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Psychanalyse & Robotique

Leçons de niveau 12
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"La pulsion est un concept, une fiction métaphorique, une image abstraite ou une représentation qui incarne en même temps un lien et une séparation entre le corps et la vie psychique."[1]

En janvier 1912, Sigmund Freud confie à Otto Rank (rédacteur en chef) et Hans Sachs la fondation de la revue Imago. Revue pour l'application de la psychanalyse aux sciences de l'esprit. Sa visée consistait à éclairer les sciences humaines, en particulier l'anthropologie et la littérature, au moyen de la psychanalyse, en dehors du champ médical.

Cette revue ouvre le champ à la Psychanalyse appliquée. Elle le fait avec un hommage à la littérature, par référence au roman du poète suisse Carl Spitteler. La psychanalyse devient, en plus d'une discipline de traitement, d'examen et d'exploration des névroses et des processus psychopathologiques, un mode d’investigation des faits psychiques collectifs et culturels ; du rapport du sujet à la culture. Dans un bouleversement de perspective clinique et épistémologique, c'est désormais le normal qui vient éclairer la psychopathologie et non plus l'inverse, via une analogie entre hystérie et création d'art plastique, névrose de contrainte et religion, paranoïa et science. Les deux articles de Freud parus dans Imago en 1912 et 1913 lui permettent de publier une première version de Totem et Tabou sous le titre « Symptôme de la névrose et anthropologie des institutions archaïques ».

Freud proposera une théorie de la culture originale, comme le produit d'un langage destiné à inscrire le monde humain dans une généalogie déterminée qui assemble le corps, les images, les mots et la pensée, selon des modes de transmission de l’interdit en partie inconscients[2]. L'institution du langage, des lois de parole et des mythes fonde alors le rapport de la temporalité symbolique aux règles d'alliance, de nomination et de filiation. La démarche psychanalytique implique donc, par effet de retour, une connaissance du fantasme médiatisée par l'anthropologie, l'étude de la littérature et des mythes collectifs comme celui de l’œdipe Roi de Sophocle.

Nous nous proposons d'explorer les mythologies afférentes à l'objet robotique, en reliant les notions psychanalytiques de représentation et de fiction culturelle avec les œuvres de science-fiction et de littérature fantastique qui ont émergé sous la plume des contemporains des pionniers de la psychanalyse.

L’Univers de la Science-fiction

Science Fiction Stories, Pulp magazine du 1er avril 1943

La Science-fiction est un ensemble de références, qui plonge ses racines dans l’inconscient collectif, se nourrit de domaines aussi variés que la littérature enfantine, les mondes imaginaires, les utopies, les contes de fée, les mythes, la poésie, … Il est difficile de cloisonner hermétiquement Science-fiction et littérature fantastique ; Maupassant (Le Horla), Poe (Histoires extraordinaires), Lovecraft (Le mythe de Cthulhu), (…), sont des auteurs fantastiques dont les univers si particulièrement sombres imprègnent la Science-fiction dans son ensemble. Ainsi, Lovecraft explore les frontières communes des deux genres littéraires et les unifie.

La Fantasy est également une cousine de la Science-fiction influente. Cette catégorie regroupe le pire et le meilleur, aussi nous contenterons nous ici d’évoquer Tolkien (le seigneur des anneaux), ou Henry Rider Haggard (Elle-Qui-Doit-Etre-Obéie). Parmi les références classiques de la Science-fiction, nous citerons : Jules Verne (De la Terre à la Lune), H.G. Wells (la machine à explorer le temps), Orwell (1984), Huxley (le meilleur des mondes), Bradbury (chroniques martiennes), Frank Herbert (Dune), Philip K. Dick. (Le maître du Haut Château), … La Science-fiction, en tant que genre littéraire collectif, est née aux États-Unis vers 1911 dans les pulps, ces magazines bon marché qui doivent leur nom au procédé de fabrication de leur mauvais papier à partir de pulpe de bois. C’est aux côtés des articles de vulgarisation scientifique qu’apparaissent peu à peu ces histoires, projetant dans le futur les rêves de progrès scientifique.

Pour Samuel Delany, Écrivain et Professeur à l’Université du Massachusetts, la Science-fiction est un langage.

En enseignant la Science-fiction, il s’est rendu compte que les non initiés se montraient incapables d’appréhender de façon globale le monde décrit de manière fragmentaire par l’auteur. Alors que les initiés ont acquis le goût et le langage de la Science-fiction très tôt dans la jeunesse, par un processus que Samuel Delany appelle « apprentissage par Osmose ».

Parlant des gens pour qui ce genre de textes ne signifie rien, il dit :

Avon Science Fiction Reader, Pulp magazine de 1952

« Si l’on se met à lire la chose phrase par phrase avec eux de la même façon qu’avec un enfant qui commence tout juste à apprendre à lire, on s’aperçoit que ce qu’ils ne parviennent pas à faire, c’est à assembler le monde. »

Il note ensuite que ces lecteurs-là sont incapables de se construire l’image d’un monde cohérent grâce aux petites touches, images et autres perches que l’auteur leur a tendues.

