Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés/Population active française

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Population active française
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Chapitre no 3
Leçon : Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés
Chap. préc. :Mondialisations
Chap. suiv. :Immigration et société française
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La population active, reflet des bouleversements économiques et sociaux : l'exemple de la France depuis les années 1850

La population active regroupe les personnes ayant ou cherchant un travail[1]. En quoi l'évolution de la population active française est-elle un reflet des bouleversements économiques et sociaux depuis les années 1850 ?

Nous verrons d’abord que le développement de la classe ouvrière est une conséquence de l'industrialisation, puis que le développement des classes moyennes est dû à la tertiairisation (post-industrialisation).

Les ouvriers, une nouvelle classe sociale[modifier | modifier le wikicode]

Si avant 1850, l'économie française était avant tout basée sur la production agricole et la société était rurale, de 1850 à 1970 la société devient industrielle, marquée par la croissance de l'emploi ouvrier, l'exode rural et l'urbanisation. Articles connexes : Classe ouvrière et Prolétariat.

Le monde ouvrier à la fin du XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Catégorie sociale née de l'industrialisation, les ouvriers voient rapidement leur conditions de travail évoluer. Les ouvriers-paysans et les artisans des villes, qui travaillaient à domicile ou sur des machines à tisser dont ils étaient les propriétaires disparaissent peu à peu. Les machines, de plus en plus nombreuses, imposent en effet un nouveau lieu de travail : l'usine.

Les ouvriers y vivent dans un espace restreint et sont soumis au bruit, à la chaleur et à la poussière. On y trouvait aussi les ouvriers saisonniers, qui sont l'hiver à l'usine, et l'été dans les champs, qui se retrouvent remplacés par des ouvriers permanents. Des règlements d'usine très stricts encadrent cette population ouvrière.

Le monde ouvrier français étant un groupe social grandissant (4,4 millions vers 1850, 6 millions en 1936), il n’est pas uniforme pour autant. Les artisans des métiers de luxe forment l'élite. Les ouvriers des mines, peu qualifiés, très solidaires face au danger et réactifs face à leurs conditions de travail, constituent un monde à part. Entre ces deux extrêmes, les ouvriers d'usine connaissent, eux, des situations variées en fonction de leur niveau de spécialisation ou de leur qualifications.

Luttes syndicales et conquêtes sociales[modifier | modifier le wikicode]

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les ouvriers acceptent un travail épuisant et des salaires dérisoires afin de ne pas perdre leur emploi face à des patrons intransigeants. Des révoltes éclatent contre la misère : révolte des Canuts en 1831, émeutes des journées de juin 1848. Illégales jusqu'en 1864, les grèves sont sévèrement réprimées ; les ouvriers sont considérés comme une menace. Dépourvus de toute protection sociale, les ouvriers ne peuvent compter que sur quelques sociétés de secours mutuels. L'introduction du taylorisme puis du fordisme modifie leur travail (chronométrage, tâches répétitives, travail à la chaîne...) et uniformisent leurs situations.

Autorisés en 1884, les syndicats, surtout la CGT (Confédération générale du travail) créée en 1895, stimulent la combativité des ouvriers. Ils se battent sur les salaires, la durée du travail, la protection sociale (accidents, maladies, vieillesse, chômage...). Des grèves très dures seront effectuées pour la conquête des droits sociaux. Les syndicats qui engagent des négociations avec l'État obtiennent une législation du travail plus protectrice : semaine de 40 heures, droit syndical, délégué ouvrier, congés payés en 1936 ; augmentation des salaires, section syndicale d'entreprise en mai 1968.
Article connexe : Mouvement ouvrier.

Conscience et identité de classe[modifier | modifier le wikicode]

Les ouvriers se sentent unis par un destin commun : un salaire pour tout revenu et une vie entière consacrée au travail. Certains bénéficient du paternalisme des grands patrons : logements des cités ouvrières, crèches, dispensaires, allocations, etc. Les familles ouvrières ont des conditions de vie communes : tout en demeurant modeste, leur pouvoir d'achat triple de 1954 à 1975. Elles partagent aussi un cadre de vie : le quartier, de la cité à la banlieue dite « ouvrière » car la mixité sociale y est faible.

Les ouvriers développent une « conscience de classe » : ils sont liés par des intérêts et des destins communs. Une forte culture ouvrière les rassemblent : habits spécifiques (la casquette), loisirs spécifiques (cabarets, boxe, football...), fêtes liées au métier, au quartier ou au parti (socialiste ou communiste), défilés du 1er mai...

L'appartenance à la classe ouvrière peut toutefois s'avérer discriminante quand l'ascenseur social fonctionne mal et que les enfant d'ouvriers deviennent automatiquement des ouvriers eux-mêmes.

Le développement des classes moyennes[modifier | modifier le wikicode]

Vers la fin du XIXe siècle, on remarque que les classes moyennes regroupent une part de plus en plus importante au sein de la population active française. En effet, ces classes ont permis de réduire l'« écart social » entre les classes les plus riches et les classes les plus pauvres.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]