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Commentaire littéraire en première/Structure du commentaire littéraire

Leçons de niveau 12
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Structure du commentaire littéraire
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Chapitre no 2
Leçon : Commentaire littéraire en première
Chap. préc. :Méthodologie
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Commentaire littéraire en première/Structure du commentaire littéraire
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Le commentaire littéraire se divise idéalement en deux voire trois parties[G 1] :

  1. l’introduction qui doit présenter l'extrait et son auteur, le situer et poser la problématique ;
  2. le développement qui regroupe 2 à 3 parties représentatives des axes de lecture de l'extrait ;
  3. la conclusion qui, après avoir rappelé les axes de lecture, doit créer un élargissement.

L'introduction

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L'introduction est la phase critique du commentaire littéraire, d’une part parce qu'elle nécessite une certaine approche du texte qui ne soit ni hors-sujet ni à contre-sens, d’autre part car c’est la première impression du devoir que le lecteur reçoit. Il est donc important de donner envie au lecteur de continuer à lire avec une certaine attention le reste du commentaire. L'introduction doit par conséquent capter son intérêt et obéit à une méthode qui fait se suivre 4 étapes[I 1],[G 2] :

  • une phrase d'accroche : idéalement, il faut éviter de commencer l’introduction par des formules clichés du type « ce texte… », « Cet extrait… » ou des lieux communs stériles comme « Victor Hugo, ce grand écrivain… », « De tout temps… », etc. L'introduction doit démontrer l'originalité de l'approche de l'élève, sa capacité à entraîner la lecture du commentaire, c’est pourquoi l’on surnomme cette phase initiale du travail l'« amorce ». En effet, le correcteur n’est pas censé connaître le texte sur lequel porte le commentaire et l'élève doit toujours avoir en tête de rédiger un exposé didactique. Cette entrée en matière présente le texte étudié, son auteur, sa date de publication, son contexte historique et littéraire. Un parallèle avec la biographie de l'auteur et avec les contextes historiques et sociologiques (l'« idéologie du texte » selon Laurent Fourcault) et aussi son l'héritage culturel (intertextualité) doit être proposé[I 2]. À défaut de connaître ces éléments, l'élève tentera de contextualiser le texte avec les informations données par le paratexte ;
  • il faut ensuite présenter et situer le texte : en localisant le passage dans l’œuvre (il s'agit de situer précisément, à savoir : est-ce l’incipit ou l’épilogue d'un roman, quel chapitre ou quelle scène, quel poème dans le cas d'un recueil poétique), en explicitant sa nature (type, genre, sous-genre, époque) puis en formulant rapidement son contenu (propos, thème principal, teneur). Il faut ensuite, en une phrase, rattacher la présentation du texte à la problématique générale qui est étudiée dans le commentaire, ce qui présuppose un travail préparatoire au brouillon. Cette problématique constitue « un faisceau de questions logiquement articulées » que le commentaire surimpose au texte, et qui conduit à « balayer le texte plusieurs fois » pour en repérer ses isotopies[I 3]. Cette seconde phase requiert une solide culture générale permettant de déterminer le contexte du passage étudié ;
  • présenter le « projet de lecture » en expliquant au lecteur le sujet du commentaire, son enjeu principal en tant qu'extrait de l'œuvre. Implicitement, l'élève doit comprendre pourquoi le jury a sélectionné ce passage, à savoir : son originalité et sa contribution à la connaissance de la littérature ;
  • enfin, il faut annoncer habilement le plan. Cette phase dite d’« annonce du plan » doit découler logiquement de l’hypothèse de lecture. Sa formulation doit éviter les clichés annonçant les parties telles : « …nous nous intéresserons à… », « …nous verrons que… », « …dans un premier temps… dans un second temps… ». La logique du développement doit être explicitée au moyen de quelques phrases en résumant les trois axes[G 3]. L'annonce du plan peut aussi se faire par une série de questions reprenant la problèmatique[I 4].

