Nouveaux horizons à l'époque moderne/Humanisme

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Humanisme
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Chapitre no 4
Leçon : Nouveaux horizons à l'époque moderne
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Chap. suiv. :Église contestée
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Humanisme[modifier | modifier le wikicode]

Le XVe siècle est la renaissance de l’Antiquité et la redécouverte d’éléments issus de l’Antiquité légèrement délaissées pendant le Moyen Âge comme l’architecture, la sculpture, les arts et les lettres. Cette période de renouveau spirituel marque une rupture avec la civilisation médiévale apportant une nouvelle vision de l’homme : l’humanisme.

Des hommes[modifier | modifier le wikicode]

Portrait d'Erasme

Les humanistes sont des hommes issus autant de la bourgeoisie que de la noblesse. Ils sont avant tout instruits, érudits et savants. Ils ont la passion de la connaissance et veulent enrichir et critiquer le savoir. Ils maîtrisent parfaitement les langues anciennes. Si le mouvement est majoritairement né en Italie, certains humanismes sont de nationalité hollandaise comme Erasme ou polonaise comme Copernic. Une correspondance se met en place entre ces hommes et forment un réseau de solidarité.

Curiosité intellectuelle et esprit critique[modifier | modifier le wikicode]

Les humanistes veulent restaurer l'authenticité des textes et mettre à jour le savoir de l'humanité. Ils critiquent les certitudes et s'opposent à une Église traditionalistes qui n’admet pas l'hypothèse scientifique. Ils s'intéressent aux sciences voulant comprendre le fonctionnement des choses. Malgré cela, les humanistes ne restent pas dans l'abstraction mais s'engagent dans les affaires de leur temps comme Machiavel qui a conseillé le roi de Florence ou Erasme qui s'engage dans la défense de la paix.

Croyance en l'Homme[modifier | modifier le wikicode]

Les humanistes sont optimistes et sont persuadés que le savoir rend les homme meilleurs. Ils préconisent un enseignement nouveau constitué de langues, de littérature, d'histoire, de sciences, de biologie, de sport et de formation artistique. Ils sont persuadés que l'Homme est libre et puissant : ce qui s'oppose au principe médiéval où les homme ne sont rien et où l'individu est intégré dans des réseaux (famille, villages, corporations).

Naissance de l'esprit moderne[modifier | modifier le wikicode]

Lors de la période humaniste, un nouvel esprit scientifique se développe : par exemple, les mathématiques progressent et on leur trouve des applications en peinture avec la perspective. Copernic critique Aristote et Ptolémée qui prônèrent le géocentrisme, c'est-à-dire que la Terre au centre de l'Univers ; thèse soutenue par l'Église. Pourtant, Copernic publie un livre où il défend le concept d'héliocentrisme mais il ne peut prouver sa thèse. Il faut attendre le XVIIe siècle pour que Galilée confirme cette thèse grâce au perfectionnement des lunettes astronomiques pourtant l'Église interdit cette idée et ces partisans sont poursuivis par l'Inquisition.

Les humanistes s'intéressent à la biologie et à la géographie. En 1538, les premiers hémisphères sont établis. La médecine progresse grâce à la dissection. On découvre alors la physionomie interne du corps humain, la chirurgie progresse grâce à Ambroise Paré : on sait maintenant arrêter les hémorragies ou ligaturer les artères.

Diffusion de l'humanisme[modifier | modifier le wikicode]

Naissance de l’imprimerie[modifier | modifier le wikicode]

Une imprimerie du XVe siècle.

Jusqu'au XVe siècle, seule une élite fortunée a accès aux livres : les manuscrits sont rares et chers. Les seules personnes à avoir une bibliothèque sont les princes, rois et empereurs. En effet, ces livres sont recopiés par des copistes (souvent des religieux) sur du parchemin ou du vélin, le support est donc coûteux, l'écriture lente et des erreurs se glissent suite à des erreurs de copie. Depuis le XIVe siècle, on a commencé à remplacer les parchemins par du papier (qui existe en Chine depuis le IIe siècle). On grave aussi à l’envers des planches de bois : de la xylographie où l’on peut reproduire des livres.