Puis il affirme qu’en faisant avec eux une lecture commentée, purement scolaire, en s’arrêtant sur chacun des éléments et en les interrogeant sur la signification qu’ils ont par rapport à l’histoire et au monde qu’elle décrit, ces lecteurs s’améliorent peu à peu et finissent par apprendre le « langage de la Science-fiction ». Samuel Delany a donc enseigné la Science-fiction comme une langue étrangère, en inculquant aux élèves le réflexe de s’interroger sur la signification de chaque élément, puis de relier ces divers éléments afin de saisir la nature et le sens de l’ensemble.

La Science-fiction est une branche de la littérature très indépendante et autonome du reste de la littérature : Les auteurs de Science-fiction sont tous d’anciens lecteurs de Science-fiction, et les incursions littéraires des auteurs issus de la « littérature générale » restent souvent des tentatives sans succès.

La Science-fiction est structurée par une culture spécifique, une histoire qui lui est propre, de clefs et de codes symboliques. C’est une littérature collective, solidaire et structurée : L’œuvre d’un auteur de Science-fiction est régulièrement continuée à sa mort par de nouveaux auteurs. De plus, la Science-fiction est portée par différents médias, comme le Cinéma, la bande dessinée et les jeux vidéo. L’infinie diversité de la Science-fiction ne permet pas de définition définitive, car il existe au sein de cette littérature de nombreux mondes et univers très variés. Il est utile de se référer à un guide avant de se lancer dans l’Univers de la Science-fiction : Guide Totem, La Science-fiction, par Lorris Murail aux éditions Larousse.

Pour Samuel Delany : « J’ai toujours trouvé curieux qu’on continue de me demander sans cesse : ʺQuelle est votre définition de la Science-fiction ?ʺ alors que plus personne ne demande jamais sérieusement à quiconque de définir le roman ou la poésie. L’une des raisons en est que son nom sous-entend qu’elle doit être plus ou moins scientifique et mener en conséquence à une définition. »

Pour Isaac Asimov : « On peut définir la Science-fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l’être humain aux progrès de la science et de la technologie. »

Lorsqu’elle est définie ainsi, la Science-fiction coïncide avec épistémologie et psychanalyse, par son sujet, l’être humain, et son objet, la science, entendue au sens large comme une faculté de connaissance, de compréhension et de création technique. Dans cette acception, la science est une œuvre de l'esprit au même titre que les productions artistiques.

La psychanalyse, en tant que champ d'investigation et de traitement du psychisme, s'inscrit comme la science-fiction parmi les réponses humaines au progrès scientifique, via l'étude des mythes, le raisonnement analogique et le recours à des fictions conceptuelles heuristiques comme la pulsion, les mécanismes de défense ou même l'Inconscient.

La culture, comme la science, correspond à une réponse créative aux enjeux conflictuels de la vie sociale et intrapsychique. La science-fiction se caractérise comme une réaction culturelle aux problèmes éthiques posés par les objets technologiques et les découvertes scientifiques, tandis que la psychanalyse vient interroger et l'éthique et la créativité de la réactivité culturelle et scientifique, mais avec en plus un regard sur elle-même en tant que démarche analytique ; avec un recul subjectif sur sa propre réactivité contextuelle, sur sa propre créativité objectale.

La science-fiction devient dans ses aspects les plus réflexifs et philosophiques une démarche littéraire s’inspirant des sciences humaines, jusqu'à prendre chez les auteurs les plus chevronnés une valeur d'analyse de la complexité des processus de production culturelle et scientifique. Mais la Science-fiction n’est pas une science, car son action est focalisée par l’Imagination, et non par la Raison et la rationalité. Elle tend cependant vers une logique particulière et une cohérence historique. Ainsi, les futurs imaginés sont souvent caractéristiques de l’époque à laquelle ils ont été écrits et apportent de nombreuses informations sur les attentes et les craintes d’une société à un moment donné.

La vie d’Isaac Asimov

Dr Isaac Asimov avant 1959, Photographie de Phillip Leonian, New York World-Telegram & Sun

Asimov est né le 1er Janvier 1920 en Russie et mort le 6 avril 1992 à New York. Issu d’une famille juive, il émigre avec ses parents aux États-Unis à l’age de 3 ans. Il apprend seul à lire à 5 ans. Il est naturalisé américain à 8 ans. Il commence vers 11 ans à écrire ses premières nouvelles. Ses grandes capacités d’adaptation lui permettent de servir de trait d’union entre sa famille déracinée et leur pays d’adoption. Il se fait l’interprète de la culture américaine pour ses parents. On retrouve ce thème de la médiation rendue nécessaire par la confrontation de cultures différentes, parfois opposées, dans le Cycle des Robots (Les Cavernes d’acier). Il obtient une Maîtrise en chimie, puis un doctorat en bio-chimie en 1948. Il enseigne 10 ans à Boston, avant de se consacrer pleinement à l’écriture.

