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En lecture et littérature[modifier | modifier le wikicode]

Au Cours Préparatoire[modifier | modifier le wikicode]

Lorsque l’élève EIP est déjà lecteur, il convient :

  • pour la partie lecture / déchiffrage, de proposer un travail différent (par exemple une lecture personnelle)
  • pour l’encodage, de proposer un travail différent pour les syllabes simples ([ma], [ti]), mais de l’associer au travail pour les syllabes complexes (“ain”) afin de ne pas sauter une étape importante pour l’orthographe. Il ne faut pas hésiter non plus à associer les sons à des couleurs et la gestuelle Borel Maisonny, ce qui peut constituer une aide précieuse aux EIP présentant par ailleurs des troubles d'ordre dys-.

Du CE1 au CM2[modifier | modifier le wikicode]

Il est important de ne pas limiter la lecture à des questionnaires car les EIP interprètent parfois mal les consignes, qu’ils prennent au pied de la lettre et répondent donc de manière erronée. Il faut alors partir de leurs interprétations de lecture pour aboutir à la compréhension.

Exemples[modifier | modifier le wikicode]

  • Proposer de dessiner le passage lu (cycle 2)
  • Sur des photocopies d'illustrations d'album, faire des bulles type BD pour indiquer ce que les personnages disent, pensent.
  • Sous les illustrations d'album, légender pour dire comment les personnages se sentent (idée inspirée de la "Méthode Narramus", de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux)
  • Écrire une phrase interprétative “Raconte en quelques mots ce que tu as compris”, (cycle 3) afin de vérifier la compréhension.
  • Toujours valoriser ce qui a été lu (présentation aux élèves, lecture dans une autre classe, création d'affiches, de bandes-annonces de personnages.)

Au cycle 3[modifier | modifier le wikicode]

On peut proposer en accès libre :

  • des journaux, dont certains articles peuvent par la suite être présentés aux camarades de la classe,
  • des œuvres de littérature non étudiées dans l’année (de la liste de référence ou par thématique abordée par ailleurs) pour enrichir leur culture littéraire,
  • des rallyes en ligne permettant de vérifier à minima la compréhension, sans pour autant surcharger l’enseignant en corrections.

Exemple d’outil auto-correctif[modifier | modifier le wikicode]

Rallye lecture

En étude de la langue[modifier | modifier le wikicode]

En orthographe[modifier | modifier le wikicode]

En règle générale, l’élève EIP aura des difficultés pour l’apprentissage des règles d’orthographe et leur application dans un exercice ; il peut faire une dictée sans erreur et une rédaction parsemée de fautes !

Il n'applique pas toujours la règle de grammaire ou d’orthographe mais il peut la réciter par cœur. Il faut donc travailler l'application des règles.

Ces enfants sont souvent contre les règles d’où l’importance de leur donner du sens : pourquoi dois-je les apprendre ? A quoi vont-elles me servir ?

Pour les élèves EIP présentant des difficultés en orthographe, on peut :

  • Approcher cet apprentissage via un autre codage afin que ces élèves aient une vision d’ensemble de ce qu’implique le coder/décoder; il faut alors faire des va-et-vient entre les différents codages. Exemple: Lier codage d’une musique et codage de la langue (deux manières différentes de “traduire “ les sons.) Des petites vidéos pour accompagner l’approche des sons et de la musique
  • Partir d’un texte pour soulever des situations problèmes, à partir des constats, élaborer une trace écrite personnelle (avec utilisation d’outils à proximité) pour dégager une règle.
  • Limiter l’entraînement à un exercice qui condense l’ensemble des exercices donnés aux autres élèves.
  • Préciser la fréquence de la graphie étudiée en orthographe lexicale, donner les règles d'occurrence d’une graphie et la rapprocher de l'étymologie des mots (comme pour le vocabulaire).  

En vocabulaire[modifier | modifier le wikicode]

  • fiche permettant d'analyser les nouveaux mots
    télécharger cette fiche en cliquant dessus puis sur téléchargement dans la nouvelle fenêtre.
    Proposer d’aller plus loin (étymologie, collection de mots) pour approfondir les connaissances. Fabriquer des fiches avec le mot au centre avec des liens vers sa définition, synonymes, exemple de phrase, puis un autre lien avec son analyse (même famille, origine, racine). Nous vous proposons une fiche à télécharger (à gauche) afin de travailler sur ces points.
  • Proposer du tutorat pendant les temps de vocabulaire pour :
    • expliciter leur démarche
    • prendre confiance en eux

Le tutorat n’est pas recommandé dans le cas du profil “inhibé” type 3 (cf. document de Madame Ribeiro), et pour le profil d’enfant type 2 “extraverti, créatif”, il faut également veiller à un tutorat cadré.

