Développement mental/Joker 9

Leçons de niveau 18
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Joker 9
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Chapitre no 26
Leçon : Développement mental
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MONOGRAPHIE n°26 Analysez votre fonction joker 9[modifier | modifier le wikicode]

    Cette fonction je pourrais aussi bien l’appeler la confiance, l’orgueil, la restructurante ou l’ontologique. Là vous allez me dire : « Arrête, tu te mélanges les pinceaux ». Mais je ne suis pas conceptuel moi, j’essaie de vous parler d’une fonction mentale qui m’accompagne depuis ma plus tendre enfance, à laquelle je ne donne pas de nom, que je saisis par des percepts aux nuances multiples comme je saisis ma conscience, mais qui est distincte de ma conscience comme elle est distincte de mon vouloir et de mon jugement arbitraire (que certains appellent : le croire). Le joker 9 n’est rien de tout cela.
    Il n’est pas facile de parler des percepts d’une fonction mentale et au-delà, de ses propriétés, et celle-ci moins que tout autre. Quand je regarde le monde je constate qu’au sujet du domaine de cette fonction règne la plus complète des confusions. Certains s’en servent sans le savoir, ça ce n’est pas grave. D’autres la piétinent, la confondent avec autre chose, la fuient ou la détournent de sa mission envers notre être jusqu’à l’amener à se nier elle-même. Je ne sais pas tout le mal ni tout le bien qu’ils se font avec cette fonction, car je ne suis pas dans leur tête pour le savoir. Je reconnais qu’il y a une certaine provocation de ma part de l’appeler  (la foi) car je suis un mécréant et certains diront « un homme de peu de foi ». Eh oui, de votre foi et quelle qu’elle soit je n’en ai aucune, mais de la mienne qui se trouve être toute autre chose, j’en ai à revendre. 
    Le joker obéit à une logique particulière qui est celle de la confiance. Ses attributions de confiance et d'aspiration au dépassement sont efficaces car elles donnent à notre être l'énergie dont nous avons besoin pour franchir les épreuves de la vie. Quelles que soient ses causes cette activité se manifeste par des qualia ressentis comme authentiques.
    Deuxièmement, le joker valide toutes les structures comportementales que, plus ou moins consciemment, nous installons en nous avec la complicité de la volontaire 7, y compris notre éthique. Saines ou malsaines, il répond en les renforçant de sa conviction péremptoire sans faire la moindre différence. 
    Enfin, il a besoin d'une structure transcendantale qui renforce sa puissance et assure la sécurité ontologique de notre être. Il ne la crée pas lui-même, il prend et valide ce que l'imaginaire de la fonction analytique 2 lui propose, indépendamment de toute rationalité. Ce transcendant pourra évoluer en fonction de négociations complexes entre volontaire et analytique et faire l'objet de restructurations successives. Cependant, il "pèse" lourd compte tenu de son rôle, et sera donc doté d'une certaine inertie.
    Il en résulte que nos convictions métaphysiques comme les comportementales, sont totalement subjectives au sens d'arbitraire, et en recherche d'une amélioration de leur efficacité et de leur cohérence.
    S'il y a une fonction mentale qui nous distingue des machines que sont les robots, c'est bien le joker 9. Dans certaines configurations mentales, le jugement arbitraire est incapable de juger, la direction volontaire incapable de décider. Pourtant, si ces situations sont stressantes, il y aurait bien lieu de trouver une solution, de faire quelque chose. A ce moment-là, ces deux fonctions incompétentes déclarent forfait, et font appel au joker.
    Le principe qui gouverne le joker n'est pas la recherche de la vérité, mais la finalité de la confiance, une confiance sans limite, sans condition, sans restriction, sans partage. Le joker accompagne cette confiance d'une aspiration au dépassement de soi, d'une exigence d'aller plus loin, de créer, de s'enrichir, de découvrir d'autres choses, il valide les objectifs les plus nobles de la volontaire. Quoi que nous lui demandions, il répondra : "Oui tu peux le faire et je te donnerai toute la puissance dont je dispose pour le faire". Ce n'est pas un jugement, son acte de confiance est un acte de foi qui n'admet aucun doute, par nécessité car le doute dissiperait la confiance qu'il a pour mission de donner au vivant pour lui créer une sécurité ontologique, faire reculer l'angoisse et la souffrance, et consolider ses structures comportementales. C'est une fonction merveilleuse, mais qui a besoin d'être maîtrisée plus encore que toutes les autres. Il faut l'utiliser à bon escient sinon nous pouvons déraper. 

