Topologie générale/Exercices/Connexité
Connexité
[modifier | modifier le wikicode]Exercice 1
[modifier | modifier le wikicode]Dans , soit un sous-espace affine de dimension . Quel est le nombre de composantes connexes de ?
est homéomorphe à donc (d'après la proposition du cours sur les composantes connexes d'un produit) il a autant de composantes connexes que : une si et deux si .
Exercice 2
[modifier | modifier le wikicode]Une application f d'un espace topologique X dans un ensemble Y est dite localement constante si tout point de X possède un voisinage sur lequel f est constante.
- Soient un ouvert de et dérivable et de dérivée nulle. Montrer que est localement constante.
- Montrer que si une application est localement constante alors elle est constante sur chaque composante connexe de .
- Soit . Il existe un intervalle ouvert contenant et inclus dans . Sur cet intervalle, est nulle donc est constante.
- Sans perte de généralité, on peut supposer que est connexe et non vide. Les pour sont des ouverts disjoints donc un seul est non vide.
Exercice 3
[modifier | modifier le wikicode]Soit et deux parties d'un espace topologique .
- Montrer que si et sont fermés dans et si et sont connexes, alors et sont connexes.
- Trouver un contre-exemple pour ou non fermé.
- Montrer que si et sont connexes et si est non vide, alors est connexe.
- Soient et fermés dans tels que soit connexe. Supposons par exemple non connexe et montrons qu'alors, n'est pas connexe. Par hypothèse, est l'union de deux fermés disjoints non vides et . Puisque est connexe et union des deux fermés disjoints et , l'un des deux est vide ; par exemple, . Alors, est l'union des deux fermés disjoints non vides et .
- , , .
- Soient continue et . Alors, est constante sur donc sur son adhérence dans , qui est égale à . Par conséquent, elle vaut en tout point de . Elle est aussi constante sur donc elle vaut en tout point de . Elle est donc constante sur .
Exercice 4
[modifier | modifier le wikicode]Soit un espace connexe et localement connexe. Soient et deux fermés de non vides et disjoints. Montrer qu'il existe une composante connexe de dont l'adhérence rencontre à la fois et .
Exercice 5
[modifier | modifier le wikicode]Soient un intervalle réel et une injection continue. On pose et .
- Montrer que est un intervalle.
- En déduire que est monotone.
- L'ensemble est une partie connexe — car convexe — de (c'est un triangle si l'intervalle est borné) et est continue donc est une partie connexe de , c'est-à-dire un intervalle.
- Cet intervalle ne contient pas (c'est ici qu'intervient l'injectivité de ) donc est de signe constant, c'est-à-dire que est monotone.
Exercice 6
[modifier | modifier le wikicode]- Soit . Montrer qu'il existe deux fonctions continues distinctes dont le graphe est inclus dans Z et contient .
- Soient un espace topologique quelconque, un espace séparé, une application continue, son graphe et un point de ce graphe.
On suppose que G est ouvert dans une certaine partie Z de V×F (pour la topologie induite sur Z). Montrer qu'alors, sur tout connexe de V contenant , est la seule application continue dont le graphe est inclus dans Z et contient .
- g1(x) = x et g2(x) = |x|.
- Par hypothèse, pour un certain ouvert Ὼ de V×F. Soient C un connexe de V et une application continue dont le graphe est inclus dans Z et contient . Alors, le sous-ensemble D de C sur lequel coïncide avec est fermé dans C (par séparation de F et continuité de et ) et non vide (il contient ). De plus, D est ouvert dans C, comme image réciproque de l'ouvert Ὼ par l'application continue .
Par connexité de C, le sous-ensemble D est donc égal à C tout entier, c'est-à-dire que n'est autre que la restriction de à C.
Connexité par arcs
[modifier | modifier le wikicode]Exercice 7
[modifier | modifier le wikicode]Soit le graphe de l’application : . Montrer que est connexe mais pas connexe par arcs.
est connexe (par arcs) donc son adhérence est connexe. Elle est la réunion de deux connexes par arcs : et .
Pour montrer que ces deux parties de ne sont pas connectées par un arc, remarquons d'abord que pour tout intervalle non vide d'extrémité , .
Soit maintenant un chemin continu . Pour tout , soit un voisinage de dans non égal à tout entier puis, soit tel que pour tout , . Alors, d'après la remarque préliminaire, l'intervalle est vide, c'est-à-dire que . On a donc montré que pour tout , est un voisinage de dans , c'est-à-dire que est un ouvert de . Puisqu'il est également fermé (car est fermé), il est soit vide, soit égal à . Cela prouve qu'aucun chemin continu dans ne rencontre à la fois et .
Exercice 8
[modifier | modifier le wikicode]Montrer que le groupe topologique SO(3) des matrices de rotation en dimension 3 est connexe par arcs.
Remarque : il en résulte évidemment que le groupe orthogonal O(3) a deux composantes connexes par arcs : SO(3) et son complémentaire.
Toute matrice de SO(3) est de la forme avec orthogonale et , donc est reliée à la matrice identité par le chemin .
Exercice 9
[modifier | modifier le wikicode]Soit un ouvert connexe de .
- Montrer que est connexe par arcs polygonaux.
- Soit une droite de . Montrer que est connexe.
- Cela vient uniquement du fait que dans , tout point a un voisinage connexe par arcs polygonaux (et même un voisinage convexe : une boule), et la preuve est donc calquée (en plus simple) sur celle vue en cours à propos de la connexité par arcs. Soient et l'ensemble des points de joints à par un arc polygonal. Toute boule qui rencontre est incluse dans (en mettant bout à bout un segment d'un point de à un point et un arc polygonal de à ). Ainsi, l'ensemble (non vide) est à la fois :
- ouvert : si et si est une boule ouverte contenant alors , donc est voisinage de tous ses points ;
- fermé : si et si est une boule ouverte contenant alors rencontre donc donc , donc contient tous ses points adhérents.
- Par conséquent, .
- Même raisonnement en remplaçant la notion de connexité par arcs polygonaux par celle de connexité par arcs dont seules éventuellement les extrémités appartiennent à , et en remarquant que lorsqu'un tel arc rencontre un ouvert , il contient des points .
Exercice 10
[modifier | modifier le wikicode]- Montrer que pour deux points distincts quelconques et du plan, il existe une famille de chemins dans le plan de à , polygonaux, et tels que les soient disjoints deux à deux.
- En déduire que pour toute partie au plus dénombrable du plan, est connexe par arcs polygonaux.
- Montrer de même que est connexe par arcs C∞.
- On peut prendre par exemple pour la réunion des deux segments et , où est un point parcourant la médiatrice de .
- Soient et deux points de distincts, et comme dans la question précédente. Alors, l'un au moins des ne rencontre pas .
- Même raisonnement que dans les questions précédentes, en prenant par exemple pour l'arc de parabole passant par et , de sommet et d'axe la médiatrice de .