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Utilisation et entretien du matériel équestre/Mors et cravache

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Mors et cravache
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Chapitre no 5
Leçon : Utilisation et entretien du matériel équestre
Chap. préc. :Selle
Chap. suiv. :Rênes et œillères
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Utilisation et entretien du matériel équestre/Mors et cravache
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Un mors brisé de style western, rendu plus doux par le caoutchouc autour des canons.

Le mors est une pièce de harnachement, le plus souvent métallique, insérée dans la bouche du cheval. En complément avec le bridon ou la bride et les rênes, il permet à un cavalier de contrôler la vitesse et la direction de sa monture grâce à ses mains. Il existe de nombreux modèles de mors différents.

Le mors de Filet existe depuis 1 800 ans avant J.C.. Ce mors était généralement en bronze droit et sans brisure. C'est en 750 avant J.C. que le mors en fer fit son apparition. On y ajouta le plus souvent à l'articulation du canon de petits fragments de chaînes ou de billes qui avaient pour effet d'activer la salivation et de rendre le mors plus supportable. Ces sortes de jouets sont utilisés de nos jours pour faciliter la décontraction. Les premiers mors en bronze avec canons à passage de langue et anneau sur l'œil porte bride pour double actions datent de l'ère chrétienne.

En 1470, un mors de bride à 2 canons avec branches armées de pointes évitait que les fantassins attrapent le mors pour déséquilibrer le cavalier. C'est au XVIe siècle que les premiers mors à canon creux et brisé avec bossette firent leur apparition. Puis il y eut le mors avec des branches de 30 cm. Au XVIIe siècle, les mors se sont améliorés, ils étaient plus légers et plus ajustés à la bouche des chevaux de l'époque. Plus équilibrés, les canons étaient droits (à pas d'âne ou au passage de langue brisés ou à gorge de pigeon).

Adaptation au cheval

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Le règlement des concours internationaux ne veut pas entendre parler d'un mors adapté à chaque cheval, ce qui peut être discutable. En effet, il faut ajuster un mors selon la structure de la bouche du cheval ; les branches selon les proportions de son encolure et la gourmette suivant la sensibilité de la barbe. La science de l'équitation réside dans l'adresse à saisir les moments favorables d'agir, de punir, de récompenser et d'indiquer. Pour cela, il faut un mors doux qui puisse se prêter à tous les mouvements d'une main habile. Si le cavalier saisit bien l'action du mors, il sait en graduer les effets.

Les mains agissent par l'intermédiaire des rênes prolongées par l'embouchure du mors et du filet. Les rênes réalisent l'union entre la bouche du cheval et la main du cavalier. L'action des mains modifie les incurvations sagittales (en forme de flèche) ou horizontales de l'encolure avec une répercussion de celle-ci sur le dos et les reins. Les mouvements du dos et du rein ont un effet prédominant dans les ralentissements ou accélérations de l'allure. Dans les changements de direction, l'action des rênes est proportionnelle à leur emprise sur l'incurvation du dos/rein. Il y a une action des jambes et des mains en même temps donc une égale destruction des forces et un arrêt du cheval en un quart de seconde.

Le mors est un instrument de force. Il est le seul lien direct que le cavalier ait avec son cheval. Le mors par l'effet des rênes a une répercussion sur la tige vertébrale car la mâchoire inférieure s'unit au crâne par les deux articulations temporo maxillaires. Un cheval mal dans sa bouche peut avoir des contractions dans tout le dos par les petits latéraux, grands obliques de la tête, petits droits de la tête, complexus, trapèzes…

Tous ces muscles correspondent à l'arrière-main et comme un cheval donne la bouche avant les hanches, il vaut mieux être juste sur le devant. Certains pensent que les barres et la commissure des lèvres sont les seules sensibilités de la bouche du cheval. Mais cela simplifie et donc fausse la réalité.

