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États-Unis et le monde depuis les « 14 points » de Wilson/Annexe/Évolution de l'US Navy

Leçons de niveau 13
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Évolution de l'US Navy
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Annexe 1
Leçon : États-Unis et le monde depuis les « 14 points » de Wilson

Annexe de niveau 13.

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États-Unis et le monde depuis les « 14 points » de Wilson/Annexe/Évolution de l'US Navy
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Protecting the American way of life.
America's Navy : A global force for Good.

L’US Navy (United States Navy), la marine de guerre des États-Unis, est l'une des cinq composantes des forces armées américaines. Elle est depuis l’entre-deux-guerres la première force navale au monde, ainsi que la deuxième force aérienne (après l'US Air Force). En mai 2014, la marine des États-Unis compte[1] :

  • 289 navires disponibles, dont 99 déployés sur tous les océans ;
  • 3 700 aéronefs (avions et hélicoptères) ;
  • servis par 324 100 personnes (sans compter les 108 700 réservistes et les 201 000 employés civils).

Cette marine a évolué depuis le début du XXe siècle, adaptant son organisation et son matériel aux besoins, aux avancées techniques et aux évolutions stratégiques.

Le déploiement des forces navales américaines a évolué depuis le début du XXe siècle en fonction des menaces visant les États-Unis. Jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, la majeure partie des navires étaient basés dans l'Atlantique Nord au sein de l’Atlantic Fleet, avec une Pacific Fleet plus modeste. De décembre 1917 à décembre 1918, une division de quatre cuirassés fut basée à Scapa Flow (au nord de l'Écosse) au sein de la Grand Fleet britannique pour participer ensemble au blocus des côtes allemandes.

De 1922 à 1941, l’entre-deux-guerres est une période de concentration dans le Pacifique où la Battle Fleet (basée à San Diego) regroupe les navires les plus modernes, tandis que la Scouting Fleet est chargée de l'Atlantique avec les plus vieux. Comme les chantiers de construction de la Côte Est envoient les navires vers la Côte Ouest par le canal de Panama, ce dernier est sous contrôle militaire des États-Unis et les dimensions des navires sont limités par le gabarit des écluses. En juillet 1940 est votée le Two-Ocean Navy Act (« loi navale des deux océans ») qui prévoit un fort développement de la marine, avec notamment la construction de sept cuirassés, 18 porte-avions et 115 destroyers. En février 1941 la marine est réorganisée en trois flottes : la Pacific Fleet (regroupant neuf cuirassés et trois porte-avions) basée à Pearl Harbor (depuis juin 1940), l’Asiatic Fleet (deux croiseurs) à Subic Bay puis à Mariveles aux Philippines, tandis que l’Atlantic Squadron (six vieux cuirassés et un porte-avions) est à Norfolk. Les cuirassés sont regroupés par trois au sein de battleship divisions (BatDiv), les porte-avions leur servant de soutien.

En 1942, au tout début de la Seconde Guerre mondiale, la marine est de nouveau réorganisée en deux flottes : d’une part l'Atlantic Fleet qui couvre la Côte Est et les Caraïbes, d’autre part la Pacific Fleet qui couvre la Côte Ouest et les îles du Pacifique. Les BatDiv laissent la place comme unité tactique aux task forces (TF : « forces opérationnelles »), beaucoup plus souples car créées et dissoutes en fonction des besoins. Les premières TF étaient composées de ce qui restait après l’attaque de Pearl Harbor, soit chacune autour d'un ou de deux porte-avions, avec quelques croiseurs et des destroyers (par exemple la TF 11 ou la TF 16). En mars 1943, la marine est réorganisée en flottes numérotées : la 2e dans l'Atlantique Nord, les 3e, 5e et 7e dans le Pacifique, la 4e dans l'Atlantique Sud, la 8e en Méditerranée et la 12e en Europe du Nord. Ces flottes forment un cadre administratif, les TF étant l'échelon tactique : de 1943 à 1945, la TF 38 (renommée plusieurs fois TF 58 selon qu'elle dépendait de la 3e ou de la 5e flotte), la principale du Pacifique, regroupe jusqu'à 18 porte-avions et huit cuirassés.

Quatre porte-avions à quai en 1985 à Norfolk, la principale base de la Côte Est.
La base navale de San Diego, la principale de la Côte Ouest.

