Hockey sur glace/Gardien

Leçons de niveau avancé
Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Début de la boite de navigation du chapitre
Gardien
Icône de la faculté
Chapitre no 13
Leçon : Hockey sur glace
Chap. préc. :Capitaine
Chap. suiv. :Ailier
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Hockey sur glace : Gardien
Hockey sur glace/Gardien
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

Le gardien de but est un joueur de hockey sur glace qui défend le but de son équipe en bloquant les palets (rondelles) lancés vers lui pour les empêcher d'y entrer, et ainsi éviter que l'équipe adverse ne marque. Le gardien se tient généralement dans, ou tout près, d'une zone peinte sur la glace que l’on nomme la zone du gardien ou l'enclave. À cause de la puissance et de la fréquence de ces lancers, les gardiens portent un équipement spécialement conçu pour protéger leurs corps des impacts directs. Il ne peut en aucun cas pendant le jeu y avoir deux gardiens pour la même équipe sur la glace.

Le gardien au hockey[modifier | modifier le wikicode]

Privilèges[modifier | modifier le wikicode]

La position de gardien de but est typiquement un poste spécialisé au hockey ; dans les hauts niveaux, aucun gardien ne joue à une autre position, et aucun patineur ne joue comme gardien. Un effectif typique compte deux, parfois trois gardiens. Ce joueur possède des privilèges que les autres n'ont pas : il porte un équipement spécial fort différent de celui des autres joueurs et peut légalement saisir la rondelle avec ses mains et déclencher un arrêt de jeu. S'il est frappé, bousculé ou gêné par un joueur adverse, le joueur fautif se voit sanctionné par une pénalité. Dans certaines ligues canadiennes, si la crosse (ou bâton) du gardien se brise, il peut continuer à jouer avec jusqu'au prochain arrêt de jeu, contrairement aux patineurs, qui eux doivent obligatoirement lâcher tout bâton fracassé immédiatement. Dans d'autres ligues (comme en France), le gardien peut emprunter la crosse d'un de ses coéquipiers.

Arrêt[modifier | modifier le wikicode]

Quand le gardien bloque la rondelle dirigée vers lui et l'empêche de continuer son chemin jusque dans le but, on parle d'arrêt ou parade. Les gardiens suivent souvent un style, mais en général, ils bloquent les tirs comme ils le peuvent : soit en l'attrapant avec la mitaine, en la déviant avec le bâton, les jambières, le bouclier ou n’importe quelle partie de leur corps, ou en se laissant choir sur la glace en style papillon pour bloquer les tirs bas, particulièrement ceux décochés de près. Après un arrêt, le gardien tente de contrôler le rebond du palet afin d’éviter qu'un joueur adverse ne vienne marquer pendant que le gardien est hors-position (marquer sur un retour de lancer) ou simplement pour permettre à l'équipe du gardien de reprendre de contrôle de la rondelle et ainsi tenter de contre-attaquer. Les gardiens tentent donc le plus souvent d'attraper la rondelle, cela rendant le contrôle de la remise en jeu de celle-ci beaucoup plus aisé pour lui. Si l'adversaire exerce une pression immédiate, le gardien peut choisir de conserver le palet (pour trois secondes ou plus, suivant le jugement d'un officiel) afin d'arrêter le jeu et de provoquer une nouvelle mise en jeu, qui sera effectuée dans le territoire de l'équipe dont le gardien aura ainsi arrêté le jeu. Cependant, si le gardien retient la rondelle pendant trop longtemps sans l'équipe adverse ne fasse pression sur lui, il peut se voir décerner une punition pour avoir retardé le jeu. Récemment, la Ligue nationale de hockey et la Ligue américaine de hockey ont imposé de nouveaux règlements restreignant les gardiens dans le contrôle du palet en dehors de leur zone, notamment derrière le but.

