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Management et calcul de coûts/La méthode des coûts complets

Leçons de niveau 16
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La méthode des coûts complets
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Chapitre no 1
Leçon : Management et calcul de coûts
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Présentation succincte et critiques de la compatibilité générale et du compte de résultat

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Compte de résultat
Document où sont inscrites les données de rentabilité de l'entreprise, constituant avec le bilan, les documents qu'elle a obligation de publier sous peine de condamnation[1]. Le résultat est obtenu par la différence entre produits et charges.

Un produit est un élément qui génère de la rentabilité dans l'entreprise, et à l'inverse une charge la décroît.

Le résultat est l'élément qui détermine le montant des impôts sur la société (IS).

Soit une entreprise[2], qui vend du matériel pornographique, des accessoires et des services liés à la sexualité, dans trois magasins, le premier à Woustviller, le second à Mareuil, le dernier à Theneuille. En amont, elle travaille principalement avec deux fournisseurs, installés respectivement en Chine et en Afghanistan. Sur l'année 2009, son compte de résultat est le suivant :

Charges Produits
Amortissement 251 000 Chiffre d'affaires (CA) 2 565 000
Achat 1 235 000 Intérêts de placement 2 000
Charges externes 90 000
Salaires 984 000
Charges sociales 120 000
Autres charges 80 000
Total 2 760 000 Total 2 567 000

Résultat = Produits − Charges = 2 567 000 − 2 760 000 = −193 000

Analyse critique du compte du résultat

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Dans notre précédent exemple, le compte de résultat nous indique que la société est en mauvaise posture, puisqu'elle est en déficit de 193 000 €. Cependant, il ne fait pas ressortir clairement l'origine du problème :

  • Est-ce que tous les sex-shops de l'entreprise sont déficitaires, ou seulement une partie d'entre eux ?
  • Est-ce que l'un des fournisseurs a des tarifs trop élevés ?
  • Y a-t-il des problèmes liés à la conversion de la monnaie ?

Analyse critique de la comptabilité générale

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La comptabilité analytique

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La comptabilité analytique a pour objet de décomposer le résultat de la comptabilité générale sur un ou plusieurs axes (par services, par localisation géographique, etc.) afin de fournir des indicateurs plus précis aux décisionnaires.

Contrairement à la comptabilité générale, elle ne fait pas l’objet d'une publication obligatoire.

Charges directes et indirectes

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Charge directe
Charge pouvant être liée sans ambiguïté à la fabrication d'un seul produit. Cela comprend notamment les matières premières et fournitures qui entrent en fabrication des produits ainsi que la main-d'œuvre directe (composée des frais de personnel résultant des travaux effectués sur un seul produit)[3].
Charge indirecte
Charge qui concerne plusieurs produits de l'entreprise, et qui est répartie (ou « imputée ») entre ces produits à l'aide de clés de répartition. Ce sont par exemple des frais d'usine (bâtiments, entretien, assurances, etc.), des coûts des services généraux de l'entreprise (direction générale, direction de la recherche, direction commerciale, etc.) ou des campagnes publicitaires portant sur plusieurs produits de l'entreprise ou sur l'entreprise elle-même (publicité corporate)[3].

Répartition des charges indirectes

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Les charges indirectes représentent l'un des plus importants facteurs d'incertitude dans la prise de décision. Ne pouvant être directement liées à un produit, selon la corrélation la plus probable, elles seront réparties par :

  • chiffre d'affaires par mois
  • références (répartition égale entre les produits)
  • quantités vendues (répartition proportionnelle au volume de vente)

Il ne s'agit donc absolument pas d'une science exacte, cette répartition reposant sur des choix arbitraires. Les erreurs d'appréciation étant ce qu’elles sont, la fiabilité de l'analyse est donc inversement proportionnelle au montant des charges indirectes.

Une entreprise qui vend trois produits a listé les coûts de fonctionnement de son département de direction de la recherche sur les six premiers mois de l'année et obtient le tableau suivant.

Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Charges indirectes 100 000 120 000 115 000 125 000 90 000 85 000
Unité
d'Œuvre
()
CA 500 000 490 000 495 000 450 000 520 000 510 000
Références 3 3 3 3 3 3
Quantité vendue (Q) 120 140 136 142 100 90

Ici on voit apparaître un coefficient de corrélation entre la quantité et les charges indirectes, les variations des deux semblant se suivre. On répartira donc les charges sur chaque produit vendu.

Gestion des stocks

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Problématique

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Une fois la production achevée, toutes les matières premières et fournitures ne sont pas forcément épuisées[4]. Or il est fort probable que les prix du marché aient évolué depuis les précédents achats. Pour pouvoir déterminer le prix d'un produit fabriqué à partir d'un stock constitué sur plusieurs achats à des prix unitaires différents, il faut au préalable calculer le coût unitaire moyen pondéré (CUMP).