Pendant la guerre froide, la marine maintien son déploiement sur plusieurs océans, avec la 1re flotte puis la 3e avait la charge du Pacifique central, la 2e de l'Atlantique (elle devait surveiller la flotte du Nord soviétique ; c’est elle qui réalise le blocus de Cuba en 1962 et les invasions de la République dominicaine en 1965 et de la Grenade en 1983), la 6e en Méditerranée (qui intervient au Liban en 1958 puis en 1983, ainsi qu'en Libye en 1986) et la 7e du Pacifique occidental (c'est elle qui intervient lors des guerres de Corée, du Viêt Nam, Iran-Irak et celle du Golfe). Les task forces forment toujours l'échelon tactique, avec par exemple la TF 20 de la 2e flotte qui s'entrainait dans l'Atlantique Nord.

La fin de la guerre froide a entrainé plusieurs réorganisations, avec notamment la création en 1995 d'une 5e flotte chargée de l'Asie du Sud-Ouest (qui est intervenu en Afghanistan et en Irak), la suppression en 2011 de la 2e flotte et le redéploiement vers le Pacifique d'une partie des unités (pivot vers l'Asie-Pacifique) ; actuellement, il y a cinq flottes :

  • la Third Fleet dans le Pacifique oriental et central ;
  • la Seventh Fleet dans le Pacifique occidental (face à la Corée du Nord et à la Chine) ;
  • la Sixth Fleet en Méditerranée et dans l'Atlantique (face à la marine russe) ;
  • la Fourth Fleet autour de l'Amérique du Sud (contre les narcotraficants) ;
  • la Fifth Fleet dans le golfe Persique et le golfe d'Aden (face à l'Iran et aux pirates somaliens).

Les principales bases pour les navires de surface sont Norfolk (côte Est) et San Diego (côte Ouest), complétées par Everett (près de Seattle) et Pearl Harbor (à Hawaï). Les sous-marins armés de missiles nucléaires sont eux basés à Kings Bay (côte Est) et Bangor (côte Ouest).
Article connexe : Liste des bases navales.

Découpage des océans affectés à six flottes américaines en 2009 ; la 2e flotte a été supprimée depuis. Ces flottes n'ont qu'une réalité administrative.
Départ de la « Grande flotte blanche », composée de seize cuirassés, pour son tour du monde, en 1907 : une façon d'affirmer sa puissance.

Le terme anglais capital-ship signifie navire capital, soit le type de bâtiments majeurs d'une flotte. Ces derniers se distinguent généralement par un armement et une protection importantes ainsi que par une plus grande taille que les autres bâtiments de combat. Si lors de la première moitié du XXe siècle les cuirassés étaient les principaux représentants de cette catégorie, aujourd’hui ce sont les porte-avions qui en sont l'archétype.

Ère des battleships

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L'USS Arizona (BB-39) durant les années 1930.

Se sont les cuirassés qui dominent les océans pendant toute la première moitié du XXe siècle. Un cuirassé, traduisible en anglais par battleship, est un puissant navire de guerre, à l'épais blindage en acier (jusqu'à plus de 40 cm d'épaisseur), armé de canons de très gros calibre et destiné à se battre au sein d'une formation en ligne. Tous les cuirassés des États-Unis sont numérotés avec le préfixe « BB » (pour battleship). La taille en dessous est appelé croiseur, avec un blindage et un armement plus légers.

Suite à une course aux armements avec le Royaume-Uni, l'Empire allemand, l'Empire russe, la République française et l'Empire du Japon, des séries (appelées « classes » de navires) de cuirassés sont sorties des chantiers, de mieux en mieux armés, protégés et rapides, rendant à chaque fois les séries antérieures périmées :

Article détaillé : Liste des cuirassés américains ; Treaty battleship.

Le mémorial de l'Arizona, au-dessus de l'épave.

L'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 marque la fin de l'ère du cuirassé et le début de celui du porte-avions. Ce jour là, l’aéronavale japonaise, décollant de six porte-avions, attaque la base navale d'Hawaï où sont concentrés les huit cuirassés de la flotte américaine du Pacifique (alignés deux par deux, formant la Battleship Row : l'allée des cuirassés) : les huit furent touchés, dont trois coulés et un chaviré.

L'USS Iowa (BB-61) tirant une bordée, lors d'une démonstration en 1984.

