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Comprendre l accessibilite numerique-Notions de base

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Mise en œuvre de l’accessibilité numérique

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Logo AccessiNum

Durée de la vidéo : 12 minutes 58 secondes

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Initier une démarche d’accessibilité

Transcription textuelle de la vidéo

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Vous êtes chargé d’un site web, ou vous devez travailler sur un site web, qui a pour ambition d’être accessible. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce qu’au juste l’accessibilité web ?

L'accessibilité est une exigence fondamentale du Web. C’est une obligation légale pour la plupart des sites publics à travers le monde. C’est tout simplement une nécessité́ de notre société́ de l’information où le Web est devenu un média majeur.

Cependant la notion d'accessibilité numérique n’est pas facile à appréhender. Cela ne désigne pas le seul fait d’accéder au réseau Internet, via votre fournisseur d’accès à Internet. Cela ne concerne pas seulement le handicap.

Accessibilité numérique

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Pictogramme d'une personne en fautteuil roulant.
Exemple de représentation classique du pictogramme d’une personne en fauteuil roulant.

Le symbole international d’accessibilité est un pictogramme identifiant les lieux qui sont accessibles aux personnes handicapées. Il consiste en un dessin stylisé d’une personne en fauteuil roulant, vue de profil, le plus souvent en silhouette blanche dans un carré bleu vif.

Le logo d'accessibilité du projet gnome
Le monde numérique offre une autre perspective de l’accessibilité aux humains, le projet GNOME utilise un pictogramme basé sur l’homme de Vitruve pour représenter la notion d’accessibilité.

Tout comme dans l’architecture urbaine, il est préférable de prévoir ses projets en prenant en compte dès la conception les contraintes d’accessibilité. Mais souvent ce n’est qu’à posteriori, ou tout au moins sur une base existante dont la conception ne prenait pas en compte ces critère, qu’elles vont venir se greffer. Ainsi dans les projets physiques il s’agit le plus souvent d’apporter un aménagement pour rendre un lieu accessible : ajouter une rampe d’accès inclinée à un immeuble ou des annonces sonores à un transport en commun…

Il en va de même dans le monde numérique, où l’accessibilité n’est pas une couche additionnelle, mais une contrainte de fabrication, qui doit donc être prise en compte dès le début. C’est dans sa constitution même, dans sa structure, que le document web doit être accessible.

Autre point important : toutes les personnes handicapées dans le monde physique ne sont pas en difficulté dans le monde numérique. Ainsi, une personne en fauteuil roulant, qui rencontre des obstacles pour circuler dans la ville, n’éprouve pas de difficulté particulière à naviguer sur Internet. Le numérique représente même une chance pour les personnes handicapées, leur permettant d’effectuer des démarches et des actes de la vie quotidienne, qui leur sont autrement difficiles, comme par exemple faire ses courses en ligne, quand on ne peut se déplacer.

Diversité des situations de handicap

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Qui sont donc les utilisateurs en situation de handicap sur Internet ? Quelles sont leurs difficultés ?

Situation de handicap

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Les personnes non-voyantes ne peuvent voir l’écran. Ni donc utiliser la souris, puisque celle-ci sert à pointer à l’écran, comme on montrerait du doigt…

Exemple d’une plage braille (en mauve) placé sous un clavier

Elles utilisent donc l’outil informatique — le même que tout le monde : ordinateur de bureau, tablette ou smartphone — avec des interfaces non-visuelle. Par exemple avec un lecteur d’écran, comme un logiciel de synthèse vocale, qui vocalise les textes affichés à l’écran, ou une plage braille, c’est-à-dire un clavier constitué de picots qui retranscrivent ces textes en caractères braille sous les doigts. Il est donc important pour elles que l’information de votre site soit véhiculée sous forme textuelle, afin d’être exploitable par leur lecteur d’écran.

Les personnes mal-voyantes auront par exemple modifié les paramètres de leur ordinateur pour grossir la taille des textes ou forcer les contrastes. Il est donc important que votre site puisse gérer ces modifications, parfois conséquentes, de sa charte graphique sans déperdition d’information. Car c’est aussi ce que font les personnes, qui ne sont handicapées, mais qui éprouvent des difficultés à lire les petits caractères, du fait de leur vue baissant avec l’âge, ou parce que, comme beaucoup, la colorimétrie de leur écran est mal calibrée, ou encore parce qu’elles viennent de casser leurs lunettes…

Il existe de nombreuses situations, physiologiques ou logistiques, où nous sommes, temporairement, en situation de handicap face à l’outil informatique.

