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Anthropologie des réseaux sociaux/Réseaux sociaux et trouble du comportement alimentaire

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Réseaux sociaux et trouble du comportement alimentaire
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Chapitre no 1
Leçon : Anthropologie des réseaux sociaux
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Le streaming est une technique de diffusion en direct de contenu ou d’enregistrement audio-visuel au travers le réseau Internet. Celle-ci fut adoptée par des personnes qui enregistrent des vidéo d’elles-mêmes en les diffusant instantanément, dans le but de captiver et d’attirer des millions de spectateurs à travers le monde. Les streameurs et les streameuses, comme on les appelle, partagent ainsi leurs expériences de jeux vidéo, leurs talents artistiques ou parfois simplement leur vie quotidienne.

Des plateformes telles que Twitch ou YouTube, pour ne citer que les plus connues, dominent le secteur en tant que lieu de création et de diffusion de ces contenus. La popularité croissante de ces sites web et du streaming place les streamers et streameuses au cœur de nouvelles dynamiques culturelles et sociales, qui peuvent parfois devenir préoccupantes en matière de santés mentales, avec notamment l’apparition de troubles du comportement alimentaire (TCA), dont il est précisément question dans ce chapitre de cours.

Les TCA, tel que l'anorexie, la boulimie, voire l'hyperphagie, sont des problèmes de santé mentale complexes qui peuvent affecter n’importe qui, indépendamment de l'âge, du sexe et de la profession[1]. Toutefois, les spécificités du métier de streamer, caractérisées par de longues heures d'immobilité, une pression constante pour plaire et performer, ainsi que l’exposition à des commentaires parfois critiques, peuvent créer un terreau fertile pour le développement de ces troubles. Cela sans oublier que l’émergence de la culture du streaming peut aussi susciter des préoccupations concernant la santé mentale des spectateurs et spectatrices, communément appelés « Viewers ».

Ce chapitre propose d'explorer et de discuter de la relation, encore peu connue de nos jours, entre le métier de streamer ou de streameuse et les TCA. Pour ce faire, les pressions et les attentes auxquels sont confrontés les acteurs de l'industrie du streaming sont examinés, ainsi que les risques du développement des TCA qui en découlent. Deux cas d'étude sont ensuite présentés pour illustrer les défis spécifiques auxquels peuvent être confrontés les personnes qui pratiquent le streaming. Cela juste avant d'aborder les mesures de prévention et de prise en charge possible des TCA. En guise de conclusion, le rôle que peuvent jouer les plateformes de streaming sera enfin analysé, dans une optique de responsabilisation et de sensibilisation à la pratique d'un streaming, de sorte à ce qu'elle soit favorable au bien-être des streamers et de leurs spectateurs.

Les streamers et leur influence

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Les streamers représentent une force puissante dans le paysage médiatique contemporain, avec des audiences qui rivalisent parfois avec celles des émissions de télévision traditionnelles. Leur influence s'étend bien au-delà du simple divertissement, touchant des domaines aussi divers que la mode, la musique, la culture populaire et bien sûr, les habitudes alimentaires. Ces personnalités proviennent d'horizons variés, incluant des joueurs professionnels de League of legends ou encore Rocket League par exemple, des personnalités du web, des artistes et des créateurs de contenu. Cette diversité démographique et leurs intérêts variés contribuent à l'attrait universel de leurs émissions, leur permettant d'atteindre des publics de tous âges et de toutes origines[2].

Plateforme de streaming

Une plateforme de streaming très connue comme Twitch offre aux streamers un moyen unique d'engager et d'influencer leur public. Leur capacité à interagir en direct avec leurs spectateurs crée un lien de proximité et de fidélité qui dépasse souvent celui des médias traditionnels. Cette relation peut avoir un impact significatif sur les attitudes, les comportements et même les choix alimentaires de leur audience et d'eux-mêmes.

Les séances de streaming prolongées s'accompagnent souvent de collations, de nombreux grignotages, de fast-food pour une raison de praticité, permettant de manger rapidement et de rester en direct. On constate également la consommation de boissons énergisantes ou de sodas sucrés, ou à l'inverse une sous-consommation alimentaire avec des repas sautés ou oubliés par manque de temps pour se consacrer un maximum au streaming et au viewers[3].

