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Introduction à la macroéconomie/Annexe/Mémento de la macroéconomie

Leçons de niveau 13
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Mémento de la macroéconomie
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Annexe 1
Leçon : Introduction à la macroéconomie

Annexe de niveau 13.

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Introduction à la macroéconomie/Annexe/Mémento de la macroéconomie
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Comment mesurer la production d’un pays ?

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La production d’une entreprise est égale à son chiffre d’affaires (ses ventes) plus l’accroissement du stock de produits finis OU (si une partie des ventes vient des stocks) moins la diminution du stock.

La mesure de la totalité de la production d’un pays n’est pas la sommation de toutes les productions des entreprises. En effet, ce qui est produit par l’un (Danone), ne doit pas être comptabilisé dans la vente d’un autre (Carrefour). Si tel était le cas il suffirait d’augmenter le nombre d’intermédiaires pour augmenter la production totale. On a donc imaginé le concept de valeur ajoutée, "la partie dans la production véritablement ajoutée" par l’entreprise. Elle est égale à la production de l’entreprise diminuée de ses « consommations intermédiaires » du processus de production. Ainsi la valeur ajoutée de Carrefour n’est pas son chiffre d’affaire, mais la différence entre son chiffre d’affaire et ses achats.

La valeur ajoutée est constituée d’abord par les salaires versés (en moyenne plus de 50%). Elle comprend aussi les charges financières (les intérêts). Après avoir déduit de la valeur ajoutée toutes les charges et payé les impôts, il reste l’épargne brute (ou profit + amortissements, ce que les gestionnaires appellent la capacité d’auto-financement ou cash flow). L’épargne brute permet de financer tout ou partie des investissements.

La somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises est appelé P.I.B., le produit intérieur brut. En France il a été en 2006 de 1 792 milliards d’euros (prix courants). Pour comparer le P.I.B. sur deux ou plusieurs années, il convient d’évaluer les productions avec les mêmes niveaux de prix. Le P.I.B. de l’année lorsqu’il est mesuré au prix de l’année de référence est appelé P.I.B. en volume.

Est ce que tout accroissement du P.I.B. se traduit par une progression du bien-être ?

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Il faut être conscient des limites de cette mesure de la richesse produite. Le P.I.B. ne comptabilise que ce qui est évalué en terme monétaire par le passage sur le marché. Ainsi la pollution d’une entreprise n’est pas comptabilisée en négatif. L’augmentation des bouchons sur les routes se traduit par une augmentation du P.I.B. car les bouchons conduisent à des ventes d’essence, à l'entretien des voitures et des accidents avec pour conséquence des frais médicaux. Une tempête, une inondation augmentent le P.I.B..

Autre problème et non des moindres: on mesure assez facilement la production des biens et services marchands mais qu’en est-il de la mesure des services d’information, de l’accroissement du savoir ? On mesure la production d’une université par les salaires versés aux enseignants et aux administratifs, mais non par le savoir accumulé par les étudiants. L’absence de "mesure" rend plus difficile tout effort d’amélioration de qualité. Ce qui est vrai pour l’université, l’est aussi pour l’entreprise qui doit apprendre à mieux gérer le savoir de ses collaborateurs.

Le Monde daté du 29 janvier 2008 consacre plusieurs articles sur les travaux relatifs aux limites du P.I.B. pour donner une bonne mesure de la croissance. Le sujet redevient d'actualité deux prix Nobels d'économie (Armartya Sen et Joseph Stiglitz) ayant été chargé par le Président de la République de "réfléchir aux limites de notre comptabilité nationale et à la meilleure manière de les surmonter pour que la mesure du progrès économique soit plus complète". Marie-Béatrice Baudet, auteur de l’article "De nouveaux outils pour la mesure du bien-être" donne quatre axes de recherche possibles:

  • créer un indice composite combinant plusieurs indices: P.I.B., espérance de vie, niveau d'éducation, durée du travail, taux de pollution
  • enrichir la panoplie des indicateurs: le P.I.B., précarité, inégalité
  • sonder le public ... par exemple sur sa perception de l'évolution de son bonheur
  • demander de chiffrer en niveaux de revenus les sacrifices que l’on est disposé à faire pour améliorer sa qualité de vie... ces dépenses étant ensuite déduites du revenus "brut".

Un vaste chantier dont on ne verra pas de suite les résultats. Francine Aizicovici considère que depuis vingt ans beaucoup de recherches ont été menées sans finalement aboutir à proposer un indice susceptible de remplacer ou de compléter le P.I.B..

