Écrire le songhay (introduction pour locuteurs alphabétisés en français)/Espaces et apostrophes
La séparation des mots
[modifier | modifier le wikicode]Les locuteurs songhay qui n'ont pas été scolarisés en songhay ont souvent tendance à souder dans l'écriture les éléments grammaticaux, ex. *Aboori, *Wa kanibaani, *A sinda, *A gonda, *Fondagoy. Un peu comme si 'tu l'as vu' était écrit 'tulavu'.
Ces exemples ci-dessus sont tirés d'un lot de textos répétés dans des échanges successifs entre locuteurs. À y regarder de près, on regarde qu'il est difficile pour le locuteur ordinaire de séparer les mots. Ce qui peut être en partie due au fait que les mots songhay sont souvent courts à la base – constitués qu'ils sont d'une syllabe ou deux. Ainsi, l'apprentissage de l'écriture doit être inclure un exercice rigoureux d'écoute de soi. Être à l'écoute des mots qui sortent ensemble de la bouche mais qui doivent être écrits un à un pour éviter d'écriture toute une expression ou phrase en un mot. Retournons aux courtes phrases en question:
Aboori→ A booriWa kanibaani→ Wa kani baaniA sinda→ A sii nda / A sii nd'aA gonda→ A goo nda / A goo nd'aFondagoy→ Foo nda goy
En s'exerçant à écrire ou transcrire de courts passages, le locuteur peut vite apprendre à s'écouter et à faire la distinction entre les mots qui se succèdent. Avec ce niveau d'alerte, il se perfectionne rapidement et maîtrise l'écriture songhay sans devoir tâtonner.
Une aide supplémentaire pourrait venir du correcteur d'orthographe s'il est installé et fonctionnel (sur LibreOffice). Le correcteur peut détecter et marquer de nombreuses erreurs de frappe. Les mots collés éventuellement signalés exigent votre attention pour corriger l'erreur. Bien sûr, il ne s'agit que d'un soutien partiel pour rendre attentif aux problèmes potentiels. C'est celui qui écrit qui a le dernier mot de toutes les façons.
Les règles d'abrègement
[modifier | modifier le wikicode]Le mot typique songhay est plutôt court. C'est aussi le cas de la plupart des particules qui relient les noms, verbes et pronoms (ex. a 'son'/'sa'/'ses'; i 'leur'/'leurs'). En règle générale, il se passe une contraction lorsque deux voyelles se suivent. C'est ce qu'on voit dans:
- A sii nda a → A sii nd'a
- A goo nda a → A goo nd'a
- Ma i foo → M'i foo
- A ga maa a ra → A ga m'a ra
- A goo i se → A g'i se
- Kala a ma tonton → Kal'a ma tonton
- Ma si ay guna → Ma s'ay guna
Cependant, si la règle semble claire pour ces cas de mots courts avec une voyelle finale suivie d'une voyelle initiale – ga a → g'a –, la situation est moins évidente quand un mot plus long suit. Écrire: Ma alaayaney foo ou M'alaayaney foo? Ici, les deux formes sont possibles et parfois ça se joue à l'œil. On peut aussi dire qu'à un certain endroit, une contraction n'est pas nécessairement 'jolie' à voir, ex. Ay g'Irkoo ŋaaray est logique, mais je peux décider d'écrire Ay ga Irkoo ŋaaray ('Je prie Dieu') pour espacer mon écriture. De même pour I ga maa a ra qui pourrait être ambigu si contracté: I ga m'a ra. (Est-ce d'ailleurs maa 'écouter' ou ma particule verbale à sens multiples?
Enfin, au début de l'apprentissage, il est hautement recommandé d'écrire en toutes lettres et en tous mots. C'est-à-dire que la contraction peut venir une fois que l'apprenant aura maîtrisé la séparation des mots – le plus grand défi aux locuteurs du songhay qui l'écrivent aussi.