Asimov a été Vice-président de l’association Mensa, dont le seul critère d’admission est d’obtenir des résultats supérieurs à 98% de la population aux tests d’intelligence, des tests de Q.I. le plus souvent. Il a d’ailleurs été critiqué pour son élitisme, car dans ses livres, le progrès procède des élites scientifiques et éclairées.

Il laisse derrière lui plus de 400 ouvrages :

  • 116 anthologies qu’il a organisées et préfacées.
  • Des ouvrages de vulgarisation scientifique dans le domaine de l’astronomie.
  • Des romans policiers.
  • Des romans pour la jeunesse.
  • Des nouvelles et des romans de Science-fiction.
  • Des ouvrages plus surprenants sur la Bible, Shakespeare, Don Juan, les dinosaures, Rome, l’Égypte, la Grèce, la France, la poésie, Sherlock Holmes, les extra-terrestres, …
  • Une autobiographie.

Il est atteint d’une véritable frénésie, une boulimie de création littéraire.

En ce qui concerne la Science-fiction, l’œuvre d’Asimov est considérée comme un des classiques de l’âge d’Or de la Science-fiction, qui commence à la fin des années 1930 et réunit les auteurs précurseurs de ce genre littéraire (Asimov, Lovecraft, …) dans des pulps (Amazing Stories, Astounding Stories, …) ; dans un contexte d’après-guerre.

Bien qu’issu d’une tradition familiale juive, Asimov est athée et rationaliste.

Son ego est sur-développé, mais son tempérament est adouci par un profond humanisme et un grand sens de l’humour. Asimov s’est distingué par ses prises de positions progressistes. Farouche opposant à l’engagement américain au Vietnam, il s’est battu contre le retour des idées fondamentalistes et créationnistes qui ont marqué l’ère Reagan.

Pour Asimov, les styles tourmentés ne font que rebuter le lecteur. Son style est donc très simple, et seule l’histoire est mise en avant dans ses romans, qui se basent sur des dialogues entre protagonistes.

Avec un souci constant de clarté, il met à l’épreuve l’esprit hypothético-déductif du lecteur, avec toujours beaucoup d’humour.

Nous retrouvons deux grands thèmes dans son œuvre : Les robots et Fondation.

Les robots

Maria de Metropolis, Exposition du Science Museum de Londres, 2017

Le mot « robotique » est attribué à Isaac Asimov, qui l’employa pour la 1ère fois en 1942 dans la nouvelle « Run around ».

Qu’est-ce qu’un « robot » ?

Le mot « robot » est dérivé du mot slave « robota », qui désigne la corvée seigneuriale, le travail du cerf, le travail forcé. Le mot « robot » désigne à l’origine des humains organiques artificiels dans une pièce de théâtre du tchèque Karel Capek. Par la suite, il a été utilisé pour désigner des humains mécaniques.

Un androïde est un robot artificiel mécanique ou organique, tandis que le Cyborg est un humain mécanique et organique.

Antiquité

  • En mythologie classique, le Dieu des forges, Vulcain ou Héphaïstos créa des serviteurs mécaniques, certains intelligents, d’autres esclaves dorés, d’autres encore en forme de tables tripodes utilitaires mues par leur propre énergie. La création utilitaire apparaît explicitement, dans le cadre de l’action divine, avec une précocité surprenante, presque anachronique. Le serviteur mécanique antique préfigure le robot moderne, à la différence que les esclaves dorés d'Héphaïstos ont été créés par une divinité et non par des humains. Ce n'est qu'en s'attribuant des pouvoirs magiques divins que les humains produiront à leur tour des créatures robotiques.
Arbre effrayant, 2017, Anonyme

