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Quelques témoignages sur la vie des start-up/De l’inventeur dans son garage à la mobilisation de réseaux professionnels

Leçons de niveau 14
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De l’inventeur dans son garage à la mobilisation de réseaux professionnels
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Chapitre no 1
Leçon : Quelques témoignages sur la vie des start-up
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De l’inventeur dans son garage à la mobilisation de réseaux professionnels

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Il était une fois deux collégiens qui bricolaient dans leur garage, à la recherche de l’idée qui allait révolutionner le monde. Attirée par la rumeur de leur génie et séduite par leur enthousiasme, la fée venture capital, leur marraine, investit dans leur société de quoi leur permettre de conquérir le monde en quelques mois.

Cette histoire, nous ne l’avons pas rencontrée. La plupart des créateurs d’entreprise qui ont connu un succès rapide n’étaient pas des débutants. Ils étaient capables de mobiliser une expérience professionnelle significative, la leur souvent, celle de leurs premiers associés et sponsors parfois. Même dans la mythique Silicon Valley, les frères Varian, Hewlett et Packard s’épanouissaient dans l’ombre du génial Frederik Emmons Terman, les enfants terribles Steve Jobs et Steve Wozniak attirèrent les venture-capitalists dans le capital d’Apple grâce à la caution d’un troisième associé beaucoup plus expérimenté, Mike Markulla. Peut-être plus proches du conte de fée, Larry Page et Sergeï Brin n’obtinrent des montants significatifs que lorsque le chef d’entreprise expérimenté Eric Schmidt les eut rejoints chez Google.

Ne compter que sur ses propres forces…

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Il arrive parfois cependant que des jeunes à l’expérience limitée créent une entreprise avec succès lorsqu’ils peuvent se passer de financements externes, parce que leur activité génère immédiatement des revenus et qu’un fournisseur complice leur accordera quelques facilités. C’est le cas de Jean-Michel Planche qui devient le premier fournisseur français d’accès à Internet (son entreprise, Oléane, sera rachetée par France Telecom et intégrée à Wanadoo) [Oleane].Vincent Chapel et ses associés d’Avanti font d’abord du conseil en conception innovante, appliquant les méthodes que le fondateur a étudiées chez Tefal et décrites dans sa thèse de doctorat de gestion. C’est presque par hasard qu’un produit conçu comme un « démonstrateur » de leur démarche, le porte-clou (petit outil Sommaire permettant de planter un clou sans se taper sur les doigts) deviendra un succès commercial et la tête de série d’une gamme « d’outils malins » [Avanti]. De même, Cesar Gobbi et Stéphane Desneux montent une activité de service lucrative autour des logiciels libres, gratuits [Opencare].

… ou exploiter le crédit personnel et les réseaux des fondateurs

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Dans les autres cas que nous avons pu examiner, l’équipe fondatrice jouit dès le départ du crédit lié à l’expérience de ses membres. Les fondateurs de Business Objects ont travaillé plusieurs années chez Oracle et profité de relations familiales avec un spécialiste du NASDAQ, ceux de SOITEC valorisent des technologies mises au point au CEA et bénéficient du soutien de ses laboratoires (le procédé qui fera le succès de l’entreprise n’est d’ailleurs pas celui qui a motivé sa création mais une autre technologie du LETI dont ils acquerront la licence). L’équipe réunit souvent des experts techniques pointus et des gestionnaires, comme chez Arisem ou chez Esterel Technologies [BusinessObjects, Soitec, Arisem, Esterel]. Parfois le fondateur exerçait déjà des fonctions de direction générale ou technique comme André Ulmann chez HMR ou André Michel chez Servier [HRA, Aureus]. De même, si Alain Cojean a pu attirer des investisseurs pour financer un nouveau concept de chaîne de restauration rapide haut de gamme, c’est parce que son expérience de directeur du développement de McDonald lui donnait une crédibilité personnelle essentielle dans ce domaine.

La start-up dans un garage est donc, sinon un mythe, du moins une exception assez rare. Au cours d’une vingtaine de séances du séminaire consacrées à la discussion de l’expérience de fondateurs ou de gestionnaires de start-up (liste et résumés en annexe), nous avons tenté d’identifier quelques traits récurrents qui semblent différencier les succès d’expériences moins heureuses. Nous ne savons pas dans quelle mesure notre échantillon est représentatif et nos constats sont donc autant de conjectures qui ont résisté à une discussion de groupe très ouverte, mais doivent être validées par ailleurs. D’une part, rien ne prouve que des traits qui semblent caractéristiques du succès ne soient pas partagés par beaucoup d’entreprises ayant échoué, d’autre part, les relations de causalité sont parfois ambiguës et telle particularité qui paraît à l’origine du succès ne se développe peut-être que comme conséquence de ce succès.

Après avoir présenté ces caractéristiques saillantes, nous aborderons l’action des pouvoirs publics et des grands groupes.