Est ce que le P.I.B. suit une évolution régulière ?

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Dans les années 1950-70 on a connu une évolution régulière du P.I.B. (de l’ordre de 5% de croissance par an). Ceci s’expliquait facilement par la poussée démographique, le développement de l’industrie et de l’équipement des ménages. La demande était plutôt limitée par l’offre. Aujourd’hui l’augmentation du P.I.B. est plus modeste et plus irrégulière. On peut frôler certaines années une croissance proche de 1% ou 2%. Elle a été de 2,0% en 2006. Et on peut au contraire (c'est plus rare dans la période actuelle) vivre des pics à 3%, 4% (3,8% en 2000). On parle à nouveau de cycles. Ils sont le résultat d’enchaînements divers. La variation des stocks peut-être à l’origine des cycles: les entreprises produisent moins si elles vendent en écoulant leurs stocks. Plus tard il leur faut reconstituer des stocks, ce qui augmente la production. Les cycles trouvent aussi leur origine dans les comportements d’investissements: on peut retarder l’achat d’une nouvelle voiture, mais il faut un jour « y passer ». La diminution des ventes des constructeurs automobiles ne peut être suivie que par une reprise. Les cycles sont aussi le résultat de facteurs psychologiques. Le pessimisme conduit au pessimisme, puis des signes avant-coureurs d’un retour à l'optimisme apparaissent et se généralisent.

Pour afficher l’évolution du P.I.B. on calcule son taux de croissance. Il faut choisir. Faut-il comparer la moyenne de l’année, ou bien comparer le niveau de décembre 2006 à celui de décembre 2005. Faut-il regarder les évolutions annuelles, trimestrielles, mensuelles ? On retrouve ici des questions qui se posent aux entreprises … et aux physiciens qui veulent décrire l’évolution d’un système dynamique.

Quelles sont les ressources, quels sont les emplois ?

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On a défini le P.I.B. comme la somme des valeurs ajoutées.

On peut aussi le décomposer, le calculer pour chaque catégorie de biens et services, en explicitant les ressources et les emplois de ces biens.

Les ressources sont constituées du P.I.B. et des importations. Les emplois sont la somme des consommations finales (à bien différencier des consommations intermédiaires déjà soustraites dans le calcul du P.I.B.), les investissements (appelés FBCF, formation brute de capital fixe, les investissements se traduisent par l’augmentation du capital « économique » –machines, bâtiments, à bien distinguer du capital «comptable » de l’entreprise, l’argent apporté par les actionnaires), la variation des stocks et les exportations. Comme il y a égalité entre les ressources et les emplois, on arrive en détaillant les postes ressources et emplois à l’équation fondamentale :

P.I.B. + Importations = Consommation finale + FBCF + Variation de stocks + Exportations.

NB: l'équation ci-dessus est une version simplifiée de l'équation complète qui ajoute les impôts et taxes.

Le tableau de l'évolution des ressources et emplois est reproduit ci-dessous.

Evolution en % des Ressources et Emplois de biens et services en volume (prix chaînés, base 2000)
Intitulés 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Ressources
Produit intérieur brut 3,9 1,9 1,0 1,1 2,5 1,7 2,0
Importation 14,9 2,2 1,7 1,1 7,1 5,0 6,8
Total 6,0 1,9 1,2 1,1 3,4 2,4 3,0
Emplois
Dépenses de consommation finale des ménages 3,6 2,5 2,2 2,2 2,6 2,2 2,1
Dépenses de consommation finale des administrations publiques 1,9 1,2 1,9 2,0 2,3 0,9 1,4
Dép. de conso. finale des Instit. ss but lucr. au serv. des ménages 3,3 3,7 7,9 -3,3 -1,5 -1,1 -1,1
Formation brute de capital fixe 7,2 2,4 -1,7 2,2 3,6 4,0 3,7
Acquisitions nettes de cessions d'objets de valeur -2,4 -18,4 -24,0 -26,7 14,9 6,2 -10,2
Exportations 12,4 2,5 1,5 -1,2 4,0 2,8 5,5
Source : Comptes nationaux - Base 2000, Insee
Mise à jour le 15 mai 2007

Source : INSEE [1]

Comment expliquer la variation du P.I.B. à partir de l’égalité ressources, emplois ?

