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Latin/Grammaire/Déclinaison/Généralités sur les cas et déclinaisons

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Présentation des cas
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Chapitre no 1
Leçon : Déclinaisons latines
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Latin/Grammaire/Déclinaison/Généralités sur les cas et déclinaisons
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La langue latine fonctionne de la même manière que le français : en français la fonction des mots variables (noms, adjectifs qualificatifs, déterminants, participes, pronoms) est indiquée par la place qu’ils occupent dans la phrase. En latin la place des mots n'a guère d'importance : c’est leur terminaison qui exprime leur fonction. Ces différentes terminaisons - ou désinences - sont classées suivant six cas en latin : nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif et ablatif. Chacun de ces six cas correspond à une ou plusieurs fonctions de la grammaire française:

  • Le nominatif correspond à la fonction groupe sujet et à la fonction attribut du sujet.
  • Le vocatif correspond à la fonction d'apostrophe.
  • L'accusatif correspond à la fonction de C.O.D. (complément d'objet direct, soit un complément introduit sans préposition en français) et à la fonction attribut du C.O.D..
  • Le génitif correspond à la fonction de complément du nom.
  • Le datif correspond à la fonction de COI ou COS (complément d'objet indirect ou second, soit un complément introduit par une préposition en français).
  • L'ablatif correspond généralement aux compléments circonstanciels, tout particulièrement de moyen.

Il existe de plus des prépositions ou verbes qui commandent l’utilisation d'un cas particulier. Par exemple l'accusatif peut également être un complément circonstanciel s'il est introduit par une préposition exprimant la direction, la position à côté d'un lieu ou le déplacement en référence à ce lieu.

Les déclinaisons servent à connaître le nombre et le cas d'un mot. Ceci est très important car c’est le cas qui va déterminer la fonction du mot ou du groupe de mots dans la phrase. En effet, le latin exprime la fonction d'un mot non par sa position dans la phrase comme en français mais par une flexion qui consiste le plus souvent en une variation de la désinence grâce aux déclinaisons.

Les cas en latin sont les suivants:

  • Nominatif (le sujet et l'attribut du sujet)
  • Vocatif (l'apostrophe)
  • Accusatif (le complément d'objet direct)
  • Génitif (le complément du nom)
  • Datif (le complément d'attribution ou complément d'objet indirect)
  • Ablatif (le complément de moyen ou de maniere).


Dans un exemple :

Pater benignus matrem mihi servat. (En français : Le gentil père sauve ma mère)

Pater = Nominatif (père)

Benignus = Génitif (gentil)

Matrem = Accusatif (mère)

Mihi = Déterminant (ma)

Servat = Verbe (sauver)

Ainsi, c’est par la déclinaison d'un nom que nous comprendrons sa fonction dans la phrase. Ceci nécessite au préalable la connaissance pour chaque mot de sa déclinaison attachée et de son genre. Par exemple, si un mot qui est en français dans le prédicat doit se placer en latin avant le verbe, on écrit souvent la terminaison avec un M (mater = matrem, benigna = benignam, crustulus = crustulum) La simple connaissance du mot poeta ne suffit pas à comprendre une phrase le comportant. Il nous faut par ailleurs savoir qu’il dépend de la première déclinaison et qu’il est de genre masculin. Ceci s'exprime dans les lexiques ou les dictionnaires par la mention de la terminaison au génitif singulier car ce cas est sans ambiguïté d'un type de déclinaison à l'autre (mais pas à l'intérieur d'une même déclinaison). Toujours pour notre poète, un lexique précisera :

poeta, -ae, m.

Ici, le génitif ae nous permet de reconnaître sans risque d'erreur un mot suivant la première déclinaison et le "m" un mot de genre masculin. "Mais pourquoi le genre est-il important ? " me demandez-vous, alors que la maîtrise de la déclinaison suffit pour écrire ou lire le mot. Je vous répondrais que les choses ne sont pas si simples car il existe des adjectifs et il nous faut les accorder en genre, en cas et en nombre avec les mots auxquels ils se rapportent. Prenez garde au fait que l'appartenance à une déclinaison ne présume en rien du genre auquel le mot appartient.


Voici quelques exemples de mot et les déclinaisons correspondantes.

rosa, -ae, f. : la rose, première déclinaison, féminin

templum, -i n. : le temple, deuxième déclinaison, neutre

puer, -i, m. : l'enfant, deuxième déclinaison, masculin

civis, -is, m. : le citoyen, troisième déclinaison, masculin

urbs, urbis, f. : la ville, troisième déclinaison, féminin

Panneau d’avertissement Attention

La troisième déclinaison est particulièrement vicieuse et l’on écrit souvent la totalité du génitif, radical et désinence pour éviter le risque de lire urbs, -is → urbisis.

Cette déclinaison est sans doute la plus compliquée, car elle regroupe des mots qui se terminaient en indo-européen (la langue d'où provient le latin, comme le français provient du latin) par des consonnes différentes qui ont évolué différemment ; beaucoup de modifications ont eu lieu, et le résultat que le latin connaît est donc étrange à première vue.


manus, -us, f. : la main, quatrième déclinaison, féminin

ululatus, -us, m. : le hurlement, quatrième déclinaison, masculin

Il est à noter que le latin tardif a assimilé les noms de la quatrième déclinaison à la deuxième car le nominatif et l’accusatif singulier se confondent. Il n’est pas rare, même dans des textes littéraires, que les mêmes mots d’usage courant se rencontrent sous des formes appartenant à la deuxième déclinaison ou à la quatrième.

res, rei, f. : chose, cinquième déclinaison, féminin

dies, diei, m. : jour, cinquième déclinaison, masculin

Cette cinquième déclinaison a périclité et seuls ont subsisté des mots tellement fréquents que l'usage n'a pu les modifier pour les lier à une autre déclinaison. La plupart des mots a évolué vers une autre déclinaison plus courante comme luxuries, -ei, f. qui a cédé le pas à luxuria, -ae, f. (le luxe).

Pour les adjectifs

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Les adjectifs suivent les six cas nommés précédemment. Ils s'accordent en cas, genres et nombre avec le nom auquel il se rapportent.

Les adjectifs numéraux cardinaux ne se déclinent pas sauf les trois premiers : unus, duo, tres et les noms de centaine de ducenti (200) à nongenti (900).

Les adjectifs numéraux ordinaux se déclinent tous sur la première classe.

En latin on traite les autres adjectifs avec les pronoms pour des raisons pratiques. Ils ne figurent donc pas ici.