DMS 2/Structures universelles

Leçons de niveau 18
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Structures universelles
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Chapitre no 14
Leçon : DMS 2
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MONOGRAPHIE n°40 Cadre conceptuel de l’ASFM[modifier | modifier le wikicode]

    Deux chercheurs américains, Shields et Rangarajan, ont brillamment défini un cadre conceptuel comme un ensemble d'idées et de représentations organisées pour servir un projet de recherche. Le champ d'application du terme (projet de recherche) est très vaste puisqu'il peut convenir à tout type d'objectifs : scientifiques, philosophiques, spirituels, économiques, concrets, etc. Nous pouvons même considérer que vivre en société ou tout simplement vivre constitue un objectif raisonnable qui mériterait un cadre conceptuel. Ces cadres conceptuels sont plus ou moins efficaces, aussi pour les sciences comme en économie, ils font l'objet d'études en vue d'examiner leur pertinence et améliorer leurs performances.
    Le cadre conceptuel de l'ASFM se distingue des autres par son fondement et ses objectifs. S'il utilise aussi des représentations et des concepts, il ne se fonde pas sur des idées qui s'inscrivent dans une représentation particulière du monde, mais sur la réalité même de nos structures mentales universelles. Sa valeur dépend donc plus de son degré d'intégration de ces structures que de la perception que nous pouvons avoir de ces structures, même si les deux sont liés et s'impliquent. Comme cette intégration est fonction de l'évolution de la maîtrise ou du raffinement mental de chaque personne, nous ne pouvons pas parler d'un cadre conceptuel, mais du Cadre Conceptuel d'une personne engagée dans cette démarche d'Intégration des Structures Universelles de nos fonctions mentales (CCISU). Cependant, si tout dans nos cultures respectives nous sépare, et la culture scientifique indépendamment de ses résultats est une culture parmi d'autres : philosophique, religieuse, etc., la nature universelle de nos structures fondamentales nous rapproche. Donc quelle que soit la culture d'origine d'une personne, si elle s'engage dans cette démarche, l'évolution de son CCISU va l'amener à abandonner progressivement cette culture pour se rapprocher inévitablement du cadre conceptuel des autres personnes engagées dans cette démarche. Ce qui signifie aussi que le cadre conceptuel de l'ASFM n'est autre que le mien, mon CCISU, et que je ne prétends pas avoir atteint une étape ultime, mais n'être qu'un voyageur parmi d'autres sur ces chemins de raffinement et d'intégration mentale.
    Au contraire des cadres conceptuels économiques et scientifiques, nous n'avons pas du tout besoin de nous soucier de ses performances. En effet, cela peut paraître un peu aventureux mais nous avons beau chercher, nous n'avons rien d'autre que nos fonctions mentales pour vivre, explorer et découvrir. La question ne  ce pose donc pas de savoir si leurs structures fondamentales pourraient être meilleures qu'elles ne sont. Le seul choix que nous avons pour améliorer leurs performances, c’est de poursuivre ce processus d’intégration et de constater à posteriori que cela va mieux, que nous sommes capables de faire plus efficacement plus de choses, ce qui nous incite à progresser sans savoir ou supposer à priori les avantages que nous pourrions en retirer. Il y a un effet ‘’surprise’’ très agréable et séduisant dans cette démarche, et moi j’aime les surprises, les cadeaux, et je ne pense pas être le seul.
    Si ce cadre conceptuel s’accompagne comme son nom l’indique de concepts et de représentations, elles sont évolutives et secondaires. Même si je m’en sers et surtout pour dire, écrire, formuler, communiquer quelque chose, je n’en ai pas formellement besoin, car ce cadre n’est pas étranger à mes propres structures, il est intégré, il n’est autre que les structures mêmes de mon analytique. Il n’a pas besoin de richesses conceptuelles pour produire spontanément et sans effort le mieux qu’il puisse produire. Il n’a pas besoin de chercher une cohérence, il tire sa cohérence de la complémentarité de nos fonctions mentales. Il n’a pas besoin de se préoccuper de son universalité, il est universel. Comme dit Lao-Tseu, il peut paraître démuni, mais il tête à la mère de toutes choses. Au delà, il devient cet ignorant qui dans la puissance de sa fluidité agit sans agir et sans désir (chez Lao-Tseu le non faire ne s’oppose pas au faire mais  au veut faire (Tao-tö-king chapitre 48)). Au demeurant, je reste très critique envers cette obsession de Lao-Tseu et d’autres orientaux, à s’affranchir de l’analyse et du désir, car ce serait renoncer ou piétiner des fonctions mentales, donc nos propres moyens. Nous ne progressons pas vers l’inconscience des choses, mais en abandonnant tout ce qui nous encombre vers une conscience accrue et universelle des choses.
    L’objectif de ce cadre conceptuel, qui n’est pas à définir mais à découvrir, se confond avec celui du vivant. Or celui-ci n’a aucun devoir à remplir, aucune mission à accomplir. Il n’est responsable que de lui-même. Quoiqu’il fasse, il ne changera rien à l’ordre ni au devenir de l’univers. Il est à la fois totalement libre de faire et insignifiant. Au delà de mieux vivre d’une façon souple et sereine, l’objectif du vivant, celui de notre fonction volontaire poussée par l’aspiration de la foi, se résume à la recherche d’une plus grande cohérence et à l’exploration de tout ses possibles, c’est un jeu sans fin. C’est le Grand Jeu, pour certains il ouvre la porte de toutes les merveilles, pour d’autres ce n’est qu’un passe temps inutile. Au sein de la solitude de notre être singulier cela peut être passionnant et exaltant, mais ne nous donne pas le droit de porter un jugement moral quelconque sur les autres, aussi nous nous devons de rester respectueux envers ceux qui choisissent de ne rien en faire.