Les partenariats entre les streamers et les marques alimentaires peuvent aussi influencer les choix alimentaires des viewers, en mettant en avant des produits facilement consommables durant des sessions de streaming. De plus, la tendance des mukbangs, où les streamers mangent de grandes quantités de nourriture devant la caméra, a gagné une audience mondiale, modifiant ainsi les normes et les comportements alimentaires de manière significative. En adoptant ou en montrant certaines habitudes alimentaires, les streamers peuvent obtenir des sponsorisations ou des partenariats, modifiant ainsi économiquement et culturellement les pratiques alimentaires.

On remarque avec cette section que les streamers prennent souvent de mauvaises habitudes alimentaires et que les spectateurs, désireux de prolonger un live, peuvent également être influencés par le comportement et les habitudes des streamers qu'ils regardent. Ils en arrivent alors à grignoter tard la nuit ou a commander de la malbouffe pour ne pas louper le live et ceci de manière parfois fréquente et de plus en plus habituelle. En somme, l'influence des streamers sur les habitudes alimentaires de leurs viewers est profonde et multifacette, incluant des aspects psychosociaux, économiques et culturels. En tant que modèles pour de nombreux jeunes, et dans notre société de plus en plus connectée, les responsabilités des streamers et streameuses dans la promotion de pratiques saines est cruciale est engagée.

L'impact de l'excès du streaming sur les habitudes alimentaires des streamers

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Comme discuté précédemment, le mode de vie intense des streamers, caractérisé par des sessions de streaming prolongées à des horaires irréguliers, peut exercer une pression importante sur leurs habitudes alimentaires.

Les sessions de streaming prolongées peuvent conduire à des fringales, incitant les streamers/streameuses à se tourner vers des aliments rapides et faciles à consommer, souvent riches en gras ou en sucre. Les restaurations rapides et les boissons énergisantes deviennent ainsi des choix communs, offrant une dose instantanée d'énergie pour maintenir le niveau d'attention et d'interaction avec la communauté. En outre, la publicité et les sponsorisations de certaines marques peuvent également influencer ces choix, renforçant la consommation de produits spécifiques durant les sessions en direct[4].

La nécessité de rester en ligne et de continuer à interagir avec leur public peut pousser les streamers/streameuses à privilégier les repas rapides et faciles à préparer, ou même à sauter des repas. Cette tendance à sacrifier la qualité nutritionnelle au profit de la commodité peut entraîner une alimentation déséquilibrée, contribuant sur le long terme à des problèmes de santé tels que l'obésité, le diabète et des maladies cardiovasculaires. Le stress et la pression de performance exacerbent souvent ces problèmes, poussant certains streamers à adopter des comportements alimentaires problématiques comme l'hyperphagie ou l'anorexie.

Paradoxalement, certains streamers/streameuses peuvent également être confrontés à des épisodes de sous-alimentation, motivés par le désir de ne pas quitter leur session de streaming. Être accro aux jeux vidéo et à l'interaction avec la communauté peut conduire à une priorisation de l'activité en ligne au détriment des besoins fondamentaux liés à l'alimentation et au repos. D'ailleurs, dans la culture du gaming, le concept de « grind » (le fait de jouer pendant de longues périodes pour progresser) est souvent valorisé. Cette mentalité peut ainsi encourager les streamers/streameuses à prolonger leurs sessions de streaming sans prendre suffisamment de pauses pour se nourrir de manière adéquate, contribuant ainsi à des comportements alimentaires malsains.

L'excès de streaming, en définitive, pose un défi complexe pour la santé des streamers, mettant en évidence un besoin de stratégies d'intervention adaptées pour améliorer leur bien être nutritionnel, leurs comportements alimentaires, pouvant aller de la surconsommation d'aliments riches en gras ou en sucre à la sous-alimentation, soit deux comportements motivés par le désir de maintenir leur présence en ligne et leur interaction avec leur audience.

Pressions et attentes dans l'industrie du streaming

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Les streamers sont fréquemment confrontés à des pressions esthétiques visant à maintenir une apparence attrayante et engageante à l'écran, particulièrement les femmes qui se font malheureusement bien plus souvent critiquer. Cette pression peut se traduire par le désir de maintenir un poids spécifique, une silhouette athlétique ou une certaine image corporelle, ce qui peut, à nouveau, influencer leurs choix alimentaires et leur relation avec la nourriture[3].