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On peut dire dans le contexte actuel que c’est la demande qui détermine les variations de la production. Si les ménages achètent moins il y a une poussée à la baisse du P.I.B.. Il en est de même si les entreprises investissent moins, si on importe plus ou/et si on exporte moins. Au contraire une forte demande des ménages contribue au contraire à alimenter la croissance. En 2001 la croissance de 1,8% du P.I.B. s'explique presque entièrement par la croissance de la demande des ménages. L'État en faisant varier ses achats et ses investissements peut intervenir dans l’évolution du P.I.B..

Quel est l’autre côté de la médaille ?

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Si l’on peut facilement expliquer les variations à court terme du P.I.B. par les variations des emplois on n’en reste qu’à un premier niveau d’explication. Les entreprises investissent moins, mais pourquoi ? Pour aller plus loin il faut regarder l’autre côté de la production, sa contrepartie, les revenus payés et perçus dans l’acte de production. À toute production correspond des revenus d’un montant équivalent. On mesure donc la production par ce qui est vendu, mais aussi par les revenus perçus. C’est l’autre côté de la médaille. Les entreprises versent des salaires qui permettent d’acheter des biens de consommation. On produit pour satisfaire la demande et l’on peut continuer à verser des salaires. Production => salaire => demande => production. La boucle est fermée, ce bouclage est formalisé par le « circuit économique ».

Muni de ces deux éléments d’analyse, production et revenu, on peut se lancer dans des explications plus complètes. La faiblesse des investissements des entreprises est une des causes de la performance très moyenne de notre économie en 2001. Comment expliquer cette faiblesse ? Un manque de moyen de financement ? Peut-être car il y a eu effectivement en 2001 une baisse du taux de marge.

Qu’est ce que la monnaie ?

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La monnaie est un moyen de paiement immédiatement disponible. J’ai de l’argent sur mon compte en banque, je peux faire un chèque. Le montant sur mon compte en banque est de la monnaie. La somme des moyens de paiement disponibles constituent la masse monétaire. Il y a plusieurs définitions de la masse monétaire (M1,M2,M3,M4) suivant que l’on a une vue plus ou moins restrictive de ce qui constitue un moyen de paiement. Ainsi les sommes des livrets de caisse d’épargne sont comptabilisées dans M2, mais pas dans M1 (de définition plus stricte que M2) : on ne peut pas se présenter dans un magasin en proposant de payer avec son livret de caisse d’épargne !

Ce n’est pas la seule banque de France (compétente pour imprimer des billets en euros pour la France) qui peut créer de la monnaie, mais toutes les banques lorsqu’elles accordent un prêt à leur client. En effet un prêt se traduit par de la monnaie créditée sur votre compte en banque.

Qu’est ce que le refinancement des banques ?

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Les banques cherchent à maximiser leurs prêts, ou plus précisément les intérêts perçus sur les prêts tout en restant solvable c’est-à-dire être capable de faire face aux demandes de retrait de ses clients. Pour financer leurs prêts (et oui, les banques doivent trouver de l’argent pour vous le prêter), elles disposent des dépôts qui leur sont faits, de leur capital initial, mais aussi de l’argent emprunté à la banque de France sur la base des prêts qu’elles ont accordés. La banque de France refinance les banques garantissant ce faisant la solvabilité de l’ensemble des banques. Il faut noter ici, que les banques ne doivent disposer que d’une partie de l’argent qu’elles prêtent. En effet, la plus grande partie de l’argent prêté, est en fait crée ex nihilo par le principe de la création monétaire. Cette opération de crédit de votre compte, est en fait généralement équilibrée par une opération de dépôt dans une autre banque. Si ce n’était pas le cas, et que les retraits en numéraire étaient nombreux, la banque centrale viendrait au secours de la votre, en lui livrant des liquidités nécessaires.

Le pouvoir de refinancement des banques centrales de la zone Euro permet de contrôler la création de monnaie par les banques. Lorsque la Banque Centrale Européenne (BCE) juge qu’il faut moins augmenter la masse monétaire elle augmente le coût de refinancement des banques centrales de la zone, c'est-à-dire les taux d'intérêt auxquels celles-ci vont prêter aux banques. Cette augmentation est alors répercutée par les banques sur le coût de l’emprunt de l’utilisateur final, particuliers et entreprises. L’investissement et la consommation sont ainsi affectés : plus le coût du prêt est élevé, moins on emprunte, ce qui se traduit par moins de consommation et d’investissement.

Quelles sont les conséquences des variations de la masse monétaire ?