En conjugaison[modifier | modifier le wikicode]

Il est recommandé de :

  • donner l'étude globale du verbe (les modes et les temps) puis de partir sur le temps choisi.
  • simplifier au maximum les terminaisons afin de ne pas surcharger les connaissances type ”la garde-robe” du verbe (cf. site LutinBazar)
  • partir de l’énoncé pour donner du sens: c’est-à-dire partir du message que l’on veut transmettre : quand ? à qui ? pour dire quoi ?

(cf. Pour Enseigner la grammaire, de Roberte Tomassone)

En dictée[modifier | modifier le wikicode]

Pour les dictées, si l’EIP a des difficultés faire des dictées à objectif, où le but est de gagner des points à chaque mot écrit correctement. Annoncer : "aujourd’hui objectif verbes", "objectif accord participe passé", objectif ...

Être clair et juste avec sa consigne.

Pour les dictées que l’on donne à préparer à la maison, il faut savoir que pour l’EIP il n’y a plus de challenge ; et l’EIP aime les difficultés donc pour eux le mieux ne pas la leur donner à apprendre à la maison !

Pour la relecture de la dictée, passage important pour s’auto-corriger avant de rendre la copie. Voici un exemple de tableau à modifier pour en créer selon les objectifs de l'enseignant :

Je relis ma dictée 

Pour la relecture, je vais me concentrer 2 fois sur ma dictée :

   1/ Pendant que l’enseignant la relit, je me sers du tableau pour ne pas oublier ce qu’il me faut vérifier, puis je coche les cases.

    2/ Quand je relis tout(e) seul(e) je ne vais pas trop vite et je vérifie chaque étape en cochant la case quand j’ai terminé.

     Je reste concentré(e) jusqu’au dernier mot de ma dictée !

  Dictée n°
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1/Pendant la relecture collective…                    
Je regarde si j’ai bien mis toute la ponctuation                    
Je contrôle qu'il ne manque aucun mot ou syllabe                    
Je fais attention aux liaisons, aux pluriels                    
2/ Pendant la relecture personnelle…                    
Je vérifie les majuscules (après un point, nom propre – prénom)                    
Je cherche les verbes et les sujets. Je fais l'accord                    
Je vérifie la terminaison des verbes conjugués (présent, imparfait,…)                    
J'accorde les participes passés (verbe- genre- nombre) si nécessaire                    
Je cherche les groupes nominaux. Je fais l'accord                    
Je repère les homophones et applique les règles                    
Je vérifie les mots invariables (adverbes, prépositions…)                    
Je vérifie les mots à savoir                    
Je contrôle les accents                    
Super ! Je suis fier ou fière de moi !
© Lucrèce TRESSOL

Télécharger ce document et l'adapter à vos besoins, en appuyant sur la touche "ctrl" de votre clavier et en cliquant en même temps sur le lien suivant : tableau de relecture de la dictée. Une nouvelle fenêtre s'ouvre pour accéder au document. Allez dans "Fichier" (en haut à gauche), puis sélectionner "Télécharger au format". Une nouvelle liste s'ouvre avec différents formats proposés (ex : Microsoft Word ou Open Document). Choisissez celui que vous voulez pour récupérer le fichier et le modifier comme vous le souhaitez.

Pour la copie[modifier | modifier le wikicode]

Conseils[modifier | modifier le wikicode]

Il est important de ne pas exiger une écriture calligraphique mais de plutôt privilégier des stratégies diverses :

  • copie cachée : le texte est affiché dans la classe, l’élève doit transporter les mots, le paragraphe jusqu’à sa feuille. Pour cela, il doit développer des stratégies. Cette façon de procéder, si elle convient à de nombreux élèves, permet aux EIP de satisfaire leur besoin fort de mouvement.
  • copie chronométrée, qui permet d’envisager la copie comme un défi.

Afin de permettre l'engagement de l'élève EIP dans l'activité graphique sans l'ennuyer, il est important d'ajouter un enjeu ludique à l’exercice de copie.

Outil pédagogique : Scriptum. Apprendre à écrire: copier et orthographier Catherine Martinet, Sylvie Cèbe, Greta Pelgrims

En rédaction[modifier | modifier le wikicode]

En rédaction, l'objectif d'un EIP est d’écrire un beau texte.