Le développement : les axes de lecture

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Tout comme l'introduction, le développement, considéré comme le cœur de l'argumentation et de l'analyse de texte, doit suivre une méthode et des règles précises. Il doit notamment, dans la mesure du possible, obéir à une structure ternaire composée de trois parties correspondant aux axes de lecture, chacune étant elle-même composée de trois sous-parties. Chaque partie doit être amenée par une phrase de transition permettant une lecture fluide et ayant aussi valeur de conclusion et d'introduction. Le développement doit également suivre une logique interne au travail, selon le type de texte ou la problématique choisis. Il peut être du plus général au particulier, d'un thème à un autre, d'un procédé littéraire ou courant historique. Il faut dans chaque partie analyser de manière approfondie le texte en citant des extraits et en les expliquant. De même, chaque idée (ou thèse) doit être bâtie sur un argument qui doit être lui-même fondé sur des exemples cités et situés précisément (avec pagination ou versification).

Le plan-type est ainsi un plan progressif, le plan dialectique (« thèse/antithèse/synthèse » comme il est académiquement décrit), apte à la philosophie, devant être évité, de même que le plan construit sur l’opposition fond/forme. L'argumentation doit également éviter de suivre le déroulement du texte (plan dit « juxtalinéaire ») ou de se contenter d’en raconter l'action. Le développement doit prouver, par l'étude des procédés d’écriture, que l'élève maîtrise les objets de langue et les connaissances du programme. La terminologie employée pour nommer les procédés littéraires doit donc être rigoureuse. Chaque exemple doit faire l’objet d'une rapide explication ; la citation seule est à proscrire et chaque extrait du texte doit être explicité. Il faut donc bien choisir les exemples afin de ne conserver que les plus significatifs.


Plan-type du développement
——
Partie 1
sous-partie a sous-partie b sous-partie c (facultative)
Partie 2
sous-partie d sous-partie e sous-partie f (facultative)
Partie 3
sous-partie g sous-partie h sous-partie i (facultative)

Le développement doit suivre une composition harmonieuse : si l’on choisit de faire deux sous-parties dans la première partie, il faut conserver cette structure pour les deux autres parties. Un plan en deux parties est déconseillé, il faut idéalement composer trois parties. De même les parties doivent être sensiblement de même longueur afin de ne pas provoquer une impression, à la lecture, de dissymétrie. Le plan doit donc être équilibré. Les parties ou axes de lecture doivent se construire autour d'une idée directrice, clairement exprimée, en une phrase consistant en l’introduction de la partie. En somme, la partie doit pouvoir se résumer en une phrase ou un thème relatif au contenu du texte. Une partie se compose de deux à trois paragraphes. Chaque paragraphe développe un argument qui justifie l’idée directrice de la partie en se fondant sur une analyse détaillée du texte (à travers des exemples). Un axe idéal développe cette logique, sachant qu’il peut y avoir plusieurs arguments et donc plusieurs exemples :


Structure d'une sous-partie
——
Sous-partie a :thèse (idée)
Argument 1

Exemple 1' (facultatif)

Argument 2

Exemple 2' (facultatif)

Les parties doivent être articulées par des liens logiques, via des connecteurs logiques qui assurent la progression du raisonnement (« tout d’abord », « ainsi », « pourtant », « donc », « en conclusion », « cependant », « néanmoins », etc[1].) Les citations doivent être intégrées correctement à l'analyse. La citation doit être en rapport avec la thèse de la partie et avec l’argument donc elle est une illustration venant du texte. Elles doivent être signalées par des guillemets et peuvent être introduites par des formules types telles que : « comme le montre », « par exemple », ou par deux points. Elles doivent être commentées de manière à montrer que l’on a compris le sens du texte, et l'importance du passage relevé. Attention enfin à cette faute récurrente : confondre la citation d'un passage poétique et d'un passage en prose. Dans le premier cas, l'élève cite des vers ou des strophes, dans le second cas il faudra parler de lignes ou de paragraphes. Une citation d'un passage du texte se présente donc ainsi :

« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? »
— (vers 1638)[Note 1]

« La christmas de 182... fut remarquable à Guernesey. Il neigea ce jour-là. Dans les îles de la Manche, un hiver où il gèle à glace est mémorable, et la neige fait évènement. »
— (ligne 1)[Note 2]

Types de plans possibles

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Trois types de plans sont admis : « Plusieurs modes d’organisation sont évidemment possibles. Le commentaire peut se présenter comme un compte rendu qui classe dans un ordre expressif les centres d’intérêt de la lecture. Il peut s’attacher à caractériser le texte en allant du plus extérieur au plus intime et des observations les plus simples aux impressions les plus personnelles. Il peut reconstruire les étapes successives de la lecture et de la découverte. Il peut encore, selon la nature du texte, s’inspirer de ses structures mêmes et de sa composition, s’organiser d’après les effets qui s’y développent »[2], définition intégralement reprise par le BO no 27 du 7 juillet 1983 puis par celle du BO spécial no 10 du 28 juillet 1984[H 1].

Le plan fondé sur la structure du texte confine cependant trop rapidement au commentaire juxtalinéaire, qui est à éviter absolument. De plus, ce type de plan comporte une certaine facilité qui ne permet pas de mettre en œuvre son esprit critique. Il ne faut jamais oublier que le type de plan choisi renseigne (et conditionne) sur l’argumentation suivie[3].


Plan-type fondé sur la structure du poème « Correspondances »
——
I/ La Nature et l'homme (premier quatrain),
II/ La réunion des contraires (second quatrain),
III/ les correspondances (deux tercets)

Le plan thématique est plus souple et souvent privilégié par les élèves. Il présente les thèmes du plus évident au plus abstrait ou symbolique. Il faut néanmoins se garder d'adapter maladroitement au texte étudié des thèmes préconçus, souvent clichés, et trop éloignés de la spécificité du passage[3].


Plan-type fondé sur les thèmes du poème « Correspondances »
——
I/ La Nature personnifiée,
II/ Le monde symbolique,
III/ La correspondance des sens

Le plan fondé sur les effets du texte est délicat ; il se fonde sur les registres ou types textuels mis en œuvre par l'extrait (comique, ironique, argumentatif, etc.)[3]. Enfin, le plan progressif permet d'aller de l'évidence (premières impressions sur le texte) vers le sens caché (implicite du texte) mais il permet plus facilement des hors-sujets.


Plan-type fondé sur les effets du poème « Correspondances »
——
I/ Le symbolisme de la Nature, la dimension spirituelle
II/ Visée argumentative par le jeu des correspondances

La conclusion se construit sur deux étapes dans un commentaire littéraire[I 1]. Dans un premier temps, l'élève dresse le bilan de l’argumentation développée au moyen des deux ou trois parties précédentes. La conclusion doit présenter la synthèse des idées principales en une ou deux phrases. Il s'agit de faire le résumé des différents axes de lecture en somme. Il y faut exprimer clairement sa vision du texte, en étant le plus neutre possible (il s'agit d’éviter le pronom personnel « je » et le « nous » de majesté également).

La conclusion propose aussi le bilan de l’argumentation (il faut répondre à la question : « qu'avons-nous appris sur le texte ? »). Elle constitue aussi la réponse à la problématique posée en introduction. Enfin, elle dévoile une phrase d'ouverture vers un prolongement possible (élargissement vers d’autres textes, vers des thèmes connexes du texte) qui autorise un jugement sur l'auteur[G 3]. L'élève peut donc donner son point de vue ou terminer par une citation d'auteur, en lien avec l'analyse précédente, censée achever l'épreuve.