Dans la mythologie celte, le poème du Cat Goddeu, le «Combat des Arbres», attribué au barde Taliesin, résulte d’une compilation confuse de différents textes antérieurs et relate une grande bataille sur le point d’être perdue par les guerriers bretons. Le magicien Gwyddion, fils de la déesse Dôn (la Dana irlandaise), et neveu du maître de la magie Math, métamorphose ses compagnons en arbres et végétaux divers qui vont s’opposer aux ennemis avec un grand courage. Le thème de la forêt qui combat se retrouve dans plusieurs récits irlandais. Dans le mythe de la Mort de Cûchulainn, trois sorcières, les « filles de Calatin », ennemies mortelles du héros, suscitent « fantasmagoriquement une grande bataille entre deux armées, entre de magnifiques arbres mouvants, de beaux chênes feuillus ». Le même élément apparaît dans la Bataille de Mag Tured où deux sorcières déclarent : « Nous enchanterons les arbres et les pierres, et les mottes de terre, si bien qu’ils deviendront une troupe en armes luttant contre eux, et qu’ils les mettront en fuite avec horreur et tourment »[3]. Les filles de Calatin rassemblent des chardons pointus aux feuillages acérés, de la digitale aux pointes légères ; elles forment des forêts volantes et fanées, elles en font des guerriers nombreux et armés, « si bien qu’il n’y eut ni sommet ni colline autour de la vallée qui ne fut rempli de combats et de batailles, qu’on entendait jusqu’aux nuages du ciel et jusqu’aux murs du firmament les cris horribles et sauvages que poussaient les enfants de Calatin aux environs, si bien que le pays fut plein de blessures et de dépouilles, d’incendies et de cadavres tombant rapidement, et que toute la contrée retentit de ce pouvoir magique des enfants de Calatin». Un autre récit, christianisé, la Mort de Muirchertach, reprend ce thème des végétaux ou des pierres transformés en guerriers. La mystérieuse Sin, dont le nom signifie à la fois « bruissement, tempête, vent rude, nuit d’hiver, cri, lamentation, gémissement », est une femme-fée, une chamane souhaitant se venger du roi Muirchertach, responsable de la mort de ses parents. Elle le séduit en l’engluant dans ses sortilèges. En réponse à une question du roi, qui lui demande son origine et si elle croit en Dieu, elle répond qu’elle croit au « même dieu que lui, mais qu’elle peut « créer un soleil, une lune, des étoiles radieuses, des hommes cruels, guerriers implacables, du vin de l’eau de la Boyne, des moutons de rochers et des cochons de fougères ». « Aussitôt, Sin s’avança et aligna deux troupes égales, aussi fortes et bien armées l’une que l’autre. Et il semblait qu’il n’y eût jamais eu sur terre de troupes plus vaillantes et plus braves, mais l’une d’elles attaqua l’autre et la vainquit en quelques instants en présence de tous. » Plus tard, Sin suscite une armée d’ennemis que le roi combat avec fureur, au point que trois clercs venus le visiter le découvrent « acharné à frapper des pierres, des taillis et des tertres ». Le thème des arbres qui marchent ou qui combattent ressurgit dans le Macbeth de Shakespeare avec la prophétie des trois sorcières. Celles-ci évoquent les trois filles de Calatin, qui se déplacent aussi dans le vent. Leur prophétie est doublée par l’apparition d’un enfant couronné, portant un arbre dans sa main, qui déclare : « Macbeth ne sera jamais vaincu jusqu’à ce que le grand bois de Birnam marche contre lui » (Acte IV, scène I). Et Macbeth mourra à l’annonce de la marche de la forêt contre lui. Ces récits mythiques contiennent une allusion militaire au camouflage pratiqué par les guerriers, consistant à avancer en se cachant derrière des branches d’arbres. Toutefois, cette technique militaire se trouve contextualisée et légitimée dans le domaine magique de la puissance végétale. En effet les druides étaient impliqués dans les guerres, comme stratèges mais aussi afin d’utiliser leurs techniques magiques contre l’ennemi. Le poème du Cat Goddeu, en dehors de ce fameux combat des arbres, contient une référence précise à une pratique de magie végétale : « Quand je vins à la vie, mon créateur me forma par le fruit des fruits, par les primeroses et les fleurs de la colline, par les fleurs des arbres et des buissons, par les fleurs de l’ortie. » Cette procréation végétale magique prend sens quand elle est mise en relation avec l’histoire racontée dans la quatrième branche du Mabinogi gallois, dont le héros est le magicien Gwyddion. Arianrod, fille de Dôn, sœur de Gwyddion, n’ayant pas voulu reconnaître le fils qu’elle a eu de l’inceste, frappe le héros d’une malédiction lui interdisant de « n’avoir jamais une femme de la race qui peuple cette terre en ce moment ». Gwyddion, qui élève l’enfant, va trouver son oncle Math, le roi magicien. Celui-ci lui propose de chercher à lui faire sortir une femme des fleurs en utilisant leur magie et leurs charmes réunis. « Ils réunirent alors les fleurs du chêne, celles du genêt et de la reine-des-prés et, par leurs charmes, ils en formèrent la pucelle la plus belle et la plus parfaite du monde. » Ainsi naît Blodeuwedd, la « née des fleurs », dont la destinée tragique l’amène à être punie par son créateur qui la transformera en hibou pour l’adultère qu’elle a commis et le crime qu’elle a perpétré en tuant le fils de Gwyddion. (« J. Loth, Les Mabinogion, pp. 59-81) Dans un autre poème attribué à Taliesin, nous retrouvons le même récit : « Le plus habile homme dont j’ai entendu parler, ce fut Gwyddion, fils de Dôn, aux forces terribles, qui tira par magie une femme des fleurs. (...) Du sol de la cour, avec des chaînes courbées et tressées, il forma des coursiers et des selles remarquables. » Une explication se trouve également dans la quatrième branche du Mabinogi : voulant s’emparer des cochons de Pryderi, qui sont les équivalents des porcs de Mananann et qui constituent une richesse magique, Gwyddion propose de les échanger en donnant à Pryderi des cadeaux somptueux : « Il eut recours à ses artifices et commença à montrer sa puissance magique. Il fit paraître douze étalons, douze chiens de chasse noirs, douze boucliers dorés. Ces écus, c’étaient des champignons qu’il avait transformés. » Merlin l’Enchanteur, dans les épisodes où il veut séduire la jeune Viviane, fait quant à lui apparaître à son gré des bâtiments, des vergers merveilleux et des êtres humains qui ne sont en réalité que des touffes d’herbes et des branchages. Ces mythes attribuent à Gwyddion la connaissance et l’utilisation d’une énergie végétale mystérieuse, comparable à la pierre philosophale des alchimistes dans le registre minéral, ou au Graal des chrétiens, procurant une panacée universelle, mais aussi des facultés divines de procréation et de métamorphose. La naissance de Blodeuwedd, dont le nom signifie «fabriquée à partir de plantes», forme une représentation de cette même énergie utilisée dans le but de créer un être nouveau et traduit « une recherche constante, de la part de l’élite intellectuelle des peuples celtes, d’un contact avec les puissances supérieures, contact qui se traduit par une assimilation, une véritable « digestion » de ces puissances. Il s’agissait bel et bien d’intégrer la divinité dans l’humain, et en définitive d’incarner le dieu ». L'arbre guerrier n'est pas encore un robot ou un cyborg, c'est plutôt le résultat d'une transformation que d'une création ou d'une adjonction, à ce titre il apparaît plutôt dans la littérature de fantasy, dans le Seigneur des Anneaux de Tolkien en particulier. La forêt qui marche représente une origine mythologique végétale et militaire du robot qui montre un lien entre le savoir druidique et la production de créatures artificielles comme la femme née des fleurs, qui serait elle-même plus proche d'un clone que d'un robot androïde, mais en préfigure la forme humanoïde et les conflits qui l'opposent à son créateur.