Une entreprise achète 10 t de sucre à 2 € la tonne. Elle a déjà en stock 10 t de saccharose qu'elle a acheté 2,10 € la tonne. Pendant la période d'activité étudiée, elle utilise 20 t de matière pour fabrique du caramel. On calcule ci-dessous la valeur de la matière utilisée.

Quantité Prix unitaire Total
Stock initial 40 2,10 84
Entrées 10 2 20
CUMP 50 (40+10) 2,08 (104÷50) 104 (84+20)
Sorties 20 2,08 2,08
Stock final 30 2,08 62,4

Le centre d'analyse comptable

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Une fois les clés de répartition des charges indirects choisies et le CUMP défini, on peut calculer les coûts rencontrés pendant l'activité de l'entreprise, pour déterminer un prix de vente rentable à un produit. On distingue trois catégories de coûts :

Le coût d'achat
Il correspond à l'acquisition des matières premières et à ses frais d'approvisionnement (transport, contrôle qualité, etc.), ainsi que toutes les activités nécessaires avant le travail de la matière.
Le coût de production
Il correspond au coût d'achat augmenté des frais de fabrication du produit. Dans le cas d'une entreprise purement commerciale[5], le coût de production est égal au coût d'achat.
Le coût de revient
Il correspond au coût de production, plus les autres frais qu’il est nécessaire d'engager avant la vente (transport, publicité, etc.).

Résumons :

  • Coût d'achat = matières premières + frais liés
  • Coût de production = coût d'achat + frais de fabrication
  • Coût de revient = coût de production + frais autres

Imaginions une entreprise qui fabrique des médailles et des miniteurs à partir de plomb et de plastique. Cela implique les charges directes et indirectes présentées ci-dessous.

Charges directes
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  • 2,5 kg de plomb pour une médaille, 3 kg de plastique pour un miniteurs ;
  • 3 HMŒD[6] pour une médaille et 3 HMŒD pour un miniteur dans l'atelier de production à 30  l’heure ;
  • 1 HMŒD pour une médaille et 2 HMŒD pour un miniteur dans le centre distribution à 25  l’heure.
Charges indirects
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Centre Approvisionnement Production Distribution
Charges 1000 30000 5000
UO[7] kg acheté HMŒD Quantité vendues
Nombre d'UŒ 5000 3000 (400 × 3 + 600 × 3) 1000
Coût d'UŒ 0,2 10 5
Autres informations
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  • achats du mois 1 000 kg de plomb à 10  le kg et 4 000 kg de plastique à 2,5  le kg ;
  • production du mois 400 médailles et 600 miniteurs ;
  • ventes du mois 380 médailles à 190  l'unité et 620 miniteurs à 180  l'unité ;
  • l'entreprise fonctionne en flux tendus au niveau des achats ;
  • stock initial de 200 médailles à 129  l'unité.

Application de l'analyse

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Quantités Unitaires Total
Charges direct plomb 1000 10 10000
Charges indirects d'approvisionnement 1000 0,2 200
Coût d'achat 1000[8] 10,20[9] 10200
Coût de production
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Quantités Unitaires Total
Coût de production 1000 10,20 10200
Charge directe MŒD 1200 30 36000
Charge indirect de production 1200 10 12000
400 145,50 (58200÷400) 58200
Quantités Unitaires Total
Stock initial 200 129 25800
Entrée 400 145,50 58200
CUMP 600 140 84000
Sorties 380 140 53200
Stock final 220 140 30800
Coût de revient
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Quantités Unitaires Total
Charges directes des médailles 380 140 53200
MŒD 380 25 9500
Charges indirects de distribution 380 5 1900
Coût de revient 380 170 64600

Notes et références

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  1. article L238-1 du code de commerce
  2. Il s'agit bien évidemment d'un exemple fictif, toutes les données présentées ici sont purement imaginaires.
  3. 3,0 et 3,1 Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charge_indirecte
  4. Quand c’est le cas on parle de processus de production à flux tendu
  5. Une entreprise commerciale se contente de revendre une marchandise. A contrario, une entreprise est dite industrielle si elle transforme une matière première en un produit fini. Il ne faut pas se laisser tromper par le terme « industriel » : une entreprise qui se contente de changer l'emballage d'un produit a une activité industrielle et non purement commerciale
  6. Heure de Main d'Œuvre Directe
  7. Unité d'Œuvre
  8. Notez qu'on additionne pas dans cette colonne
  9. On additionne que si les unités sont identiques