Département:Raison et Philosophie/Présentation du département
Ce n'est que depuis Cicéron et la rédaction du De Oratore que le terme de raison, du latin ratio, devient également la traduction du logos grec dont l'origine s'avère plus lointaine. Logos, qui avant l'âge classique grec, ne se distingue pas du Mythos ; L'un et l'autre semblant qualifier un récit consacré au Dieux et Héros de la Grèce mythique.
Cependant cette unité va s'estomper au profit d'une distinction de plus en plus prononcée. Le logos caractérisant alors un niveau plus élevé d'abstraction, ou de conceptualisation, par le biais de la recherche alors originale d'un principe dont la dignité et le rang se révèle supérieure aux Dieux puisque "non née" et "non périssable" ; que se soit l'Eau pour Thalès ou le Feu pour Héraclite dont l'appellation exprimera également la parole sensée du maître.
Dès ce moment le logos, discours bien réglé permettant l'accès au principe premier du monde, n'a plus rien à voir avec le Mythos qui bien que toujours associé à la parole va prendre le sens de la parole créant l'illusion bienfaisante ou malfaisante. Toutefois l'évolution du vocable grec ne va pas s'arrêter là puisqu'aux noms naturels va se substituer celui plus pur d'Être dont la saisie ouvre l'accès à la véritable constitution du Monde.
Bien que garant d'une vision rationnelle d'un Monde, dont l'organisation authentique est modelée sur l'unicité et l'éternité d'un Être synonyme de Vérité, le logos, ou raison, loin d'apparaître comme tout puissant va également révéler ses limites au travers d'une série de critiques qui loin d'écarter la raison vont plutôt chercher à délimiter son domaine d'activité. Tel est le cas par exemple des doctrines sensualistes ou bien sceptiques.
Dès lors nous voyons bien que la raison si elle est nécessaire dans la recherche de la vérité ne semble pas pour autant suffisante et apparaît bien plus comme devant faire l’objet d'une analyse approfondie permettant de définir son rôle véritable au sein de la philosophie.