Les Français et la République/Religions et laïcité

Leçons de niveau 12
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Religions et laïcité
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Chapitre no 5
Leçon : Les Français et la République
Chap. préc. :Question ouvrière et Front populaire
Chap. suiv. :Place des femmes
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Vers une république laïque[modifier | modifier le wikicode]

Les catholiques sont influents dans la vie politique et la société de la France qu’ils considèrent historiquement comme « la fille aînée de l'église ». La France applique le Concordat de 1801, qui fixe les rapports entre l'État et le clergé. L'église du pape Pie IX estime avoir le droit et le devoir d'intervenir dans tous les domaines de la vie publique. Pour les minorités religieuses, la République offre une protection. Les républicains sont anticléricaux, mais pas antireligieux. Ils considèrent cependant l'église comme une menace pour une république encore fragile en 1880. Pour eux, une vie religieuse et une vie politique doivent être séparées.

Les dirigeants républicains vont lancer de grandes réformes pour séculariser la société de l'État. Les catholiques accusent les républicains de vouloir détruire le christianisme et s'interrogent alors sur l’intérêt de rallier la République. Ils se divisent alors en deux courants. Les « ralliés » au départ minoritaires, vont organiser ce que sera « la démocratie chrétienne ». Pour les catholiques les plus intransigeants, rallier la République est impensable ; la plupart militent dans l'Action française, créée en 1898 par Charles Maurras.

L'affaire Dreyfus de 1898, qui révèle l'antisémitisme d'une partie de la société française, pousse les républicains à reprendre le processus de laïcisation en poursuivant une politique anticléricale. La loi de 1901 sur les associations précise que les associations religieuses doivent être d’abord autorisées par la loi et l'État avant d’être fondées. La loi du 5 juillet 1904 interdit l'enseignement aux congrégations religieuses. Le 30 juin 1904, la France rompt ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

Par la loi de séparation de 1905, la République abroge le Concordat de 1801. Il n'y a plus aucune religion officielle. Si la liberté de culte est garantie, la France ne reconnaît, ne salarie ou ne subventionne aucun culte. La loi de 1905 marque l'aboutissement et la fin du processus de laïcisation. Le pape pie X condamne cette loi en 1906 et exhorte les catholiques à résister aux lois républicaines. Cette crise s'accentue la même année avec les inventaires des biens de l'Église. Cette affaire est vécue comme un sacrilège et, après quelques affrontements, l'État confie ses inventaires à des associations religieuses.

La république laïque au XXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Le Maréchal Pétain estime que la loi de 1905 et Front populaire (1936-1938) ont tenté de déchristianiser la France. Son programme de « révolution nationale » prévoit de restaurer l'emprise de l'Église catholique dans la société. Les IVe et Ve républiques ont veillé à appliquer la loi de 1905 qui s'est ancrée au cœur de la pensée républicaine. Suite aux courants migratoires, l'islam est devenue la deuxième religion de France. Le Conseil français du culte musulman, créé en 2003, est chargé, avec l'État, d'encadrer « l'islam de France », notamment en formant des imams aux principes républicains. Le bouddhisme est aussi en progression (environ 500 000 adeptes).