Bourgeoisies marchandes, négoces internationaux et traites négrières au XVIIIème siècle/La traite transatlantique

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Carte du commerce triangulaire[modifier | modifier le wikicode]

Ce document est un planisphère qui présente les routes du commerce triangulaire et des traites négrières dans le monde au XVIIIème siècle. Il a pour auteur un cartographe. Nous apprenons grâce à ce planisphère que le commerce triangulaire est un système complexe qui relie les ports européens à la façade occidentale du continent africain et de là aux colonies américaines avant un retour vers l'Europe.

La Marie-Séraphique[modifier | modifier le wikicode]

La Marie-Séraphique est un navire négrier. Il est conçu pour le commerce : transports de marchandises depuis l'Europe vers l'Afrique puis des esclaves vers les colonies américaines et de là, les cales remplies de produits coloniaux, vers les ports européens (dans ce cas, vers le port de Nantes). La Marie-Séraphique est donc un acteur du commerce triangulaire.

Ce tableau date des années 1770, au moment où le navire a été racheté par un riche négociant nantais, Jacques Barthélémy Gruel. L'achat de ce type de navire est un très lourd investissement et un important signe de richesse. Il n'est pas rare que les armateurs fassent réaliser des tableaux de leurs navires les plus importants. Quant à celui-ci, il restera la propriété de Gruel jusqu'en 1776, date à laquelle il est vendu à un autre armateur.

Description d'une traversée[modifier | modifier le wikicode]

"La traversée de l'océan Atlantique dure en moyenne un peu plus de deux mois. Les hommes, les femmes et les enfants sont maintenus au niveau de l'entrepont, espace situé entre la cale et le pont, dans le "parc aux hommes" et le "parc aux femmes", enferrés deux par deux. Ils disposent d'un espace restreint. Les dernières études l'évaluent à un peu moins de 1,5 mètres cube par individu. La plupart des navires négriers entament la traversée de l'Atlantique en emportant de 350 à 450 esclaves. Les moments où on les autorise à monter sur le pont afin de respirer et de reprendre des forces se nomment les... "rafraîchissements". D'ordinaire peu nombreux, ils sont rares après une révolte, et forcément beaucoup plus fréquents à mesure qu'approche la date de la vente."

Extrait d'Une traversée, à partir du livret pédagogique du musée de Nantes, 2017


D'après ce document, les conditions de transport des esclaves sont épouvantables. Ils sont entassés et enchaînés les uns aux autres dans un vaisseau négrier, durant les huit semaines de la traversée. Ils ont peu de possibilités de sortir sur le pont prendre l'air, leurs mouvements sont restreints à cause du peu d'espace et les maladies font des ravages ; ainsi, plus du tiers meurt avant d'atteindre l'Amérique.

Les opérations de traite se déroulent en trois temps. Tout d'abord, les navires quittent les ports négriers européens, comme Nantes, ville portuaire, le plus important port français, chargés de pacotille à destination des côtes africaines où ces produits sont déchargés et échangés contre des captifs. Ces derniers sont chargés dans le navire à destination des colonies américaines qui ont de gros besoins de main d'œuvre servile. Dans un dernier temps, après avoir déchargé les esclaves, les navires repartent vers l'Europe, les cales pleines de produits exotiques.

En Afrique, les esclaves sont capturés ou achetés parfois loin de la côte. Il faut d'abord les acheminer jusqu'aux comptoirs européens situés sur le littoral africain, principalement du golfe de Guinée. Ces captifs sont des deux sexes et de tous les âges. Le voyage jusqu'en Amérique est long et éprouvant. Les conditions sanitaires sont terribles et environ 10 % (1 sur 10) des captifs n'arrivent pas au bout du voyage.