Éducation physique française au XXe siècle/Avant 1914

Leçons de niveau 14
Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Début de la boite de navigation du chapitre
Avant 1914
Icône de la faculté
Chapitre no 1
Leçon : Éducation physique française au XXe siècle
Retour auSommaire
Chap. suiv. :Entre les deux guerres
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Éducation physique française au XXe siècle : Avant 1914
Éducation physique française au XXe siècle/Avant 1914
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

La fin du XIX° impose la gymnastique comme matière scolaire avec d'autres ambitions que d'amuser les élèves. C'est dans la contrainte de mouvements volontaires plus ou moins artificiels que le cerveau républicain se développe. Pour maîtriser le progrès et préparer la revanche, l'homme doit se maîtriser lui-même, à commencer par son attitude et ses gestes. La gymnastique suédoise s'impose donc par la rigueur de ses attitudes et de ses stations (étoile de Tissié). Outre ses qualités hygiéniques dont les effets sont mesurables, elle remplit bien cette fonction de musculation cérébrale : la III° République accouche les cerveaux nouveaux à la sueur du front des élèves-gymnastes.

Les découvertes physiologiques qui s’inscrivent dans l’ordre du progrès et du rationalisme, valeurs fondamentales de la III° République, placent rapidement la respiration au centre de l'activité physique et fixent à la gymnastique de développement sa mission hygiénique et organique. La culture de la force musculaire passe au second plan : le spiromètre chasse le dynamomètre du gymnase et l'essoufflement sert d'évaluation à l'intensité d'un exercice et des aptitudes d'un sujet.

La formation des enseignants qui n’a pas évolué depuis le décret de Napoléon III instituant le Certificat d’aptitude à l’enseignement de la gymnastique (CAEG) est très en retard sur le reste de l’Europe quand Demenÿ, à la tête depuis 1880 d’un Cercle de gymnastique rationnelle pour assurer aux instituteurs une formation scientifique à travers un cours municipal de la ville de Paris, se trouve chargé en 1903 d’un Cours supérieur d'éducation physique domicilié à la Sorbonne et financé par l’Union des sociétés de gymnastique de France (USGF). En 1907 le C.A.E.G. est exigé pour enseigner dans les lycées et collèges alors qu’un degré supérieur est créé. Celui-ci devient à son tour obligatoire pour les lycées et collèges à la rentrée 1909 (décret du 21/1/1908).

À partir de 1910, l'école de Joinville se voit confier une mission civile de formation par le ministère de l'instruction publique : tout instituteur y suit un stage de trois mois pendant son passage sous les drapeaux. Le règlement qui paraît la même année est le fruit d'une réflexion interministérielle armée-instruction. Demeny qui enseigne tant à la Sorbonne qu’à Joinville participe à l’harmonisation des contenus. L'armée assure la formation de la gymnastique militaire et pédagogique alors que les médecins en contrôlent les effets. Pris entre ces deux feux les pédagogues développent en propre la culture physique, synthèse de gymnastique construite et d'activité physique de plein air, dans un état proche de celui de nature. L'exemple de Desbonnet illustre cette démarche à caractère social mais c'est Georges Hébert qui en assure véritablement le triomphe au congrès d'E.P. de Paris en 1913.