Glossaire et technique[modifier | modifier le wikicode]

Patrick Roy
  • Arrêt du bâton/de la crosse : un arrêt effectué avec la crosse du gardien. Ce dernier ne doit pas tenir le bâton trop fermement au cours d'un tel arrêt; il se doit plutôt de laisser le tir pousser son bâton contre ses guêtres ou ses patins, amortissant le coup.
  • Arrêt de la jambière : se dit d'un arrêt effectué à l'aide de n’importe quelle partie de la jambière. Le gardien doit rester calme et patiner à reculons avec le tir, ce qui aide à absorber le choc et à réduire le rebond. Un type d'arrêt de la jambière est l'arrêt papillon.
  • Arrêt papillon : sur les tirs bas, les gardiens modernes travaillent généralement en position papillon, gardant leurs genoux collés et protégeant la zone vulnérable entre leurs jambières. Le gant est gardé haut, afin de parer une éventuelle déviation, et le gardien reste concentré sur le tir.
  • Arrêt du patin : arrêt effectué avec le patin. Le gardien décide dans quelle direction le palet devrait être dévié et il aligne son patin dans cette direction. Puis, pliant l'autre jambe, il (ou elle) pousse vers la rondelle, gardant l'autre jambe tendue, pour la repousser tandis que le genou touche la glace.
  • Bâton ou crosse : tenue dans la main qui porte le bouclier, la crosse du gardien est une crosse spéciale, différente de celle des patineurs, qui est considérablement élargie dans la partie inférieure pour aider à bloquer les tirs. La palette de cette crosse doit rester bien à plat sur la glace le plus souvent possible. Lors de l'achat d'une nouvelle crosse, le gardien doit porter attention à la section de ce nouveau bâton. Si cette dernière est trop grande, il sera contraint de jouer sur ses talons, déplaçant son équilibre, tandis qu'une partie qui est trop petite place le gardien trop près de la glace, le gênant lorsqu’il doit effectuer des arrêts élevés.
  • Bouclier ou biscuit (aussi appelé bloqueur) : porté à la main droite par les gardiens droitiers (et vice-versa pour les gauchers), le bouclier est une pièce d'équipement rectangulaire, avec un gant permettant au gardien de tenir son bâton. Il protège le poignet du gardien, tout en lui permettant de dévier les lancers loin du filet. Il doit normalement être positionné sur le côté, à une hauteur permettant à la crosse du gardien de rester à plat sur la glace.
  • Coup de patin : il s'agit d'une erreur selon laquelle les gardiens de buts n'ont qu'un coup de patin à peine adéquat et que souvent, les jeunes joueurs au patinage déficient se retrouvent muté au poste de gardien de but. Cela ne saurait être plus faux - en fait, le gardien doit être l'un des meilleurs patineurs techniques de l'équipe, car il doit être en mesure de contrer les moindres gestes de chaque patineur adverses. Tout particulièrement, un bon gardien se doit d’être adepte de patinage latéral et de pivotement rapide.
  • Couverture des angles : la méthode par laquelle, en se positionnant en ligne directe entre le tireur et le but, le gardien couvre une plus grande portion du but qu’il ne couvrirait autrement.
  • Harponnage : quand un gardien veut enlever la rondelle à un attaquant, il glisse rapidement vers l'avant, sa main au bout du bâton, se propulsant sur la rondelle. C'est une technique dangereuse, car si le gardien rate la rondelle ou que l'attaquant adverse parvient à esquiver, ce dernier se retrouve devant un filet sans protection.
  • Lie : l'angle créé par la façon dont le gardien tient son bâton ; plus cet angle est grand, plus le bâton ressemble à un L majuscule.
  • Paddle Down : type de mouvement du gardien quand le jeu se déroule du coin du but vers l'avant, lorsqu'un joueur adverse se déplace vers l'avant du but dans l'intention de marquer. Le gardien place son bâton sur la glace, perpendiculairement à cette dernière, avec sa jambière la plus éloignée du poteau à plat sur le sol et l'autre droite, appuyée contre le poteau du but, prête à repousser la rondelle. Cette technique est efficace, bien qu'elle laisse toute la partie supérieure du but ouverte; il est très difficile de soulever la rondelle lorsque l’on est très rapproché du but, de toute manière.
  • Positionnement : le positionnement de base correct du gardien est d’avoir son poids sur ses orteils, les genoux fléchis, le bouclier et le gant juste au-dessus de la hauteur du genou, et le bâton bien à plat sur la glace.
  • Les sept positions à couvrir (Holes one through seven) : ce sont les sept endroits où un gardien est le plus susceptible de se faire battre; celui-ci se doit d'y porter une attention accrue et de bien les couvrir. Ce sont :
    • Le coin inférieur du but, à ras la glace, du côté du bâton du gardien
    • Le coin inférieur du but, à ras la glace, du côté du gant du gardien
    • Le coin supérieur du but, du côté du bâton du gardien
    • Le coin supérieur du but, du côté du gant du gardien
    • Entre les jambes du gardien
    • Entre le torse et le bras tenant le bâton
    • Entre le torse et le bras portant le gant
  • Shuffle : technique de mouvement latéral utile lorsque le palet est relativement loin du but. Le gardien glisse ses jambes, une à la fois, dans la direction désirée. Cette méthode rend cependant momentanément le gardien vulnérable entre les jambières.
  • Stacking the pads : quand un gardien est pris hors position, une passe soudaine près du filet va laisser ce dernier relativement sans protection. Cette technique est en fait un mouvement désespéré, dans lequel le gardien colle ses deux jambières et se jette devant le tireur potentiel tentant de couvrir un maximum d'espace.
  • T-push : technique utilisée par les gardiens pour se déplacer latéralement. Il dirige son patin externe dans la direction où il veut se diriger et pousse avec les deux jambes, couvrant ainsi la partie vulnérable située entre les jambes d'un gardien. Cette technique est beaucoup plus efficace quand la rondelle est près du but.
  • Telescoping : forme avancée de couverture des angles, elle permet au gardien de se déplacer d'une façon qui lui permettra de couvrir adéquatement le filet, tout en minimisant la distance de déplacement.
  • Tir voilé : ce sont des tirs aveugles. Dans ce type de lancer, un autre joueur, généralement un adversaire, mais parfois aussi un coéquipier, se retrouve devant le gardien, bloquant considérablement sa vision et le rendant vulnérable, car il ne peut plus voir venir le lancer. Le gardien se doit de tout faire pour essayer de voir venir le tir, se mettant en position papillon et élançant son gant dès qu’il entend le son d'un tir. Quelques gardiens, vont jusqu'à (illégalement) frapper les adversaires qui leur font obstacle à la tête ou aux jambes afin de les faire bouger de leur position.