Le mors est placé dans la bouche du cheval pour le conduire et régler son allure. En règle générale, il est recommandé d’utiliser les mors dont l'action est la plus douce possible, mais chaque cheval et chaque cavalier est différent. Selon le caractère de chacun et les objectifs équestres, la recherche de mors spécifiques peut s'avérer souhaitable. La langue du cheval se trouve sous le mors. Cependant, le cheval réussit parfois à passer sa langue par dessus pour éviter son action.

Le mors le plus couramment utilisé

Le plus souvent, les mors sont en acier, mais bien d'autres matériaux peuvent être utilisés. Le mors est maintenu grâce au bridon ou à la bride. Il existe plusieurs grandes familles de mors :

  • les mors de filet, appelés plus simplement filets qui sont releveurs ;
  • les mors abaisseurs.

Un mors se compose d’une partie droite, incurvée ou brisée se trouvant dans la bouche du cheval, appelée canon, et d’un anneau de chaque côté que l’on fixe aux montants du bridon. Les anneaux peuvent être de formes diverses, et se trouver à l'extrémité de branches. Dans le langage courant, l’ensemble bridon et mors de filet est aussi appelé « filet ».

Le mors permet au cavalier d’agir sur la tête, l'encolure et les épaules du cheval par l'intermédiaire des rênes. Les mors agissent de différentes façons dans la bouche du cheval :

  • action sur la langue : les mors à canons brisés agissent par pincement du renflement situé sur la langue du cheval. Les mors à canon droit agissent par simple pression.
  • action sur la commissure des lèvres : tous les mors effectuent une traction sur la commissure des lèvres.
  • action sur les barres : les mors abaisseurs effectuent typiquement une pression sur les barres du cheval, qui sont un espace de la mâchoire inférieure dépourvu de dents, se situant entre incisives et molaires.
  • action sur le nerf mandibulaire : les mors équipés d'une gourmette agissent également par compression du nerf mandibulaire qui passe sous la mâchoire du cheval.

Chaque zone d'effet peut être classée par sensibilité croissante : la langue du cheval, musclée, est peu sensible aux pressions, mais un peu plus au pincement. Les commissures des lèvres sont un peu plus sensibles. Les barres, qui sont une muqueuse reposant presque directement sur l'os de la mandibule, sont très sensibles. Enfin, le nerf mandibulaire est extrêmement sensible, d'autant plus qu’il sera écrasé entre un os et une chaînette métallique.

Ainsi, il est possible de juger de la sévérité du mors sans même avoir à s'en servir. Un canon droit sera moins sévère qu'un canon brisé, par absence de pincement. Un canon fin sera plus dur qu'un canon épais, puisque la pression effectuée sera plus élevée. Les mors agissant par contact sur les barres seront plus sévères que les mors n'agissant que sur les commissures. Et la présence d'une gourmette augmentera très fortement la sévérité d'un mors, en fournissant un point d'appui au mors qui peut donc renforcer son effet sur les barres, et en écrasant le nerf. Un mors peut être releveur, c’est-à-dire que son action aura tendance à ouvrir l'angle entre la tête et l'encolure, ou abaisseur (fermeture de l'angle tête-encolure), voire les deux, selon le point où la rêne agira, pour les mors utilisés avec deux paires de rênes.

Les filets, en agissant sur la langue, ont un effet plutôt releveur sur la tête du cheval. Autrefois, ils étaient fait en bois.