  • Dans la légende grecque de Cadmos, le fondateur de Thèbes créa des soldats, les spartes, en semant des dents de dragon. Dans ce mythe, la Création est encore militaire, inspirée par la puissance féconde de la créature mythologique, le Dragon, dont les dents sont plantées dans la matrice, la Terre. La Création utilitaire devient une réalisation du héros fondateur et vient enraciner les spartes sur le sol de Thèbes. Comme chez les celtes, l'énergie employée est végétale, les soldats bourgeonnent à partir de graines magiques plantées dans le sol qui représentent une puissance divine où se mèlent des essences minérales et animales qui, plantées dans la terre, font pousser des soldats comme des arbres.
  • Dans le mythe de Pygmalion, un sculpteur tombe amoureux de l’œuvre de son ciseau, la statue Galatée, à laquelle Aphrodite accorde la vie. Ici, c’est l’identité de l’être humain qui est en jeu, au travers des projections sur l’Autre, Création artistique et objet sexuel, mais aussi roche sans émotions, blancheur sublimée par l’action divine. La Création et l’Identité humaine sont deux thèmes centraux explorés par le Robot, que Pygmalion réunit.
Cadmos combattant le dragon, Marbre synthétique, José Manuel Félix Magdalena, 2016
Pygmalion & Galatée, Peinture à l'huile, Jean-Léon Gérôme (1824-1904), vers 1890
  • Dans l’ancien Testament et dans la Kabbale juive, le Golem est un être humanoïde, artificiel, fait d’argile, animé momentanément de vie par l’inscription d’un verset biblique sur son front. Le Golem est un être inachevé, une ébauche, un matière brute sans forme ni contours. Dans le Talmud, le Golem est l’état qui précède la création d’Adam. Le Golem représente la Création humaine, et change les rôles : l’être humain devient le Créateur et quitte le statut de créature. Il se transcende par l’acte créatif, car celui-ci est réservé à Dieu. L’humain se fait volonté, action, forme de la créature passive, boue, matière, Terre. Ici, c’est la transcendance de l’humain qui apparaît liée à la Création, tout comme le thème du Robot explore le dépassement des limites humaines par le progrès technologique.

Renaissance

  • Léonard de Vinci réalise le 1er schéma d’un robot humanoïde vers 1495. C’est le dessin d’un chevalier mécanique capable de se lever, balancer les bras, bouger la tête et la mâchoire, issu de recherches anatomiques. Le chevalier mécanique réactualise la fonction militaire du robot, mais il perd sa consistance organique par abstraction du corps humain, en réduisant celui-ci à sa surface, à l'armure protectrice des chevaliers.

