Cinéma francophone africain/Cinéma nigérien
Cinéma nigérien
[modifier | modifier le wikicode]Le Niger par le cinéma, ce fut d’abord l'ethnographe français Jean Rouch, arrivé en 1941 comme ingénieur des Ponts et Chaussées. En 1947 déjà il réalise Au Pays des mages noirs, en 1948 l'Initiation à la danse des possédés, et les Magiciens de Wanzarbé suit en 1949. Jean Rouch fait plus tard la connaissance d'un jeune nigérien démobilisé d'Indochine et en quête de travail, Oumarou Ganda. Acteur vedette de Jean Rouch dans Moi un noir (1957), puis assistant réalisateur, Oumarou Ganda sera le premier grand réalisateur nigérien de films de fiction.
Le cinéma nigérien a connu sa première consécration avec Moustapha Alassane qui a obtenu le prix de dessin au premier Festival mondial des Arts nègres à Dakar en 1966, avec la Mort de Gandji. Avec Oumarou Ganda, Cabascabo sera le premier film africain sélectionné au festival cinématographique de Cannes (France, 1969) et il va également obtenir le prix du grand jury au festival de Moscou (URSS, 1969). Le 12 mars 1972, Oumarou Ganda obtient le premier Grand prix Étalon de Yennenga du 3e festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO), pour son moyen métrage le Wazzou polygame. La mémoire de cet illustre cinéaste est immortalisée à travers un complexe culturel, le centre culturel Oumarou Ganda, à Niamey, au Niger.
En 1979, Gatta Abdourahamne est distingué « caméra d'or » au FESPACO pour le film Gossi, initiation Sohanthie. La même année, il est lauréat du scénario pour La Case vision habitat UNESCO à Nairobi au Kenya. En 1990, l'actrice Zalika Souley reçoit les « insignes du mérite culturel » de la Tunisie, en marge des 13e Journées cinématographiques de Carthage.
Le cinéma nigérien, c’est aussi Djingarey Maïga, Mamane Bakabé, Inoussa Ousseini, Moustapha Diop, etc. Mais depuis plus d'une quinzaine d'années, les productions se sont arrêtées, faute de moyens financiers et d'une politique de promotion de l'État. Un producteur-réalisateur, Ousmane IIbo Mahamane, a lancé en 1994 un espace de rencontres entre professionnels, dénommé les « Rencontres du cinéma africain de Niamey » (RECAN), afin entre autres d'aider à sortir le cinéma des sentiers battus. Les RECAN visent à créer les conditions multiformes pour le développement du cinéma au Niger.