Les cuirassés survivants furent réparés, tandis que ceux coulés furent remplacés à partir de 1943 par quatre nouvelles unités de la classe Iowa. Mais la portée de tir des canons des cuirassés (maximum 39 km) étant très inférieure au rayon d'opération des avions embarqués (800 km pour le Corsair), ces grosses unités ne furent plus utilisées lors de la campagne du Pacifique comme pièces maîtresses. Ils servirent pour le bombardement terrestre (en Normandie, en Provence, à Guam, Peleliu, Saipan, Iwo Jima, Luçon, etc. et sur le Japon), ainsi que d'escorte des porte-avions pour les protéger des kamikazes (notamment à Okinawa). Les seuls échanges de tirs entre cuirassés furent lors du débarquement en Afrique du Nord[2], lors de la seconde bataille de Guadalcanal en novembre 1942 et lors de la bataille du golfe de Leyte (dans le détroit de Surigao) en octobre 1944.
Article connexe : Battleships in World War II.

Après 1945, les cuirassés les plus vieux furent retirés du service et rapidement ferraillés ou utilisés de cible (trois subirent un test nucléaire en 1946 à Bikini). La classe South Dakota, plus moderne, fut d’abord mis en réserve en 1946 puis ferraillée dans les années 1960. Quant aux quatre derniers nés de la classe Iowa, ils furent plusieurs fois mis en réserve puis remis en service durant la guerre froide, notamment pour servir pendant la guerre de Corée puis la guerre du Viêt Nam. En 1984, les quatre sont modernisés (installation de lances-missiles) dans le cadre du programme « marine de 600 navires » ; remis en réserve en 1995, ils sont rayés des listes en 2006 et servent désormais de navires-musées.

Ère des porte-avions

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L'USS Nimitz (CVN-68), le premier des onze porte-avions géants de l'US Navy : mis en service en 1975, il fait 333 m de long.

Un porte-avions, carrier en anglais (préfixe « CV », « CVN » s'il est à propulsion nucléaire), est un bâtiment qui sert de base aérienne mobile. Les premiers essais datent de l'entre-deux-guerres, les Américains leur assignant à l'époque un rôle de soutien des cuirassés.
Article connexe : Dirigeable porte-avions.

À partir de la Seconde Guerre mondiale, se sont désormais les porte-avions qui dominent les océans : se sont les combats contre la flotte japonaise pendant la campagne du Pacifique qui mirent en évidence la supériorité des escadrilles embarquées sur les cuirassés (batailles de la mer de Corail, de Midway, de la mer des Philippines, du golfe de Leyte et la destruction du Yamato). La marine des États-Unis passa de six porte-avions en décembre 1941 à 95 en août 1945.

Depuis le début de la guerre froide, le porte-avions est resté la pièce maîtresse des escadres américaines, permettant de conserver la suprématie navale et fournissant un puissant soutien aérien lors des opérations terrestres (guerres de Corée, du Viêt Nam, du Kosovo, d'Irak, d'Afghanistan et de Libye). En 1969, s'est l’USS Hornet (CV-12) qui récupéra les trois astronautes de la mission Apollo 11 de retour de la Lune et s'est à son bord qu’ils firent leur quarantaine.

Escadre en formation derrière l’USS Nimitz (CVN-68) des participants à l’exercice RIMPAC en juillet 2012. En dehors de ce type d'exercice, chaque porte-avions est protégé par beaucoup moins d'escorteurs, en général un croiseur lance-missiles et deux destroyers, formant ensemble un carrier strike group.

Le développement des avions à réaction a entraîné la construction de porte-avions toujours plus grands, appelés les supercarrier, notamment les dix porte-avions à propulsion nucléaire (code de nomenclature « CVN ») de la classe Nimitz mis en service de 1975 à 2009 : leur déplacement atteint les 100 000 tonnes, ils emportent une soixantaine d'aéronefs, leur réacteur nucléaire leur donnant en prime une très grande autonomie. En plus de ces puissantes unités, l'US Navy dispose de plusieurs porte-hélicoptères appelés landing helicopter assault (préfixe « LHA ») utilisés pour transporter les engins d'assaut des Marines.
Articles connexes : Liste des porte-avions de l'US Navy ; Opération Sea Orbit ; Porte-avions actuels de l'US Navy ; Liste des Carrier Strike Groups.

L'USS Fletcher (DD-445) en 1942, qui a donné son nom à une classe de 175 destroyers.
Trois destroyers lance-missiles (DDG) de la classe Arleigh Burke : les USS McCampbell (DDG-85), Lassen (DDG-82) et Shoup (DDG-86).