Gutenberg perfectionne alors cette technique vers 1450 et organise à Mayence la première imprimerie : c’est une révolution. Son procédé, la typographie permet de fabriquer des livres en plus grande quantité, plus petits et surtout plus rapidement et moins cher. Le livre n'est alors plus rare et les imprimeries étant situées près des universités sont à la fois des centres de culture et de traduction.

Affirmation des États[modifier | modifier le wikicode]

On assiste à l'élaboration d'une culture européenne, les artistes de l'époque se déplacent d'un pays à l'autre grâce notamment à l’utilisation du latin. Pourtant, parallèlement, on assiste à l'élaboration d'une culture nationale qui s'appuie sur la langue avec notamment la création d'une littérature nationale. Les États construisent le sentiment national pour se mettre en rivalité et les souverains utilisent les artistes en réalisant des commandes pour embellir leurs villes.

Exemple de Léonard de Vinci[modifier | modifier le wikicode]

Léonard de Vinci, né en 1452 et mort en 1519, est considéré comme un artiste complet et un homme de sciences au service des puissants. Peintre, inventeur, ingénieur, scientifique, humaniste, philosophe, il est au service des cours italiennes, du duc Ludovic Sforza, des Médicis et du gouverneur français de Milan Charles d’Amboise et du roi de France François Ier.

Ses œuvres représentent une nouvelle perception de l’homme.

La Vierge et l'Enfant en majesté entourés de six anges ou La Maestà[modifier | modifier le wikicode]

La Vierge et l'Enfant en majesté entourés de six anges (Léonard de Vinci, 1270, musée du Louvre)

Il est l’auteur de la peinture sur bois La Vierge et l'Enfant en majesté entourés de six anges (1270), aujourd’hui conservée au musée du Louvre. Il s’agit d’une icône qui est une représentation religieuse codifiée, une image représentant des humains mais pas vraiment humanisés. Elle consiste à faire passer un message aux fins de renforcer la croyance, d’impressionner les fidèles par le biais d’une représentation proche d’eux. Enfin, elle intellectualise la religion. Par exemple, l’attitude du personnage sacré est symbolisée par une position dominante sur un trône en élévation. Son visage ne présente aucune émotion comme une personne céleste, auréolé. Il inspire le respect et la dévotion des croyants ne pouvant néanmoins par s’y assimiler. Le fond doré sans aucune profondeur ne permet pas de définir un lieu dans lequel la scène se passe, à la fois partout mais nulle part sur Terre ne représentant aucune réalité afin de sacraliser la représentation.

La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne[modifier | modifier le wikicode]

La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Année (Léonard de Vinci, 1503-1513, musée du Louvre)

Il est aussi l’auteur de La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne. Cette huile sur bois peinte entre 1503 et 1513 aujourd’hui conservée au musée du Louvre se distingue de la première peinture sur bois. En effet, elle représentant la Vierge Marie, le Christ enfant et sainte Anne. Son thème est certes religieux mais est traité plus humainement puisque les mouvements du corps, les regards et les sourires rapprochent les personnages de la réalité. L’artiste s’inspire aussi de l’Antiquité pour représenter le corps de la Vierge. Léonard de Vinci s’inspire du « nu » de l’Antiquité, du portrait en idéalisant son modèle visant une harmonie divine. Ce tableau est un exemple de la diffusion de la Renaissance en France au XVIe siècle puisqu’il est emporté en France pour le roi François Ier qui permet la diffusion d’une nouvelle représentation de l’homme au centre avec ses émotions. Cette huile sur bois illustre un courant culturel et un mouvement européen du XVIe siècle : l’humanisme.