Mondialisation : processus, acteurs et territoires/Introduction
La mondialisation est un processus touchant de très nombreux aspects de nos vies, que ce soit l'économie, la politique, les technologies, les sociétés ou la culture.
Même le vin et la cuisine sont concernés. Prenons la pomme de terre : ce tubercule originaire des Andes a conquis les assiettes de la planète pour devenir la principale denrée alimentaire non-céréalière, chaque cuisinier choisissant de la faire bouillir, griller, sauter, frire, etc. à sa façon. C'est cela la mondialisation : l'échange et la diffusion à l'échelle mondiale.
Article détaillé : Cuisine de la pomme de terre.
Qu'est-ce que c’est
[modifier | modifier le wikicode](en) | Consider the death of Princess Diana. This accident involved an English citizen, with an Egyptian boyfriend, crashed in a French tunnel, driving a German car with a Dutch engine, driven by a Belgian, who was drunk on Scotch whiskey, followed closely by Italian paparazzi, on Japanese motorcycles, and finally treated with Brazilian medicines by an American doctor. |
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(fr) | Pensez à la mort de la princesse Diana. Cet accident met en cause un sujet britannique, avec un petit ami égyptien, qui se sont écrasés dans un tunnel français, dans une voiture allemande avec un moteur néerlandais, conduite par un Belge, soul au whisky écossais, suivis de près par des paparazzis italiens, sur des motos japonaises, et finalement traités par des produits brésiliens par un médecin américain. |
Étymologie
[modifier | modifier le wikicode]En français, le verbe « mondialiser » est attesté dès 1928 mais de façon marginale[2] et a comme base étymologique le mot « monde ». D'abord cantonné au champ académique dans les années 1960, le terme semble retomber dans l'oubli avant de refaire surface au cours des années 1980-1990 pour occuper une place majeure dans le débat public.
La majorité des autres langues de la planète reprennent le mot anglais similaire globalization[3] : Globalisierung en allemand, 全球化[4] (quánqiúhuà, de 全球 « globe » et 化 signifiant l'action) en mandarin, 세계화[4] (segyehwa, de Segye le monde et Hwa signifiant l'action) en coréen, globalización en espagnol, παγκοσμιοποίηση (pankosmiopíisi, de pan « tout » et cosmos « monde ») en grec, वैश्वीकरण (?) en hindi, globalizzazione en italien, グローバリゼーション[4] (gurōbarizēshon) en japonais, глобализация (globalizatsiia) en russe, ou küreselleşme (de Küre, « sphère ») en turc.
Définitions
[modifier | modifier le wikicode]La mondialisation désigne l'expansion et l'articulation à l'échelle mondiale des échanges, des liens d'interdépendance et des situations qui en découlent entre nations, activités humaines et systèmes politiques et sociaux. Elle peut être harmonieuse mais aussi entrainer des conflits. C'est donc un processus historique par lequel des individus, des activités humaines et des structures politiques voient leur dépendance mutuelle et leurs échanges matériels autant qu'immatériels s'accroître sur des distances significatives à l'échelle de la planète. La mondialisation est donc principalement axée sur les échanges de biens, d'idées et de personnes.
Certains auteurs français, tel que le professeur Henri Bartoli[6],[7], font la différence entre « mondialisation » et « globalisation », ce dernier possédant selon eux une portée plus restreinte et désigne seulement l'extension supposée du raisonnement économique à toutes les activités humaines, alors que la mondialisation, à portée plus large, désigne l'extension planétaire des échanges culturels, politiques, économiques ou autres. La globalisation représente donc par conséquent la part économique de la mondialisation.
Limites
[modifier | modifier le wikicode]Les limites chronologiques et spatiales de la mondialisation ne sont pas évidentes. Le phénomène couvre théoriquement toute l'histoire de l'humanité et l’ensemble de la planète, mais de grandes nuances existent.
Chronologiques
[modifier | modifier le wikicode]Les contacts transcontinentaux entre les sociétés humaines n’ont attendu ni la mondialisation, ni les grandes découvertes géographiques.
Le phénomène de mondialisation est ancien, se développant de plus en plus au fil du temps. Les premières formes de mondialisation au sein des mondes hellénistique, romain, chinois, omeyyade et mongol touchent presque les limites du monde alors connu. L'historien Fernand Braudel utilise déjà pour le cas de la Méditerranée au tout début de l’époque moderne la notion d'« économie-monde ».