Dans l'ombre des puissantes unités que sont les cuirassés et les porte-avions, navigue une foule de navires plus petits : se sont les croiseurs, les frégates et les contre-torpilleurs (destroyers en anglais), chargés de la lutte anti-sous-marine et de la défense aérienne. Au début du XXe siècle, les escadres de cuirassés étaient protégées par des contre-torpilleurs (appelés aussi en France « escorteur d'escadre ») pour contrer les attaques venant de petits navires torpilleurs très rapides (de la taille d'une corvette ou d'une vedette). Les contre-torpilleurs étaient couverts par des croiseurs légers, eux-mêmes surclassés par des croiseurs lourds.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les menaces sous-marine et aérienne obligèrent le développement de navires d'un déplacement moyen ou léger qui avaient pour mission de protéger les convois océaniques et les escadres. Le rôle de chasseur de sous-marins était tenu dans l'US Navy par des destroyers d'escorte (d'un déplacement de 1 200 tonnes), équipés de sonars (pour trouver les sous-marins) et de grenades sous-marines (pour les détruire), tandis que le rôle de protection anti-aérienne revenait à des destroyers plus gros (d'un déplacement de 2 100 tonnes) chargés de canons. Les États-Unis produisirent 331 gros destroyers, notamment ceux de la classe Fletcher, auxquels se rajoutent 457 destroyers d'escorte, tels ceux de la classe Buckley ou de la classe Cannon.

Les développements techniques de la seconde partie du XXe siècle font encore évoluer les escorteurs, avec l'apparition de l'hélicoptère et du missile. L'hélicoptère, capable de porter un sonar et des torpilles, permet le développement de nouveaux navires de lutte anti-sous-marine, plus grands : des frégates (préfixe « FFG ») avec un déplacement de 4 000 tonnes, tels ceux de la classe Perry dans les années 1980. Le développement des missiles a entrainé l'apparition des guided missile destroyers (préfixe « DDG ») de la classe Arleigh Burke de 8 000 tonnes, qui ont entièrement remplacés les autres destroyers au sein de la marine américaine, et les guided missile cruisers (préfixe « CG ») de la classe Ticonderoga de 9 600 tonnes. Ces 62 nouveaux destroyers et les 27 croiseurs sont multirôles, armés avec des missiles de croisière (des Tomahawk), d'autres anti-navire (Harpoon), anti-aérien (Sea Sparrow), anti-sous-marin (ASROC), anti-missile (système Aegis) et même anti-satellite (SM-3).
Article connexe : Liste des destroyers de l'US Navy.

Les navires d'assaut amphibie (Amphibious warfare ship) servent au transport, au débarquement et au soutien d'unités de débarquement (notamment des Marines). Les premiers navires américains spécialisés pour ces opérations furent développés pendant la Seconde Guerre mondiale (débarquements en Afrique du Nord, en Sicile, en Italie, à Tarawa, en Normandie, en Provence, sur Iwo jima et sur Okinawa). Des opérations de débarquement eurent lieu à partir du début de la guerre froide (Corée en 1950, Viêt Nam en 1965, Grenade en 1983, Panama en 1990, Somali en 1992), souvent éloigné des bases américaines, d'où le besoin de navires de plus en plus grands.

Parmi la gamme de navires construit spécialement pour ces assauts amphibies, les plus imposants sont les Landing Helicopter Assault (LHA) et Landing Helicopter Dock (LHD), qui sont des porte-hélicoptères disposant d'une vaste soute avec radier immergeable. Ils peuvent transporter tout un assortiment d'hélicoptères de transport (V-22 Osprey et CH-53 Sea Stallion), d'hélicoptères d'assaut (AH-1 SeaCobra), d'avions à décollage vertical (AV-8 Harrier et F-35 Lightning), de barges de débarquement et d'aéroglisseurs. D'autres transports de grandes tailles, appelés Landing Ship Dock (LSD) et Landing Platform Dock (LPD) permettent de former des groupes amphibies.

L'USS Tang (SS-306), en 1943. Ce sous-marin, un des 122 de la classe Balao, coula 33 navires japonais en cinq patrouilles. Son nom fait référence à un poisson venimeux.