  • filet simple à anneaux : les anneaux peuvent tourner librement selon 2 axes de rotation.;
  • filet olive : les anneaux sont en forme d'ovale. Ils ne tournent que selon un axe de rotation, ce qui évite les pincements de la commissure des lèvres;
  • filet Verdun : similaire au filet à olives dans son fonctionnement. Ses anneaux en D sont caractéristiques. Le côté plat de l'anneau en D rend ce mors plus directif qu'un filet olive ou à anneaux.;
  • filet à aiguilles : les "aiguilles" bien sûr non piquantes, placées de part et d’autre de la bouche, permettent de mieux contrôler la flexion latérale chez un jeune cheval et rendent ce mors très directif. ;
  • filet Baucher : à branches supérieures, il a un effet légèrement abaisseur de l'encolure ;
  • filet double brisure : permet une meilleure décontraction de la bouche du cheval par une transmission en douceur des ordres. En effet, à la différence du mors simple brisure qui agit sur le palais qui est une partie sensible de la bouche du cheval, le mors double brisure agit sur la langue sans provoquer de douleur ;
  • filet releveur (ou gag) : ce filet est très utilisé au polo. Il présente la particularité d’utiliser des montants spéciaux qui passent au travers de deux anneaux perpendiculaires aux anneaux du mors. Cette particularité permet de l’utiliser à quatre rênes. Les rênes de filet auront alors un effet releveur traditionnel, et les rênes de gag, fixées aux montants spéciaux, un effet souvent abaisseur. De fait, il constitue une excellente initiation à l’utilisation de la bride. En polo, les rênes de filet servent à tourner, les rênes de gag à s'arrêter ;
  • filet à quatre anneaux : ce filet est constitué de deux anneaux pouvant bouger librement entre les deux anneaux reliés au canon. Les deux anneaux libres sont fixés aux montants, les anneaux du canon sont fixés aux rênes. Cette embouchure est souvent utilisée par les meneurs des pays de l'est.
Un mors simple
Un mors olive
Un mors Verdun
Un mors à quatre anneaux

Mors abaisseurs

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Ces mors, en agissant sur les barres, et avec l'adjonction d'une gourmette, ont un effet abaisseur sur la tête du cheval. Ils fonctionnent tous par rotation du mors autour du canon, dans la bouche du cheval. Ces mors, de par la présence de la gourmette, sont souvent très sévères. Plus la gourmette sera serrée, interviendra tôt lors de la rotation du mors sous l'effet de la main, ce qui rendra le mors plus sévère. À l'inverse, une gourmette lâche est inefficace et diminue grandement l'efficacité de ces mors. Il est recommandé typiquement un début de contact de la gourmette pour une rotation de 45° du mors.