De plus, l'exposition constante aux commentaires et aux critiques en ligne peut avoir un impact significatif sur la perception de soi. Les commentaires négatifs sur leur apparence physique, leur poids ou leur style de vie peuvent renforcer les pressions esthétiques existantes et contribuer à des problèmes d'estime de soi et de confiance en soi, menant souvent à des troubles alimentaires comme l'anorexie ou la boulimie. Les critiques peuvent également engendrer d'autres problèmes psychologiques, comme la dépression. Ce qui peut dans ce cas devenir un nouveau facteur favorable aux mauvaises habitudes alimentaires.

L'environnement du streaming favorise également une comparaison sociale constante, où les streamers peuvent se retrouver à comparer leur apparence physique à celles de leurs pairs et d'autres membres de la communauté en ligne. Cela peut alors entrainer des comportements alimentaires peu sains, tels que des régimes restrictifs ou des épisodes de suralimentation émotionnelle. Il y a ensuite la pression des statistiques, de vues, de nombres d'abonnés, au sein d'un milieu concurrentiel, qui les pousse à pratiquer toujours plus d'heures de streaming.

En résumé, les pressions esthétiques, les normes de beauté véhiculées dans l'industrie du streaming, les effets sur la perception de soi, le risque de comparaison sociale et les pressions statistiques sont autant de facteurs qui peuvent influencer les habitudes alimentaires des streamers/streameuses et contribuer au développement de troubles du comportement alimentaire. La prise de conscience de ces problématiques et l'implémentation de mesures de soutien adéquates sont cruciales pour protéger la santé mentale et physique de ces créateurs de contenu.

Risques de développement des TCA chez les streamers/streameuses

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Après avoir découvert les facteurs de vulnérabilité des streamers et streameuses face aux troubles du comportement alimentaire (TCA)[5], cette nouvelle section aborde à présent les problèmes de santé associés à la pratique du streaming.

Le streaming peut être un environnement hautement stressant, où les streamers/streameuses doivent constamment être en performance devant leur audience. Cette pression pour divertir et captiver peut entraîner un stress chronique, qui à son tour peut influencer les habitudes alimentaires, conduisant à des épisodes de suralimentation ou de sous-alimentation, avec des horaires de travail irréguliers et des sessions de streaming qui peuvent se prolonger très tard dans la nuit, voire jusqu'au matin. Une telle irrégularité de vie peut perturber les rythmes circadiens naturels et affecter les habitudes alimentaires comme déjà expliqué précédemment.

La comparaison avec d'autres professions numériques montre que, comme les Youtubeurs ou les influenceurs sur les réseaux sociaux, les streamers partagent des risques similaires de troubles alimentaires, exacerbés par la pression de l'image et la gestion du stress. La pandémie de COVID-19 a également amplifié certains de ces défis, en augmentant le temps passé en ligne et en accroissant l'isolement social, ce qui peut aggraver encore une fois les risques de TCA.

Le streaming peut aussi facilement envahir la vie personnelle des streamers/streameuses, rendant difficile la séparation entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Cette fusion des frontières peut entraîner une focalisation excessive sur le travail, au détriment de la santé mentale et physique, y compris des habitudes alimentaires équilibrées[3].

Certains streamers/streameuses peuvent développer une dépendance aux jeux vidéo et au streaming, où la nécessité de rester en ligne et d'interagir avec la communauté l'emporte sur les besoins fondamentaux tels que l'alimentation et le repos. Cette dépendance peut contribuer à des comportements alimentaires peu sains, notamment la sous-alimentation et la négligence des repas.

Avec toutes ces parties jusqu'à présent nous avons bien remarqué que les streamers/streameuses sont exposés à divers facteurs de risque qui sont susceptibles d'augmenter leur risque des troubles alimentaires. Il est crucial de prendre conscience de ces risques et de mettre en place des mesures de prévention et de soutien pour promouvoir la santé et le bien-être dans l'industrie du streaming. Mais il est également crucial de considérer le rôle de l'auto-régulation et des pauses planifiées. Adopter des pratiques telles que la limitation de la durée des sessions de streaming et la mise en place de pauses régulières peut aider à prévenir l'épuisement et favoriser le maintien de routines alimentaires plus régulières et saines.

Plusieurs streamers populaires se sont exprimés au sujet de leurs luttes contre de telles pressions, illustrant bien cette dynamique toxique. Leurs témoignages de streamers ayant vécu des TCA pourrait illustrer ces risques de manière concrète et sensibiliser à la nécessité de soutiens ciblés. La mise en place de programmes de sensibilisation et d'accès à des professionnels de la santé spécialisés, comme des nutritionnistes ou des psychologues, est essentielle pour promouvoir la santé mentale et physique au sein de cette profession.