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On peut les présenter à partir d’une identité :

Les achats P*Q (avec P le niveau des prix, Q les quantités) sont égaux à la masse monétaire, M, multipliée par sa vitesse de circulation V (si la monnaie ne change qu’une fois de main dans l’année V=1, si deux fois V=2…).

Si Q est constant, par exemple si la production est au maximum des capacités de production, et si V reste constant, une augmentation de M de 10% conduit à une augmentation de P de 10%. La hausse de M est un facteur d’inflation. La banque centrale Européenne pousse alors les banques à diminuer leur prêt en leur augmentant le taux de refinancement. Si en revanche Q peut augmenter (sous emploi des capacités de production), une augmentation de M peut conduire à une augmentation de Q : plus de prêt => plus de demande =>plus de production.

Quels sont les instruments de la politique économique ?

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On désigne par instruments les variables sur lesquelles on peut agir pour influencer la croissance, le niveau de l’activité économique. On les regroupe en deux catégories : les instruments budgétaires et les instruments monétaires. Les instruments budgétaires sont contrôlés par l’État national (avec la contrainte pour la zone euro de respecter le cadre des règles fixées par la commission). Ils consistent à faire varier les dépenses de l’État (achats, investissements, salaires des fonctionnaires), les prestations sociales, les impôts. Les instruments monétaires sont contrôlés par l' autorité monétaire, la Banque Centrale Européenne (BCE). Ils consistent d’abord à faire varier les taux de refinancement des banques.

Donnons des exemples d’une politique de relance : augmenter les prestations sociales, les salaires des fonctionnaires, les achats de l’État, diminuer le coût du refinancement. Pour ralentir l’activité, pour éviter les risques d’inflation, il suffit d’agir dans le sens inverse.

Les autorités monétaires veillent d’abord à lutter contre l’inflation, ou contre toute mesure jugée excessive de relance des pouvoirs politiques. Ainsi l’engagement des gouvernements de la zone Euro de réduire leur déficit budgétaire de 0,5 % par an (et en aucun cas les faire dépasser le seuil psychologique de 3% du P.I.B.) permet aux autorités monétaires européennes de garder un taux d'intérêt peu élevé (3,25% en octobre 2002). L'ensemble des mesures budgétaires et monétaires constituent le "policy mix"

Qu’est ce qu’un taux de change ?

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Le taux de change est le taux de conversion d’une monnaie par rapport à une autre. Par exemple le 16 octobre 2002 il fallait 1,016 90 euro pour acheter un dollar. L'euro peut dévaluer par rapport à cette valeur, ( par exemple 1,10 euro pour obtenir un dollar), ou s’apprécier (par exemple 0,90 euro pour un dollar). Une dévaluation se traduit par une baisse des prix en devise étrangère des produits exportés, et une hausse des prix des biens importés.


Quels enchaînements peuvent être à l’origine de la baisse de l'Euro ?

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"J’ai peur que les gouvernements européens laissent filer le déficit de leur budget, j’ai moins confiance, je vends mes euros pour acheter des dollars." La hausse de l’offre d'€ par rapport à la demande fait chuter son cours. Autre exemple : une forte hausse des importations nécessite des achats de dollars pour les payer, la demande de dollar augmente et son cours monte par rapport à l'euro. Les mouvements sur les taux de changes sont grandement amplifiés par les possibilités d’emprunt. « Je crois à la baisse de l'euro, j’en emprunte, je les vends contre des dollars. Au moment du remboursement de mon prêt, si le mouvement de baisse de l'euro s’est vérifié, j’aurai besoin de changer moins de dollars pour rembourser mon emprunt en euro. J’empocherai la différence»

Taux fixe ou taux variable ?

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Les taux de change sont fonction de l’offre et de la demande de chaque monnaie, et sont donc variables.

On parle de taux de change fixe lorsque la banque centrale s’engage à acheter et à vendre sa monnaie à un taux de change fixe. Elle fait varier l’offre et la demande de devises pour que le taux de change reste constant.

La pratique des taux de change fixe était la règle jusque dans les années soixante dix, époque où les États-Unis ont décidé de ne plus assurer un taux de change fixe du dollar vis-à-vis de l’or. Le taux de change fixe contribue au développement du commerce international car on sait d’avance à quels prix pourront se faire les exports et les imports. Il est évidemment la condition du développement d’un marché unique. Ainsi les gouvernements européens se sont depuis longtemps employés à limiter les fluctuations de changes entre les monnaies européennes. Et ce processus a trouvé son accomplissement dans la création de la monnaie européenne, l’Euro, au 1er janvier 1999, et à son utilisation par le public et les entreprises à partir du 1er janvier 2002.

