Grèce antique/Époque archaïque
L'époque archaïque de la Grèce est l'époque des premières cités et de la naissance de la politique avec la démocratie mais c’est aussi l'époque des colonies grecques et du commerce maritime.
Les transformations du VIIIe siècle et l'émergence de la cité
[modifier | modifier le wikicode]Essor démographique et commercial
[modifier | modifier le wikicode]On utilise parfois le terme de « renaissance grecque » pour désigner la période suivant les siècles obscurs. En effet, celle-ci correspond à un essor démographique important, visible notamment dans le nombre croissant de sépultures trouvées pour cette époque.
L'essor est également commercial ; en effet les Grecs intensifient les échanges en Méditerranée, notamment avec les Eubéens et les Corinthiens, avec les régions de Phénicie (actuel Liban), Italie du Sud et Sicile pour les minerais de cuivre et de fer. Ces échanges sont attestés par la présence d'objets grecs et non-grecs dans différentes régions méditerranéennes.
Vitalité religieuse
[modifier | modifier le wikicode]Les sites religieux, bien que présents avant l'époque archaïque, se multiplient au cours du VIIIe siècle. On passe ainsi de 15 sanctuaires connus au IXe siècle à 80 au VIIIe siècle.
Le site d'Olympie et son sanctuaire consacré à Zeus gagne de l'importance avec la création des concours olympiques en 776. Cette compétition, organisée tous les 4 ans et ancêtre des jeux olympiques actuels, rassemblaient des participants de l'ensemble du monde grec et les vainqueurs y gagnaient un important prestige. C'est aussi au VIIIe siècle que des temples dédiés à un ou plusieurs dieux sont édifiés dans les sanctuaires.
Émergence de la cité
[modifier | modifier le wikicode]La cité (du grec ancien πόλις, polis) est caractéristique du début de l'époque archaïque. La cité est un mode d'organisation politique où les décisions sont prises collégialement, soit par l'ensemble des citoyens, soit par seulement une partie d'entre eux. Leur taille est souvent modeste, la cité d'Athènes fait exception par sa taille. Il n'existe pas de date précise de l'émergence des cités car il s'agit davantage d'un processus sur la durée, les premières traces écrites datent du VIIe siècle mais des cités étaient déjà formées au VIIIe siècle. Cette notion de cité, a contrario, ne s'applique pas à tous les Grecs ; par exemple, en Macédoine (Nord de la Grèce), cette notion est inconnue.
La vie politique dans la cité archaïque
[modifier | modifier le wikicode]Au début du VIIIe siècle : la monarchie
[modifier | modifier le wikicode]Une hypothèse ayant été formulée démontre qu'il est probable que les premières cités aient été monarchiques. On ne possède cependant aucune source écrite sur les noms et l'histoire de ces rois. Il est possible qu'ils aient été semblables aux rois homériques, comme Ulysse, le personnage principal de l'Odyssée d'Homère. Ces rois disparaissent au cours du VIIIe siècle sauf à Sparte, qui conservera un fonctionnement monarchique. Les rois sont probablement contestés dans la violence et sont remplacés par des pouvoirs aristocratiques où certaines familles se partagent les anciennes attributions du roi.
Les cités aristocratiques
[modifier | modifier le wikicode]Dans les cités aristocratiques, les charges politiques ou magistratures sont exercées au nom de la cité et réservées aux élites aristocratiques. Les assemblées pouvaient exister mais ne possédaient pas de pouvoir décisionnaire. La prise de décision était collective mais ne concernait qu'une minorité des citoyens.
La crise du VIIe siècle
[modifier | modifier le wikicode]Le VIIe siècle connaît un nombre important d'évènements qui mettent à mal le fonctionnement des cités.
Les premières guerres entre cités
[modifier | modifier le wikicode]Les premières cités entreprennent des guerres entre elles. Par exemple les cités de Chalcis et d'Érétrie entament une guerre qui se termine en 700.
Tensions entre familles aristocratiques
[modifier | modifier le wikicode]Le partage des magistratures dans les cités est source de rivalité et de tension au VIIe siècle. À Corinthe, une famille avait écarté les autres du pouvoir et dirigeait seule. Les conflits pour l'obtention du pouvoir sont violents et impliquent de nombreux meurtres à répétition entre plusieurs familles aristocratiques.
Tensions sociales et politiques entre aristocrates et peuple
[modifier | modifier le wikicode]Les tensions concernent principalement le partage inégal des terres et l'esclavage pour dette, un citoyen ne pouvant rembourser un prêt accordé devenait esclave et pouvait être vendu comme tel. La conséquence de ces conflits est la stasis (division au cœur d'une cité), forme de guerre civile qui a lieu tout au long du VIIe siècle.
Les solutions à la crise : législateurs et tyrans
[modifier | modifier le wikicode]Les législateurs
[modifier | modifier le wikicode]De nombreuses lois sont adoptées afin de répondre à la crise. Dracon en 621 à Athènes est à l'origine des lois sur l'homicide qui interdisent le système de vengeance entre familles en cas d'homicide. En 594, Solon, archonte d'Athènes, abolit l'esclavage pour dette. Des constitutions régulant le fonctionnement des cités sont mises en place. On attribut traditionnellement à Lycurgue la rédaction de la Rhétra qui régule le pouvoir politique à Sparte. Ces promulgations affaiblissent le pouvoir des aristocrates et affirme l'emprise de la cité.
Les tyrans
[modifier | modifier le wikicode]La tyrannie est un régime où un homme prend le pouvoir seul et l'exerce jusqu'à sa mort. Ces tyrans sont connus par Hérodote et sont souvent issus de l'aristocratie. Le pouvoir est exercé de manière violente avec la mise en exil ou à mort des opposants politiques. La tyrannie ne correspondait cependant pas à une remise à plat des institutions de la cités qui fonctionnaient toujours. Les tyrans obtenaient leur légitimé du peuple qu'ils favorisaient, ils étaient hostiles aux aristocrates. Ces tyrannies disparaissent au VIe siècle.