Deux cas d'étude :

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Kameto et sa prise de poids

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Kamel Kebir

Kamel Kebir, plus connu sous le pseudonyme de Kameto, est un streamer français qui jouit d'une grande popularité, notamment dans l'univers des jeux vidéo compétitifs. Au fil des années, Kameto a construit une communauté fidèle grâce à son charisme, ses compétences de jeu et son style de streaming dynamique[6].

Toutefois, en 2019, Kameto a captivé l'attention de ses followers en révélant ouvertement sa lutte contre sa prise de poids. Par le biais de ses publications sur les réseaux sociaux et lors de discussions durant ses sessions de streaming, Kameto a partagé les difficultés rencontrées pour maintenir un équilibre entre son rythme de vie de streamer et une alimentation saine.

Kameto a expliqué comment les longues heures passées devant l'ordinateur à streamer, combinées à une alimentation déséquilibrée et à l'absence d'activité physique, avaient entraîné à sa prise de poids progressive au fil du temps. Il a admis avoir fortement pris du poids en raison d'une mauvaise alimentation tout en se consacrant intensément à sa carrière de streamer. Il a également évoqué les mesures qu'il prenait pour améliorer son mode de vie, incluant des séances d'entraînement régulières et une alimentation plus équilibrée[7].

Des fois je fais des écarts et après une fois que je fais un écart ça se « nobo » psychologiquement, mais le truc c’est que, c’est surtout après les streams, j’ai ciblé l’endroit où je deviens comme un ouf c’est après les streams. C’est quand je cute trois, quatre heures du matin je descends et là je tape tout ce qu’il y a dans le frigo […] Je pense vraiment que c’est une pathologie[8].

Ce témoignage met en lumière les défis auxquels peuvent être confrontés des streamers/streameuses en matière de santé et de bien-être, ainsi que l'importance de sensibiliser et de soutenir ces individus dans leur parcours vers un mode de vie plus sain. L'exemple de Kameto offre une perspective précieuse sur les réalités souvent méconnues de la vie de streamer et souligne la nécessité de promouvoir des pratiques plus conscientes et équilibrées au sein de l'industrie du streaming.

Marie Lopez, plus connue sous le pseudo d'EnjoyPhoenix, est une streameuse et Youtubeuse Française dont le parcours personnel et professionnel a été marqué par un combat public contre les troubles du comportement alimentaire (TCA)[9].

EnjoyPhoenix

Active sur YouTube depuis 2011, Marie a partagé avec ses millions d'abonnés non seulement des conseils beauté et mode, également des sessions de jeu vidéo par la suite, mais aussi des aspects plus intimes de sa vie, y compris sa lutte contre les TCA et l'aggravation de ces troubles face aux commentaires sur les réseaux sociaux. Son témoignage a mis en lumière les défis spécifiques auxquels les personnalités publiques sont confrontées en matière de santé mentale, exacerbés par la pression constante de l'exposition médiatique et les commentaires ou réactions en direct sur le tchat parfois intrusif du public.

Sa transparence concernant son trouble alimentaire a non seulement sensibilisé ses followers à la gravité de ces conditions, mais a également souligné l'importance du soutien psychologique et de la compréhension dans le processus de guérison. L'histoire de Marie Lopez offre une perspective précieuse sur les interactions complexes entre la célébrité en ligne, la santé mentale et la culture des réseaux sociaux, dans laquelle la notoriété peut influencer la santé mentale et vice versa.

J’essayais à tout prix de perdre du poids parce que j’accordais énormément d’importance aux commentaires des gens sur mon apparence. Ça m’a détruit, de voir que j’étais réduite à mon poids. Ça m’a rendu fébrile, physiquement ET mentalement. Je ne m’étais jamais sentie aussi mal dans ma peau qu’à cet instant, j’ai donc décidé d’essayer de me détacher de tout ça, de ces mots, ces messages, ces commentaires, ces insultes[10]

Prévention et prise en charge

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Après avoir exploré plusieurs défis liés aux TCA chez les streamers et les streameuses, il est crucial d'aborder les stratégies de prévention et de prise en charge, qui exigent une approche holistique adaptée aux spécificités de cette industrie en constante évolution.