Quels sont les avantages de l’Euro, la monnaie de la zone euro ?

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On ne peut encore vraiment tous les mesurer. Il vous appartiendra de rédiger avec le temps ce paragraphe. Quelques éléments cependant. Outre une sécurité dans la valeur des échanges, (on sait maintenant combien coûtera un séjour en Espagne) l’Euro apporte une indépendance de nos politiques économiques par rapport aux fluctuations des changes. Revenons avant l’Euro et supposons comme dans les années 1980 une spéculation à la baisse du franc. La banque de France est obligée de relever son taux d’intérêt pour rendre plus attractif les placements en franc en France, même si cette mesure conduit à une baisse des investissements des particuliers et des entreprises. Avec une monnaie à assise plus large comme l'Euro, plus difficile à remuer, les spéculateurs sont découragés et la politique monétaire est plus indépendante. Un article du Los Angeles Times l’éditorialiste le soulignait d’ailleurs très bien. « le ton ne sera plus donné comme avant que par les États-Unis avec le dollar : la banque centrale européenne pourra fixer les taux d’intérêt d’une économie qui est presque aussi importante que celle des États-Unis, et qui est de plus une grande puissance commerciale ». On est encore loin de cette situation. Mais on y arrivera peut-être un jour. L’Euro devient aussi la deuxième monnaie de réserve du monde, et nous permettra à partir d’emprunt en Euro d’acheter des entreprises étrangères en se souciant moins du taux de change. En plus d’être une source de stabilité et d’indépendance, l’Euro devient aussi une source de pouvoir. La monnaie unique abolit la conversion entre monnaies de la zone euro et ainsi les coûts qui en découlent. Elle permet d’éviter les perturbations des échanges dues aux fluctuations des taux de changes.

Inconvénients de l'Euro

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Il y a un taux d'intérêt unique pour toute la zone euro. Il peut poser problème car certaines régions peuvent avoir besoin de taux d'intérêt différents des autres.

La politique monétaire de la BCE étant restrictive au niveau de ses taux d'intérêts car plus élevés que ses compères internationaux (FED etc), la tendance est donc à l'appréciation de l'euro (excès de demande par rapport à l'offre), puisque cette augmentation attire les investisseurs étrangers à placer leurs capitaux, dans une zone monétaire où les placements sont rentables. Mais aussi, dans le cas où des taux directeurs directeurs relativement faibles sont proposés par la BCE, les banques (offres de monnaie) préfèrent renflouer leurs réserves de cet excès de liquidité provenant de la BCE, au lieu de proposer de nouveaux crédits. Ceci a pour effet des taux intérêts toujours autant importants, et donc un taux de change qui reste relativement fort, donc un Euro fort. Pour contrecarrer cet effet contraire, la BCE a donc pour intérêt de plafonner les réserves des banques. Les coûts faibles imposés par l'Allemagne et par sa politique très restrictive a pour effet un excédent de balance commerciale, puisque face à la concurrence, ses prix faibles leur permettent d’être compétitifs et par la même occasion, de rehausser le taux de change, en raison d'une forte demande extérieure de monnaie. Par ailleurs, cette même zone Euro, d'ailleurs, tient des pays dont les conjonctures économiques sont trop disparates pour imposer un taux de change unique. En effet, beaucoup de pays comme la France et d'autres pays de l'Europe, auraient besoin d’avoir recours à une dévaluation monétaire pour relancer l'économie en favorisant l'exportation, tandis que d'autres comme l'Allemagne, bénéficient d'un Euro, qui à la différence d’être fort reste au demeurant trop faible et dévalué, et donc, auraient besoin d'une appréciation monétaire. Aux yeux de la PPA (Parité Pouvoir d'Achat) l’on devrait leur imposer une monnaie plus forte, pour contrecarrer cette différence, ce qui est impossible aussi puisque le taux de change est unique pour l’ensemble des États membres de l'Euro. Ce taux de change fixe a donc pour conséquence d'imposer aux pays frontaliers de l'Allemagne de jouer sur une politique de désinflation compétitive

Note (Origine de ce Memento)

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Ce memento est préparé dans le cadre d'un cours d'initiation à l'économie et la gestion donné par Bruno Oudet à l'Université Joseph-Fourier de Grenoble GES240. Il s'adresse à des étudiants qui s'orientent vers une profession d'ingénieur et donc pas à des futurs spécialistes de l'économie et de la gestion.