Contrairement à l’idée reçue, l’accessibilité web, ce n’est pas : pour les handicapés… mais : pour les personnes en situation de handicap.

Aides techniques

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Les personnes ayant une limitation motrice utilisent d’autres aides techniques pour pallier leur difficulté à utiliser le clavier ou la souris : logiciel de dictée, track ball, headmouse, stylet pour tête, clavier virtuel, etc.

Les aides techniques sont différents moyens, extrêmement variés, qui facilitent l’usage informatique. Il est impossible de les lister de façon exhaustive, tant elles font l’objet d’innovation ou d’adaptation sur mesure. Retenons qu’il ne s’agit pas d’ordinateurs spéciaux, mais de logiciels et de périphériques particuliers, qui viennent compléter l’ordinateur.

Les aides techniques viennent s’ajouter à l’ordinateur, pour l’adapter au besoin de l’utilisateur. Ce n’est donc pas à l’éditeur du site de produire les versions adaptées aux différentes situations de handicap. Sur le Web, il ne s’agit pas d’adapter les contenus, mais seulement de les rendre accessibles.

Rendre l’information accessible

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L’accessibilité́ numérique se soucie de rendre l’information et les services accessibles à tous et toutes. Dit ainsi, ça parait évident. Pourtant, la plupart des sites web actuels restent difficiles à consulter pour de nombreuses personnes.

Le terme « accessibilité́ » est souvent employé́ dans les contextes impliquant des personnes handicapées, car celles-ci sont les plus désavantagées face à un site web ne se souciant pas d’accessibilité́. Elles représentent environ 10 % de la population. Mais elles ne sont pas les seules à éprouver des difficultés de consultation.

La consultation des sites web, et plus particulièrement les sites marchands ou institutionnels est soit difficile, soit impossible, pour 20 % environ des internautes français. Qui n’a jamais buté sur un formulaire web indomptable ? Qui n’a jamais abandonné́ en cours, un achat en ligne, au parcours trop complexe ?

Le Web pour tous

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Nul besoin d’être handicapé pour se retrouver bloqué face à un site web, par exemple optimisé pour un seul navigateur ou reposant sur une technologie trop spécifique.

L’accessibilité numérique, et web en particulier, se préoccupe de lever les blocages et rendre votre site consultable et utilisable. Si elle est indispensable aux personnes en situation de handicap, on se rend vite compte, parce qu’elle évite les blocages et lève les ambiguïtés, qu’elle est utile pour tous et toutes.

Car l’accessibilité, c’est aussi pour les personnes qui n’ont pas Flash, les si nombreux utilisateurs de tablettes et smartphones. C’est aussi pour le collègue qui s’est cassé le poignet aux sports d’hiver et qui ne peut plus se servir de la souris. Pour cet autre qui n’est pas malvoyant, mais gêné par le soleil qui se reflète sur son écran plat chaque fin de journée…

Le « Web pour tous » est l’objectif exprimé par l’inventeur du Web lui-même, Tim Berners-Lee :


En d’autres termes, l’accessibilité du Web peut se définir simplement comme la possibilité laissée à toute personne, quelle qu’elle soit, d’accéder à la toile, en toute circonstance.

Pour toute l’humanité et au-delà

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L’accessibilité recoupe très largement la notion d’interopérabilité. Les échanges numériques permettent aux humains du monde entier de communiquer. Mais de manière croissante les échanges se font seulement entre automates, c’est la communication inter-automates, ou en anglais machine to machine.

Pour ce type d’échange, idéalement les machines communiquent via des protocoles spécialisés via des interfaces de programmation applicative. Mais de nombreuses informations disponibles sur le web ne seront accessibles par aucun autre canal. L’accessibilité peut, à défaut de la mise en place d’un canal dédié, faciliter le travail des automates. Cela permet par exemple aux robots des moteurs de recherche de mieux référencer les contenus, ou de faciliter le développement d’applications spécifiques reposant sur des interfaces Web comme Weboob.

Le cadre réglementaire

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L’accessibilité, vœu pieux du Web dès sa création, est encadrée par des normes internationales, traduites en méthodes d’applications locales, et soumise à obligation légale.

Une norme internationale

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Des standards internationaux ont été définis pour assurer l’accessibilité des contenus : les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG ). Ces « recommandations pour l’accessibilité des contenus web » sont rédigées par un organisme international de normalisation à but non lucratif, fondé en 1994, chargé de promouvoir la compatibilité des technologies du Web, le World Wide Web Consortium (W3C).