Remarques typographiques et de mise en page particulières

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La mise en page

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Les programmes codifient l'observation d'une série de règles de présentation et de rédaction, en vue d’en permettre l'exposé le plus clair et le plus construit possible[G 4] :

  • les sauts de ligne doivent être respectés afin d'aérer le texte (on parle, lorsque le commentaire est comme d'un bloc, de « commentaire monolithique »). L'élève saute donc une ligne après l’introduction pour la séparer du développement ; de même, les différentes parties du développement sont elles aussi séparées par un saut de ligne marquant l'alternance des idées et arguments. Enfin, pour introduire la conclusion, on saute également une ligne.
  • les paragraphes sont marqués par un alinéa ;
  • la rédaction doit être complète ; ne doivent figurer aucune abréviation ou style télégraphique, ni de numérotation, ni titres de parties et de sous-parties ;
  • la couleur de l'encre utilisée pour la rédaction doit être noire ou bleue ;
  • comme pour toutes les épreuves officielles, aucun signe particulier permettant de reconnaître le candidat (signature, nom, dessin particulier) ne doit apparaître.

Typographie et insertion de citations

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Comme toute épreuve de littérature, l'élève doit se conformer aux règles typographiques de citation d'œuvres :

  • ainsi, les titres d'ouvrages doivent être soulignés alors que les titres de passages doivent être mis entre guillemets :
Ex : Baudelaire a publié les Fleurs du Mal en 1857. Le poème « L’albatros » est le quatrième de la section « Spleen et Idéal ».
  • une citation, de phrase ou de mots, doit être mise entre guillemets et toute altération de son contenu, par commodité syntaxique, doit être mise entre crochets. Elles doivent être placées après l’idée qu’elles illustrent mais elles ne constituent pas en elles-mêmes une preuve. Il faut ainsi argumenter et expliquer la citation. De plus, elles ne doivent pas être trop longues[I 5]. Concernant la citation d'éléments du texte, l'élève peut user de plusieurs moyens, leur intégration dans la phrase devant être harmonieuse[G 3] :
  1. la mise en apposition,
  2. avoir recours à un terme d'articulation (« comme », « tel que », « par exemple »),
  3. l'usage des deux points de ponctuation ou des parenthèses ;
  1. « Liste complète des connecteurs logiques », sur ac-creteil.fr (consulté le 30 mai 2010).
  2. La circulaire continue : « Seule est exclue une démarche juxtalinéaire qui ferait se succéder sans lien entre elles et sans perspectives des remarques ponctuelles et discontinues. Un lecture vraie se construit et ne saurait consister en une poussière de remarques », circulaire 72-455 du 23 novembre 1972.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 [pdf] « Le commentaire d'un texte littéraire (dossier complet) », sur Lettres.net (consulté le 30 mai 2010).
  • Annie Reithmann et Blandine Bricka, Réussir le commentaire composé, vol. 522, Studyrama, coll. « Principes », 2004 (ISBN 9782844723826) 
  1. p. 32.
  2. p. 53.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 p. 54.
  4. p. 52.
  • Laurent Fourcault, Le commentaire composé, Armand Colin, coll. « Collection 128 », 2005, 2e éd., 126 p. (ISBN 220034080X) 
  1. 1,0 et 1,1 p. 15.
  2. p. 10-13.
  3. p. 6.
  4. « définir la problématique sous la forme d'une série de questions ce qui revient à annoncer le plan du commentaire », p. 15.
  5. p. 15-16.
  1. « Plusieurs types de présentation sont possibles selon la nature du texte. Le candidat peut par exemple s'attacher à caractériser le texte en allant de l'observation à l'interprétation. Il peut reconstruire les étapes successives de la lecture et de la découverte. Il peut encore s’inspirer des structures mêmes du texte et de sa composition ou organiser son commentaire d’après les effets qui s'y développent. Seule est exclue une présentation qui distinguerait artificiellement entre le fond et la forme, ou bien encore qui ferait se succéder au fil du texte, sans lien entre elles et sans perspectives, des remarques ponctuelles et discontinues. Un commentaire ne saurait consister en une poussière de remarques », p. 2.
  1. Andromaque de Jean Racine.
  2. Première phrase du chapitre I du roman Les Travailleurs de la mer de Victor Hugo.