Mors de bride
Le mors de bride se caractérise par un canon non articulé, et deux longues branches perpendiculaires au canon. À l'extrémité supérieure des branches, à l'endroit où sont fixés les montants de bride, se trouve une gourmette. À l'extrémité inférieure sont fixées les rênes de bride, qui sont reconnaissables des rênes de filet grâce à leur couture, alors que les rênes de filet ont une boucle.
Mors de bride Saumur avec passage de langue
Les mors de bride s'utilisent exclusivement avec une bride, c’est-à-dire avec deux mors dans la bouche du cheval.
Le canon du mors de bride peut être cintré sur toute sa longueur (l'appellation est « pont »), ou présenter un cintrage au milieu, permettant au cheval de passer sa langue. L'effet du passage de langue est controversé. En effet, même si tous s'accordent à dire que le passage de langue diminue l'appui du mors sur celle-ci, il semble difficile de dire avec certitude si ceci rend le mors plus confortable, ou plus sévère, car l'appui diminuant sur la langue, il est renforcé sur les barres, endroit où les dents sont absentes, qui sont plus sensibles.
Variantes du mors de bride :
  • mors Lhotte : mors de bride sur lequel les branches sont fixes par rapport au canon.
  • mors Saumur ou « à pompe » : mors de bride sur lequel les branches passent au travers de trous ménagés au travers des extrémités du canon. Les branches ont ainsi une liberté, toute relative, à la fois en rotation et en translation, ce qui rend ce mors plus décontractant et progressif par variation de la longueur du bras de levier.
Mors anglais
Ce mors est une sorte d'intermédiaire entre le filet et le mors.
Mors espagnol
Ce mors ressemble fortement au mors de filet Verdun, il est cependant équipé d'une gourmette. Dans sa variante à passants, deux encoches sont ajourées dans l'épaisseur du « D » de l'anneau, ce qui rend le montant et la rêne fixe, c’est alors un mors relativement puissant. Dans sa variante sans passants, la rêne peut coulisser librement le long de la courbure de l'anneau, en fonction de la rotation du mors. Une résistance légère sur la rêne placera celle-ci près du canon avec un effet de levier minimal. Une traction forte fera tourner progressivement le mors, et la rêne s'éloignera de plus en plus du canon, rendant le mors de plus en plus sévère.
Pelham à canons brisés
Pelham
Ce mors ressemble fortement au mors de bride. Cependant, il peut avoir un canon brisé, et dispose toujours d'un gros anneau au niveau du canon, qui permet d'y fixer une seconde paire de rênes. Le fonctionnement du pelham et sa sévérité dépendent essentiellement du point de fixation des rênes.
Utilisé sur l'anneau du haut, le pelham est légèrement releveur. Ce mors est un peu plus puissant qu'un filet.
Utilisé sur l'anneau du bas, le pelham est abaisseur. Dans cette utilisation, le pelham est un mors extrêmement puissant.
Utilisé avec une « alliance », terme désignant un passant de cuir reliant les deux anneaux, sur lequel sont fixés les rênes, sa puissance devient variable, suivant un principe identique au mors espagnol, mais avec une sévérité accrue.
Utilisé à quatre rênes, il s'agit d'une alternative à la bride, bien que la précision soit bien moindre.
Il fut le mors réglementaire de la cavalerie des États-Unis.
Le pelham est souvent utilisé pour les chevaux de club à bouche dure : les cavaliers débutants à la main peu assurée peuvent ainsi le monter avec les rênes sur l'anneau du haut, les cavaliers plus confirmés avec des alliances, et les cavaliers chevronnés avec quatre rênes. Le tout, sans jamais avoir à démonter le bridon.

Hackamores, bosals et autres équipements sans embouchures

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Stricto sensu, ces dispositifs ne sont pas des embouchures, puisqu’ils ne comportent aucune partie dans la bouche et agissent par pression sur le chanfrein. Il est cependant habituel de les ranger dans la catégorie des mors alors que ce sont des "surnasures". Ces équipements plus doux que le mors permettent de ne pas meurtrir la bouche des chevaux.


Le hackamore comprend un anneau de direction, prolongé par deux tiges au bout desquelles sont fixées les rênes. Un hackamore s'utilise en rênes contraires (rênes d'appui). Il a un effet levier très puissant : sa sévérité vient de l'appui sur les os fragiles du chanfrein, et sous la machoîre inférieure, d'une gourmette plus ou moins "dure" (en cuir, ou en chaînette métallique)qui serre cette partie sensible de la tête du cheval. Il se voit désormais sur les terrains de CSO, parfois en doublon d'un mors simple afin de combiner les deux actions. il nécessite dans tous les cas une main légère et expérimentée.

Il existe des variantes, comme le hackfleur (ou flower hackamore), constitué de plusieurs anneaux soudés entre eux (comme les pétales d'une fleur), auxquels peuvent s'ajouter 1 ou 2 anneaux en guise de branches, avec un effet de levier moindre que pour l'hackamore classique. Également la "roue de la chance", petits cercle métallique avec des rayons. Selon l'endroit où les rênes sont attachées, l'effet sera plus ou moins doux.

Le bosal est un ovale de cuir dur attaché à la têtière. Sur son extrémité inférieure, sous l'auge, est fixée une cordelette sur laquelle agissent les rênes.

Le side-pull et le licol ne sont pas comparables. Le système du side-pull permet plus de précision et il permet d'empêcher le side-pull de tourner et de le maintenir en place sans avoir à serrer la muserolle.

