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Cendrillon (Arthur Rackham)/La petite fille dans le grand château

Leçons de niveau 5
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La petite fille dans le grand château
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Chapitre no 1
Leçon : Cendrillon (Arthur Rackham)
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Chap. suiv. :Lise va à l’école
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Cendrillon (Arthur Rackham)/La petite fille dans le grand château
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Il était une fois un seigneur qui portait le titre de baron et était marié à une femme douce et charmante. Ils avaient une petite fille nommé Lise et ils vivaient à la campagne dans un grand château.
Quelle belle demeure ! Elle renfermait plus de chambres que vous ne pouvez en compter sur vos doigts et chaque pièce était pleine de meubles magnifiques. Lise possédait une chambre à elle dont les murs étaient ornés de tableaux d'histoires de fées ; des armoires contenaient les innombrables jouets avec lesquels elle s'amusait les jours de pluie quand elle avait fini d'apprendre ses leçons. Cependant, lorsque le temps était beau, Lise préférait aller jouer dans le jardin qui était si riche et si rempli de belles et divertissantes choses, que personne ne pouvait jamais en être fatigué. Il y avait un grand lac avec neuf cygnes ; une petite tonnelle couverte de roses, un verger où foisonnaient pommiers, poiriers et pruniers. Au bout d'une longue allée, auprès du pavillon du gardien, s'ouvrait la grande porte d'entrée qui donnait sur la route. Cette route conduisait à la ville située à un kilomètre et demi environ, et beaucoup de gens y passaient : colporteurs, mendiants, soldats revêtus de beaux uniformes et portant leur pique sur l'épaule et marchant au pas : gauche, droite, gauche, droite. Une fois, Lise aperçut le Roi et la Reine dans un splendide équipage : le jeune prince les accompagnait et tous les habitants de la contrée sortirent en foule de leurs maisons pour le voir et l'acclamer, car il était adoré du peuple entier. Il sourit à Lise au moment où il passait devant elle ; elle agita sa main et aurait bien voulu qu'il s'arrêtât et vint jouer avec elle dans le jardin. Lise n'avait ni frère, ni sœur, mais elle ne se sentait pas seule parce qu'elle était toujours avec sa mère qui prenait part à ses jeux et lui racontait de belles histoires. Elle en connaissait tant qu’elle pouvait chaque jour en dire de nouvelles, et elles étaient les plus belles que l'on pouvait imaginer.
Quant à son père, il passait presque toute son existence dans la bibliothèque garnie de gros livres sans la moindre image. Lise avait pu s'en assurer en jetant à la dérobée un coup d’œil sur l'un d'eux. Peut-être étaient-ils remplis de passionnantes histoires, mais son père ne lui en racontait jamais. En vérité, il lui parlait rarement, car il était peu bavard de son naturel. Chaque matin, après son petit-déjeuner, il se rendait dans sa bibliothèque, s'asseyait devant son bureau, mettait une paire de lunettes d'écaille sur son nez et écrivait avec une plume d'oie qui faisait entendre son drôle de grincement.

Lise fut la petite fille la plus heureuse du monde jusqu'à ce qu'elle eut douze ans et que survint un grand malheur : sa mère tomba malade. Les médecins les plus savants furent appelés et donnèrent leur avis, mais ils n'ordonnèrent aucun remède. Par la fenêtre, Lise les voyait arriver dans leur voiture. C'étaient des gens très importants, très gros, habillés en noir, avec des bas de soie et des dentelles à leurs manches. Souvent ils prenaient une prise de tabac et hochaient la tête en répétant : « Hum... hum ! » Lise était très anxieuse de savoir s'ils guériraient sa chère maman, mais ils parlaient toujours à voix basse et ils avaient l'air si solennel qu'elle n'osait les questionner.
Un matin, comme elle descendait l'escalier, elle trouva son père assis dans un vaste fauteuil, la tête enfouie dans ses mains. Il resta longtemps silencieux ; il se leva enfin, posa sa main sur le front de Lise et lui caressa doucement les cheveux :
« Nous sommes tout seuls maintenant, ma chérie, » dit-il.
Et Lise comprit que sa mère était morte.
Tout le jour, elle erra par la maison, essayant de comprendre ce qui lui était arrivé. Il lui semblait impossible de ne plus entendre la voix de sa mère ni voir son gentil sourire. Le soir, dans son lit, elle ne put s'endormir ; elle se leva et alla à la fenêtre pour regarder dans le jardin. Il faisait très sombre, et tout s'enveloppait de mystère. Une brise passait sur les arbres avec une plainte mélancolique, et la lune se levait derrière les nuages chassés par le vent.
Alors se produisit une chose étrange. Tandis que Lise se tenait là et que des larmes coulaient sur ses joues, elle crut voir une vieille femme parmi les buissons bordant la pelouse. L'obscurité l'empêchait de bien la voir, mais il lui parut que cette vieille femme était habillée d'une longue robe noire, avec un bonnet pointu sur la tête, et qu'elle tenait une baguette dans la main. Lise ne bougeait pas. À ce moment, la lune se montra et, tout à coup, dans son plein, dissipa les nuages et éclaira la figure de la vieille femme, qui avait les yeux fixés sur la fenêtre de Lise.
Sa figure était ridée par l'âge, mais l'expression en était très tendre, et le sourire de ses lèvres sembla si bon à Lise que celle-ci tendit ses bras vers elle et poussa un cri.
Alors les nuages voilèrent la lune, les ombres envahirent le jardin, et lorsque Lise regarda de nouveau, la vieille femme avait disparu.

Répondre à ces dix questions

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  1. Lise ne va pas à l'école et pourtant elle a des leçons à apprendre. Pourquoi ?
  2. Quels sont les moments de la vie de la fillette que Rackham a choisi d'illustrer, pourquoi ?
  3. Quel était le métier du colporteur ?
  4. Que veut dire foisonner ?
  5. À quoi servait la pique des soldats ?
  6. Être bavard, est-ce une qualité ou un défaut ?
  7. Pourquoi écrivait-on avec une plume d'oie à l'époque de Lise ?
  8. Quel auteur célèbre a fait une caricature des anciens médecins, dans ses comédies ?
  9. Que pensez-vous de la mise en scène avant l’apparition de la vieille femme.
  10. Quel est le mot qui dépeint l'atmosphère de ce paragraphe ?