouche. En revanche, s'il est trop étouffé, faites le contraire, rentrez un peu l'anche.

Puis, abaissez l'index droit et soufflez : vous jouez un fa♯ (fa dièse). Abaissez ensuite le majeur gauche et soufflez : vous jouez un mi. Abaissez l’annulaire et soufflez : c'est un ré.

Plus on abaisse de doigts, plus la note est grave.

Jouez ensuite les notes en remontant (en levant les doigts un par un) : mi, fa♯, sol. Puis levez l'annulaire gauche : c'est un la. Et enfin, levez le majeur gauche : c'est un si.

Plus on lève de doigt, plus la note est aigüe.

Vous savez donc jouer les notes, du grave vers l'aigu : ré - mi - fa♯ - sol - la - si.

Premier air[modifier | modifier le wikicode]

Vous pouvez jouer Au Clair de la Lune :

sol – sol – sol – la ↗ si-i ↘ la-a ↘ sol ↗↗ si ↘ la – la ↘ so-ol (fin)

Dans la liste des notes de l'air, une flèche montante « ↗ » indique que l'on monte dans l'aigu, que l'on lève un doigt ; entre la septième note sol et la huitième note si, il faut lever deux doigts, nous avons donc mis deux flèches. Une flèche descendante « ↘ » indique que l'on descend dans le grave, et donc qu'il faut abaisser un doigt.

On remarque que certaines notes sont plus longues que d'autres : les notes n^o 5 (si-i), 6 (la-a) et 11 (so-ol final). Dans le tableau ci-dessous, nous représentons les durées sous forme de longueur : les notes longues sont dans des cases longues. Nous avons rajouté une case « silence » à la fin : en effet, lorsque nous verrons la suite du morceau, il faudra marquer une « pause » entre la fin de cette « phrase » et la phrase suivante.

Durée des notes sous forme de cases
sol	sol	sol	la	si	la	sol	si	la	la	sol	< silence >

Démontage, nettoyage et rangement du hautbois[modifier | modifier le wikicode]

Le hautbois est un instrument délicat, il convient donc de l’entretenir régulièrement.

La première chose à faire est de retirer l’anche et de la ranger dans sa boîte. C'est un élément fragile qu'il faut protéger

Après avoir joué, vous devez d'abord en essuyer l'intérieur : en effet, si le bois reste humide trop longtemps, cela va l'abimer. Pour essuyer, on utilisait avant une plume de faisan pour le corps du haut, et une plume d'oie pour le corps central et le pavillon. Il existe maintenant des écouvillons prévus pour : ce sont des chiffons munis d'une cordelette lestée.

Habituellement, on démonte le hautbois puis on essuie l'intérieur de chaque partie séparément ; ainsi, les parties manipulées sont plus petites et plus légères. Bien sûr, si le hautbois est d'un seul morceau, on ne peut pas le démonter… Pour le corps du haut :

on glisse la cordelette par la partie inférieure (la plus large), et lorsque le cordon ressort par la piperelle, on tire doucement dessus, sans forcer ; quand le chiffon bloque, on retire le chiffon par le bas ;
pour le corps central et le pavillon, l'écouvillon peut passer entièrement à travers la pièce.

Ensuite, on essuie les plateaux et les clefs avec un chiffon doux, de type « peau chamoisée », afin d'enlever les traces de doigt qui peuvent corroder le métal. Puis, on recouvre les lièges des tenons (parties mâles des emmanchements) de leur capuchon de protection.

Enfin, le hautbois est rangé soigneusement dans sa boîte, et la boîte est fermée (il faut entendre le « clic » des fermetures) : si la boîte est mal fermée, elle va s'ouvrir lorsqu'on va la saisir par la poignée et le hautbois va tomber.

Bilan[modifier | modifier le wikicode]

Nous avons appris à jouer six notes.

Nous avons appris à enchaîner trois de ces notes pour former un air.

Le travail à faire durant la semaine est le suivant :

prendre l’anche, l'humidifier et sortir un son ;
monter le hautbois, jouer les six notes connues dans l’ordre suivant : sol - fa♯ - mi - ré - mi - fa♯ - sol - la - si ;
jouer le début de Au Clair de la Lune ;
démonter, nettoyer et ranger le hautbois.

Cela doit prendre environ dix minutes par jour.

Note[modifier | modifier le wikicode]

La transmission du premier air se fait de manière « orale » : le professeur ou la professeure montre, l'élève imite.

Pour un premier cours, nous avons choisi d'enseigner le doigté du fa dièse (♯), et non pas du fa « naturel » (bécarre, ♮), et ce pour deux raisons :

le doigté du fa♯ est plus facile que celui du fa♮ ; le fa♮ a deux doigtés, qui s'apprennent facilement, mais nous préférons faire le plus simple possible pour un premier cours ;
cela permet de commencer Au Clair de la Lune par une note facile à jouer, le sol, et de ne pas avoir à monter trop dans l’aigu ni à descendre trop dans le grave^[1].