Tout d'abord, il est essentiel de sensibiliser les streamers, les plateformes de streaming et le public sur les risques associés aux TCA dans le monde du streaming. Cela peut inclure des campagnes de sensibilisation, la mise à disposition de ressources éducatives et l'organisation de discussions ouvertes sur la santé mentale et le bien être dans la communauté du streaming. Il serait bénéfique d'intégrer des événements en ligne avec la participation de spécialistes pour parler donc de bien être et déstigmatiser les TCA[3].

Les plateformes de streaming ont un rôle crucial à jouer dans la promotion d'un environnement sain et soutenant pour les streamers. Elles peuvent, par exemple, collaborer avec des professionnels de la santé pour fournir un soutien régulier, développer des politiques contre le harcèlement et la stigmatisation, et promouvoir des pratiques alimentaires saines à travers des chartes de bien-être que les streamers pourraient volontairement adopter.

Il est également important de mettre à disposition et d'offrir des supports adaptés pour gérer les TCA, tels que l'accès à des professionnels de la santé mentale spécialisées dans les TCA, des groupes de soutien en ligne, et des programmes de formation sur la santé et le bien être. Ces initiatives peuvent inclure des programmes éducatifs sur l'équilibre alimentaire, la gestion du stress et l'importance d'un mode de vie sain.

La création de réseaux de soutien par les pairs est également une stratégie efficace. Ces réseaux permettent aux streamers de partager des expériences, des conseils et de se soutenir mutuellement. Encourager un dialogue ouvert entre pairs peut grandement contribuer à prévenir les TCA et à intervenir rapidement lorsque des problèmes surviennent.

De plus, il est essentiel de sensibiliser et de former les spectateurs sur l'impact de leurs interactions. Les plateformes peuvent mettre en place des formations pour les modérateurs des chats, visant à reconnaître et gérer les comportements nuisibles liés aux commentaires sur l'alimentation et le corps. En consolidant la sensibilisation, en renforçant les politiques de soutien sur les plateformes de streaming, et en fournissant des ressources adaptées à ce métier, nous pouvons contribuer à créer un environnement plus favorable pour la santé mentale et le bien-être des streamers.

Enfin, des formations pour le métier de streamer devrait être engagées pour apprendre la gestion de temps, quand faut-il faire des pauses, apprendre aux streamers, et donc aux futurs streamers, qu'il ne faut pas négliger le sommeil ainsi que l'alimentation pouvant provoquer de nombreux problèmes tels que les TCA. Tout ceci en plus de la prévention permanente qu'il faut instaurer.

Ce chapitre met donc en lumière la complexité des interactions entre le métier de streamers/streameuses et les troubles du comportement alimentaire (TCA). Il est clair que le soutien, la prise de conscience et la recherche continue sont des éléments clés pour aborder efficacement les défis associés aux TCA dans l'industrie du streaming. Cependant, les découvertes sur le sujet appellent à une collaboration interdisciplinaire plus poussée. Psychologues, nutritionnistes, sociologues, et professionnels de l'industrie du streaming doivent unir leurs efforts pour créer des programmes de bien-être adaptés aux spécificités de cette profession[11].

Il est aussi crucial de reconnaître les défis uniques auxquels ils sont confrontés en matière de santé mentale et de nutrition. Des horaires de travail irréguliers et parfois beaucoup trop conséquents, le stress lié à la performance et au nombre de viewers, le manque de sommeil et les pressions esthétiques sont tous des facteurs qui contribuent au développement des TCA[4]. Les streamers/streameuses ont donc besoin de soutien et de ressources pour faire face aux défis de leur profession tout en préservant leur santé mentale et leur bien-être. Des programmes de soutien, des ressources en ligne et des services de santé mentale accessibles peuvent jouer un rôle crucial dans la prévention et la prise en charge des TCA.

Il est également essentiel de poursuivre les recherches sur le sujet pour dévoiler les nuances des TCA dans cet environnement unique. Par ailleurs, l'influence omniprésente des technologies et des médias sociaux sur l'image corporelle nécessite une analyse approfondie pour comprendre comment ces outils peuvent être utilisés pour promouvoir un environnement sain plutôt que de perpétuer des stéréotypes nocifs[1].