L'histoire moderne et contemporaine de la mondialisation peut être découpées en trois ou quatre étapes. L'historien Serge Gruzinski qualifie le XVIe siècle de « mondialisation hispanique »[9] (les Anglo-Saxons utilisent le terme de proto-globalization), avec l’Empire espagnol comme puissance dominante, les Provinces-Unies, l'Angleterre et la France comme puissances émergentes. Une deuxième étape serait le XIXe siècle avec le Royaume-Uni comme puissance dominante (on parle de « mondialisation britannique »), l'Allemagne, les États-Unis et le Japon comme puissances émergentes. Enfin, une troisième étape serait la mondialisation actuelle, avec les États-Unis comme puissance dominante (« mondialisation américaine »), secondées par l'Europe occidentale et le Japon (formant la triade), avec comme puissances émergentes la Chine, l'Inde, le Brésil et la Russie (les BRIC, tendant à faire passer le monde à une « mondialisation multipolaire »).
Spatiales
[modifier | modifier le wikicode]La mondialisation touche théoriquement (d'après l'étymologie du terme) le monde entier, mais à des degrés divers. Même les Nénètses, des nomades éleveurs de rennes vivant sur la péninsule de Yamal (qui signifie en nénètse l'« extrémité du monde ») au nord de la Sibérie, sont impliqués dans le mouvement : ils sont touchés par le réchauffement global, vivent au-dessus d’importants gisements de gaz alimentant l'Europe par gazoducs et disposent même de pages wiki dans leur langue[10].
En fait, les pays et les régions du globe les plus développés (les plus riches) sont les moteurs du processus, tandis que les pays ou régions peu développés (plus pauvres) se retrouvent encore largement en marge du mouvement. Cette inégalité d'implication dans la mondialisation se retrouve aussi à l'échelle locale, y compris dans les pays les plus avancés : les grandes métropoles sont bien plus impliquées que les espaces ruraux. Donc un pilote de ligne australien aux commandes d'un Boeing 747 faisant la liaison Sydney-Tokyo est un peu plus concerné que le paysan papou qu’il survole (même si ce dernier porte un tee-shirt venant de Chine).
Problématiques et plan
[modifier | modifier le wikicode]Par quels processus les courants d’échanges se mondialisent-ils ?
→ I. processus
Quels acteurs sont au centre du phénomène de mondialisation ? Où sont-ils localisés ? À quelles logiques obéissent-ils ?
→ II. opérateurs
Comment s’organisent les chaînes d’acteurs, les marchés et les systèmes territoriaux qui forment le cadre de la mondialisation ?
→ III. territoires
Nous verrons d’abord les différents processus (première partie) de mondialisation, puis quels en sont les principaux opérateurs (deuxième partie), pour finir par leurs influences sur les territoires (troisième partie).
Notes et références
[modifier | modifier le wikicode]- ↑ Mark Riebling, The New Paradigm: Merging Law Enforcement and Intelligence Strategies, Center for Policing Terrorism, 2006. [pdf] « Lire en ligne », sur http://www.manhattan-institute.org/.
- ↑ Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, 1998, p. 2273.
- ↑ Cf wikt:mondialisation pour les différentes traductions.
- ↑ 4,0 4,1 et 4,2 Si les caractères japonais, chinois et coréens ne s'affichent pas, consultez les pages w:Aide:Unicode et w:Wikipédia:Unicode/Test.
- ↑ Oasisk, Pgreenfinch, Pautard et alii, « Mondialisation » sur Wikipédia, consulté le 10 septembre 2012.
- ↑ « Globalisation versus mondialisation », sur http://www.scienceshumaines.com/.
- ↑ Henri Bartoli, « La mondialisation doit être gouvernée », dans la revue Quart Monde, n° 175, septembre 2000 ; H. Dumez et A. Jeunemaître, « Comprendre la globalisation », dans La Gazette de la société et des techniques, n° 4, septembre 2000.
- ↑ Françoise Choay, « Claude Lévi-Strauss et l’aménagement des territoires », Urbanisme, nº 365, mars-avril 2009, p. 82.
- ↑ Serge Gruzinski, Les quatre parties du monde : Histoire d'une mondialisation, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 2006 (ISBN 2-02-081573-7).
- ↑ (yrk) « Ӈани торова! Ненэцяʼ вадавна лаханада? Сит манэпан маймбагум! Добро пожаловать на заглавную страницу пробного раздела ненецкой Википедии! », sur http://incubator.wikimedia.org/ (Nenets Test Wikipedia).