Raffinement et perfection[modifier | modifier le wikicode]

    Je préfère abandonner le terme d'évolution à la biologie et parler de raffinement pour qualifier le résultat du développement mental de notre être singulier, d'autant plus que celui-ci ne présuppose aucun trajet déterminé mais peut se déployer en diverses directions. C'est ce que nous montrent les grands maîtres du passé. Nous pouvons considérer qu'Epicure, Confucius et Lao-Tseu ont atteint le même degré de raffinement, pourtant ils ne se ressemblent pas car ils n'ont pas cultivé leur esprit dans les mêmes directions.
    De nombreux courants spirituels utilisent un concept qui affirme qu'il existe un état idéal qui réunirait toutes les qualités possibles sans montrer le moindre défaut, même Confucius parle de perfection de la sagesse. C'est le danger de la dénomination qui présuppose l'existence non prouvée d'une chose et nous invite à nous égarer dans des fantasmes et des mythes. Toutes les personnes qui croient en la perfection seraient surprises de constater et d'admettre après l'avoir constaté, que ce concept implique logiquement l'idée d'une limite qui ne pourrait être dépassée, et que si le sens de ce parfait est difficilement définissable et donc mentalement complètement flou, celui de limite est lui bien net et d'une grande clarté, et de ce fait domine et transforme ce concept au point de le rendre en grande partie obsolète ou du moins de le réduire à quelque chose de beaucoup moins séduisant qu'il n'y paraissait au premier abord.
    Le courant bouddhiste est sans doute celui qui s'est le plus enferré dans cette idée de perfection, en plaçant au centre de ses préoccupations et de son cadre conceptuel ce qu'il désigne comme la suprême illumination parfaite du Bouddha, et en a tiré en partie du moins les conséquences en concevant cet éveil parfait comme une extinction, c'est-à-dire qu'au delà il n'y a non seulement plus de progression possible mais tout simplement plus rien. Cette conception est la conséquence de l'influence de la culture indienne sur le bouddhisme ancien, des idées de karma et de réincarnation accompagnées de la conviction que notre vie est un océan de souffrances, et que pour un Hindou la seule aspiration raisonnable c'est de mourir. Mais mourir ne suffit pas, il faut encore échapper à toute réincarnation possible, briser le cycle infernal de la souffrance. Voilà où peuvent nous mener des idées sottes, aussi je préfère la philosophie d’Épicure et l'athéisme passionné des vers sublimes de Lucrèce au bouddhisme.
    Epicure peut être considéré comme un précurseur de la multipolarité en avançant l'idée que l'âme est un agrégat d'atomes et non une entité spirituelle, il insiste sur la valeur de l'expérience immédiate, ses conceptions humanistes sont toutes au service d'un bonheur, d'une sagesse, que nous pouvons atteindre par l'exercice de notre liberté dans les voies de la modération, de la prudence et de la justice.
    Si nous pouvons qualifier l'ordre métaphysique du logos de parfait parce qu'il permet l'existence de tous nos mondes physique et mentaux, cette perfection est celle d'un immuable atemporel que nous ne pouvons concevoir car notre analytique se fonde sur des grilles. Ce qui fait l'originalité de notre dynamique mentale c'est qu'elle se meut à la recherche d'une cohérence, poussée par l'aspiration au dépassement de soi de la foi (notre fonction 9), que les structures fondamentales du vivant (nos fonctions mentales) ne lui  permettent pas d'atteindre son ultime absolu. Si d'ailleurs ce pouvait être le cas, notre fonction 9 n'aurait plus alors de raison d'être et s'éteindrait, provoquant non seulement la rupture de cette dynamique mais tout mouvement au sein du vivant, le transformant en une belle mais morte statue de sel. Ce n'est heureusement pas notre destin et notre raffinement n'a pas de limite dans aucune de ses directions possibles, qu'il est un éternel devenir dans l'éternelle présence de notre être singulier.