XVIIIème et XIXe siècles

Le Golem de Prague, figurine, Martin Pauer, 2007
  • Le premier robot opérationnel connu est construit par Jacques de Vaucanson en 1738, c’est un androïde flûtiste. Il déclenche une vague littéraire sur les automates humanoïdes : L’homme épingle d’Hermann Mac Coolish Rotenberg Caistria en 1809 raconte l’histoire d’un homme qui désire se transformer en robot par amour pour sa machine à coudre. L’homme au sable[4] de l'écrivain romantique Ernest Théodore Amadeus Hoffmann, paru en 1817, décrit une femme mécanique à l’allure de poupée. The Huge Hunter, or the Steam Man of the Prairies[5] d’Edward S. Ellis en 1865 exprime la fascination américaine de l’industrialisation. Citons également L’homme électrique de Luis Senarens paru en 1885.
  • Parallèlement, Nietzsche élabore une théorie du surhomme. Il est possible de voir dans le robot une expression du surhomme, de par la volonté de l’esprit moderne à dépasser les limites matérielles du corps et de l’esprit humain par le progrès scientifique, à transcender l’humain par l’outil mécanique et le calcul électronique. En effet, le Robot est Volonté de puissance, car il représente une fonctionnalité pure et un mode de description du réel : l’explication causale et scientifique, matérialiste. Le Robot symbolise le futur en progrès, et donc le devenir. Le Robot nous interroge sur l’identité du vivant, sur ses émotions et son existence.
Modèle de robot basé sur les dessins de Léonard de Vinci, exposition de Berlin "Leonardo da Vinci. Mensch - Erfinder - Genie", 2005
  • Frankenstein ou le Prométhée Moderne, de Mary Shelley, en 1818, est souvent désigné comme le 1er livre de Science-fiction, bien qu’imprégné de fantastique. Cet ouvrage porte une réflexion sur la création et ainsi une symbolique du Créateur et de la Créature, tous deux en quête d’identité sociale, sexuelle et transcendantale. C’est un livre clef de la culture gothique et du pessimisme romantique, considéré comme un des fondements du mouvement littéraire fantastique. Mary Shelley est aussi une des premières féministes. Frankenstein est non seulement caractéristique de la Science-fiction, par sa réaction pessimiste au progrès moderne, mais également de la littérature fantastique, car c’est la science qui fait surgir dans le réel l’impossible, l’atroce créature de Frankenstein. Ainsi, historiquement, ce livre signe un double acte de naissance des deux genres littéraires, qui resteront liés par cette genèse.
Le Canard de Vaucanson, intérieur supposé par un observateur américain, 1738

XXème siècle

La technologie arrive au point où l’on peut prédire des créatures mécaniques non ludiques. Les réponses littéraires au concept de robot, qui suscite la crainte que les humains soient remplacés par leur propre création apparaissent.

La pièce tchèque de Karel Capek à l’origine du mot « robot » introduisit le concept d’une chaîne de montage pilotée par des robots qui tentent de construire d’autres robots.

Le terme « robot » prend ainsi une consonance économique et philosophique, et symbolise l’être humain face à l’absurdité de l’existence moderne.

Les automates de Vaucanson, gravure tirée de l'Histoire des jouets par Henri René D'Allemagne, Librairie Hachette, 1902 (lire en ligne)

Au cinéma, le robot a fait parler de lui dans des films comme Metropolis[6] de Fritz Lang sorti en 1927, Star Wars, Blade Runner ou Terminator.

Le film I Robot, sorti en 2004, s’inspirait directement de l’ouvre d’Asimov, mais prend des libertés scénaristiques l’éloignant considérablement de la pensée d’Asimov.

Le robot prend des consonances psychologiques, un patient peut être « normal » ou « malade », comme un robot est « normal » ou « dysfonctionnel », morales, le robot est avant tout utilitaire, il n’est ni bien ni mal, mais utilité toujours fonctionnelle, politiques, les robots peuvent se libérer de leur Créateur et se rebeller contre lui.

Le Robot évoque l’éducation des instincts animaux, par leur négation, leur conditionnement ou leur formatage. Il est aussi l’expression de principes économiques : l’industrialisation, les chaînes de montages, induisant une réflexion philosophique et politique sur la nature et l’identité humaines. L’humain est il autre chose qu’un travailleur ? Quel est son rôle dans la société et dans le devenir de la société ? De même, le Robot est un Éternel Retour, car il est une puissance créatrice créée elle-même par un créateur humain transcendé, lui-même créé par Dieu, le Créateur originel. Le robot symbolise une force créatrice qui se perpétue à travers les âges sous différentes formes, qui reviendrait éternellement afin de créer l’humain, puis la créature ou la création de l’humain, et enfin la fonction, l’utilité créatrice du Robot. Dès lors, la question de l’identité surgit : qui est le robot ? L’humain, le serviteur ? Dieu, le Créateur ? Le robot représente-t-il le principe d’action et de volonté du Créateur efficace, masculin, ou l'essence de la matière, de passivité de la Créature utilitaire, féminine ?

XXIème siècle

  • Définition du robot par le Petit Larousse 2003 :

1. Dans les œuvres de Science-fiction, machine à l’aspect humain, capable de se mouvoir, d’exécuter des opérations, de parler.