À la différence des mors qui agissent sur la bouche, le licol, le bosal, le side-pull et le hackamore agissent sur la tête. De ce fait, ces derniers sont moins directifs et moins fins que les mors. En principe, ils sont moins contraignants, aussi le cheval y répond souvent volontiers. Un autre avantage est que le cheval peut boire ou manger sans être gêné par son mors. Ce sont donc des « embouchures » particulièrement adaptées à l'équitation d'extérieur.

Matériaux utilisés

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Les mors peuvent être fait de différents matériaux.

  • Nickel : très bon marché
  • Inox : résiste mieux, mais plus cher que les mors en nickel ;
  • Laiton : son principal intérêt est esthétique. Sa couleur s'accorde parfaitement avec les boucles du bridon ;
  • Cuivre : son principal intérêt est l'action décontractante qu’il aurait sur le cheval. En effet, le cuivre libère des ions qui engendre une salivation du cheval. En raison de ses propriétés (souple et fragile), le cuivre est souvent utilisé en alliage comme le maillechort ou l'Aurigan© qui est l'alliage à la fois le plus chargé en cuivre et le plus solide. En effet l'ajout de silicium le rend plus résistant sans altérer la ionisation du cuivre. D'autre part, le cuivre est reconnu comme agent bactériostatique, il inhibe le développement d'un certain nombre de parasites infectieux et de bactéries ;
  • Caoutchouc, cuir ou matériaux synthétiques (résine) : le but est le même, adoucir l'action du mors, particulièrement pour les jeunes chevaux. Ces mors sont moins punitifs, que leurs équivalents en métal non recouvert. La souplesse de ces matériaux permet de faire des canons souples afin d’éviter l'effet "casse-noisette" d'un mors articulé, tout en ayant un appui plus léger sur la langue qu'un mors à canon rigide. Cependant, lors d'utilisations intensives, le caoutchouc peut chauffer et irriter la commissure du cheval.
Cravache standard d'équitation

La cravache est un bâton utilisé par le cavalier en équitation en tant qu'aide artificielle ou instrument de punition. Les cravaches sont plus ou moins longues, plus ou moins épaisses, de couleurs différentes, voire décorées de façon originale. Elles ont aussi des formes variées de poignée et de claquette. Certaines cravaches sont munies d'une dragonne qui permet de ne pas les faire tomber, mais qui s'avère gênante pour les changements de main. Une bonne cravache standard est équilibrée, munie d'une poignée anti-dérapante qui tient bien en main, avec une tige flexible et dynamique et avec une claquette souple et large. Un test simple : tenir très légèrement et à l'horizontale la cravache par la base de la poignée. Celle-ci doit rester parfaitement en équilibre.

Types de cravache

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Trois types de cravache existent :

  • Cravache standard : sa longueur est limitée à 75 cm. Elle est utilisée en saut d'obstacles. Elle est généralement en fibres de verre, recouverte de polyester. Elle est bon marché, et convient plutôt aux débutants, qui s'en serviront surtout pour maintenir l'impulsion et se faire respecter de leur monture.
  • Cravache d'obstacle : Elle est beaucoup plus courte, (40 à 50 cm), plus épaisse, et sa claquette est beaucoup plus large (env 5 cm). Elle ne dispose pas de dragonne. Sa petite taille empêche une action précise, mais elle est très peu encombrante. On l'utilise aussi en course (pour ne pas gêner les autres concurrents) et en cross (les obstacles sont parfois sautés de manière acrobatique, il est plus facile de gérer une petite cravache).
  • Cravache de dressage : elle est longue, fine, souvent de couleur noire et n'a pas de dragonne. Son rôle est d’agir sur les hanches du cheval, donner une indication au niveau des jarrets ou l'inciter à mobiliser davantage son arrière-main. La cravache de dressage peut être une houssine, longue badine en bois de houx ou de noisetier.

