Le Paris Haussmannien/Le modèle bourgeois de l'immeuble haussmannien

Leçons de niveau 9
Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Début de la boite de navigation du chapitre
Le modèle bourgeois de l'immeuble haussmannien
Icône de la faculté
Chapitre no 9
Leçon : Le Paris Haussmannien
Chap. préc. :Des angles morts
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Le Paris Haussmannien : Le modèle bourgeois de l'immeuble haussmannien
Le Paris Haussmannien/Le modèle bourgeois de l'immeuble haussmannien
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

La bourgeoisie a bien profité des aménagements et bénéficie de la prospérité économique et des spéculations immobilières permises par l'urbanisation de nouveaux quartiers. Ainsi, la bourgeoisie quitte le centre pour l'ouest de la ville, s'installent dans de nouveaux espaces qui forment des quartiers résidentiels. La grande bourgeoise s'installe également dans des hôtels particuliers flambants neufs, proches par exemple du parc Monceau à l'image de Saccard, le spéculateur immobilier imaginé par Émile Zola en héros de son roman La Curée. Les couches moyennes et inférieures de la bourgeoisie s'éloignent moins de l'ancien centre que les nouveaux riches. Ils s'installent dans des immeubles de pierres taillées qui s'élèvent sur 5 étages (le plus souvent). En termes de superficie, ces appartements sont divers, entre 400m², notamment sur le boulevard Saint-Germain, le boulevard Haussmann ou l'avenue de l'opéra et 80-100 m² dans des immeubles plus ordinaires rue Gay-Lussac ou rue Monge, bâtis au début des années 1870. Les grandes fenêtres qui donnent, côté rue, permettent d'identifier les pièces de réception. Les pièces privées sont rejetées sur les espaces arrière ou au bout du couloir, loin de l'entrée principale. La cuisine, principal lieu d'activité pour les domestiques, est surtout éloignée.

La nuit, les domestiques sont relégués encore plus loin de l'appartement du maître dans un étage réservé aux "chambres de bonnes" (souvent le 6ème et dernier étage). Dans les immeubles haussmanniens, ces chambres, situées sous les combles, ne sont pas chauffées et desservies par un escalier de service, éloigné de l'entrée principale qui elle se trouve en façade.

Mais ces quartiers bourgeois ne sont pas uniquement peuplés de bourgeois. En effet, ils sont entourés de nombreuses catégories de dépendants : domestiques des deux sexes, commerçants (notamment luxe ou spécialités rares) et des membres des professions libérales (avocats, médecins, notaires...). La bourgeoisie recourt également à nombre d'ouvriers à domicile pour l'élaboration ou l'entretien de certains produits. Elle a aussi besoin de porteurs d'eau, d'artisans et de décorateurs qualifiés. Tous ces dépendants cherchent des logements proches. Alors ils sont dans les étages supérieurs, dans les rues non rénovées, dans les bâtiments donnant sur les cours intérieures où les loyers sont plus bas. Leur présence permet de maintenir une diversité même dans les quartiers les plus riches.