Frankenstein au travail dans son laboratoire, Mary Wollstonecraft Shelley, planche tirée de Frankenstein ou le Prométhée moderne, 1922, Cornhill Publishing Company, p.7

Il est remarquable d’observer que le sens littéraire, science-fictionnel, est donné en premier lieu, de par l’antécédence de l’imagination des écrivains sur les réalisations scientifiques.

2. Appareil automatique capable de manipuler des objets ou d’exécuter des opérations selon un programme fixe ou modifiable, voire par apprentissage.

C’est le sens mécanique et scientifique.

3. Bloc-moteur électrique combinable avec divers accessoires, destiné à différentes opérations culinaires.

4. Figuré : Personne qui agit de façon automatique.

Ce sens figuré est essentiel pour comprendre la portée du symbole du robot. Il permet de comprendre le robot comme une métaphore de l’humain moderne.

  • Les clones, même s’ils ne sont pas des robots, réactualisent par exemple, au cinéma ou dans la littérature, le thème de l’opposition entre la créature et son créateur. Asimov se révolte contre toutes les histoires de rébellion des créatures contre le créateur, et va à contre-courant de la tendance à considérer les robots comme une menace.

« L’idée me vint de robots construits comme de simples produits industriels par des ingénieurs pragmatiques. Ils seraient donc pourvus de sécurités pour ne pas devenir une menace, et conçus pour des tâches spécifiques, de sorte qu’aucune émotion ne devrait interférer dans leur fonctionnement. »

Ce positionnement éthique d'Isaac Asimov justifie notre classement de son œuvre parmi les approches robotiques du 21ème siècle, du fait de l'anticipation dont il a fait preuve. En effet, cette position fait encore référence de nos jours, comme le montre la référence à Isaac Asimov faite en 2016 par Laurence Devillers, professeure en Informatique à Paris-Sorbonne, chercheuse au Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur (Limsi) du CNRS et membre de la Commission de réflexion sur l'Éthique de la Recherche en sciences et technologies du Numérique d'Allistene (CERNA) qui a participé au rapport de l’Ethique de la recherche en robotique (2014)[7].

"La société savante mondiale IEEE, d’origine américaine, a pris la décision de lancer l’initiative d’une charte éthique sur les machines autonomes intelligentes telles que les robots et travaille sur les normes et standards"[8]

Laurence Devillers propose cinq commandements du robot en s'inspirant des trois lois de la robotique formulées par Isaac Asimov :

"Premier commandement : tu ne divulgueras pas mes données à n’importe qui. Deuxième commandement : tu pourras oublier [quelque chose] si je te le demande. Troisième commandement : tu apprendras et suivras les règles de la société. Quatrième commandement : tu seras loyal et capable d’expliquer tes décisions. Enfin, le cinquième, tu seras bienveillant et utile. Et pourquoi pas, doué d’un peu d’humour !"

Raja Chatila, directeur de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (université Pierre et Marie Curie, CNRS) a été nommé président du Comité exécutif IEEE de cette "Initiative pour l’éthique des systèmes autonomes" (The Global Initiative for Ethical Considerations in the Design of Autonomous Systems) en avril 2016. Les politiques ne sont pas pas en reste, avec la demande déposée le 16 février 2017 par le Parlement Européen pour que la Commission Européenne définisse des normes juridiques et éthiques applicables aux robots[9]. La résolution déposée par la députée social-démocrate luxembourgeoise Mady Delvaux a été adoptée par 396 voix contre 123 et 85 abstentions, en s'appuyant sur le constat des développements de l'intelligence artificielle (IA) dans les domaines de la voiture autonome, des drones, des robots médicaux ou des soins à la personne. D'après les données de la Fédération internationale de la robotique, les ventes de robots ont augmenté en moyenne de 17% par an entre 2010 et 2014 et le nombre de demandes de brevets dans ce domaine a triplé en dix ans.

Des principes éthiques fondamentaux pourraient interdire la conception de robots susceptibles d'attenter à la sécurité ou à la dignité des humains. Les problèmes de responsabilité posés par l'intelligence artificielle en cas d'accident ou de dysfonctionnement, pourraient nous amener à doter les robots d'une immatriculation, d'une boîte noire et d'imposer à leurs détenteurs la souscription d'une assurance obligatoire. La création d'une personnalité juridique spécifique aux robots complexes permettrait de les considérer "comme des personnes électroniques responsables de réparer tout dommage causé à un tiers". La résolution du Parlement Européen invite également la Commission à se prononcer sur les conséquences sociales du développement de la robotique avec le risque de "concentrer de manière importante les richesses et le pouvoir entre les mains d'une minorité". La proposition d'un impôt sur le travail des robots pour financer la protection sociale des travailleurs a été rejetée par une majorité de droite.