Il va privilégier la beauté du texte, la justesse des mots et de l'histoire écrite car c'est ce qui est demandé en rédaction. Le nombre d'erreurs est alors souvent important.

Il faut alors définir avec l'élève l'objectif de la rédaction : il s'agit d'inventer une histoire. L’objectif est donc le déroulement du récit, des phrases construites, du sens ; mais il ne faut pas alors noter la grammaire et l’orthographe. Les attentes doivent être clairement précisées auprès de l'élève EIP. Ainsi son imagination et sa créativité, tout étant cadrées, lui permettent de lier un point fort (l'imagination) avec un point fable (déroulement, présentation). Ces attentes peuvent être inscrites dans un cahier des charges (par exemple un tableau) avec les points importants que l'élève doit suivre.

Pour aider un EIP à rédiger lorsque ses idées sont trop nombreuses, une grille d’écriture peut lui être proposée afin de le guider.

Exemple d'une grille de relecture pour l'écriture d'un conte.

Grille de relecture - Ecrire un conte Oui Non
1- Situation initiale :

As-tu :

  • utilisé une formule d’introduction ?
  • situé l'histoire dans le temps ?
  • présenté les personnages ?
2- Élément déclencheur :

As-tu :

  • utilisé des connecteurs logiques ?
  • raconté l'événement perturbateur ?
3- Péripéties :

As-tu :

  • raconté le déroulement des péripéties ?
4- Élément de résolution :

As-tu :

  • trouvé une solution au problème rencontré par les personnages de l'histoire ?
5- Situation finale :

As-tu :

  • raconté la situation finale ?
  • trouvé un retour à l’équilibre ou à un nouvel équilibre dans l’histoire ?

A l’oral[modifier | modifier le wikicode]

La poésie[modifier | modifier le wikicode]

L'un des points forts des EIP (le plus visible dès leur jeune âge) est l’oral. Ils peuvent apprendre une poésie simplement en écoutant les camarades la réciter. Cette facilité d'apprentissage peut alors permettre à l'enseignant de proposer des activités annexes dans lesquelles l'EIP rencontre des difficultés, par exemple le graphisme. Il s'agit de proposer de faire une illustration de la poésie. Le graphisme est parfois un point faible pour l’EIP. En effet, il est souvent perfectionniste, il ne supporte pas "l’à peu près" car il a une image bien précise de ce qu’il souhaite mais qui n'est pas réalisable à la main, c’est souvent ce qui freine l'enfant EIP. En revanche, lorsque l’EIP aime dessiner, on peut valoriser l’ensemble : l'oral (la récitation) et l'écrit (le dessin).

Lorsque l'apprentissage des poésies est plus problématique, Il est possible de le travailler en passant par les intelligences multiples. On pourra ainsi inciter les élèves à utiliser la rythmique, la danse, la gestuelle, la musique, jouer avec la prosodie. (Présentation des intelligences multiples ici)

Quand un enfant a du mal à dessiner lui proposer des solutions : décalquer l’image sur une fenêtre (plus ludique et met la physique en jeu par rapport à l’opacité du papier, donc choisir le bon support !) et mettre l’accent sur la mise en couleur !

Travailler la propreté : anticiper, maitriser le geste et l'impulsivité, ce qui lui permet de ralentir et de voir que cet effort procure une satisfaction : un dessin qui n’en sera que plus réussi !

S'exprimer à l'oral : favoriser et réguler la prise de parole[modifier | modifier le wikicode]

Il faut adapter les activités d'oral selon les profils d’EIP.

Pour les élèves plutôt inhibés[modifier | modifier le wikicode]

Il faut varier les modalités afin d’éviter la confrontation au groupe-classe :

  • s'exprimer en petits groupes,
  • s'enregistrer sur ordinateur puis se réécouter pour se corriger

Pour les autres[modifier | modifier le wikicode]

Il faut amener ces élèves à canaliser la prise de parole, mais les écouter même si ils prennent plus de temps que les autres.

Exemple d'activités[modifier | modifier le wikicode]

On peut recourir à des activités de gestion mentale pour favoriser la prise de parole :

  • Décrire ce qui se passe dans sa tête.
  • Formuler de quelle manière on imagine un objet.
  • Enregistrer le récit d’un enfant : il s'agit d'une mise en situation concrète par des moyens détournés. Par exemple l’enfant enregistre le récit d’une sortie, à destination des parents. L’interlocuteur étant absent, l'élève doit apporter un soin particulier à son message. Il a la possibilité de se réécouter et de constater les manques et les incohérences puis de se corriger.