Un sous-marin, navire submersible, est capable de se déplacer aussi bien à la surface de l'eau que dans l'eau. Les premiers sous-marins militaires furent américains : le Turtle lors de la guerre d'indépendance, l’USS Alligator et le CSS H. L. Hunley lors de la guerre de Sécession. La production repris en 1900, avec des sous-marins propulsés par un moteur Diesel (en surface) et un second électrique (en plongée). Pendant la Seconde Guerre mondiale, les sous-marins américains coulèrent une partie importante de la flotte japonaise (1 178 cargos et 201 navires de guerre), désorganisant l'économie nippone et entrainant une famine systématique pour les garnisons japonaises dispersées sur les îles du Pacifique.

À partir de 1950, la propulsion nucléaire permet aux sous-marins de rester en permanence en plongée, leur donne aussi plus de vitesse et une autonomie seulement limitée par l'approvisionnement en nourriture de l'équipage. Le premier sous-marin nucléaire fut l’USS Nautilus (SSN-571), en service de 1955 à 1980. Cette période de guerre froide entre les marines américaine et soviétique voit la spécialisation des sous-marins, d’abord entre les sous-marins nucléaires d'attaque (SNA, ou SSN en anglais) et les sous-marins nucléaires lanceur d'engins (SNLE, ou SSBN en anglais), puis plus tardivement les sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière (SSGN en anglais).

Article connexe : Liste des sous-marins de l'US Navy.

Sous-marins d'attaque

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Sous-marin de la classe Los Angeles sortant de Toulon en 2011.

Le rôle d'un sous-marin nucléaire d'attaque est d'attaquer à la torpille les navires ennemis, que ce soit des sous-marins ou des navires de surface. Les derniers modèles américains peuvent embarquer en plus dans des silos de lancement à la verticale des missiles de croisière Tomahawk ou des missiles anti-navires Harpoon.

L'US Navy a aligné jusqu'à une centaine de SNA à la fin des années 1980, pour contrer la menace des sous-marins soviétiques (qui pouvaient viser le commerce transocéanique ainsi que les groupes aéronavals). Depuis la fin de la guerre froide, elle dispose, de loin, de la plus importante flotte de sous-marins nucléaires d'attaque :

  • 43 sous-marins de la classe Los Angeles de 6 900 tonnes de déplacement ;
  • 3 sous-marins de la classe Seawolf de 9 100 tonnes de déplacement ;
  • 9 sous-marins de la classe Virginia (7 autres en construction) de 7 800 tonnes de déplacement.

Sous-marins lance-missiles

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Le lancement de l’USS George Washington (SSBN-598) en 1959, le premier SNLE.

Les sous-marin nucléaire lanceur d'engins (ballistic missile submarine : SSBN) sont capables de tirer des missiles alors qu’ils sont en plongée. Développés au milieu de la guerre froide, leur mission étaient de transporter des missiles balistiques à têtes nucléaires (plusieurs ogives nucléaires par missile car mirvés), d'où pendant quelques décennies une partie de cache-cache américano-soviétique entre SNA et SNLE : si les seconds ne se faisaient pas repérer, ils pouvaient en cas de guerre réaliser un tir à courte portée et à trajectoire surbaissée, ne laissant à l'adversaire que quelques dizaines de minutes pour détecter les missiles et répondre.

La première solution à la fin des années 1950 fut d'adapter une rampe de lancement de missile sur un sous-marin, obligeant celui-ci à faire surface pour tirer. Le premier SNLE capable de tirer en plongée fut l’USS George Washington (SSBN-598) de 7 000 tonnes de déplacement, opérationnel en 1960 avec à son bord seize missiles Polaris. Actuellement, les 14 SNLE américains sont tous de la même série, la classe Ohio de 17 000 tonnes, armés chacun avec 24 missiles Trident (mirvés à huit ogives nucléaires).

Quatre sous-marins de la classe Ohio ont été transformés en sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière (cruise missile submarine : SSGN), leur permettant de lancer avec leurs 24 tubes verticaux le stock de 154 missiles Tomahawk qu’ils peuvent emporter chacun.

Notes et références

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  1. « Status of the Navy », sur http://www.navy.mil/.
  2. L'USS Massachusetts (BB-59) affrontant le Jean Bart français le 8 novembre 1942.
  3. L'avion percuta la coque sans causer de perte côté américain ; les restes (la moitié supérieure était resté sur le pont du Missouri) du pilote eurent des funérailles militaires le lendemain, ordonnées par le capitaine Callaghan malgré le mécontentement d'une partie de l'équipage : le sac contenant le tronc fut recouvert d'un drapeau japonais improvisé et une salve d'honneur fut tirée au moment de l'immersion.