  • Le cycle des robots d'Asimov, cycle de plusieurs millénaires d’histoire imaginaire, cohérent dans son ensemble, est composé de 35 nouvelles et 16 romans. Asimov invente les robots positroniques, gouvernés par 3 lois à priori parfaites et inviolables.
  • 1ère Loi : Un robot ne peut nuire à un être humain ni laisser sans assistance un être humain en danger.
  • 2ème Loi : Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par les êtres humains, sauf quand ces ordres sont incompatibles avec la Première Loi.
  • 3ème Loi : Un robot doit protéger sa propre existence tant que cette protection n’est pas incompatible avec la Première ou la Deuxième Loi.

Le jeu consiste pour Asimov à imaginer des failles et des bizarreries de comportement de robots, qui semblent enfreindre les lois, puis faire découvrir au lecteur comment cela est possible à la manière d’une enquête policière.

Exemple : Un robot peut il rester passif lorsqu’un humain fume une cigarette ? La réponse est non. Dans un monde de robots, la cigarette devrait être interdite pour éviter les confrontations fumeur/robot. Plus métaphoriquement, une société dont les Lois organisent mécaniquement la Santé publique devrait limiter la liberté des individus se faisant du mal à eux-mêmes pour parvenir à son but.

L’originalité d’Asimov est son approche ludique de la question des robots. Le jeu devient dynamisme et permet la confrontation des forces en jeu : prévisions scientifiques pragmatiques / aléatoire des pulsions et des fantaisies humaines. Cette approche dynamique donne un profondeur à la réflexion lui permettant de transcender les anciennes peurs caricaturales et les théories modernistes triomphantes.

Asimov met en scènes des personnages charismatiques aux facultés psychologiques aiguisées :

- Inspecteur Elijah Baley : Inspecteur de police à New York chargé d’élucider des crimes impliquant des robots.

Il devient un intermédiaire entre les terriens et les mondes spaciens en collaborant avec les robots enquêteurs spaciens.

- Docteur Susan Calvin : Robopsychologue, spécialiste des Lois de la robotique et du cerveau positronique des robots, chargée de comprendre les dysfonctionnements des robots, de les réparer voire de les supprimer.

La robotique devient une science et une pratique psychologique s’efforçant de comprendre et d’analyser le comportement des robots. Tout comme la psychanalyse, la robotique analyse des conflits de force résultant en comportements peu compréhensibles au premier abord. La métaphore de l’être humain aliéné, robot ou « mouton » est portée par l’œuvre d’Asimov, qui s’inscrit dans une réflexion philosophique et historique sur la science. Le robot est l’occasion de s’interroger sur la liberté de corps et d’esprit de l’être humain moderne, face au progrès social, scientifique et technologique.

Fondation

Dans le cycle de Fondation, Asimov imagine le futur de l’humanité. Ce cycle est la suite du cycle des robots. Il a pour thème l’effondrement d’un empire galactique en décomposition.

Un savant, Hari Seldon, invente une nouvelle science, la psycho-histoire, inspirée de la Loi des grands nombres, du calcul des probabilités, de la psychanalyse et du marxisme. La psycho-histoire permet de prédire l’avenir en calculant les probabilités des différents avenirs. Elle tente de donner des bases scientifiques « dures » à l’étude du comportement humain et a pour but de prédire à très long terme l’évolution des sociétés.

Le scénario doit être compris dans son ensemble comme une allégorie historique pour être assimilé par le lecteur. L’empire galactique en décadence symbolise ainsi la fin des empires Romain et Ottoman. De même, l’ascension de personnalités charismatiques évoque des personnages historiques comme Alexandre le Grand, Jules César ou Napoléon Bonaparte. Le cycle de Fondation s’inscrit dans une vision psychanalytique de l’Histoire.

Asimov cherche le sens de l’Histoire et s’interroge sur le futur des sociétés humaines, dans leurs aspects individualistes et collectifs.

  1. En-deçà des limites de la psychose et du féminin, Aurélien Riglet, Mémoire de Master 1 de psychopathologie, co-dirigé par Yvette Dorey-Assédo & Olivier Douville, Université Paris Ouest Nanterre, 2013.
  2. Présentation de la revue Imago, O. Douville (2017)|lire en ligne
  3. Jean, Markale. « Druides et Chamanes. » Pygmalion, 2005, pp. 300-317
  4. L'homme au sable, E.T.A. Hoffmann, 1817 (Lire en ligne)
  5. (en) The Huge Hunter, or the Steam Man of the Prairies, Edward S. Ellis, 1865(lire en ligne)
  6. Metropolis, Fritz Lang, 1927 (Voir en ligne)
  7. Ethique de la recherche en robotique, ALLISTENE, 2014 (lire en ligne)
  8. Oubliez les lois d'Asimov : le robot assistant de vie devra répondre à 5 commandements, Dominique Leglu, Sciences et Avenir, 2016 (lire en ligne)
  9. Robots : l'Europe veut leur imposer des règles, Sciences et Avenir, 2017 (lire en ligne)