La cravache ne doit pas être confondue avec la chambrière qui est utilisée en travail à pied. La cravache est un petit fouet qui ne doit être utilisé que par des cavaliers confirmés, maîtrisant bien les aides.

Fouet de dressage (dessus) et fouet de chasse (dessous).

Elle est composée de trois parties :

  • Une poignée munie d'un étui antidérapant ;
  • Une tige, en plastique souple ou en fibre de verre ;
  • Une claquette située à l'extrémité,qui sert à faire avancer le cheval au moment qu'on cravache le cheval. Une large claquette procure un bruit plus impressionnant tout en faisant un peu moins mal.

Sports équestres

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La cravache a plusieurs rôles :

  • Renforcer l'autorité du cavalier : beaucoup de chevaux travaillent davantage rien qu’à la vue d'une cravache tenue par le cavalier. Des petits et brefs coups de cravache sur l'épaule, sans relâcher le contact des rênes avec la bouche, stimulent le cheval en cas d'hésitation. De même, la cravache permet de remettre aux ordres votre monture. Pour ce faire, donnez un coup de cravache derrière votre mollet.
  • Corriger le cheval : en cas de désobéissance ou de mauvaise volonté persistante, le cavalier donne un coup de cravache sur le flanc par une action ferme. La punition doit se produire dans les deux secondes de la faute.
  • Donner une « leçon de jambe » : cette action éducative consiste à fermer ses jambes pour obtenir un mouvement en avant du cheval. En cas de réponse insuffisante, un petit coup de cravache est donné derrière la jambe du cavalier, les rênes étant tenues dans une main pour laisser au cheval la liberté d'avancer. Si le cheval obéit, flattez le. Si sa réaction est lente, recommencez, en donnant un coup sur les fesses de l'équidé cette fois.

La cravache reste l'un des seuls instruments de correction disponibles pour le cavalier face à un cheval qui refuse la soumission. Certains chevaux répondent fortement à la cravache en donnant une ruade. Dans ce cas, persistez et donner un coup de cravache sur le flanc de votre cheval. Vous ne devez jamais laisser le cheval avoir le dernier mot. Dans les faits, la cravache sert peu sauf par son action psychologique. Des traces de coups ne doivent pas être trouvées sur le corps. La cravache est interdite en compétition de dressage sauf en monte amazone.

Réglementation

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L'utilisation de la cravache est réglementée. En sport hippique, par exemple, le jockey de course de plat est limité à huit coups. Les sanctions sont assez légères. En concours de saut d'obstacles, la fédération équestre internationale limite le nombre de coups à trois et peut décider de sanctions.

L'utilisation de la cravache sur le cheval est controversée, puisque le Bien-être de l'animal est très important. Alors que de nombreux utilisateurs jugent son action indolore, une étude vétérinaire met en exergue la souffrance qu'elle peut provoquer chez le cheval, et son inadéquation avec la protection animale. La retransmission des courses hippiques banalise son utilisation. En sport hippique comme en équitation western, l’utilisation de la cravache n'entraîne pas davantage de victoires (certains Pur sangs champions, n'en ont pas besoin), le Pur Sang étant déjà issu d'un élevage sélectif qui le pousse à galoper le plus vite possible. Au contraire, l’utilisation de la cravache sur un cheval trop fatigué pour accélérer soulève des questions éthiques. Les analyses montrent que plus de la moitié des coups de cravache donnés durant les derniers 200 mètres d'une course touchent le cheval, que 64 % des impacts se font par la partie non-rembourrée, et que la plupart des coups laissent une marque visible sur le corps de l'animal.

Les autorités des courses estiment généralement que, même si le cheval reçoit des coups pendant la course, l'adrénaline libérée dans son organisme le rend insensible. Cet avis n’est pas partagé par l'étude vétérinaire, d’après laquelle un coup de cravache mal placé entraîne des inflammations, et donc une douleur qui persiste après la course. Les cravaches « anti-douleurs » ne seraient pas efficaces.