Équipement[modifier | modifier le wikicode]

Masque d'Andy Foliot.
  • Casque ou masque : de forme différente de celui des autres joueurs d'équipe, il possède toujours une grille. À noter qu’il est le seul élément personnalisable dans une équipe de hockey, d'où l'habitude des gardiens de faire peindre leur casque selon leurs goûts.
  • Gant d'attrape ou mitaine (aussi appelé gobeuse) : porté à la main gauche par un gardien droitier (et vice-versa pour un gaucher), il est semblable à la mitt des joueurs de baseball et est usuellement le point fort d'un bon gardien. Il se doit d’être gardé un peu au-dessus de la hauteur du genou, juste en haut de la jambière, et se doit de toujours être ouvert. Pour arrêter le jeu à l'aide de la mitaine, le gardien attrape la rondelle et ramène la mitaine vers lui, l'ouverture contre son thorax, pour empêcher qu'un adversaire ne la récupère pour marquer. On dit alors que la rondelle est gelée. La dimension maximum à l'extérieur (circonférence) doit être de 122 cm. La base de la mitaine doit mesurer 115x230mm maximum.
  • Bottes ou guêtres ; (jambières) : portées sur les jambes afin de les protéger et de faciliter le blocage des lancers, elles sont différentes des jambières d'un joueur de champ. Elles ne peuvent pas excéder 305 mm. de largeur et doivent idéalement couvrir la jambe d'environ 8 centimètres au-dessus du genou jusqu'au pied. Une jambière trop longue affecte l'équilibre et la synchronisation, alors qu'une jambière trop courte ne protège pas adéquatement le genou.
  • Bouclier : gant surmonté d'une surface plate et rectangulaire, porté du côté où le gardien va tenir sa crosse. Dimensions maximales extérieures : 410x210mm.
  • Protège-cou : les gardiens portent tous un protège-cou entre le maillot et le casque.