Il reste donc encore beaucoup à apprendre sur la relation entre le streaming et les TCA, notamment en ce qui concerne les facteurs de risque spécifiques et les interventions efficaces. Ce qui ne devrait pas empêcher les plateformes de streaming d'assumer un rôle important dans la promotion d'un environnement sain et soutenant pour leurs utilisateurs. Des politiques robustes de lutte contre le harcèlement, des ressources de soutien et des initiatives de sensibilisation peuvent contribuer à créer une communauté plus sûre et plus inclusive.

La prise de conscience, le soutien et la recherche sont donc essentiels pour aborder de manière efficace les défis liés aux TCA dans l'industrie du streaming. Il est impératif que la communauté globale, y compris les chercheurs, les praticiens de la santé ou même les spectateurs, s'engage de manière constructive pour améliorer la santé et le bien être des streamers.

Notes et références

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  1. 1,0 et 1,1 Chrystel Besche-Richard et Catherine Bungener, « Chapitre 4. Les troubles des conduites alimentaires et de l’ingestion d’aliments », dans Psychopathologies de l’adulte, Dunod, coll. « Psycho Sup », (ISBN 978-2-10-080739-0, lire en ligne), p. 139–162
  2. « Le rêve Twitch : quand streamer rime avec précarité », sur RTBF (consulté le 29 avril 2024)
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Ce qu'il faut savoir sur le métier de streamer | Insolite Du Geek », sur insolite-du-geek.fr (consulté le 29 avril 2024)
  4. 4,0 et 4,1 (en) « Mental Health for Live Streamers », sur Streamlabs (consulté le 29 avril 2024)
  5. http://www.sietmanagement.fr/wp-content/uploads/2016/04/mcluhan_m_pour_comprendre_les_medias.pdf
  6. « Kameto s'exprime longuement sur ses problèmes de poids » (consulté le 29 avril 2024)
  7. « TikTok - Make Your Day », sur www.tiktok.com (consulté le 29 avril 2024)
  8. « KAMETO PARLE DE SON PROBLÈME DE POIDS » (consulté le 29 avril 2024)
  9. « Instagram », sur www.instagram.com (consulté le 29 avril 2024)
  10. Jade Olivier, « EnjoyPhoenix atteinte d'anorexie-boulimie : elle dévoile la photo qui l'a poussée à "guérir" de ses troubles du comportement alimentaire », sur www.programme-tv.net, (consulté le 29 avril 2024)
  11. https://www.fr.fnac.be/a17869567/Veronique-Reille-Soult-L-ultime-pouvoir-La-face-cachee-des-reseaux-sociaux

Bibliographiques :

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  1. Besche-Richard, C., & Bungener, C. (2020). Chapitre 4. Les troubles des conduites alimentaires et de l’ingestion d’aliments. Cairn.info. https://www.cairn.info
  2. Debord, G. (1967). La Société du spectacle.(livre), Wikipédia. https://wikipedia.org
  3. EnjoyPhoenix. (2021). Ce réel m’a fait prendre conscience de la force des mots. Sur la première photo, j’étais en pleine période de crise de TCA. J’essayais à… [Post]. Instagram. https://instagram.com
  4. Insolite Du Geek. Ce qu'il faut savoir sur le métier de streamer. https://insolite-du-geek.fr.
  5. KAMETO PARLE DE SON PROBLÈME DE POIDS. [Vidéo]. YouTube.
  6. KAMETO. Kameto s'exprime longuement sur ses problèmes de poids. [Vidéo]. Kameto s'exprime longuement sur ses problèmes de poids (youtube.com)
  7. KAMETO. (2023). Kameto réagit à son ancien poids. [Vidéo]. TikTok. https://tiktok.com
  8. McLuhan, M. (1964). Pour comprendre les médias. https://sietmanagement.fr/mcluhan_m_pour_comprendre_les_medias.pdf
  9. Programme-TV.net. (2021). EnjoyPhoenix atteinte d'anorexie-boulimie : elle dévoile la photo qui l'a poussée à "guérir" de ses troubles du comportement alimentaire. https://programme-tv.net
  10. Reille Soult, V. (2023). L'ultime pouvoir - la verite sur l'impact des reseaux sociaux.
  11. RTBF Actus. (2022). Le rêve Twitch : quand streamer rime avec précarité. https://www.rtbf.be/actus
  12. StreamHealthHub. (2023). Nutrition and Mental Health for Streamers. Santé mentale pour les diffuseurs en direct | Laboratoires de cours. https://streamlabs.com