Votre objectif final va être la mise en conformité de vos développements aux standards internationaux WCAG. Pour ce faire, vous pouvez décider d’utiliser directement ces standards internationaux. Mais ce n’est pas le plus pratique.

Ces WCAG ne sont pas immédiatement opérationnelles dans le cadre des projets web. En effet, ces lignes directrices, indépendantes des technologies, nous expliquent ce qu’il faut faire, mais pas comment il faut le faire. Une méthode d’application, plus concrète, s’avère nécessaire.

Les niveaux d’accessibilité normalisés

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L’accessibilité totale est un idéal difficilement atteignable. La démarche de mise en accessibilité consiste donc à lever autant de blocages que possible. Pour accompagner cette démarche les critères d’accessibilité sont classés par niveau, en fonction de leur nécessité, selon le niveau de blocage qu’ils permettent de lever, afin de les prioriser.

Des méthodes d’application locales

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En France, ces méthodes d’applications sont Accessiweb et le RGAA (Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations). Au Québec, c’est la norme SGQRI (Standards du Gouvernement du Québec sur les Ressources Informationnelles) et en Belgique, ce sont les directives Anysurfer.

Ces méthodes d’application permettent, à l’aide de listes de critères et de tests, de vérifier la conformité d’un site aux WCAG. Ces critères et tests concernent aussi bien la technique de fabrication du site, l’ergonomie de son interface que la production des contenus éditoriaux. Certains sont simples à mettre en œuvre, d’autres complexes.


Matrice de description des niveaux d’accessibilité
Niv. Priorité
A 1 Ce qui doit être fait Lève les barrières obstructives à l’accès aux contenus
AA 2 Ce qui devrait être fait Lève d’autres barrières significatives
AAA 3 Ce qui peut être fait Améliore le confort d’accès

Voici comment — quel que soit le référentiel, WCAG ou RGAA — ces niveaux pourraient être explicités :

  • Niveau A : c’est la priorité no  1 : il correspond à ce qui doit être fait autrement dit lever les barrières obstructives à l’accès aux contenus. ;
  • Niveau AA , priorité no  2 : il correspond à ce que devrait être fait, autrement dit lever d’autres barrières significatives ;
  • Niveau AAA , priorité no  3 : il correspond à ce qui peut être fait, autrement dit améliorer le confort d’accès.


Ces niveaux sont cumulatifs, c’est-à-dire que le niveau AA contient les critères du niveau A, complétés d’autres, et ainsi de suite.

Ils sont sans rapport avec le niveau de difficulté de mise en œuvre. Ainsi, certains critères du niveau AAA sont plus faciles à mettre en œuvre que d’autres du niveau A.

Ces niveaux correspondent aux difficultés rencontrées par les internautes. Atteindre le niveau A d’accessibilité, c’est lever les blocages ; ne pas l’atteindre, c’est laisser pour compte certains utilisateurs, ce qui est discriminant.

Les deux premiers niveaux peuvent raisonnablement s’appliquer à toutes les ressources web.

Le niveau AAA possède la particularité de ne pas s’appliquer à toutes les ressources et est considéré comme inatteignable par le W3C lui-même . Les critères de succès associés au niveau AAA peuvent être pris en compte dans certains contextes, lorsque cela est possible et pertinent.

Une obligation légale européenne

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L’accessibilité des sites Internet et Intranet est une obligation légale en Europe. La norme WCAG est reconnue officiellement par la Commission Européenne qui en recommande l'adoption dans tous les pays membres de la communauté. L'administration française s'y réfère depuis 1999.

C’est le niveau AA des WCAG qui est recommandé par l’Union Européenne.

En France, c’est l’article 47 de la loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », dont le décret d’application 2009-546 est paru au JO le 16 mai 2009, qui rend obligatoire l’accessibilité des sites web publics aux personnes handicapées. Depuis le 16 mai 2012, tous les sites publics français devraient être accessibles. En réalité, nous en sommes encore loin.

C’est le niveau AA du RGAA qui est légalement requis en France.

Pour les sites privés, qui ne sont pas soumis à cette obligation légale, la non accessibilité d’un contenu web tel qu’une offre d’emploi est un risque juridique important, en raison de possible mises en cause pour discrimination. De même, les intranets utilisés comme outil de travail, doivent être accessibles.

Il ne s’agit pas d’adapter les contenus, mais de les rendre accessibles, c’est-à-dire exploitables par tous les terminaux de consultation et les diverses aides techniques. Pour ce faire, l’accessibilité web, préoccupation originelle du Web, est encadrée par des normes internationales.