Le transcendant[modifier | modifier le wikicode]

    Pour nous assurer une certaine sérénité face à l'abîme d'ignorance qui nous entoure, le joker crée du transcendant à partir de l'imaginaire que lui propose l'analytique. Par sa construction et son rôle, ce transcendant est personnel, c'est ainsi qu'il est le mieux adapté aux besoins de chaque personne. Mais il peut être partagé et devenir collectif, ou à peu près collectif. Sans ces collectifs, l'histoire n'aurait pas été la même. Ils ont construit des civilisations mais ils ont aussi connu des dérives, de ces dérives sont nés des désordres et de ces désordres les pires des barbaries. Car le joker présente un paradoxe : comme fonction mentale, il sert le vivant donc sa mission de survie, mais son transcendant lui est si important que pour lui il peut mourir.
    Un transcendant n'est pas nécessairement religieux, ni collectif. Il peut être mystique, philosophique, scientifique, politique, économique, etc. Les libres penseurs ont toujours défendu avec acharnement leurs transcendants personnels à leurs risques et périls même dans les périodes les plus sombres. Si le principe qui gouverne le joker est toujours semblable à lui-même, le transcendant qu'il soutient n'est pas nécessairement immuable. Si les besoins de la vie mentale ou sociale changent, il doit s'adapter. Le joker lui-même, par son aspiration au dépassement de soi, appelle ce changement. 

Gestion saine de la foi[modifier | modifier le wikicode]

    La foi est une fonction merveilleuse mais dangereuse, qui peut être la source de nombreux désordres, d’où la nécessité de la gérer sainement en respectant certains principes.
  • S’écarter des tentations des transcendants collectifs et surtout de leurs pratiques rituelles, obligations et contraintes, qui ne sont qu’un détournement à d’autres fins d’une fonction qui pour rester au service des besoins de chacun ne peut admettre qu’un transcendant personnel.
  • Si l’on ne doit pas douter de la nature même de la foi : aspiration au dépassement et confiance péremptoire en soi, sous peine de l’affaiblir, il faut toujours continuer de douter de ses affirmations, et c’est la nature même du jugement arbitraire, afin d’assurer un équilibre entre la foi et la fonction volontaire. On pourra constater que ce doute, bien qu’étayé, ne met pas en péril le transcendant lui-même, car les deux fonctions sont distinctes, il en faut plus pour l’ébranler.
  • La fonction volontaire déclenche la foi comme un joker pour diverses raisons : consolidation d’une structure comportementale, soulagement d’un stress, sécurité ontologique, incompétence, traitement d’un paradoxe, élimination d’une obsession, etc… avec une motivation précise pour la vie mentale. Il faut donc toujours savoir et garder en mémoire en quoi les affirmations et valorisations de la foi lui servent exactement, afin de pouvoir les remettre en question quand elles ont perdu leur raison d’être.
  • Par son aspiration au dépassement de soi, la foi aspire à la transformation de son transcendant, à l’évolution de ses affectations, et peut elle-même y participer par une restructuration consciente. Il ne faut donc pas hésiter à y recourir chaque fois que de meilleures solutions ont été trouvées par l’analytique, que les besoins, les situations, ont changé, que des structures comportementales sont apparues comme inappropriées, que l’arbitraire est redevenu capable de juger, etc… Si la foi est péremptoire, elle n’est pas conservatrice, et pour cela il est nécessaire de faire des examens de conscience fréquents.
    Pour mieux illustrer et comprendre le rôle de la foi, je ne peux pas quitter ce chapitre sans parler de ce que certains appellent : « les expériences de vies antérieures ». Ce sont des rêves, soit des rêves ordinaires, mais aussi des rêves éveillés dans un état de songe proche de l'assoupissement. La particularité de ces rêves c'est qu'ils se présentent dans un cadre historique ancien et parfois très ancien, et qu'ils mettent en scène des expériences structurantes, le plus souvent dramatiques : fuites, condamnations, exécutions, suicides, échecs, errances, succès aussi parfois, mais pas comme des cauchemars, comme des expériences assumées, vides de toute souffrance et pleines au contraire des leçons qui en ont été tirées ou doivent en être tirées. Ce sont des rêves à message. L'imaginaire de l'analytique est tout à fait capable de produire tout seul dans son coin, comme un grand, ce type de rêves, mais si la foi s'en empare, elle leur donne toute sa puissance, elle donne à l'être des centaines de siècles de racines, des racines qui par le passé expliquent son présent et éclairent l'avenir, des racines qui construisent une histoire personnelle qui transcende les races, les cultures, les civilisations, après avoir été tout cela il ne peut plus être aucune d'elles, il ne peut plus être que lui-même. La foi lui donne ainsi non seulement une sécurité ontologique à toute épreuve mais beaucoup plus encore.