Styles de jeu[modifier | modifier le wikicode]

Il existe plusieurs façons de bloquer le palet, et des méthodes pour ce faire ont été développées au fil du temps. Le plus vieux style est le style dit debout. Dans ce style, le gardien bloque la rondelle en restant debout et ne se jette jamais sur la glace. Ils peuvent cependant se pencher pour arrêter la rondelle avec le haut du corps ou lui donner un coup de pied - ils peuvent aussi tout simplement bloquer les tirs avec leur crosse. Ce style fut très largement répandu dans les débuts de la LNH et fut commun jusqu'au début des années 1990, mais la plupart des gardiens des décennies précédentes, étaient des gardiens au style debout pur. Bien que presque complètement abandonné de nos jours, certains utilisent un style hybride qui est plutôt debout.

Vint ensuite le style dit Toes up. Dans ce style, les gardiens se jettent volontiers au sol pour bloquer le palet et étendent les jambières, les orteils pointant vers le plafond (d'où le nom). Cette position permet de bloquer les tirs bas beaucoup plus facilement que le style debout, et fut surtout utilisée dans les années 1970, et ce, jusqu'au milieu des années 1990.

Le gardien de l'EHC Dortmund en papillon.

Le style papillon est un terme utilisé au Hockey sur glace et au Roller in line hockey. C'est une manière de pratiquer un arrêt pour un gardien de but. Le gardien se laisse tomber sur les genoux, en faisant face au tireur et en étendant ses jambières et orteils pointant vers l'extérieur, tandis que le haut des jambières se rejoint. — comme les ailes d'un papillon — tout en serrant les genoux de manière à couvrir au maximum l'espace inférieur du but. Ce style permet fréquemment de bloquer les lancers bas, car il ferme bien les angles disponibles au tireur. Les premiers gardiens à innover et adopter ce style jouèrent respectivement dans les années 1950-1960 et 1970-1980 et est devenu aujourd’hui le style le plus largement répandu dans la LNH. Ces gardiens ont développé des méthodes pour glisser en position papillon, leur permettant d’être rapides et efficaces en cas de tir sur réception. L'augmentation de la taille des jambières le rendit encore plus efficace, et ce style est toujours en évolution aujourd'hui.

Punitions et substitutions[modifier | modifier le wikicode]

Un gardien peut se voir décerner une punition comme n’importe quel autre joueur; seulement, puisqu’il est beaucoup moins amené à entrer physiquement en contact avec ses adversaires, il en obtient rarement. Quand cela arrive, l'entraîneur a le droit de choisir un patineur, qui était sur la glace lorsque l'infraction fut commise, qui devra purger la punition à la place du gardien (pénalité mineure), sauf si ce dernier est puni d'une pénalité de ou pour le match (pénalité majeure). Un gardien patine beaucoup moins que les autres joueurs et est substitué beaucoup moins fréquemment, à moins qu’il n'offre une très mauvaise performance ou qu’il se blesse, il dispute toute la rencontre.

Filet désert ou cage vide[modifier | modifier le wikicode]

Normalement, le gardien reste dans, ou tout près du territoire du gardien pendant toute la partie. Cependant, il existe quelques cas typiques où un gardien peut quitter le jeu pour être remplacé par un joueur supplémentaire, afin d'augmenter les chances de son équipe de marquer, généralement en fin de match lorsque son équipe est menée au score par un, ou plus rarement, deux buts. L'équipe qui joue temporairement sans son gardien a un filet désert. Il devient alors facile pour l'adversaire de marquer dans cette cage ouverte, un but dit dans un filet désert.

Lorsqu'un officiel appelle une pénalité différée, le gardien de l'équipe qui bénéficiera de l'avantage numérique s'en retourne généralement au banc pour être remplacé par un attaquant supplémentaire, ou sixième joueur - ceci permet à l'équipe de rallonger en quelque sorte son avantage numérique, puisqu’ils se retrouvent avec un patineur de plus que leur adversaire sur la glace. Cependant, l'équipe adverse ne peut profiter du fait que la cage soit déserte : l'officiel sifflera l'infraction aussitôt qu'un joueur du côté fautif prendra le contrôle du palet. Si un joueur de l'équipe au filet déserté marque accidentellement dans son propre but, ce but compte, toujours à condition qu'aucun joueur adverse n'ait pris possession du palet.